samedi, janvier 27, 2007

A mes soeurs et frères libanais : REVEILLONS NOUS...


REVEILLONS NOUS... REVEILLONS NOUS... REVEILLONS NOUS.

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mercredi, janvier 24, 2007

Laissons vivre nos enfants...

Abir Aramin, 9 ans, victime innocente de l'occupation

Par Nurit Peled Elhanan
Le Dr. Nurit Peled-Elhanan est Maître de Conférences en Langues à l'Université Hébraique de Jérusalem. En septembre 1997, la fille de Nurit, Smadar, a été tuée par un kamikaze palestinien. Elle et sa famille sont membres du Cercle des Parents, une association qui réunit des familles israéliennes et palestiniennes endeuillées qui militent en faveur de la paix.

Mercredi matin, un soldat israélien a tué sa fille de neuf ans, Abir, en lui tirant dans la tête.
Le soldat ne passera pas une heure en prison.

En Israel, les soldats ne sont pas emprisonnés lorsqu'ils tuent des Arabes. Jamais.
Peu importe si les Arabes sont des jeunes ou des vieux, de réels ou de potentiels terroristes, des manifestants pacifiques ou des lanceurs de pierres.

Bassam Aramin a passé 9 ans dans une prison israélienne parce qu'il était membre du Fatah dans la région de Hebron et qu'il avait tenté de jeter une grenade sur une jeep de l'armée israélienne qui patrouillait dans Hebron Occupé.

Mercredi matin, un soldat israélien a tué sa fille de neuf ans, Abir, en lui tirant dans la tête.

Le soldat ne passera pas une heure en prison.

En Israel, les soldats ne sont pas emprisonnés lorsqu'ils tuent des Arabes. Jamais.

Peu importe si les Arabes sont des jeunes ou des vieux, de réels ou de potentiels terroristes, des manifestants pacifiques ou des lanceurs de pierres.

L'armée n'a pas mené d'enquête sur la mort d'Abir Aramin. Ni la police ni les tribunaux n'ont interrogé qui que ce soit. Il n'y aura pas d'enquête.

En ce qui concerne les "Forces de Défense Israélienne", le tir n'a pas eu lieu.
Le compte-rendu officiel de l'armée au sujet de sa mort est qu'elle a été touchée par une pierre lancée par l'un de ses camarades de classe sur nos forces.

Nous qui vivons en Israel savons que les pierres jetées par des enfants de 10 ans ne font pas exploser la cervelle.

Tout comme nous voyons chaque jour des jeeps israéliennes tourner autour des enfants palestiniens sur leur chemin de l'école et les accueillir avec des bombes assourdissantes, des balles de caoutchouc et du gaz anti-émeutes.

Une balle a pénétré le crâne d'Abir Aramin, alors qu'elle marchait vers l'école avec sa soeur (l'hôpital a dit depuis que ce n'était pas une balle réelle mais il n'a pas dit ce qui a tué Abir ).

Je l'ai vue juste après à l'hôpital Hadassah, où elle dormait tranquillement dans un lit d'hôpital énorme. Le visage d'Abir était blanc. Ses yeux énormes étaient fermés.

A ce moment-là, elle était déjà en état de mort cérébrale et les médecins ont décidé d'autoriser la mort du reste de son corps.

J'ai vu clairement que sa tête avait été touchée à l'arrière.

Un jeune étudiant qui a été témoin du tir a déclaré aux journalistes que la police des frontières israélienne, une branche de l'IDF, se dirigeait en direction des filles qui sortaient de leurs examens scolaires.

Les filles ont pris peur et ont commencé à courir. La police des frontières les a suivies en direction dans l'endroit où elles battaient en retraite.

Abir était effrayée et elle se tenait contre l'un des magasins sur le côté de la route. Je me tenais à côté d'elle.

Le policier des frontières a tiré par un trou spécial dans la vitre de sa jeep qui était vraiment très proche de nous.

Abir est tombée et j'ai vu qu'elle saignait à la tête.

Abir Aramin est morte. Les médecins de Hadassah ne révéleront pas la cause de sa mort à ses parents ou à ses amis. Sa famille a demandé une autopsie.


Son père, Bassam Aramin, est l'un des fondateurs des Combattants pour la Paix. Mon fils, qui a servi comme soldat israélien dans les Territoires Occupés, en est également membre. Ils sont amis.

Bassam nous a dit qu'il ne pourra pas avoir de repos jusqu'à ce que le tueur de sa fille le convainque qu'Abir, âgée de neuf ans, menaçait sa vie ou la vie des autres soldats dans sa jeep. Je crains qu'il n'ait jamais la chance de se reposer.

Abir Aramin a rejoint, dans le royaume souterrain des enfants morts, les milliers d'autres enfants tués dans ce pays et dans les Territoires qu'il occupe.

Elle sera accueillie par ma propre petite fille, Smadar.

Smadar a été tué en 1997 par un kamikaze.

Si son assassin avait survécu, je sais qu'il aurait été envoyé en prison pour son crime et que sa maison aurait été démolie sur les autres menbres de sa famille.

En attendant, je m'assieds avec sa mère, Salwa, et j'essaye de dire : "Nous sommes tous les victimes de l'Occupation".

En disant cela, je sais que son enfer est plus terrible que le mien. Le meurtrier de ma fille a eu la décence de se tuer quand il a assassiné Smadar.

Le soldat qui a tué Abir boit de la bière, joue au backgammon avec ses copains et va probablement la nuit dans les discothèques. Abir est dans une tombe.

Le père d'Abir était un guerrier, qui a combattu l'occupation, officiellement un "terroriste", bien que ce soit une logique étrange que de traiter de terroristes ceux qui résistent à l'occupation et à la dépossession de leur peuple.


Bassam Aramin est toujours un combattant mais en tant qu'activistes de la paix. Il sait, comme je sais, que sa petite fille décédée emmène toutes les raisons de cette guerre dans sa tombe. Ses petits os ne pouvaient pas porter le fardeau de la vie, de la mort, de la vengeance et de l'oppression avec lequel grandissent tous les enfants Arabes ici.

Bassam, en tant que Musulman, croit qu'il doit passer un test en tant qu'homme d'honneur pour ne pas chercher la vengeance, ne pas abandonner, ne pas négliger la lutte pour la dignité et la paix sur sa propre terre.

Quand il m'a demandé où nous trouvions la force de continuer, je lui ait dit la seule chose à laquelle je pensais : des enfants qui nous restent. Ses autres enfants, mes trois fils en vie. Des autres enfants palestiniens et israéliens qui ont le droit de vivre sans que leurs aînés les obligent à devenir des occupants ou des occupés.

Le prétendu monde éclairé occidental ne perçoit pas ce qui se passe ici. L'ensemble du monde éclairé reste à part et ne fait rien pour sauver les petites filles des soldats meurtriers.

Le monde éclairé blâme l'Islam, comme il blâmait par le passé le nationalisme Arabe, pour toutes les atrocités que le monde non-Islamique inflige aux Musulmans.

L'Occident éclairé a peur des petites filles avec des foulards sur leurs têtes. Il est terrifié par les garçons portant des keffiehs.

Et en Israel, les enfants sont éduqués dans la crainte, surtout, des fruits de l'utérus musulman. Par conséquent, quand ils deviennent des soldats, ils ne voient rien mal à tuer des enfants palestiniens "avant qu'ils grandissent".

Mais Basam et Salwa et tous ceux d'entre nous, les victimes juives et arabes de l'occupation israélienne, voulons vivre ensemble tout comme nous mourons ensemble. Nous voyons nos enfants sacrifiés sur l'autel d'une occupation qui n'a aucune base dans le droit ou la justice.

Et, à l'extérieur, le monde éclairé la justifie et envoie encore plus d'argent aux occupants.

Si le monde ne revient pas à la raison, il n'y aura rien plus rien à dire ou à écrire ou à écouter sur cette terre sauf le cri silencieux du deuil et les voix muettes des enfants morts.

Source : http://electronicintifada.net/v2/article6419.shtml

Traduction : MG pour ISM

liens
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6130&type
=analyse&lesujet=Enfants

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lundi, janvier 22, 2007

L'abbé Pierre est mort.

"Il a essayé d'aimer"

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Les Israéliens préparent le public à un conflit avec le régime iranien 'génocide'

Par Anne Penketh à Herzlia, Israël
The Independent, le 22 janvier 2007

Article original : "Israelis prepare public for conflict with 'genocidal' Iranian regime"

Hommes politiques et analystes israéliens de premier plan semblent préparer le public à un conflit militaire avec l'Iran, alors que le président iranien a refusé une nouvelle fois de céder aux exigences internationales de réduire ses ambitions nucléaires et que Téhéran a annoncé de nouvelles manœuvres militaires.

Le dirigeant israélien de l'opposition, Benjamin Netanyahou, a déclaré hier, lors d'un débat sur la sécurité qui s'est tenu à Herzlia, que les Etats et les entreprises devaient aller individuellement au-delà des sanctions économiques de l'ONU. Il prétend que la première étape devrait invoquer des sanctions financières pour "supprimer le risque de génocide" et "délégitimer le régime iranien au moyen de pression économique et politique".

Le dirigeant belliciste du Likoud a ajouté : "Soit cela stoppera le programme nucléaire sans la nécessité d'une opération militaire, soit cela la préparera. Lorsque que nous parlons de rallier l'opinion publique sur le génocide, qui mènera la charge si ce n'est pas nous ? Personne ne viendra défendre les Juifs s'ils ne se défendent pas eux-mêmes. C'est la leçon de l'histoire".

S'adressant aux journalistes, M. Netanyahou a déclaré qu'il doutait que le "régime génocide" du Président Mahmoud Ahmadinejad fût "dissuadable". Ce point de vue a été partagé par Shmuel Bar, un spécialiste de l'Islam au Centre Herzlia, qui a dit que les Etats-Unis et l'Iran étaient engagés dans "l'art très dangereux d'aller jusqu'aux limites du possible". Il a dit que vue de Téhéran, "la théorie de la conspiration affirmait que les Etats-Unis, avec le Royaume-Uni et Israël, agiraient pour renverser le régime islamique et que cela n'avait rien à voir avec la question nucléaire".

Téhéran n'a montré aucun signe de céder aux exigences de l'ONU d'arrêter l'enrichissement d'uranium. "Cette résolution était mort-née et même s'ils en émettent 10 autres cela n'affectera pas l'économie et la politique de l'Iran", a déclaré hier M. Ahmadinejad dans un discours télévisé.

liens
http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/Anne_Penketh/
Israel_Iran_conflit_220107.htm

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Impossible voyage

Par Amira Hass

Toutes les promesses d'assouplissement des restrictions en Cisjordanie ont caché la réalité. Quelques barrages routiers ont été enlevés, mais les interdictions ci-dessous restent en vigueur (informations recueillies par Haaretz, le Bureau de Coordination des Affaires humanitaires des Nations Unies et Machsom Watch)

Check-point d'Huwara, sud de Naplouse

Interdictions permanentes :

* Il est interdit aux Palestiniens de la Bande de Gaza de rester en Cisjordanie.
* Il est interdit aux Palestiniens d'entrer à Jérusalem Est.
* Il est interdit aux Palestiniens de Cisjordanie d'entrer dans la Bande de Gaza par le passage d'Erez.
* Il est interdit aux Palestiniens d'entrer dans la Vallée du Jourdain.
* Il est interdit aux Palestiniens d'entrer dans les villages, les villes, les terres et les environs le long de la "ligne de soudure" entre le mur de séparation et la Ligne Verte (environ 10% de la Cisjordanie) .
* Il est interdit aux Palestiniens qui n'habitent pas Beit Furik et Beit Dajan (région de Naplouse) et Ramadin (sud d'Hébron) d'entrer dans ces
villages.
* Il est interdit aux Palestiniens d'entrer dans les zones de colonies (même si leurs terres sont situées à l'intérieur de la zone construite).
* Il est interdit aux Palestiniens d'entrer en voiture à Naplouse.
* Il est interdit aux habitants palestiniens de Jérusalem d'entrer dans la Zone A (villes palestiniennes en Cisjordanie) .
* Il est interdit aux habitants de la Bande de Gaza d'entrer en Cisjordanie par le passage Allenby.
* Il est interdit aux Palestiniens de partir à l'étranger par l'Aéroport Ben Gurion.
* Il est interdit aux enfants de moins de 16 ans de quitter Naplouse sans leur certificat de naissance et sans être accompagnés par leurs parents.
* Il est interdit aux Palestiniens détenteurs de permis d'entrer en Israël par les passages utilisés par les Israéliens et les touristes.
* Il est interdit aux habitants de Gaza de prendre résidence en Cisjordanie.
* Il est interdit aux habitants de Cisjordanie de prendre résidence dans la Vallée du Jourdain, dans les communautés situées sur la "ligne de
soudure" ou dans les villages de Beit Furik et Beit Dajan.
* Il est interdit aux Palestiniens de passer des marchandises et des cargaisons aux checkpoints intérieurs de Cisjordanie.

Interdictions périodiques :

* Il est interdit aux habitants de certaines parties de la Cisjordanie de se déplacer dans le reste de la Cisjordanie.
* Il est interdit à certains groupes d'âge – en particulier les hommes de 16 à 30, 35 ou 40 ans – de quitter les zones où ils résident (habituellement Naplouse et les autres villes du nord de la Cisjordanie) .
* Les voitures privées peuvent être refoulées au checkpoint de Swahara-Abu Dis (qui sépare le nord de la Cisjordanie du sud). Cette mesure a été annulée pour la première fois il y a deux semaines, dans le cadre de l'assouplissement des restrictions.

Permis de voyage demandés :

* Une carte magnétique (nécessaire pour l'entrée en Israël, mais elle facilite le passage des checkpoints à l'intérieur de la Cisjordanie) .
* Un permis de travail pour Israël (l'employeur doit en faire la demande auprès des bureaux de l'administration civile).
* Un permis pour traitement médical en Israël et dans les hôpitaux palestiniens de Jérusalem Est (le demandeur doit produire une invitation de l'hôpital, son dossier médical complet et la preuve que le traitement qu'il demande ne peut pas lui être fourni dans les territoires occupés).
* Un permis de voyage pour passer les checkpoints de la Vallée du Jourdain.
* Un permis de commerce pour transporter des marchandises.
* Un permis pour cultiver le long de la ligne de soudure requiert un formulaire du bureau de la terre, un acte de propriété et la preuve de parenté de premier degré avec le propriétaire enregistré.
* Un permis d'entrée pour la ligne de soudure (pour les cousins, les équipes médicales, les ouvriers, etc. Les titulaires de permis doivent
entrer et sortir par le même passage, même s'il est loin, ou s'il ferme tôt).
* Permis pour passer de Gaza vers la Cisjordanie en traversant Israël.
* Un certificat de naissance pour les enfants de moins de 16 ans.
* Une carte d'identité de résident long séjour pour ceux qui vivent dans les enclaves de la ligne de soudure.
Checkpoints et barrières :

* Il y avait 75 checkpoints tenus par des soldats en Cisjordanie au 9 janvier 2007.
* Il y a une moyenne de 150 checkpoints volants par semaine (à septembre 2006).
* Il y a 446 obstacles placés entre les routes et les villages, y compris des cubes de béton, des remparts de terre, 88 portails en fer et 74 kilomètres de grilles le long des routes principales.
* Il y a 83 portails en fer le long de la barrière de séparation, séparant les propriétaires de leurs terres. Seuls 25 de ces portails ouvrent de temps en temps.

Routes principales interdites aux Palestiniens, officiellement ou en pratique :

* la Route 90 (la voie la plus importante de la Vallée du Jourdain).
* la Route 60, au nord (part de la base militaire de Shavei Shomron, à l'ouest de Naplouse et va vers le nord).
* la Route 585 le long des colonies Hermesh et Dotan.
* la Route 557 à l'ouest, de la jonction Taibeh-Tulkarem (la Ligne Verte) à Anabta (à l'exclusion des habitants de Shufa) et à l'est, du sud de Naplouse (checkpoint Hawara) à la colonie Elon Moreh.
* la Route 505, de Zatara (jonction de Naplouse) à Ma'ale Efraim.
* la Route 5, de la jonction de Barkan à la Ligne Verte.
* la Route 446, de la jonction de Dir Balut à la Route 5 (près des colonies d'Alei Zahav et Peduel).
* les Routes 445 et 463 autour des colonies Talmon, Dolev et Nahliel.
* la Route 443, de Maccabim-Reut à Givat Ze'ev.
* les rues de la Vieille Ville d'Hébron.
* la Route 60, de la colonie d'Otniel en direction du sud.
* la Route 317, autour des colonies du sud des Collines d'Hébron.

Temps de trajet avant 2000 et aujourd'hui :

Tulkarem / Naplouse
Avant 2000 : au plus une demi-heure
Maintenant : au moins 1 heure.

Tulkarem / Ramallah
Avant 2000 : moins 1 heure
Maintenant : 2 heures

Beit Ur al-Fawqa / Ramallah
Avant 2000 : 10 minutes
Maintenant : 45 minutes

Katana-Beit Anan / Ramallah
Avant 2000 : 15 minutes
Maintenant : d'1 heure à 90 minutes

Bir Naballah / Jérusalem
Avant 2000 : 7 minutes
Maintenant : 1 heure

Katana / Jérusalem
Avant 2000 : 5 minutes
Maintenant : "personne ne va plus à Jérusalem".

Source : Haaretz

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jeudi, janvier 18, 2007

L'histoire de la famille Riyad Abu Srour

Par Abdelfattah Abu Srour > alrowwadtheatre@yahoo.com

J'ai reçu un message de mon cousin Ibrahim au sujet d'une nouvelle incursion dans le camp d'Aida. Comme certains d'entre vous le savent, je suis actuellement aux Etats-Unis pour des réunions et du travail de théâtre.

A 20h, hier soir, le 15 janvier 2007, un douzaine de jeeps israéliennes sont entrées dans le camp d'Aida. Leur cible était la maison de Riyad Rasheed Abusrour, un cousin, où ils ont ordonné à toute la famille de sortir de la maison. La famille est restée dehors de 20h à 23h45, dans le vent glacial, avec le ciel et les étoiles pour prendre patience.

Le froid, la peur et l'inquiétude ainsi que les larmes tenaient compagnie à l'infortunée famille. Alors que la mère essayait de remonter le moral à ses enfants, en fait, c'était eux qui lui remontaient le moral.

Mohamad, le deuxième fils a été arrêté il y a quelques jours. Le père a été envoyé en exil en Jordanie il y a 3 ans.

Que se passe-t-il ? Que font ces soldats dans leur maison ? Pourquoi creusaient-ils ? Pourquoi ces explosions ?

Une tempête de pierres, quelqu'un essaie d'aider la famille prise en otage, mais comme d'habitude, la famille est utilisée en tant que boucliers humains.

Quatre heures plus tard, cette attaque était terminée, les Forces de l'Occupation Israélienne ont enlevé la mère, Nawal, 43 ans, et sa fille, Ashjan ,20 ans.

Tôt ce matin, la mère a été libérée mais la fille est toujours en état d'arrestation. L'intérieur de la maison est complètement détruit, tout est sens dessus dessous.

Le camp d'Aida est toujours un territoire autorisé pour chaque soldat israélien qui y entre, où il fait le sale travail, sans poser de question.

Pas d'autorisation, à première vue, pour l'occupant. Pas d'opération cosmétique pour déguiser sa violence et laideur. Pas de honte et pas de peur.

La loi est la mule qu'ils montent et les médias sont leur cheval de Troie… Une belle publicité qui cache la mort, la haine et la laideur.

Permettez-nous de vous dire néamoins que nous continuons à être des êtres humains, à nous battre pour garder notre humanité.

Nous sommes ce que sommes nous, nous refusons d'être neutralisés par leur propagande… nous sommes un peuple sous occupation, en dépit de toutes ces visites et ces promesses de dirigeants….

Abed

Traduction : MG pour ISM

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http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6095
&type=temoignage&lesujet=Incursions

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Le mur arrive à Um Salamuna

Le 15 janvier 2007, l'armée israélienne a commencé la construction du mur d'apartheid à Um Salamuna. L'armée dit que le mur est construit à cet endroit pour protéger la colonie illégale d'Efrat, bâtie sur les terres d'Um Salamuna il y a une dizaine d'années.

Le mur n'est pas construit au bord de la colonie, mais serpente à travers la terre de Um Salamuna en un incompréhensible tracé, prenant 300 dunums de terre agricole et coupant au moins une maison du reste du village.

A 9h du matin, le comité Palestine Solidarity Project (PSP) de Um Salamuna, avec d'autres habitants, se sont rendus sur le site de la construction, où deux bulldozers avaient commencé à défoncer la terre et à arracher les arbres.

Les villageois accompagné par des internationaux ont tenté de bloquer les bulldozers et ont été confrontés à l'incroyable violence des forces israéliennes d'occupation. Deux hommes, Ali Moussa et Mustafa Younis, ont été sérieusement blessés à coup de crosses de fusils.

Um Salamuna continuera à résister à la construction par une manifestation, vendredi prochain, à laquelle se joindront les comités PSP des villages environnants ainsi que les militants internationaux et israéliens.

Source : Palestine Solidarity Project

liens
http://www.ism-france.org/news/article.php
?id=6100&type=temoignage

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mardi, janvier 16, 2007

Le régime irakien prêt à céder les réserves pétrolières aux géants américains de l’énergie

Par Jerry White
12 janvier 2007


Tandis que l’administration Bush se prépare à intensifier la violence militaire contre le peuple irakien, le régime de Bagdad mis en place par les Américains est prêt à approuver une nouvelle loi sur les hydrocarbures qui donnera une mainmise sans précédent des vastes réserves de pétrole du pays aux conglomérats énergétiques américains et britanniques. Cette nouvelle loi, dont les termes sont détaillés par le journal britannique The Independent du 7 janvier, ridiculise toute prétention de souveraineté irakienne et souligne que l’objectif réel de l’entreprise sanglante de l’impérialisme américain est de coloniser le pays et de s’emparer de quelques-unes des plus importantes réserves de pétrole non exploitées qui restent dans le monde.

Le texte de cette nouvelle loi, qui sera approuvée selon toute attente par le parlement irakien dans les jours qui viennent et mise en place dès le mois de mars, a été rédigé par une entreprise américaine d’experts-conseils employée par l’administration Bush et a été présentée aux principales compagnies pétrolières ainsi qu’au Fonds monétaire international pendant l’été. En décembre, bon nombre, sinon la majorité, des députés irakiens n’avaient toujours pas vu cette législation.

The Independent, qui s’est procuré une version de la loi, divulguée par fuite, rapportait dimanche : « On s’attend à ce que le conseil des ministres approuve, dès aujourd’hui, une nouvelle loi controversée sur les hydrocarbures, fortement appuyée par les gouvernements américain et britannique qui va radicalement remodeler l’industrie pétrolière irakienne et ouvrir la voie à la troisième plus importante réserve pétrolière du monde. Cette loi permettrait la première opération de grande envergure de compagnies pétrolières étrangères dans le pays depuis la nationalisation de l’industrie en 1972. » Le journal a ajouté que la nouvelle loi « marquerait un écart par rapport à la norme concernant les pays en voie de développement » et serait la première en son genre pour tout producteur de pétrole important du Moyen-Orient, où l’Arabie saoudite et l’Iran, premier et second plus importants producteurs mondiaux, « contrôlent tous deux étroitement leur industrie au moyen de compagnies nationalisées sans collaboration étrangère notable », comme c’est le cas pour la plupart des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

L’aspect juridique le plus significatif de cette législation en instance est l’introduction de ce qu’on appelle des accords de partage de production (APP) où l’Etat garde la propriété des réserves de pétrole mais déverse des milliards aux compagnies pétrolières étrangères pour les dédommager de leur investissement dans l’infrastructure et le fonctionnement des forages, pipelines et raffineries.

D’après l’avant-projet de loi, les APP en Irak seraient arrêtés pour une durée de 30 ans ou plus, permettant ainsi aux compagnies pétrolières étrangères de conserver des arrangements favorables quelles que soient les mesures prises par un prochain gouvernement pour réguler les profits, les taux d’imposition ou les niveaux de production. Une disposition d’un avant- projet antérieur de la nouvelle loi, dont on ne sait si elle sera retenue dans la dernière version, insiste sur le fait que tout conflit avec une compagnie étrangère doit en dernière instance être réglé par arbitrage international et non irakien.

Les conditions accordées par la garantie de la nouvelle loi assureront des bénéfices massifs à ExxonMobil, Chevron, BP et autres conglomérats énergétiques. Tandis qu’elles recouvrent les coûts de leurs investissements initiaux pour développer un champ pétrolifère, les compagnies étrangères pourront conserver 60 à 70 pour cent du revenu du pétrole. Après avoir récupéré leurs dépenses initiales, les compagnies peuvent empocher jusque 20 pour cent des bénéfices.

Par contraste, la compagnie française Total avait signé un accord avec Saddam Hussein avant la seconde guerre en Irak pour développer un immense champ qui aurait permis à la compagnie de ne conserver que 40 pour cent des bénéfices tandis qu’elle recouvrait ses frais et 10 pour cent par la suite, d’après le Dr Muhammed-Ali Zainy, économiste haut placé du Centre for Global Energy Studies (Centre d’études de l’énergie mondiale.)

Des experts en énergie disent que les conditions qui sont sur le point d’être acceptées par le gouvernement irakien ne peuvent être comparées qu’aux accords de partage de production signés par la Russie avec Shell dans les années 90, suite à la liquidation de l’URSS et à la « thérapie de choc » économique qui avait accompagné le démantèlement de l’économie nationalisée.

Dans la première moitié du vingtième siècle, sous le système des accords de concession, les compagnies pétrolières étrangères avaient le contrôle du pétrole sous terre dans leurs colonies et payaient une redevance symbolique aux soi-disant gouvernements nationaux. Devant l’insurrection anticoloniale de l’après Seconde Guerre mondiale, les compagnies multinationales énergétiques commencèrent à promouvoir le système d’accords de partage de production en opposition au mouvement grandissant de nationalisations de l’industrie pétrolière au Moyen-Orient et ailleurs. Introduits d’abord en Indonésie suite au renversement, soutenu par les Etats-Unis, du régime nationaliste de Sukarno en 1965, de tels arrangements permettaient aux compagnies étrangères d’extraire du pétrole et des bénéfices massifs tout en maintenant un semblant de souveraineté nationale.

D’après les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie, les APP ne sont utilisés que pour 12 pour cent des réserves mondiales de pétrole, dans des pays où les perspectives d’exploration sont incertaines et où les coûts de production sont élevés. Ce n’est nullement le cas en Irak où le coût d’extraction du pétrole par baril est parmi les plus bas au monde du fait que les réserves sont relativement proches de la surface et que de nombreux champs ont déjà été découverts mais pas développés du fait des années de guerre et de sanctions économiques. La plupart des gigantesques champs pétrolifères d’Irak sont déjà localisés et tracés sur la carte et il n’y a donc aucun risque et coût d’exploration, contrairement à ceux de la Mer du Nord, de l’Amazone ou des sables goudronneux du Canada, où d’énormes investissements sont nécessaires.

L’accord signé par le régime de Bagdad soutenu par les Etats-Unis revient au système de concessions qui existait quand l’Irak était sous contrôle britannique.The Independent remarque, « Dans le chapitre intitulé “Régime fiscal”, l’avant-projet de loi dit clairement que les compagnies étrangères n’ont aucune restriction pour sortir leurs bénéfices hors du pays et ne sont soumises à aucun impôt si elles le font. » Le projet de loi déclare « une personne étrangère peut rapatrier ses procédures d’exportation [en accord avec les régulations de change en vigueur à ce moment] ». Les parts dans les projets pétroliers peuvent aussi être vendues à d’autres compagnies étrangères : « On peut librement transférer des parts appartenant à des partenaires non Irakiens. »

Une guerre pour le pétrole

L’Irak possède 115 milliards de barils de réserves de pétrole connues, soit dix pour cent du total mondial, et on estime qu’une industrie fonctionnant à pleine capacité pourrait générer 100 milliards de dollars de revenus annuels. Les ressources les plus importantes sont celles des champs du Majnoon et de Qurna Occidental, à proximité de Basra au sud du pays, qui contiennent près du quart des réserves établies d’Irak. En plus de cela, on estime que l’Irak possède entre 100 et 200 milliards de barils de réserves possibles, y compris dans le désert occidental.

Ces vastes réserves inexploitées de pétrole facile à atteindre et à bas prix, sans parler du gaz naturel, sont depuis longtemps une cible essentielle des conglomérats énergétiques américains et britanniques, notamment parce que la découverte de nouveaux gisements de pétrole ailleurs ralentit de façon draconienne et que les réserves existantes diminuent. Avec l’augmentation de la demande, particulièrement de la part des pays en rapide voie de développement tels la Chine et l’Inde, le contrôle du pétrole du Moyen-Orient, et tout particulièrement des vastes réserves d’Irak, est devenu un objectif géostratégique vital pour l’impérialisme américain.

Dès le milieu des années 90, l’inquiétude grandissait à l’idée que le développement des sanctions imposées par les Nations-Unies après la première guerre du Golfe permettrait à Saddam Hussein d’établir des accords lucratifs avec la France, la Russie la Chine et d’autres compagnies pétrolières, qui excluraient les Etats-Unis et la Grande-Bretagne et réaligneraient l’industrie énergétique mondiale. L’écrivain politique Kevin Phillips fit remarquer dans son livre Théocratie américaine : le péril et la politique de la religion radicale, du pétrole et de l’argent emprunté au 21e siècle, « Tant que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pouvaient maintenir en place ces sanctions, en utilisant des allégations sur des armes de destruction massive, Saddam ne pouvait pas mettre en application son propre plan d’expansion à grande échelle des concessions pétrolières (estimées à 1,1 million de milliards) à leurs rivaux économiques en Europe et en Asie. »

Des mois après l’invasion américaine de l’Irak, et après une longue bataille juridique avec la Maison-Blanche, il a été révélé que le contrôle des champs pétrolifères d’Irak était une des principales questions discutées lors de la réunion «Energy Task Force» du vice-président Dick Cheney avec des cadres de l’industrie pétrolière en 2001. Parmi les objets publiés par injonction de la cour, il y avait des cartes des champs pétrolifères, des pipelines et des raffineries d’Irak, ainsi qu’une liste des « étrangers à la recherche de contrats pour champs pétrolifères irakiens », citant plus de 60 entreprises de 30 pays, plus particulièrement de France, Russie et Chine, qui avaient des projets soit déjà acceptés, soit en cours de discussion avec Bagdad. Le géant français Total, par exemple, devait obtenir le champ pétrolifère Majnoon à 25 milliards de barils, tandis que Lukoil de Russie avait un contrat pour développer les champs pétrolifères du Qurna Occidental.

L’article de The Independent sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures fait remarquer qu’il est peu probable que ces contrats soient considérés valides par le gouvernement irakien et que « ExxonMobil est à présent considéré par les initiés comme le favori pour accaparer les droits sur le champ Majnoon ».

Les agissements du régime fantoche de Bagdad ont confirmé le fait, soupçonné par des millions de personnes de par le monde, qu’un pays tout entier a été détruit et des centaines de milliers de gens tués dans une guerre pour le pétrole et les profits.

(Article original anglais publié le 11 janvier 2006)

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http://www.wsws.org/francais/News/2007/
janvier07/120107_petrole.shtml

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Irak : une offensive américaine sur Bagdad lance l’intensification des meurtres et de la répression, par James Cogan.

[Un assaut contre les sadristes sera inévitablement un des épisodes les plus sanglants de la guerre en Irak, qui coûtera la vie d’un grand nombre d’Américains et causera la mort de milliers d’Irakiens supplémentaire. Combattre l’armée du Mahdi, notait le Washington Post hier, pourrait mener à des « mois de combats de rue ». Craignant de voir des unités de l’armée composées de chiites refuser d’attaquer Sadr City et même de les voir retourner leurs armes contre les forces américaines, les États-unis ont insisté pour que deux unités des brigades armées irakiennes composées de miliciens kurdes, soient déployées dans la capitale pour prendre part aux opérations dans les zones chiites. Ce qui soulève la perspective d’un conflit entre Kurdes et chiites en plus de la violence sectaire sunnite contre chiite qui a déjà coûté la vie à des milliers de personnes chaque mois.]

WSWS, 13 janvier 2007.

L’intensification de la guerre esquissée par le président américain George W. Bush mercredi soir est déjà bien enclenchée. Depuis samedi dernier, le gouvernement irakien et les forces américaines ont entrepris une opération pour déloger les combattants de la résistance anti-occupation de la rue Haifa, une des grandes artères au cœur de Bagdad qui longe la rive ouest du fleuve Tigre et amène à la « zone verte », la région où on trouve l’ambassade américaine et les bureaux du gouvernement irakien.

Une offensive violente a eu lieu mardi sur cette rue. Ce qui a suivi a rendu clair que l’augmentation du nombre des soldats américains et irakiens dans Bagdad est une préparation pour des meurtres et une répression de masse.

Haifa est un quartier qui est surtout habité par des Arabes sunnites et la rue elle-même est bordée de tours à bureaux et des appartements et des maisons des anciens fonctionnaires et officiers de l’armée du régime baasiste de Saddam Hussein, privés de leurs emplois et de leur position sociale depuis l’invasion américaine. Les rues adjacentes, plus pauvres et habitées en grande partie par la classe ouvrière ont été décrites par les soldats américains comme un « labyrinthe » de ruelles tortueuses et de maisons s’écroulant et comme « l’endroit parfait pour les insurgés devant se cacher ».

Depuis que la résistance à l’occupation américaine a crû en 2003, ce quartier est réputé être un des plus dangereux de Bagdad. Alors que des raids fréquents ont eu lieu et que des centaines de résidants ont été tués ou détenus, l’armée américaine n’a pas réussi à ce jour à soumettre la population par la terreur. Aussitôt que les forces américaines se sont retirées du quartier, des cellules de guérillas se sont formées de nouveau et ont repris l’insurrection.

L’opération actuelle de la rue Haifa, en ligne avec le but plus large de l’augmentation du nombre des soldats de Bush, vise à utiliser une force disproportionnée pour finalement arriver à supprimer l’opposition. Après trois jours de recherches par des forces irakiennes mal équipées - et qui semblent avoir été utilisées comme chair à canon pour déterminer la position des insurgés - les soldats américains dans des véhicules blindés Stryker, appuyés par des avions militaires F-18 et des hélicoptères armés Apache, ont pris la tête de l’offensive tôt le matin.

Quelque mille soldats ont été mobilisés pour sécuriser moins de deux kilomètres de l’artère. La résistance a commencé immédiatement après que les forces gouvernementales se sont emparées du square Tala’a à l’extrémité nord de la rue Haifa et de là se sont dirigées vers le sud, entrant de force dans les maisons et les bureaux des deux côtés de la rue, soi-disant à la recherche d’insurgés. Dès 6h30 le matin, des combattants irakiens équipés seulement d’armes légères, de grenades-fusées et de mortiers.

Les tactiques utilisées par les commandants américains contre la résistance irakienne offrent un aperçu de ce qui aura lieu à une vaste échelle lorsque les forces américaines mettront en œuvre le plan de Bush. Les soldats américains n’ont fait aucune tentative de prendre les bâtiments desquels on leur tirait dessus. Plutôt - et ce, dans une zone urbaine où les civils n’ont reçu aucun avertissement qu’un assaut se préparait - des hélicoptères armés et des Strykers ont tiré sur les maisons et les bureaux avec de l’artillerie lourde alors que les positions alléguées des insurgés étaient réduites en cendre par des missiles Hellcat tirés des airs ou par des missiles antitank et des grenades lancés du sol.

Les toits des immeubles où l’on croyait que des tireurs étaient embusqués ont été mitraillés par des avions de combat F-15 et F-18, volant au-dessus de la capitale jusqu’au début de l’après-midi, alors que les troupes américaines et irakiennes allaient de maison en maison sur 1,6 kilomètre de la rue Haifa. Les avions américains ont directement fait feu sur une mosquée et sur un ancien cimetière, alléguant que des insurgés s’y cachaient.

Il n’y a pas eu de morts ou de blessés graves du côté des forces des États-Unis et du gouvernement irakien. Au moins 50 insurgés auraient été tués et 21 autres capturés. Selon les officiels, aucun civil irakien n’aurait été tué par le barrage de balles et d’explosions. Aucune confirmation indépendante n’est venue corroborer cette affirmation. S’adressant à l’agence Reuters, un homme irakien a déclaré qu’un grand nombre de corps apportés à la mosquée étaient des « civils innocents ». La majorité des guérilléros se sont probablement fondus dans la population ou réfugiés à d’autres endroits de la ville.

À la suite de l’attaque, des positions militaires ont été établies dans le quartier Haïfa, provoquant ainsi les guérillas afin qu’elles attaquent les forces d’occupation et révèlent ainsi leur position. Les soldats du gouvernement irakien servent dans ce cas d’appât. Ils sont envoyés en patrouilles et en missions de recherche, alors que les forces américaines attendent pour réagir à la moindre attaque avec une puissance de feu massive.

À Ramadi, la capitale de la province irakienne occidentale d’Anbar, des commandants de la marine avaient adopté cette stratégie l’an dernier. Cela avait fait des marines et de leurs collaborateurs irakiens des cibles perpétuelles. Plus du tiers des pertes américaines se sont produites dans cette province. Les combats font maintenant partie d’une violente guerre d’attrition urbaine, et les soldats américains répliquent de manière brutale. Un grand nombre de bâtiments entourant les positions des marines à travers la ville sont en ruines.

Toutefois, de telles tactiques sont en accord avec le manuel de contre-insurrection du général Davis Petraeus, l’officier nommé par Bush ce mois-ci pour être les nouveau chef des forces américaines en Irak qui dirigera le « déferlement ». Petraeus soutient qu’il faut installer des troupes américaines dans des bases situées directement dans les forteresses de l’insurrection et convertir ces zones en ce qu’ont déjà baptisé les tacticiens des États-Unis de « ghettos ».

Un représentant de l’armée a déclaré mercredi au Los Angeles Times : « On pourrait créer des ghettos parce que la population les veut, parce que la population veut se sentir en sécurité. On pourrait aussi les créer pour contrôler la population et ses déplacements et rendre les opérations des insurgés plus difficiles. C’est la théorie derrière tout cela. » En Irak, où la très grande majorité de la population souhaite voir sortir les forces américaines du pays, le véritable objectif en est un de contrôle.

En élaborant le plan des « ghettos », Petraeus et son personnel se sont inspirés de tactiques qui ont été utilisées durant d’autres brutales guerres coloniales, comme la contre-insurrection française en Algérie, l’occupation britannique de l’Irlande du Nord et la politique américaine de « hameaux stratégiques » au Viêt-Nam.

En fait, des zones entières de Bagdad et d’autres villes irakiennes seront transformées en camps de concentration. La communauté locale devra endurer une répression militaire constante. Tous les points d’entrées de la zone seront bloqués par des barricades ou des postes de contrôle, on assignera des cartes d’identité aux résidents, leurs déplacements seront limités et leurs résidences soumises à des fouilles régulières pour empêcher les guérilleros de s’établir à nouveau dans la zone.

Il ne fait aucun doute que durant les prochains mois, la politique de la mission de Petraeus sera étendue aux zones chiites à majorité ouvrière de la banlieue de Sadr City, qui a une population de plus de deux millions de personnes. Dans un effort désespéré et insouciant pour subjuguer l’Irak, l’administration Bush a clairement indiqué qu’elle souhaitait anéantir le mouvement politique dirigé par l’imam Moqtada al-Sadr et son importante milice qu’est l’Armée du Mahdi.

L’administration Bush et l’armée américaine accusent l’Armée du Mahdi d’être le principal protagoniste chiite dans la meurtrière violence sectaire qui se déroule entre les extrémistes sunnites et chiites et rivaux. Toutefois, la principale préoccupation de Washington est que le mouvement sadriste, la plus grande faction chiite du parlement irakien, se bâtisse un appui massif en s’opposant à la perspective américaine de contrôle néocolonial à long terme sur l’Irak. Bien qu’il n’a pas appelé à la résistance armée contre l’occupation américaine depuis deux soulèvements chiites qu’il avait dirigés en 2004, le mouvement sadriste s’est maintenant retiré du gouvernement pour protester contre la rencontre du premier ministre Nouri al-Maliki avec Bush en novembre dernier en Jordanie.

Sadr insiste pour un échéancier pour le retrait des troupes américaines, s’oppose à toute ouverture de l’industrie pétrolière aux compagnies étrangères et appelle pour l’adoption de mesures améliorant les conditions de vie horribles du peuple irakien. Il est prévu que les sadristes gagneraient un vote substantiel si des élections étaient tenues dans les régions chiites du pays. Alors que l’administration Bush intensifie ses provocations contre le régime chiite de l’Iran, l’armée du Mahdi est également considérée comme une menace considérable et grandissante dans les cercles militaires américains. La milice est constituée de 60 000 combattants et contrôle effectivement des unités entières des forces de sécurité irakienne. Sadr s’est engagé à lutter pour défendre l’Iran si elle était attaquée par Israël ou les Etats-unis.

La prétention que l’actuel plan militaire est le résultat du travail du gouvernement irakien est démentie par le fait que Maliki, préoccupé par la réaction de sa base politique chiite, a, de façon répétée, rejeté la demande de Washington qu’il sanctionne une attaque contre l’armée du Mahdi dans Sadr City. En fait, en novembre dernier il a proposé un retrait complet des troupes américaines de Bagdad pour laisser la sécurité entre les mains de l’armée et de la police dominée par les chiites.

Maintenant, face au boycott sadriste et la menace ouverte des Etats-Unis que son gouvernement est « sous surveillance », Maliki a apparemment accepté les demandes américaines. Bush a déclaré mercredi soir que le premier ministre de l’Irak a promis que l’armée américaine aura « le feu vert » pour entrer dans les quartiers qui abritent « ceux qui entretiennent la violence sectaire ».

En réponse aux questions du Washington Post à savoir si Maliki avait explicitement sanctionné les opérations contre Sadr, un administrateur officiel senior déclarait lors d’un briefing aux journalistes : « Sans entrer dans les détails des conversations présidentielles, tout le monde comprend qu’il faut régler le cas de l’armée du Mahdi et de Sadr. » « Maliki, a continué cet officiel, a dit que le commandant sera libre de poursuivre ceux qui agissent hors la loi où qu’ils se trouvent dans Bagdad... Ce qui inclurait Sadr City. »

Un assaut contre les sadristes sera inévitablement un des épisodes les plus sanglants de la guerre en Irak, qui coûtera la vie d’un grand nombre d’Américains et causera la mort de milliers d’Irakiens supplémentaire. Combattre l’armée du Mahdi, notait le Washington Post hier, pourrait mener à des « mois de combats de rue ». Craignant de voir des unités de l’armée composées de chiites refuser d’attaquer Sadr City et même de les voir retourner leurs armes contre les forces américaines, les États-unis ont insisté pour que deux unités des brigades armées irakiennes composées de miliciens kurdes, soient déployées dans la capitale pour prendre part aux opérations dans les zones chiites. Ce qui soulève la perspective d’un conflit entre Kurdes et chiites en plus de la violence sectaire sunnite contre chiite qui a déjà coûté la vie à des milliers de personnes chaque mois.

De plus, il y a peu d’indication que l’administration Bush a sérieusement considéré la possibilité qu’une attaque contre Moqtada al-Sadr pourrait déclencher une insurrection anti-américaine à travers tout le sud de l’Irak. Les préparations en vue du conflit se poursuivent cependant. Des troupes américaines ont pris d’assaut une résidence dans Sadr City dans la nuit et aurait commencé plus tôt cette semaine à ériger des barrages routiers et des points de surveillance routiers à des points d’entrées stratégiques du quartier. Les scènes sanglantes de cette semaine dans les rues d’Haifa et le bombardement aérien d’un quartier urbain densément peuplé sont maintenant voués à se perpétuer à travers la capitale.

James Cogan

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http://www.wsws.org/francais/News/2007/janvier07/
130107_bagdad.shtml

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Les espoirs et les craintes concernant Sarkozy

The Independent le 15 janvier 2007
Article original :
"Hopes and fears about M. Sarkozy"

Nicolas Sarkozy a achevé la première étape de son ambition présidentielle en remportant la nomination de son parti, l'UMP. En théorie, ceci l'oppose à la candidate du Parti Socialiste, Ségolène Royal, dans un duel pour l'Elysée entre le centre gauche et le centre droit. Cependant, la campagne électorale qui se profile ne sera probablement pas, en pratique, aussi simple qu'elle le paraît, pour l'instant, sur le papier.

La première complication pour M. Sarkozy est son soutien décevant. Dans l'élection d'hier, il a à peine remporté 70% des votes des membres de son parti, bien qu'il fût le seul candidat en lice. Il savait déjà qu'il ne disposait ni du soutien du Président Chirac, ni de celui de son protégé, Dominique de Villepin. Ce qu'il sait désormais est qu'environ un tiers de son parti n'est pas particulièrement enthousiaste sur sa candidature.

Cela pourrait ouvrir la voie à ce qu'un gaulliste plus traditionnel entre en lice. Malgré son âge, M. Chirac n'a pas encore totalement renoncé et d'autres pourraient à présent s'enhardir à entrer dans la compétition en tant qu'indépendants. Une division des votes de droite donnerait à Madame Royal une chance encore meilleure de devenir la première présidente de la France. Toutefois, cela donnerait aux électeurs français une échappatoire pour retourner au conservatisme.

Quant à l'aspect le mieux accueilli, dans cette compétition entre M. Sarkozy et Mme Royal, ils ont tous deux, de façon assez similaire, rompu avec la politique conventionnelle de leur parti et généré une excitation à part entière. Ils sont tous deux des tacticiens astucieux et des ambitieux déclarés. Tous deux sont des combattants, ayant remporté leurs nominations contre de puissants intérêts établis. Et l'un ou l'autre - par leur politique et leur style - contribuerait à la modernisation de la politique française, et donc de la France.

Cependant, en s'aliénant des pans entiers de leurs électorats naturels et en louvoyant vers le centre, tant Mme Royal que M. Sarkozy prennent des risques. Pour Mme Royal, la menace vient moins de l'extrême gauche que de l'apathie de la base socialiste. Pour M. Sarkozy, toutefois, le temps pourrait venir où il devra protéger ses arrières du Front National. Serait-il alors tenté de jouer la carte raciale, malgré sa promesse sur l'inclusion ?

On peut aussi douter qu'un président français modernisateur renforce nécessairement l'influence de ces pays, tels la Grande-Bretagne, qui plaident pour des limites plus approximatives de l'Union Européenne. Le consensus français sur l'UE, même après le rejet de la constitution, est en faveur d'une Europe forte et unie. Ni une présidente Royal, ni un Président Sarkozy ne garantit au Premier Ministre britannique, en comparaison eurosceptique, une vie plus confortable dans l'UE. De notre point de vue, cela pourrait ne pas être une mauvaise chose.

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http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/
Sarkozy_espoirs_et_craintes_150107.htm

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La vision déformée de Sarkozy

The Guardian, lundi 15 janvier 2007
Article original : "Sarkozy's distorted vision"

Il y a une supposition partagée à la fois dans les cercles intérieurs de Tony Blair et de Gordon Brown : Nicolas Sarkozy sera élu prochain président de la France le 6 mai. Mais l'actuel et le futur (probable) occupants travaillistes de Downing Street vont plus loin que cela. Ils pensent aussi que la victoire de Sarkozy sera dans les meilleurs intérêts de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Europe. Ces points de vue sont partagés avec enthousiasme par David Cameron, du Parti Conservateur. Les suppositions de Londres en disent plus sur la politique britannique que sur la politique française. La vérité est que M. Sarkozy n'est ni le favori, ni le président dont la France a besoin, à une période aussi difficile et délicate de son histoire.

Hier, M. Sarkozy a été élu comme candidat officiel du parti droite, l'UMP. Pourtant, étant donné qu'il était seul en lice dans le scrutin, il a eu remarquablement eu du mal à gagner. Seulement 69% de l'ancien parti gaulliste a voté dans cette élection, significativement moins que ce que M. Sarkozy avait espéré, et cela s'est vu sur son visage lorsque les chiffres furent annoncés. Ce résultat a ébranlé sa revendication selon laquelle le spectaculaire Sarko show d'hier avait montré que la famille de centre-droit est unie. M. Sarkozy avait travaillé avec assiduité pour capturer le soutien de ses rivaux potentiels, tout dernièrement de la ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie. Mais le Premier ministre Dominique de Villepin a refusé de voter pour lui et n'a fait qu'une brève apparition au congrès d'hier, tandis que le Président Chirac, qui n'a pas totalement levé l'hypothèse de se représenter, est resté entièrement à l'écart. Si M. Sarkozy effraye un grand nombre de ses propres électeurs, pensez à ce que le public pourrait faire en général.

Tout ceci est une preuve supplémentaire, s'il en était besoin après la manière dont il s'est comporté lors des émeutes de banlieue de 2005, que M. Sarkozy est un politicien extrêmement diviseur. Il a du mal, pas seulement pour remporter la présidence contre la candidate de gauche, Ségolène Royal (qui est aussi peu diviseuse que Sarkozy est diviseur) mais aussi de rassembler la droite autour de sa propre cause. Cela sera un acte d'équilibre difficile. M. Sarkozy doit minimiser la menace de l'extrême droite d'un Jean-Marie Le Pen qui n'a jamais été aussi dangereux et minimiser la contestation au centre de la part de l'UDF, François Bayrou, tout en essayant simultanément d'empêcher M. Chirac ou un autre gaulliste plus classique de monter une contestation de dernière minute. Un faux pas politique, n'importe quand, pourrait avoir des conséquences désastreuses pour sa cause. Les sondages donnent actuellement M. Sarkozy et Mme Royal (respectivement à 33% et 32%) comme les deux clairs favoris pour le premier tour du 22 avril. Pour le deuxième tour, ils sont à égalité à 50% chacun. Donc, les enjeux ne sauraient être plus grands.

Cela justifie difficilement la supposition à Londres selon laquelle M. Sarkozy sera le probable vainqueur. Mais l'interprétation erronée de ce qu'il est constitue une faute encore plus grave que l'interprétation erronée de ses chances. Les dirigeants britanniques ont une habitude paresseuse de ne voir que les choses qu'ils veulent voir dans le candidat UMP - l'homme politique dur, pro-américain et économiquement libéral - sans prendre suffisamment en compte, ni les inconvénients, ni de ce que ces qualités impliqueront probablement dans les contextes français et européen des cinq prochaines années. Que M. Sarkozy représente une rupture nécessaire des aspects importants de la version en faillite du Gaullisme de M. Chirac sur le plan intérieur est sans aucun doute. Il est un challenger de tabous. Sa candidature marque un changement de l'économie d'Etat centralisée et des modèles sociaux qui ont dominé les deux branches de la politique française pendant le 20ème siècle. Mais la nouveauté ne suffit pas. M. Sarkozy est provocateur et impitoyable et son appel électoral - qui combine un populisme anti-immigrés, un conservatisme de classe-moyenne et une dérégulation économique extensive - n'offre pas un modèle européen pour le 21ème siècle que la Grande-Bretagne devrait épouser. Mme Royal offre aussi à la France et à l'Europe une rupture par rapport au passé politique. Mais son approche pragmatique et d'inclusion sociale offre à son pays et à notre continent un moyen bien plus constructif et fiable d'avancer que celle de M. Sarkozy.

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http://questionscritiques.free.fr/edito/guardian/
Sarkozy_Blair_Brown_Cameron_050107.htm

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vendredi, janvier 12, 2007

Israël "a un plan pour une attaque nucléaire contre l'Iran"

Par Marie Woolf, Rédactrice en chef Politique
The Independent, le 7 janvier 2007
article original :
"Israel 'has plan for nuclear strike on Iran'"

Israël a élaboré des plans secrets pour utiliser des armes nucléaires à faible rendement[1] afin de mettre hors service les installations iraniennes d'enrichissement d'uranium, a-t-il été prétendu hier soir.

Selon un rapport paru dans le Sunday Times, deux escadres de l'armée de l'air d'Israël s'entraînent à utiliser des bombes nucléaires "anti-bunkers" pour démolir le programme d'enrichissement iranien lourdement gardé. On dit que les commandants militaires israéliens pensent que des frappes conventionnelles pourraient ne pas être suffisantes pour raser les installations iraniennes d'enrichissement, dont certaines d'entre elles sont construites sous une chape de 20 mètres de béton et de roche.

Selon ces plans, des bombes conventionnelles à guidage laser ouvriraient des tunnels dans les cibles et, ensuite, des mini bombes nucléaires seraient tirées, explosant profondément dans le sol. Ces bombes à tête nucléaire anti-bunkers ne seraient utilisées que si une attaque conventionnelle s'avérait inefficace ou si les Etats-Unis, qui veulent aussi mettre fin au programme nucléaire iranien, refusaient d'agir. La fuite de ces "plans" pourrait bien être destinée à faire pression sur les Etats-Unis.

Israël a déjà fait savoir qu'il ne veut pas permettre à l'Iran de développer des armes nucléaires. Israël craint pour sa propre sécurité après que le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré : "Israël doit être rayé de la carte".[2]

On dit qu'Israël a identifié trois cibles principales au sud de Téhéran, y compris Natanz, où des équipements sont installés pour l'enrichissement sous terre de l'uranium. On pense que des pilotes israéliens se sont envolés dernièrement vers Gibraltar pour s'entraîner pour le voyage de 3.200 km vers l'Iran.

Un porte-parole de l'ambassade d'Israël à Londres a déclaré hier soir qu'Israël préférait user de moyens diplomatiques pour mettre fin au programme d'enrichissement nucléaire de l'Iran. "Notre position politique est inchangée en ce qui concerne la question nucléaire iranienne. Israël préfère que cette question soit résolue par des canaux diplomatiques", a-t-elle déclaré. "Nous ne pouvons faire de commentaires sur aucun autre scénario."

Note :
[1] On relira avec intérêt l'article de Robert Fisk : "Le Mystère de la bombe secrète à l'uranium d'Israël"

[2] Si le Président iranien a bien parlé de rayer Israël de la carte, ce dernier prétend qu'il s'agit seulement de mettre fin au régime sioniste. A cet effet, on relira le discours d'Ahmadinejad devant la 61ème Assemblée Générale des Nations-Unies, le 19 septembre 2006.

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http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/
Mary_Woolf/Israel_attaque_nucleaire_Iran_070107.htm

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Saddam Hussein : Un dictateur créé puis détruit par l'Amérique


Par Robert Fisk
publié dans The Independent, le 30 décembre 2006
article original :
"A dictator created then destroyed by America"

Saddam à la potence. Facile à dire ! Qui d'autre pourrait mériter le plus cette dernière marche vers l'échafaud — ce cou qui se rompt au bout de la corde — que la Brute de Bagdad, le Hitler du Tigre, l'homme qui a assassiné des centaines de milliers d'Irakiens innocents tout en répandant des armes chimiques sur ses ennemis ? Dans quelques heures, nos maîtres nous diront que c'est un "grand jour" pour les Irakiens et ils espèreront que le monde musulman oubliera que cette sentence de mort a été signée — par le "gouvernement" irakien, mais pour le compte des Américains — la veille exacte de l'Aïd el-Kebir, la Fête du Sacrifice, le moment du plus grand pardon dans le monde arabe.

Mais l'histoire retiendra que les Arabes et autres Musulmans et, vraiment, des millions et des millions de personnes en Occident, poseront une autre question ce week-end, une question que les autres journaux occidentaux ne poseront pas, parce que ce n'est pas le récit qui nous a été concocté par nos présidents et premiers ministres — sans parler des autres coupables !

Non, Tony Blair n'est pas Saddam. Nous ne gazons pas nos ennemis. George W. Bush n'est pas Saddam. Il n'a pas envahi l'Iran ou le Koweït. Il a seulement envahi l'Irak. Mais des centaines de milliers de civils irakiens sont morts — et des milliers de soldats occidentaux sont morts — parce que MM. Bush et Blair et le Premier ministre espagnol et le Premier ministre italien et le Premier ministre australien sont partis en guerre en 2003 sur un monceau de bobards et de mensonges et, vu les armes que nous avons utilisées, dans une très grande brutalité.

Dans le sillage des crimes internationaux contre l'humanité de 2001, nous avons torturé, nous avons assassiné, nous avons brutalisé et tué des innocents — nous avons même ajouté notre propre honte à Abou Ghraib à celle de Saddam — et, pourtant, nous sommes censés oublier ces crimes terribles tandis que nous applaudissons au corps du dictateur que nous avons créé et qui se balance à son gibet.

Qui a encouragé Saddam à envahir l'Iran en 1980 ? Ce fut son plus grand crime de guerre puisque cela conduisit à la mort d'un million et demi d'êtres humains. Et qui lui a vendu les composants pour fabriquer les armes chimiques avec lesquelles il a aspergé l'Iran et les Kurdes ? C'est nous. Il ne faut pas s'étonner que les Américains, qui contrôlaient l'étrange procès de Saddam, en ont interdit toute mention, de son obscénité la plus atroce, dans les accusations retenues contre lui. N'aurait-il pu être remis aux Iraniens pour être condamné pour son crime de guerre massif ? Bien sûr que non ! Parce que cela aurait aussi exposé notre propre culpabilité.

Et les tueries de masse que nous avons perpétrées en 2003 avec nos obus à l'uranium appauvri et nos bombes "anti-bunkers" et notre phosphore ? Et les sièges meurtriers post-invasion de Falloujah et de Nadjaf, ainsi que le désastre infernal de l'anarchie que nous avons libérée sur la population irakienne à la suite de notre "victoire" — notre "mission accomplie" — qui sera reconnu coupable de cela ? Une telle expiation arrivera, comme l'on peut s'y attendre, sans aucun doute, dans les mémoires intéressées de Blair et de Bush, écrites dans leur riche et confortable retraite.

Des heures avant la condamnation à mort de Saddam, sa famille — sa première femme, Sajida, la fille de Saddam et d'autres parents — avait renoncé à tout espoir.

"Tout ce qui pouvait être fait a été fait — nous ne pouvons qu'attendre que le temps fasse son œuvre", a dit l'un d'eux la nuit dernière. Mais Saddam savait et il avait déjà annoncé son propre "martyre" : il était encore le président de l'Irak et il mourrait pour l'Irak.[1] Tous les condamnés se retrouvent face à une décision : mourir avec un dernier appel obséquieux à la clémence ou mourir dans toute la dignité dont ils peuvent se draper dans leurs dernières heures sur terre. Sa dernière apparition à son procès — ce sourire blême qui s'est étalé sur le visage du meurtrier de masse — nous a montré quel chemin Saddam avait l'intention de prendre jusqu'à la potence.

J'ai dressé la liste de ses crimes monstrueux au fil des ans. J'ai parlé aux survivants kurdes d'Halabja[2] et aux Chiites qui se soulevèrent contre le dictateur à notre demande en 1991 et que nous avons trahis — et dont les compagnons d'armes, par dizaines de milliers, en compagnie de leurs femmes, furent pendus comme des grives par les bourreaux de Saddam.

Je fais le tour des chambres d'exécution d'Abou Ghraib — seulement quelques mois, est-il apparu plus tard, après que nous avons utilisé cette même prison pour quelques tortures et assassinats de notre propre facture — et j'ai observé les Irakiens sortir des milliers de leurs parents décédés des charniers de Hilla. L'un d'eux avait une hanche artificielle fraîchement implantée et un numéro d'identification médicale au bras. Il avait été directement emmené de l'hôpital jusqu'à son lieu d'exécution. Comme Donald Rumsfeld, j'ai serré la main molle et moite du dictateur. Pourtant le vieux criminel de guerre a fini ses jours au pouvoir en écrivant des romans d'amour.

Ce fut mon collègue, Thomas Friedman — à présent le journaliste messianique du New York Times — qui avait parfaitement saisi le caractère de Saddam juste avant l'invasion de 2003 : Saddam était, écrivait-il, "à moitié Don Corleone et à moitié Donald Duck". Et, en une seule définition, Friedman avait saisi l'horreur de tous les dictateurs : leur attirance sadique et la nature grotesque et incroyable de leur barbarie.

Mais ce n'est pas ainsi que le monde arabe le verra. D'abord, ceux qui ont souffert de la cruauté de Saddam accueilleront favorablement son exécution. Des centaines voulaient tirer le levier de la trappe du pendu. De même, de nombreux autres Kurdes et Chiites, à l'extérieur de l'Irak, se réjouiront de cette fin. Mais eux — et des millions d'autres Musulmans — se souviendront comment il a été informé de sa condamnation à mort le soir de la fête de l'Aïd el-Kebir, qui commémore le prétendu sacrifice par Abraham de son fils, une commémoration que même l'horrible Saddam avait l'habitude de célébrer cyniquement en libérant des prisonniers de ses prisons. Peut-être qu'avant sa mort, il a été "remis aux autorités irakiennes". Mais on se souviendra — à juste titre — de son exécution comme d'une affaire américaine et le temps ajoutera son lustre faux mais persistant à tout cela — que l'Occident a détruit un dirigeant arabe qui n'obéissait plus à Washington, que, pour tout ce qu'il a fait de mal (et cela sera la réussite terrible pour les historiens arabes, de faire table rase de ses crimes) Saddam est mort en "martyr" selon la volonté des nouveaux "Croisés".

Lorsqu'il fut capturé en novembre 2003, l'insurrection contre les soldats américains s'est accru en férocité. Après sa mort, elle redoublera à nouveau d'intensité. Libérés de toute possibilité de retour de Saddam à cause de son exécution, les ennemis de l'Occident en Irak n'ont aucune raison de craindre le retour d'un régime baasiste. Oussama ben Laden se réjouira certainement, de même que Bush et Blair. Et il y a une pensée. Tant de crimes vengés. Mais nous, nous nous en tirerons !

Notes :
[1] Lire : Saddam envoie des messages à ses supporters alors qu'il se prépare à mourir

[2] La version du gazage des Kurdes d'Halabja a été contestée. Il est possible que les choses ne soient pas passées comme elles ont été rapportées par les médias occidentaux. Lire l'enquête de Jude Wanniski : Saddam Hussein n'a pas perpétré de génocide

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http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/
Robert_Fisk/Saddam_Hussein_execution_301206.htm

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Discours de George W. Bush.

Le discours du président Bush sur l’Irak a été publié par le site du New York Times, sous le titre : « Transcript of President Bush’s Address to Nation on U.S. Policy in Iraq ». On peut aussi en voir des extraits sur le même site.

En voici quelques extraits traduits qui me semblent significatifs. Ils confirment la vision idéologique du président Bush, en rupture désormais avec une partie importante des élites américaines, y compris républicaines. Pour lui, le monde vit une nouvelle guerre mondiale et l’Irak est un terrain de cette guerre dans laquelle les Etats-Unis ne peuvent reculer (voir le paragraphe "troisième guerre mondiale" sur mon blog). On remarquera aussi qu’il ne fait aucune allusion à la solution du problème palestinien.

« Ce soir en Irak, les forces armées des Etats-Unis sont engagées dans un combat qui déterminera la direction de la guerre globale contre le terrorisme et notre sécurité ici à la maison. La nouvelles stratégie que je développe ce soir changera notre orientation en Irak et nous aidera à gagner dans le combat contre le terrorisme. » (...)

« Après voir analysé les succès et surtout les échecs de la stratégie américaine, le président Bush affirme : "Les conséquences d’un échec sont claires : le radicalisme islamique extrémiste grandirait, grandirait en force et gagnerait de nouvelles recrues. Ils seraient en meilleure position de renverser des gouvernements modérés, créer le chaos dans la région, et d’utiliser les revenus pétroliers pour financer leurs ambitions. L’Iran serait encouragée à poursuivre sa recherche d’armes nucléaires. Nos ennemis auraient des bases sûres d’où ils pourraient planifier et lancer des attaques contre le peuple américain. Le 11 septembre 2001, nous avons vu qu’un refuge pour les extrémistes de l’autre côté du monde pouvait apporter dans les rues de nos villes. Pour la sécurité de notre peuple, nous avons besoin que l’Amérique réussisse en Irak. »

Après avoir affirmé que l’essentiel était de rétablir la sécurité à Bagdad (et les raisons pour lesquelles les précédents plans avaient échoué), il affirme que le déploiement de plus de troupes irakiennes et l’envoi de 20 000 soldats américains permettrait d’atteindre cet objectif. Il souligne les engagements pris par le gouvernement irakien et dit que« j’ai fait clairement comprendre au premier ministre et aux autres dirigeants irakiens que l’engagement américain n’était pas indéfini dans le temps. Si le gouvernement irakien ne remplit pas ses promesses, il perdra le soutien du peuple américain – et aussi du peuple irakien ».

Le président Bush souligne ensuite les obligations du gouvernement irakien à améliorer le sort des citoyens, sur le plan économique et sécuritaire. Il dit que le gouvernement irakien s’est engagé à investir 10 milliards de dollars à cette fin, de tenir des élections locales avant la fin de l’année, de réformer les lois sur la débaasisasion (qui interdit à des anciens membres du parti Bass d’occuper des fonctions officielles) et à amender la constitution.

Parmi les objectifs fixés, l’envoi de 4000 soldats dans la province d’Al-Anbar où opère Al-Qaida. « Nos soldats, hommes et femmes en uniforme ont supprimé la base sûre dont Al-Qaida disposait en Afghanistan, et nous ne lui permettrons pas d’en recréer une en Irak ».

« Réussir en Irak demande aussi de défendre son intégrité territoriale et de stabiliser la région face au défi extrémiste. Cela nécessite d’abord de regarder (adressing) l’Iran et la Syrie. Ces deux régimes permettent aux terroristes et aux insurgés d’utiliser leur territoire pour entre et sortir d’Irak. L’Iran donne un appui matériel aux attaques contre les troupes américaines. (...) Nous allons chercher et détruire les réseaux qui fournissent des armes sophistiquées à nos ennemis en Irak. »

« Nous devons prendre aussi des mesures pour renforcer la sécurité de l’Irak et protéger nos intérêts au Proche-Orient. J’ai récemment ordonné le déploiement d’un nouveau porte-avions dans la région. Nous étendrons le partage des informations et nous allons déployer des systèmes de défense aérien Patriot pour rassurer nos amis et nos alliés. Nous allons travailler avec les gouvernements turc et irakien pour résoudre les problèmes le long de leur frontière. Et nous allons travailler avec d’autres pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires et de dominer la région. »

« Nous allons utiliser toutes les ressources diplomatiques des Etats-Unis pour rassembler des soutiens à l’Irak à travers la région. Des pays comme l’Arabie saoudite, l’Egypte, la Jordanie et les Etats du Golfe doivent comprendre qu’une défait américaine en Irak créerait un nouveau sanctuaire pour les extrémistes et poserait une menace stratégique pour leur sécurité. » (...)

« Ce qui se joue à travers le grand Moyen-Orient est plus qu’un conflit militaire. C’est la guerre idéologique décisive de notre temps. D’un côté il y a ceux qui croient en la liberté et en la modération ; de l’autre les extrémistes qui tuent des innocents et ont proclamé leur intention de détruire notre mode de vie. A long terme, le moyen le plus réaliste de protéger le peuple américain est d’offrir une solution de rechange pleine d’espoir face à l’idéologie de haine de l’ennemi, et cela en faisant avancer la liberté dans cette région du monde. » (...)

Après avoir annoncé sa volonté d’informer le Congrès sur la nouvelle stratégie, d’écouter le point de vue des élus, de former un nouveau groupe bipartisan qui « aidera à gagner la guerre contre le terrorisme ». Et Bush annonce sa volonté d’augmenter les effectifs de l’armée américaine.

« Et il conclut en s’adressant aux citoyens américains : L’année qui vient demandera de la patience, des sacrifices et de la détermination. Il peut devenir tentant de penser que les Etats-Unis peuvent renoncer les fardeaux de la liberté. Mais les temps de test révèlent le caractère de la nation. Et, tout au long de l’histoire, les Américains ont toujours su faire face aux pessimistes et nous avons pu ainsi renforcer notre foi dans la liberté. Aujourd’hui, nous sommes engagés dans une nouvelle lutte qui déterminera le cours du nouveau siècle. Nous pouvons prévaloir et nous prévalerons. Nous allons de l’avant avec confiance dans l’Auteur de la liberté qui nous guidera dans ces heures difficiles. Merci et bonne nuit. »

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http://blog.mondediplo.net/2007-01-11-Discours-de-George-W-Bush

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Une congressiste étasunienne appelle à l’assassinat de Fidel Castro !!!

par LAMRANI Salim
11 janvier 2007

L’aversion de l’administration étasunienne et des Républicains vis-à-vis du gouvernement de La Havane ne connaît pas de limites. « J’approuve la possibilité de voir quelqu’un assassiner Fidel Castro ». Voilà les propos qu’a tenus Ileana Ros-Lehtinen, la congressiste républicaine de Floride en mars 2006 dans son bureau à Washington, lors d’une interview pour le documentaire britannique 638 Ways to Kill Castro. Cet appel au magnicide d’un chef d’Etat n’est pas le fait d’un quelconque illuminé nostalgique de l’époque de Batista : il a été lancé par la vice-présidente du Comité des relations internationales de la Chambre des Représentants (1).

« Le jour où Fidel Castro mourra sera un jour que tous les Cubains qui aiment la liberté célèbreront. Cela fait des années que je dis cela et je n’ai aucune honte de mes propos », a renchéri l’élue de Miami, d’origine cubaine. « J’ai toujours dit la même chose, cela vient du cour [.]. Je veux qu’il disparaisse de la scène mondiale, [je veux le voir] six pieds sous terre [.]. Si quelqu’un le faisait [l’assassinait], je ne pleurerais pas une larme [.]. [Au contraire], je serais heureuse de sa mort », a-t-elle ajouté (2).

Originaire de La Havane, Ileana Ros-Lehtinen a souligné qu’elle était disposée à retourner à Cuba un jour, « même si cela sous-entend que quelqu’un tuerait Fidel Castro ou renverserait son gouvernement (3) ».

Face au scandale suscité par ses déclarations surréalistes, Ros-Lehtinen s’est d’abord rétractée en accusant le directeur Dollan Cannell de s’être rendu coupable d’un montage et d’avoir déformé ses propos. « C’est tourné d’une façon à donner au téléspectateur une fausse impression », a déclaré Ros-Lehtinen. « Personne ne préconise l’assassinat », s’est-elle défendue, soulignant qu’il s’agissait d’une fausse vidéo (4).

Plusieurs déclarations contradictoires se sont succédées et ont montré un manque évident de coordination entre la congressiste et son attaché de presse. Alex Cruz, son porte-parole, a affirmé qu’elle n’avait jamais lancé d’appel au meurtre : « Ce qui doit être clair est qu’elle ne veut pas qu’il [Castro] vive un jour de plus [.], mais elle n’appelle pas à son assassinat ». Ros-Lehtinen se montrait plus circonspecte en admettant avoir sans doute déjà fait référence par le passé au magnicide du président cubain (5).

Dollan Cannell a rejeté les allégations de la présidente du groupe républicain au Comité des relations internationales contre son intégrité professionnelle. « [Ses propos] n’ont été altérés d’aucune façon. Je suis déconcerté par son accusation », a-t-il certifié (6). « Ileana Ros-Lehtinen a lancé une accusation très sérieuse contre l’équipe qui a fait le film. Vous ne pouvez pas être plus sérieux que cela en terme d’accusation de faute professionnelle grave », a souligné Cannel. Pour prouver sa bonne foi, le réalisateur a fait parvenir à la presse une version complète de l’interview dans laquelle Ros-Lehtinen réitère deux fois son souhait de voir le président cubain assassiné. « Son accusation est complètement [et] totalement fausse. Je souhaiterais qu’elle revienne sur ses propos et qu’elle présente ses excuses », a-t-il conclu (7).

L’indignation du cinéaste britannique, célèbre pour son ouvre et son professionnalisme qui lui ont valu un Emmy Award, a conduit Ileana Ros-Lehtinen à reconnaître ses propres propos. Alex Cruz a admis que la représentante républicaine avait effectivement lancé un appel au meurtre contre Fidel Castro.

« Oui, c’est dans le documentaire, elle a dit cela », a-t-il avoué8. Cédant aux pressions des médias qui lui reprochaient son manque de courage, Ros-Lehtinen a finalement accepté d’assumer personnellement ses paroles : « Si ces mots se trouvent dans [le documentaire], alors je les ai dits ». Elle a cependant tenu à réaffirmer son souhait de « voir Castro mourir (8) ».

Cette nouvelle affaire a porté un sérieux coup à la crédibilité de Ros-Lehtinen et ternie encore plus son image déjà désastreuse. Par le passé, elle avait milité avec succès pour la libération du terroriste notoire Orlando Bosch (gracié par le président George H. Bush en 1989), et exige toujours la mise en liberté du criminel international Luis Posada Carriles, responsable de l’explosion de l’avion de Cubana de Aviación le 6 octobre 1976 qui a coûté la vie à 73 innocents. Quant à l’administration Bush et au Parti républicain, leaders mondiaux de la « guerre contre le terrorisme », ils n’ont émis aucune déclaration et n’ont condamné pas les propos de la congressiste qui a pourtant lancé un appel en faveur de la réalisation d’un grave acte de terrorisme international.

Décidément, la double morale est devenue la norme en politique internationale. Les capitales occidentales, si promptes à emboîter le pas de Washington dès lors qu’il s’agit de fustiger Cuba, ont observé un étrange mutisme au sujet de ce scandale qui aurait pris des proportions planétaires s’il s’agissait du président étasunien ou d’un président européen. Aucune chancellerie européenne n’a daigné condamner les propos inadmissibles de Ileana Ros-Lehtinen, tout comme très peu s’étaient émus des déclarations du révérend ultraconservateur Pat Robertson, ami intime du locataire de la Maison-Blanche, lorsque ce dernier avait appelé, en août 2005, au magnicide du président vénézuelien Hugo Chávez.

Une question : que se passerait-il si le président de l’Assemblée nationale cubaine lançait un appel en faveur de l’assassinat de George W. Bush ? L’Union européenne observerait-elle le même silence ?

Salim Lamrani

Notes
1 Lesney Clark, « Ros-Lehtinen : Kill-Castro Video a Trick », The Miami Herald, 9 décembre 2006 ; El Nuevo Herald, « Nombran a Ileana Ros-Lehtinen para importante posición en el Congreso », 9 décembre 2006, p. 6A.

2 Lesney Clark, op. cit.

3 Pablo Bachelet, « Tape Contradicts Ros-Lehtinen », The Miami Herald, 20 décembre 2006.

4 Lesney Clark, op. cit. ; The New York Times, « Congresswoman Denies Urging Killing of Castro », 11 décembre 2006, section A, p. 23.

5 Rui Ferreira, « Ros-Lehtinen Admits Kill-Castro Remark », The Miami Herald, 22 décembre 2006.

6 Lesney Clark, « Castro Film Director Denies Altering Ros-Lehtinen’s Remarks », The Miami Herald, 12 décembre 2006.

7 Pablo Bachelet, op. cit.

8 Associated Press, « Rep. Ileana Ros-Lehtinen (R-Fla.) Acknowledges Calling for Fidel Castro’s Assassination », 24 décembre 2006 ; El Nuevo Herald, « Ros-Lehtinen admite llamado al asesinato de Castro », 23 décembre 2006, p. 6A.


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http://vdedaj.club.fr/spip/article.php3?id_article=645

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Aux prisonniers palestiniens...

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mardi, janvier 09, 2007

Fermez Guantanamo maintenant ! Close Guantanamo now !

Amnesty International a organisé Samedi le 06/12/2006 une manifestation pour la fermeture de Guantanamo. Les activistes du monde entier étaient mobilisés pour marquer le 5ème anniversaire de l'ouverture du camp.

Amnesty International France s'est installé au pied de la statut de la liberté à Paris.
Environ 300 volontaires se sont regroupés pour dessiner au sol le chiffre "420" indiquant le nombre de personnes toujours détenues dans ce camp et la présidente de l'association a appelé les Etats-Unis à la fermeture du camp, incitant les démocrates à refuser l'attribution de crédits pour son fonctionnement.

4 anciens détenus étaient présent en solidarité ou pour témoigner auprès des journalistes.

Voir la galerie : Fermez Guantanamo Maintenant ! Close Guantanamo Now !

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http://www.suricat.net/web/index.php/2007/01/06/
209-fermez-guantanamo-maintenant-close-guantanamo-now

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samedi, janvier 06, 2007

Chevalier Et Laspales - Le Racisme

Ça me rappelle mon voisin... hier matin en discutant il m'a raconté : "tu sais que le nouveau voisin est un noir... le propriétaire est devenu fou ou quoi!!!"

P.S. mon voisin est italien ou bien il était italien mais son chez lui est toujours l'Italie.

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vendredi, janvier 05, 2007

Le Sarkozy nouveau est arrivé !

Les élections présidentielles 2007 font les miracles.

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Sommes nous tous égaux à la naissance ?

Nous ne commencons pas tous notre vie avec des opportunités égales

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5 ans déjà ... Fermez Guantánamo Bay !

Le 11 janvier, le centre de détention américain de Guantánamo « fêtera » ses cinq années d’existence. Afin de marquer cette date, des militants des droits humains vont se mobiliser dans le monde entier pour manifester leur solidarité avec les détenus et leurs familles, et exiger une nouvelle fois, avec toujours plus de force, que le gouvernement des USA ferme Guantánamo.

En France, Amnesty International organise une manifestation le samedi 6 janvier à 14 heures au pont de Grenelle à Paris, devant la réplique de la Statue de la Liberté et une autre manifestation à Toulouse le 13 janvier.

L’organisation propose aussi d’envoyer un message à George Bush lui demandant de fermer le bagne de Guantánamo oud e faire juger équitablement les détenus.

Voici le message proposé, à envoyer à The Honourable George W. Bush, The President of the United States, 1600 Pennsylvania Avenue NW, Washington DC 20500, United States of America ou par courriel à president@whitehouse.gov

Dear Mr. President,

I would like to state our concern over the situation of all Guantánamo detainees.
Due to their situation, it is a matter of the most importance that they are given immediate access to fair trials, or in case they are not tried, they should be immediately released.Besides their imprisonment, it is a matter of major concerns the allegations of torture and ill-treatment of several prisoners.


Since these facts occurred while they are in US custody, we call on the US authorities to immediately conduct a full and impartial investigation, and to make sure that all those found responsible for such acts are brought to justice.Thus, we would like to appeal to the US government to set up a commission of inquiry into all aspects of the detention policies and practices taken on the "war on terror" led by the USA.I also call for immediate closing of the Guantánamo detention facilities.

Yours sincerely,

Signature


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http://chroniquedeguantanamo.blogspot.com/2007/01/
5-ans-dj-fermez-guantnamo-bay.html

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Si j’étais journaliste.

Sami Muhydine Al Hajj, journaliste soudanais d'Al jazeera, détenu à guantanamo

par VIVAS Maxime
20 décembre 2006


Si j’étais journaliste, j’irais chercher l’information cachée.

Je foncerais vers un bagne international opaque : Guantanamo. Car mon sang corporatiste n’aurait fait qu’un tour en apprenant qu’un journaliste y est incarcéré.

J’aurais l’idée de lancer une grande campagne médiatique comme pour Christian Brunot, Georges Malbrunot et Florence Aubenas.

Pour ce faire, je me ferais aider par les syndicats de journalistes, je mettrais dans le coup toutes les associations qui défendent les droits de l’Homme. Emporté par mon élan, j’en appellerais même à Reporters sans frontières.

Avec tout ce battage, nous serions des dizaines, bardés de caméras, appareils photos dotés de puissants téléobjectifs, téléphones cellulaires, micro portables, gilets multi-poches, à atterrir à Santiago de Cuba.

Notre cohorte de voitures de location irait se garer sur le parking donnant sur la petite route interdite qui se termine par la grille du goulag. Les militaires états-uniens nous interdiraient d’entrer.

En l’absence d’hôtels, nous camperions. La température est douce sous les tropiques.

Nous créerions un gigantesque « camp de toile de la liberté ». Très vite, nous dresserions un grand chapiteau abritant une salle de presse reliée au monde entier.

Nous déploierions une immense banderole, assez consensuelle, du genre : « Laissez les journalistes faire leur travail » ou : « Le monde veut savoir » ou « Libre accès à l’information » ou « Respectez la presse ».

Oui, je ferais ça, si j’étais journaliste.

Nous créerions du même coup un événement médiatique mondial.

Nous redonnerions du lustre à la profession en montrant que les journalistes sont courageux, objectifs, et capables de travailler dans un confort spartiate.

Les gardiens en uniforme nous regarderaient à travers les barbelés, mais ils ne pourraient pas nous chasser car, entre nous, s’interposerait, outre cette frontière aux piquants d’acier, des centaines de millions de témoins à travers le monde.

Ils ne pourraient même pas nous pulvériser accidentellement en prétextant nous avoir pris pour des terroristes.

Nous serions invulnérables. Et pourtant, aucun de nous ne serait « embedded ».

D’autres journalistes, des envoyés spéciaux du monde entier, accourraient (ils logeraient dans les hôtels des villes les plus proches ou chez l’habitant dans des « habitacións particulares).

Des îliens curieux viendraient nous rejoindre. S’y mêleraient quelques jineteras, qui téléphoneraient à leurs copines de La Havane pour qu’elles rappliquent. Elles se réjouiraient sans complexe d’empocher nos pesos convertibles tout en participant à une action humanitaire. On éviterait de les photographier pour ne pas donner l’impression que, comme les amateurs de mondial du foot ou autres mâles ordinaires, nous succombons aux charmes tarifés.

Malignes, les autorités de l’île s’abstiendraient d’organiser des manifestations de soutien qui galvauderaient le mouvement purement journalistique. Pas de récupération.

Dans une conférence, notre porte-parole dirait d’ailleurs que dénoncer Guantanamo, ce n’est pas approuver tout le reste. Resté à Paris, le secrétaire général de RSF, Robert Ménard, se demanderait alors s’il ne pourrait pas venir faire un tour. Il n’obtiendrait pas de visa et publierait un communiqué contre le gouvernement cubain « prédateur de la presse ».

Des amoureux de la liberté et les anti-yankees du monde entier convergeraient vers le « goulag tropical » états-unien. Ils dresseraient leurs tentes aux alentours.

A Paris, Libé et le Monde publieraient des éditoriaux contre Guantanamo, rééquilibrés par des considérations critiques à l’égard du « lider maximo », du « régime castriste », du « vieux dictateur », de « l’île à l’économie dévastée ».

Du coup Robert Ménard envisagerait d’envoyer à Cuba tous ses correspondants en poste en Amérique latine, avec mission de se partager entre Guantanamo et les centres de détention cubains. Un communiqué sur Guantanamo, et un par « prison castriste » : l’objectivité tartinée au pâté d’alouette.

Nous serions désormais plus de mille : journalistes organisateurs de l’événement, reporters venus le couvrir, badauds, militants, jineteras (très politisées), etc.

Nous camperions là depuis dix jours maintenant et, autour de nous, la foule nous délivrerait des signes de sympathie. Nous serions aimés, sensation dont nous étions sevrés depuis quelques lustres.

Si j’étais journaliste, je vivrais là des jours heureux.

Des jeunes filles (que nous prendrions parfois pour des professionnelles, et cela les ferait rire de toutes leurs dents si blanches), nous apporteraient des jus de mangue et des bananes séchées. Certaines s’offusqueraient cependant quand nous sortirions notre argent. Nous recevrions ainsi une petite leçon de fierté.

Des hommes nous offriraient du rhum et de gros cigares. Quelques-uns d’entre eux, des jineteros, repartiraient écoeurés par la rareté des journalistes femmes, par notre avarice ou la trop grande orthodoxie de nos moeurs.

Nous enverrions chaque jour une petite délégation discuter avec les geôliers, à l’entrée du bagne. Elle reviendrait en nous faisant part des raisons du refus de nous laisser entrer : « Secret défense ».

Dans nos pays d’origine, les tirages de nos journaux repartiraient à la hausse.

CNN et son concurrent latino-américain, Telesur, nous intervieweraient à qui mieux mieux.

Nous serions ravis de cette vie champêtre et répondrions mollement aux sollicitations de nos rédactions qui, de très loin, nous inciteraient à mêler dans nos articles quelques détails sordides sur la vie dans la province de Guantanamo. Fraîchement respectés par le lectorat, nous n’allions pas recommencer nos conneries alors que nous baignions dans le rhum, les cigares, les sourires et plus si affinités.

Les autorités cubaines auraient fait venir des toilettes mobiles et des camions d’eau. Les autochtones seraient de plus en plus nombreux dans le village de toile, surtout le soir après le boulot. Guitares, chants et danses jusqu’à plus d’heures. Crevant, mais exaltant.

Si j’étais journaliste, je rajeunirais de vingt ans.

Les chaînes hôtelières de Varadero, flairant la bonne pub possible, nous feraient parvenir de vivres et nous offriraient un séjour de deux jours gratuits ainsi que l’acheminement en bus climatisés.

Nous nous serions procurés des porte-voix et nous haranguerions les responsables du centre de détention. Un journaliste d’Al-Jazira voudrait même s’adresser ainsi aux détenus, mais nous jugerions prudent de l’en dissuader.

Si j’étais journaliste, je serai là-bas, je vivrais ça, fier de mon travail. Je saurais qu’un jour, je le raconterais à mes enfants.

Au bout de deux semaines, l’affaire occuperait tout le début des journaux télévisés de 20 heures avec un audimat d’enfer.

L’Administration US demanderait alors aux autorités cubaines de mettre fin à cette gabegie. En réponse, celles-ci feraient l’historique de l’irrégularité de « Radio Marti » qui, depuis des avions US tournant à la limite de l’espace aérien cubain, viole les lois internationales sur les fréquences en inondant l’île d’émission hostiles et guerrières. Elles citeraient sans en omettre un seul, avec nom, prénom, âge, et média employeur, tous les journalistes tués par l’Armée US, de l’ex Yougoslavie jusqu’à l’Irak, en passant par l’Afghanistan et sans oublier les dizaines qui furent liquidés sous des dictatures latino-américaines soutenues ou mises en place par « los Yankis. Elles demanderaient la restitution de la base « à la nation ».

A Paris, Libé titrerait ainsi un édito : « Coup bas à Cuba. L’île des caraïbes s’offre le luxe d’administrer une leçon de liberté de la presse aux USA ». Dans le corps de l’article, il serait question de « cynisme castriste ».

Sous le grand chapiteau, nous serions réunis en assemblée générale pour voter à main levée une lettre de protestation à l’intention de l’Administration américaine. Pris simultanément d’un besoin pressant, tous les correspondants de RSF sortiraient et ne pourraient prendre part au scrutin. Mais ils seraient ajoutés à la liste des votants par un confrère farceur qui ne peut « pas les piffrer » (sic).

Aux USA, le Center for a free Cuba (CFC) et The National Endowment for Democracy (NED) décideraient de suspendre leurs subventions à RSF.

Si j’étais journaliste, je me réjouirais qu’une ONG censée nous défendre ne soit plus financée par des officines écrans de la CIA. Je l’écrirais en buvant du rhum. Mon papier serait refusé. Je le lirais sur Telesur. Je serais viré. Mes collègues écoeurés signeraient une pétition en ma faveur et dénonceraient la censure. Ils seraient tous virés. Nous protesterions par une pétition. Nos gouvernements rappelleraient leur attachement à la liberté de la presse (qu’il ne faut pas galvauder) et nous conseilleraient de faire preuve de retenue.

Les autorités du bagne nous feraient savoir qu’elles ont toléré cette chienlit parce que nous étions soutenus par nos employeurs et nos Capitales. Maintenant que nous ne l’étions plus, « un tir ami » était possible. Alors, nous nous tournerions tous vers l’Incomparable Bouclier (RSF) mais, mystérieusement informés la veille, ses correspondants seraient déjà à l’aéroport.

Nous plierions nos tentes, embrasserions les jeunes filles, tapoterions les rotondités postérieures des jineteras, ferions provision de rhum et de cigares, distribuerions des stylos aux enfants et nous embarquerions vers les bus climatisés en partance pour Varadero.

Les journalistes ne peuvent pas résister à l’armée, faire fi des menaces, offrir leur poitrail à la mitraille, lutter pour (et avec) le peuple : c’est le rôle des révolutionnaires.

Si j’étais journaliste, je me contenterais donc de dire la vérité et de ne pas baver sur ceux qui tiennent tête aux canons depuis près d’un demi-siècle.

C’est peu et c’est beaucoup : ça suffirait pour que les lecteurs nous aiment enfin.

Maxime Vivas

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