vendredi, décembre 03, 2010

IRAN : Les mystérieux « documents de l’ordinateur portatif ».

Utiliser des faux renseignements pour justifier une guerre nucléaire nucléaire préemptive contre l’Iran.

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jeudi, janvier 08, 2009

Israel L'Etat Le Plus Raciste Au Monde !!!

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jeudi, mars 08, 2007

Contre les fausses évidences

mercredi 7 mars 2007, par Phoenix

Les Etats-Unis font monter la pression sur l’Iran depuis plusieurs mois, efficacement relayés par les médias occidentaux. Un article paru dans Le Monde du 24.02.07, "L’Iran continue de défier la communauté internationale", a servi de base à celui-ci ; toutes les citations en sont issues.

Il est toujours fascinant d’analyser avec précision les mots utilisés et le contenu réel d’un article. On n’en prend que très rarement le temps - après tout, ce n’est pas le but - mais ici, l’exercice amène à se poser plusieurs questions :

« L’Iran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme nucléaire. » Soupçonné par qui ? Les Etats-Unis ?

« Cette usine, destinée à produire de l’uranium enrichi à l’échelle industrielle, a été construite dans un bunker souterrain, "sans doute conçu pour résister à un bombardement", affirme un expert de l’AIEA. » Sans doute ? De quelle sorte de preuves s’agit-il ici, de celle qui s’auto justifie par une formulation qui laisse croire qu’elle est fondée par un ‘sans doute’ formulé par ‘un expert’ ? Qui est cet expert ? Quelle est sa nationalité ? Quelle preuve a-t-on de son objectivité ? Comment le lecteur peut-il se faire une idée ce qu’on nomme ici un bunker ? Toute installation nucléaire ne se doit-elle pas d’être confinée ?

« Selon les experts, les 3 000 centrifugeuses pourraient toutefois, en quelques mois, produire la quantité d’uranium hautement enrichi (à environ 90 %) nécessaire à la production d’une bombe nucléaire. » Encore une fois, quels experts ? Il est facile de trouver sur Internet d’autres experts dire que la montée en puissance nucléaire de l’Iran prendra plusieurs années, un consensus s’établissant même entre cinq et dix ans. A quel horizon se trouve véritablement le danger agité devant nos yeux quotidiennement ?

Connaître la provenance d’une telle quantité de machines a priori très techniques pourrait aussi s’avérer riche d’enseignement car, qui semble mieux placé que la Russie et la Chine, alliés de Téhéran, en tant que fournisseurs privilégiés ? Savoir que les vendeurs du matériel sont signataires de la résolution dont le but est d’en interdire l’utilisation relèverait de l’hypocrisie sans états d’âme ou, comme disent les milieux d’affaires, du conflit d’intérêts.

« L’Iran s’en tient à une coopération limitée avec l’AIEA et refuse, notamment, l’installation de caméras de surveillance dans l’usine de Natanz » En quoi la coopération limitée n’est-elle pas suffisante ? L’installation de caméras est-elle une mesure vexatoire spécifique au contexte actuel en Iran, ou bien est-ce une mesure habituelle que tous les pays signataires du TNP adoptent ? Les réponses à ces questions sont cruciales pour qualifier la réaction iranienne : bravade ou légitimité ?

L’article montre clairement la position transparente des Etats-Unis dans le dossier iranien. La citation de l’ambassadeur de Russie à l’ONU résume ainsi parfaitement les orientations des cinq pays impliqués face à la politique étrangère de la première puissance mondiale : « l’objectif n’est pas (...) d’imposer des sanctions, mais de trouver une issue" » A la lumière de cette simple déclaration, il est possible de formuler une autre hypothèse à propos des vues des Etats-Unis : l’objectif n’est pas de trouver une issue, mais d’imposer des sanctions. L’objectif de tous est de sortir de la crise, celui des Etats-Unis est l’escalade.

Soyons très clair, l’Iran n’a certainement rien fait pour apporter plus de transparence à ses intentions ou assouplir les relations avec l’AIEA. Mais pourquoi serait-il incongru de se poser des questions sur les intentions des Etats-Unis ? Pourquoi devrait-on être plus confiant en ce que nous dit un pays qui a envahi l’Irak, sous le prétexte d’armes de destruction massive qui n’ont jamais existé, avec les résultats dramatiques que chacun peut aujourd’hui constater ?

Une démocratie comme la nôtre ou celle des Etats-Unis, qui défend avec bien plus d’acharnement la liberté d’expression, devrait accueillir sainement ce genre de questionnement car il est la preuve qu’elle fonctionne. Il permet aussi de contrebalancer la profusion d’articles qui nous assaillent au quotidien, répétant inlassablement le même message, et qui fait penser à une action qu’on exercerait sur l’opinion pour l’amener à avoir certaines idées, et soutenir une certaine politique. Ce qui est la définition de la propagande.

liens
http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=2868

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vendredi, mars 02, 2007

Le procès des proches occidentaux de Saddam


Saddam Hussein, le procès que vous ne verrez pas

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vendredi, février 16, 2007

Accuser l'Iran de "génocide" avant de l'atomiser

© 2007 Schrank - The Independent

Par Gary Leupp
CounterPunch, 8 février 2007

article original : "Charging Iran with "Genocide" Before Nuking It"

Le mois dernier, dans une analyse très intéressante, l'ancien chef d'état-major de l'Armée Russe, le Général Léonide Ivashov, a prédit une attaque nucléaire des Etats-Unis contre l'Iran d'ici avril prochain. "Dans quelques semaines", a-t-il écrit, "nous allons voir une machine de guerre informationnelle se mettre en marche. L'opinion publique est déjà sous pression. Il y aura une hystérie militariste anti-iranienne croissante, des nouvelles fuites d'information, de désinformation, etc." J'ai bien peur que cela sonne juste.

Ensuite, il y a le Général Oded Tira, l'artilleur en chef des Forces de Défense d'Israël qui a déclaré le mois dernier qu'une "frappe américaine sur l'Iran est essentielle" pour l'existence même de l'Etat Juif. Suggérant que "le Président Bush n'a pas assez de pouvoir politique pour attaquer l'Iran", il a lancé un appel urgent au Parti Démocrate renaissant de travailler en direction de cet objectif israélien. "Etant donné qu'une frappe américaine sur l'Iran est essentielle pour notre existence", a-t-il déclaré, "nous devons l'aider à paver le chemin en faisant du lobbying auprès du Parti Démocrate (qui se conduit de façon stupide) et des rédacteurs en chef des journaux américains. Nous devons faire cela afin de transformer la question iranienne en sujet bipartisan et sans la relier à l'échec en Irak".

Tira a exhorté de façon explicite le lobby d'Israël aux Etats-Unis à "se tourner vers Hillary Clinton et les autres candidats démocrates potentiels à l'élection présidentielle américaine, afin qu'ils soutiennent une action immédiate de Bush contre l'Iran". Le lobby semble faire un très bon travail là-dessus, en dépit des critiques de Tira sur la stupidité des Démocrates. Tous les favoris démocrates à la présidentielle ont assuré à l'AIPAC [1] ou aux auditoires israéliens qu'il sont au moins aussi bellicistes vis-à-vis de l'Iran que l'impopulaire Bush. En attendant, l'accusation israélienne, selon laquelle l'Iran lui pose une menace "existentielle", portée l'année dernière par Ehoud Olmert devant le Congrès américain, s'est insinué dans le discours américain officiel.

Se référant d'une manière générale à la "guerre contre la terreur", définie de façon vague, Cheney a récemment déclaré à Fox News : "C'est un conflit existentiel. C'est la sorte de conflit qui va conduire notre politique pour les 20, 30 ou 40 prochaines années". Sa fille Elizabeth (Secrétaire d'Etat adjointe en charge des Affaires au Proche-Orient et liaison du vice-président avec le nouveau et sinistre "Bureau des Affaires Iraniennes") a écrit dans un édito du Washington Post, le mois dernier, "L'Amérique est confrontée à une menace existentielle. A un moment, quelque part, nous devrons combattre ces terroristes jusqu'à la mort. Nous ne pouvons pas négocier avec eux ou 'résoudre' leur Djihad". L'administration, toujours dirigée par les néocons rassemblés autour de Cheney, a embrassé la rhétorique israélienne consistant à faire des prophéties paranoïaques. Ils ont décidé d'attaquer la République Islamique, pour mettre fin à son existence, pour l'autodéfense d'Israël et de l'Amérique. Pour obtenir le soutien, ils doivent semer la peur et diaboliser l'Iran, en faisant monter la rhétorique semaine après semaine.

La "machine de guerre informationnelle" à laquelle Ivashov fait allusion a déversé la désinformation plus vite que ne peut le digérer le public. Il n'y a aucun doute que les rumeurs, même lorsqu'elles sont plus tard réfutées, peuvent utilement nuire aux réputations et préparer des cibles pour des attaques. Les néoconservateurs Straussiens [2], qui ont fait campagne sans relâche pour imposer leurs Nobles Mensonges au peuple américain sur l'Irak jusqu'à l'attaque de ce pays en mars 2003, se fichent probablement pas mal si les mensonges qu'ils racontent aujourd'hui sur l'Iran sont exposés ci-dessous. Ce qu'ils veulent est un changement de régime, bientôt, et, par conséquent, un casus belli convaincant — ou deux.

Pendant la montée en guerre contre l'Irak, l'accusation principale contre Bagdad (reçue avec scepticisme aux Nations-Unies) était que ce pays possédait des armes de destruction massive menaçant le monde entier, y compris New York City. Le Président Bush, Condoleeza Rice et d'autres responsables de l'administration ont mis en garde que ces ADM pourraient résulter en un nuage atomique au-dessus de New York. Bush et Cheney ont fait savoir à certaines audiences que l'Irak posait une menace particulière à Israël, mais, en général, cette question a été minimisée, probablement parce que l'administration voulait éviter d'être accusée de partir en guerre "pour Israël" par opposition à l'Amérique ou à la "communauté internationale" mythique mais impressionnante.

Cette fois-ci, c'est différent. Bien qu'Israël ait attaqué et détruit en 1981 le réacteur nucléaire irakien construit par les Français, Osirak, (dans une action illégale, puis condamnée par l'administration Reagan et apparemment par tous les gouvernements, mais dans laquelle Cheney et ses néocons y trouvent aujourd'hui une inspiration), et bien que le gouvernement israélien ait accueilli avec enthousiasme l'invasion de l'Irak, il n'a pas fait ouvertement campagne pour la guerre. Mais à présent, il bat fiévreusement tambour pour une guerre américaine contre l'Iran. Et comme Cheney l'a fait ostensiblement remarquer, si les Etats-Unis n'attaquent pas l'Iran, "Israël pourrait le faire sans qu'on lui demande". Il est plus que probable, si cela se produit, que ce sera une collaboration.

Remarquez comment l'accusation contre l'Iran, articulée en Israël, forme le plus gros du dossier de l'administration Bush. Ça se présente à peu près ainsi : L'Iran est un Etat théocratique islamiste radical qui soutient les terroristes, y compris le Hezbollah chiite libanais (qui suit les enseignements de l'Ayatollah Khomeyni) et diverses organisations palestiniennes ; Ce pays est vaste, puissant et hostile à Israël, la seule démocratie au Proche-Orient ; Le régime iranien est antisémite : le Président Ahmadinejad nie l'Holocauste et appelle à ce qu'Israël soit "rayé de la carte" ; L'Iran cache l'existence d'un programme illégal d'armes nucléaires, un programme qui menace l'existence de l'Etat Hébreu ; Par conséquent, il est coupable de "planifier de commettre un génocide" — exactement comme cette incarnation du mal reconnue universellement, l'Allemagne Nazie.

A cette accusation alarmiste, l'usine étasunienne à propagande ajoute des accusations selon lesquelles l'Iran abrite des membres d'al-Qaïda, fournit des composants pour dispositifs explosifs improvisés (DEI) aux "insurgés" en Irak, qui les utilisent pour tuer des Américains, et "se mêle" en général des affaires de l'Irak. (On devrait se demander comment ceux qui occupent un pays, contre la volonté de son peuple, à 10.000 km des côtes américaines, peuvent parler d'un pays voisin qui partage 1.000 km de frontières avec l'Irak, qui partage la même foi religieuse chiite et a connu 3.000 ans d'interaction incessante, peuvent sérieusement se plaindre d'une ingérence iranienne. En particulier lorsqu'ils chérissent leur propre droit d'ingérence dans les affaires de l'Amérique Latine, chaque fois que ça leur plaît). Mais ces accusations futiles ne sont pas en tête de liste. La question principale, comme dans l'affaire irakienne, est celle des ADM et, en particulier, la perspective prochaine d'une attaque nucléaire iranienne sur Israël produisant un second Holocauste.

Du point de vue des néocons (qui ont souvent la double nationalité israélo-américaine), que peut-on faire pour terroriser à nouveau les Américains, comme avec la vision d'un nuage atomique au-dessus de New York ? Quelle image possède la même puissance terrifiante que cette dernière ? Mais, le génocide, bien sûr ! L'extermination consciente et diabolique de tout un peuple - dans ce cas, un peuple considéré par de nombreux Chrétiens évangéliques américains comme étant le Peuple Elu de Dieu, dont la restauration d'un Etat au 20ème siècle augure vraiment la Deuxième Venue du Christ tant désirée. Ce problème de génocide ressemble au problème idéal pour embarquer les Américains dans une attaque massive, probablement nucléaire, contre l'Iran.

En décembre, à la suite de quantités de discussions en Israël sur cette question, l'Ambassadeur sortant des Etats-Unis auprès de l'ONU, John Bolton [3], a appelé la Cour Pénale Internationale de l'ONU à inculper Ahmadinejad pour "incitation au génocide". "Il est temps d'agir", a déclaré Bolton lors d'un symposium de la Conférence des Présidents des Organisations Juives Américaines Majeures. "Nous avons reçu des signes avant-coureurs, sans ambiguïté, sur ce que sont ses intentions". Il n'y avait apparemment aucun doute dans l'esprit de Bolton que l'Iran veut tuer tous les Israéliens. (Pour la petite histoire, Bolton a affirmé avec assurance, dans le passé, que les programmes de recherche pharmaceutiques largement admirés par Cuba sont en fait un paravent pour le développement d'armes biologiques. Le Département d'Etat lui-même, embarrassé et reconnaissant qu'il n'y avait aucune preuve pour cette accusation, a dû le faire taire.)

En décembre dernier aussi, l'ancien Premier ministre israélien et dirigeant du Likoud, Benjamin Netanyahou, a convoqué sept diplomates étrangers en Israël à un meeting pour les presser de se joindre à Israël dans des efforts pour mettre fin au programme nucléaire de l'Iran. Selon un reportage paru dans le quotidien israélien Haaretz, cette rencontre était "le premier événement dans une campagne internationale de relations publiques. Elle comprendra une proposition pour porter plainte contre le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad, devant la Cour Pénale Internationale, pour crimes de guerre. Et ses plans pour commettre un génocide y seront présentés".

"Nous devons crier Gevalt, a déclaré Netanyahou. (Gevalt : un mot Yiddish pour exprimer le choc et la consternation.) "En 1938, Hitler n'a pas dit qu'il voulait détruire [les Juifs] ; Ahmadinejad dit clairement que c'est son intention et nous n'élevons même pas la voix. Appelez cela au moins un crime contre l'humanité ! Nous devons faire en sorte que le monde voit que la question ici est un programme pour un génocide".

Mais Netanyahou (à l'instar du Général Tira) est probablement plus concerné par l'opinion publique américaine que par celle du "monde". Il sait que l'Américain moyen qui entend l'accusation officielle israélienne, mal équipé pour mettre en doute ses affirmations diffamatoires, pourrait être vraiment enclin à l'épouser. L'ignorance et la peur sont ici d'excellents alliés et devraient être contrés par quelque présentation rationnelle de faits historiques, le grand ennemi des propagandistes néocons.

La plupart des Américains ne soupçonnent pas, par exemple, que le Hezbollah (qu'Israël a essayé en vain de détruire l'été dernier) est un parti politique populaire au Liban, où il représente la population chiite, et qui est respecté pour les services sociaux efficaces qu'il fournit. Il a émergé comme un mouvement de résistance parmi les Chiites du sud, après l'invasion israélienne de 1982. (Initialement, de nombreux Chiites avaient vraiment accueilli favorablement les Israéliens, puisqu'ils visaient l'OLP à un moment de conflit considérable entre les réfugiés palestiniens et les Libanais. Mais les troupes d'occupation étaient profondément haïes et la résistance s'est organisée.)

La plupart des Américains ne savent pas que lors des dernières élections législatives le Hezbollah et ses alliés ont remporté 27% des sièges totaux. Il avait des ministres au gouvernement libanais avant de les retirer récemment en protestation à la politique du Premier ministre soutenue par les Etats-Unis. Il possède des stations de radio et de télévision. Le Hezbollah est largement crédité d'avoir obligé les Israéliens à se retirer du Liban en 2000 et peut attirer des centaines de milliers, voire un million, de manifestants dans un pays qui compte 3,8 millions d'habitants. Il a élaboré une alliance avec le Général Michel Aoun, un chef militaire chrétien qui a combattu à une époque contre les forces syriennes et qui dirige désormais un parti politique majoritairement chrétien. Netanyahou sait que peu d'Américains pensent à ces choses lorsqu'ils l'entendent décrire le Hezbollah comme étant une "organisation terroriste".

La plupart des Américains ne savent pas grand chose au sujet des organisations palestiniennes que l'Iran soutient en leur fournissant des bureaux, de l'argent ou des armes. Ils ont probablement entendu parler du Hamas, mais ils n'ont aucune idée s'il est basé sur le Chiisme (et ainsi, lié religieusement à l'Iran) ou sur le Sunnisme et moins influencé idéologiquement par l'Iran. (Le Hamas est sunnite). Ils ne réalisent peut-être pas que le Hamas a grandi en opposition à l'OLP [l'Organisation de Libération de la Palestine] (auparavant cataloguée comme une organisation "terroriste" par les Etats-Unis, mais reconnue plus tard par Israël — et financée par les Etats-Unis et d'autres pays — sous la forme de "l'Autorité Palestinienne") et qu'il est largement considéré comme étant plus honnête, plus capable et plus pieux que les politiciens de l'OLP, largement associés à la corruption, à l'inefficacité et à la laïcité. Il est possible qu'ils ne réalisent pas que le Hamas a gagné haut la main les dernières élections palestiniennes, qui ont été honnêtes et ont plutôt bien reflété les sentiments du peuple palestinien [4]. Ils ne sentent peut-être pas la contradiction entre le discours du Président Bush à propos de la "démocratie au Moyen-Orient" et le refus de son gouvernement d'accepter un gouvernement démocratiquement élu en Palestine. Ils ne savent peut-être pas que le Hamas a appelé à un cessez-le-feu avec Israël et l'a maintenu pendant 16 mois jusqu'en juin 2006 (lorsque les obus de l'artillerie israélienne tuèrent sept Palestiniens, dont trois enfants, qui pique-niquaient en famille sur une plage bondée de Gaza) [5]. Et ils ne savent assurément pas grand chose sur les histoires des autres organisations palestiniennes soutenues par l'Iran. Cela fait d'eux, en général, des cibles faciles pour les campagnes de désinformation anti-musulmane.

La plupart des Américains s'abritent derrière les reportages d'information sur la vie palestinienne sous l'occupation israélienne ou dans le vaste camp de prisonnier qu'est Gaza. Ils sont conditionnés à percevoir l'hostilité arabe et musulmane vis-à-vis d'Israël comme étant le reflet de l'antisémitisme et de l'animosité et de l'intolérance religieuses, plutôt que comme une réaction compréhensible à l'expérience historique de déplacement des populations palestiniennes et des abus qu'elles ont subi [6], aux attaques répétées contre le Liban, à la construction continuelle de colonies juives en Cisjordanie occupée, à l'annexion du Plateau du Golan, etc. Ils sont enclins à croire qu'Israël, en tant que "démocratie", est l'allié naturel de l'Amérique au Moyen-Orient, tandis que beaucoup de Chrétiens américains sont convaincus que son existence même est en accomplissement de la prophétie biblique. Netanyahou comprend tout cela, se délectant de l'adulation évangélique en s'étonnant peut-être de leur crédulité.

Les médias américains ont repris jusqu'à plus soif le reportage selon lequel Ahmadinejad a appelé à ce qu'Israël soit rayé de la carte. Cette acceptation terre à terre de la validité de cette citation a été une aide précieuse colossale pour les bellicistes diffamatoires. La déclaration en persan, qui a désormais été analysée et traduite par plusieurs experts occidentaux, ne fait en réalité aucunement référence à une quelconque carte. Ce qu'a dit Ahmadinejad, citant l'Ayatollah Khomeyni (qui est mort en 1989) était que "l'occupation de Jérusalem" sera "effacée de la page de l'histoire".[7] Cette déclaration un peu vague a été faite en langage poétique mais ne se réfère à aucune carte, sans parler d'un génocide. Pourtant Bolton et Netanyahou veulent que nous [les Américains] la lisions comme une intention claire d'Ahmadinejad voulant détruire tous les Juifs ! Ahmadinejad a utilisé cette citation dans un discours qui faisait remarquer que l'invasion soviétique de l'Afghanistan, l'Union Soviétique elle-même, et le régime de Saddam Hussein se sont terminés dans le temps, tandis qu'il maintenait que l'occupation israélienne de l'un des lieux les plus sacrés de l'Islam se terminerait aussi.

Il est vrai que le président iranien a fait des déclarations provocantes mettant en cause la réalité de l'Holocauste.[8] Mais ses pouvoirs politiques sont limités, il ne contrôle pas la politique étrangère et il est confronté à une critique substantielle de la part des autres membres de l'élite iranienne au pouvoir. Mohammed Khatami, le prédécesseur d'Ahmadinejad à la présidence de 1997 à 2005, et qui est toujours un acteur d'influence dans la structure du pouvoir en Iran, a pris ostensiblement ses distances des commentaires d'Ahmadinejad, déclarant à un auditoire arabe que l'Holocauste était "un fait historique". Mais il est aussi un partisan respecté du "dialogue entre les civilisations" qui, lorsqu'il était au pouvoir, cherchait à entretenir de meilleures relations avec les Etats-Unis, seulement pour se faire rembarrer. De toute façon, les Américains n'entendent pas beaucoup de différence entre les dirigeants iraniens : nous sommes encouragés à les voir tous comme menaçants et vils. En février 2003, lorsque l'assistant de Colin Powell, Richard Armitage, a dit de façon très détachée que l'Iran était une "démocratie", les néocons de Cheney lui sont tombés dessus.

Les Américains ne sont pas supposés savoir que l'Iran a des élections âprement disputées, même si tous les candidats à la présidence doivent être approuvés par le Conseil des Gardiens, composé de six juristes élus par le Majlis (le Parlement) et six ecclésiastiques choisis par le Dirigeant Suprême, qui est lui-même élu par un corps parlementaire de 86 personnes. (Fondamentalement, le processus démocratique est entravé par une surveillance religieuse répressive. Mais cela se produit aussi ailleurs. Remarquez que la "démocratie" israélienne est fondée sur l'idée que tout Juif, arrivant de n'importe où en Israël, obtient la citoyenneté [israélienne] et le droit de vote. Les Arabes israéliens ont aussi le droit de vote, mais ils n'existent pas dans la communauté palestinienne exilée, forte de quatre millions de personnes, à laquelle le droit au retour est refusé).

Mais, retournons à la grande question : le programme putatif d'armes nucléaires qui pourrait un jour détruire Israël ! La presse étasunienne se réfère systématiquement au "programme d'armes nucléaires iranien" comme s'il était évident que l'Iran en avaitun. Pendant ce temps, la plupart des Américains ne sait pas que le dirigeant suprême iranien, l'Ayatollah Khamenei, a vraiment émis une fatwa en 2005 contre la production, le stockage ou l'utilisation des armes nucléaires. Si beaucoup savent que l'Iran enrichit l'uranium, ils ne savent probablement pas que tous les pays ont le droit d'enrichir l'uranium et que les pays dépourvus d'un programme nucléaire (à l'instar du Japon, de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Brésil) l'ont enrichi sans que les Etats-Unis ne protestent. En fait, les signataires du Traité de Non-Prolifération ont la garantie de pouvoir le faire, à partir du moment où ils renoncent au développement d'armes nucléaires et qu'ils se soumettent aux inspections de l'AIEA — comme l'Iran l'a fait. (C'est vrai, l'Iran s'est plié à des inspections onusiennes intrusives sans précédent). En attendant, des pays qui n'ont pas signé le traité (comme l'Inde, le Pakistan et Israël, non-signataires et qui possèdent des armes nucléaires) ne sont pas liés du tout à ses conditions ! Les Américains pourraient demander : Pourquoi ces pays bénéficient-ils de relations aussi étroites avec les Etats-Unis en dépit de leur mépris pour le régime de la non-prolifération que les Etats-Unis exigent que l'Iran respecte ? (La Corée du Nord était signataire mais s'est retirée du Traité en 2003 devant l'hostilité incessante des Etats-Unis et ont testé une arme nucléaire en 2006).

La plupart des Américains ne savent probablement pas que Mohamed El-Baradei, Prix Nobel de la Paix et chef de l'Agence Internationale à l'Energie Atomique — un homme qui comprend la science — ne cesse de dire qu'il n'y a aucune preuve que le programme d'enrichissement de l'Iran soit lié à un programme militaire. C'est vrai qu'après une rencontre avec Condoleeza Rice en mars 2006 (dans laquelle elle a accepté de lever les efforts étasuniens de le renvoyer de la tête de l'AIEA), il a déclaré que l'AIEA "n'était pas à ce stade en position de conclure qu'il n'y a aucuns matériaux ou activités nucléaires non-déclarés en Iran". L'administration Bush a utilisé cette déclaration alambiquée à la double négation, ainsi que la déclaration de septembre 2005 de l'AIEA sur l'Iran, pour justifier ses préparatifs de guerre.

Selon leur déclaration, "les nombreuses violations" de l'Iran et "ses nombreux manquements à se conformer au Protocole Additionnel du TNP [volontairement signé par l'Iran en 2003] constitue une non conformité" avec le Traité de Non-Prolifération, tandis que "le passé de dissimulation des activités nucléaires de l'Iran" et "l'absence de confiance qui en résulte, que le programme nucléaire de l'Iran est exclusivement destiné à des objectifs pacifiques, ont soulevé des questions qui relèvent de la compétence du Conseil de Sécurité". La plupart des Américains ne réalisent pas que cette déclaration a été rejetée par 13 des 35 pays habilités à se prononcer (dont la Russie, la Chine, le Pakistan, le Brésil, le Mexique, le Nigeria, le Venezuela et l'Afrique du Sud) mais soutenue par les représentants des pays de l'OTAN, qui ont voté en bloc. (Ceci a été utilisé pour produire la Résolution 1737 du CSONU qui, ayant affirmé le droit des signataires du TNP "de développer la recherche, la production et l'utilisation de l'énergie nucléaire pour des objectifs pacifiques sans discrimination", a "décidé" de façon contradictoire que "l'Iran doit suspendre sans plus attendre toutes ses activités liées à l'enrichissement [d'uranium] et au retraitement").

Trompés par des politiciens (dont Hillary Clinton, l'héroïne de l'AIPAC) et mal servis par les grands médias d'information, de nombreux Américains pourraient simplement avaler l'accusation selon laquelle l'Iran est en train de planifier un génocide, en alliance avec le Hezbollah et le Hamas. Certains pourraient croire qu'un Iran nucléaire menacerait d'une manière ou d'une autre la patrie [américaine], peut-être en partageant les armes nucléaires avec des groupes terroristes. Plus nombreux sont ceux qui pourraient croire que l'Iran développe au minimum des armes nucléaires, suivant le raisonnement de Dick Cheney selon lequel l'Iran, avec tout son pétrole, ne peut que poursuivre un programme nucléaire avec des armes en tête. (Il se pourrait qu'ils ne sachent pas que dans les années 70, les administrations et les grandes entreprises américaines, comme General Electric, encourageaient l'Iran à développer un programme nucléaire pacifique ! Mais c'est lorsque l'Iran était dirigé par le Shah, un client des Etats-Unis, renversé en 1979 dans le soulèvement véritablement révolutionnaire qui s'est le plus basé sur les masses, dans l'histoire moderne des pays islamiques).

Mais il n'y a, en fait, aucune raison de supposer que l'Iran prévoie d'attaquer quelque pays que ce soit. Pour la petite histoire, il ne l'a pas fait à l'époque moderne, bien qu'il ait été lui-même attaqué, de 1980 à 1988, par l'Irak (soutenu par les Etats-Unis). La fois où l'Iran a été le plus proche d'envahir un pays voisin s'est produit en 1998, lorsque à la suite de la tuerie de sept diplomates iraniens en Afghanistan, Téhéran a mobilisé contre le régime Taliban. (En 2001 il a coopéré avec Washington pour renverser ce régime et pour le remplacer par un pouvoir enraciné dans les forces de l'Alliance du Nord).

En août 2006, Ahmadinejad a déclaré que l'Iran n'était une menace pour aucun pays, "pas même pour le régime sioniste". Récemment, le Président français Jacques Chirac a reconnu, dans un moment d'inattention honnête, que même si l'Iran possédait quelques armes nucléaires il ne serait toujours "pas bien dangereux". Il est ridicule de décrire le régime iranien comme une menace aux Etats-Unis, qui a la moitié du budget militaire total de la planète, des troupes basées dans 120 pays et des bases en Afghanistan et en Irak qui entourent (et menacent) l'Iran. En tant qu'ancien chef d'état-major du Secrétaire d'Etat Colin Powell, Lawrence Wilkerson a révélé que le Département d'Etat a reçu une proposition iranienne, mi-2003, de mettre fin à leur soutien aux groupes militants palestiniens, de coopérer avec les Etats-Unis pour stabiliser l'Irak et régler la dispute israélo-arabe et de rendre son programme nucléaire plus transparent. En échange, l'Iran a demandé que les Etats-Unis cessent de soutenir le groupe iranien Moudjahidin Kalk, basé en Irak, la suppression des sanctions économiques et la fin des hostilités américaines. Favorablement accueillie par Powell, cette ouverture a été rejetée de façon méprisante par le bureau de Cheney — un grand nombre d'ouvertures de la part de l'Irak et de la Syrie ont été auparavant sommairement rejetées par officiels qui déclaraient : "Nous ne négocions pas avec le Mal, nous le vainquons".

N'est-il pas évident qu'une attaque de l'Iran, quelle qu'elle soit, contre Israël ou les Etats-Unis résulterait en des conséquences inacceptables pour la République Islamique ? N'est-il pas évident que l'accusation de génocide portée par Netanyahou, qui aime dramatiser, fait partie d'une campagne générale de propagande dont l'intention est de paver la route à une attaque non provoquée contre une nation souveraine ? En Israël même, censé être marqué par l'anéantissement, la menace putative iranienne est amplifiée par certains, minimisée par d'autres. Ephraïm Halevy, l'ancien chef du Mossad, la redoutable agence d'espionnage, a récemment réfuté la notion selon laquelle l'Iran pose "une menace existentielle à Israël".

"Aujourd'hui, Israël est indestructible", a-t-il déclaré. "Il n'est pas si simple de penser que vous avez un dispositif entre les mains et que vous pourrez le lancer sur un site particulier et rayer une nation de la carte. Israël a eu connaissance de cette menace [de la part de l'Iran] pendant plus de 15 ans et a observé cette menace grandir. Vous devez supposer qu'Israël n'est pas resté sans rien faire... ou [à attendre] que quelqu'un d'autre fasse le boulot". L'Iran peut-il détruire Israël ? "Je ne pense pas que cela soit faisable en des conditions purement opérationnelles".

Alors, appréciez ce que Haaretz a appelé la "campagne internationale de relations publiques", la "machine de guerre informationnelle" qui commence à chauffer. Attendez-vous à ce que l'on vous dise de plus en plus dans les semaines à venir que l'Iran n'est pas seulement en train de tuer des soldats américains en Irak, mais qu'il menace notreexistence même. Imaginez les "Nobles Mensonges" les plus énormes hurlant sur vos écrans de télé pendant des semaines. Les dirigeants fanatiques de l'Iran, nous dira-t-on, veulent un califat s'étendant de l'Espagne à l'Indonésie. Ils veulent voir des champignons atomiques au-dessus de New York. Ils veulent un génocide — c'est la vérité, ils sont déjà en train de planifier le génocide. Et ainsi (comme Bush et Hillary le déclarent tous deux) "rien n'est écarté" lorsqu'il s'agit de "s'occuper" de la République Islamique. Gevalt ! s'écrie Netanyahou. "Gevalt!" devrait-on répondre aux va-t-en guerre et demander : Comment ces artistes éhontés de la désinformation ont-ils pu tromper autant de gens avec cette "menace" iranienne ?

Comment une administration discréditée nous a-t-elle amené si près d'un autre crime contre la paix, tel que défini par les Principes de Nuremberg et la Charte des Nations-Unies ?

Comment le lobby pour attaquer l'Iran a-t-il acquis un tel poids politique dans ce pays ?

Comment des manipulateurs politiques astucieux ont-ils même été capables, dans un forum respectable, de lié l'opposition au massacre d'Iraniens à l'antisémitisme ?

Comment les attaques du 11/9 de triste mémoire ont-elles propulsé ce pays dans une telle ère de folie ?

Comment les Démocrates, qui ont remporté une victoire écrasante dans une vague de révulsion anti-guerre, peuvent-ils ne pas prendre position ou assister activement les plans de l'administration d'utiliser ses propres armes nucléaires (bien réelles) contre l'Iran ?

Gevalt, vraiment !

Ivashov doute que "les protestations du monde puissent stopper les Etats-Unis" et suggère que "les revenus du complexe militaro-industriel [des Etats-Unis] est ce qui "importe aux Américains". Je ne peux qu'espérer que l'on prouvera qu'il a tort, en nous mobilisant pour mettre fin à la guerre en Irak, pour faire partir les criminels de guerre qui sont au pouvoir et pour stopper les attaques contre l'Iran et la Syrie avant qu'elles ne commencent.

Gary Leupp est professeur d'histoire à la Tufts University et Professeur-adjoint de Religion Comparée

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par [JFG/QuestionsCritiques]

Notes
__________________
[1] Voir : Le Procès de l'AIPAC et Youssef M. Ibrahim : Les néoconservateurs, Part II
[2] Voir : Le Roi George, par Uri Avneri et Leo Strauss : l'idéologie fasciste des faucons
[3] Voir : L'Horrible John Bolton, par Jean-François Goulon
[4] Lire : La Victoire du Hamas est Bonne pour Tous et La colonisation de la Palestine empêche la paix, par Jimmy Carter
[5] Lire :Lorsque les Tueries ne Comptent Pas
[6] Lire : Al-Nakba : La Catastrophe Palestinienne, Hier et Aujourd'hui
[7] Jonathan Steele, "Perdu dans la traduction", The Guardian, 14 juin 2006
[8] On lira avec intérêt le discours d'Ahmadinejad prononcé devant la 61ème AG des Nations-Unies le 19 septembre 2006. Ce discours a été boycotté part la communauté internationale...

liens
http://questionscritiques.free.fr/edito/CP/Gary_Leupp/
Conflit_existentiel_Israel_Iran_080207.htm

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samedi, janvier 27, 2007

A mes soeurs et frères libanais : REVEILLONS NOUS...


REVEILLONS NOUS... REVEILLONS NOUS... REVEILLONS NOUS.

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lundi, janvier 22, 2007

Les Israéliens préparent le public à un conflit avec le régime iranien 'génocide'

Par Anne Penketh à Herzlia, Israël
The Independent, le 22 janvier 2007

Article original : "Israelis prepare public for conflict with 'genocidal' Iranian regime"

Hommes politiques et analystes israéliens de premier plan semblent préparer le public à un conflit militaire avec l'Iran, alors que le président iranien a refusé une nouvelle fois de céder aux exigences internationales de réduire ses ambitions nucléaires et que Téhéran a annoncé de nouvelles manœuvres militaires.

Le dirigeant israélien de l'opposition, Benjamin Netanyahou, a déclaré hier, lors d'un débat sur la sécurité qui s'est tenu à Herzlia, que les Etats et les entreprises devaient aller individuellement au-delà des sanctions économiques de l'ONU. Il prétend que la première étape devrait invoquer des sanctions financières pour "supprimer le risque de génocide" et "délégitimer le régime iranien au moyen de pression économique et politique".

Le dirigeant belliciste du Likoud a ajouté : "Soit cela stoppera le programme nucléaire sans la nécessité d'une opération militaire, soit cela la préparera. Lorsque que nous parlons de rallier l'opinion publique sur le génocide, qui mènera la charge si ce n'est pas nous ? Personne ne viendra défendre les Juifs s'ils ne se défendent pas eux-mêmes. C'est la leçon de l'histoire".

S'adressant aux journalistes, M. Netanyahou a déclaré qu'il doutait que le "régime génocide" du Président Mahmoud Ahmadinejad fût "dissuadable". Ce point de vue a été partagé par Shmuel Bar, un spécialiste de l'Islam au Centre Herzlia, qui a dit que les Etats-Unis et l'Iran étaient engagés dans "l'art très dangereux d'aller jusqu'aux limites du possible". Il a dit que vue de Téhéran, "la théorie de la conspiration affirmait que les Etats-Unis, avec le Royaume-Uni et Israël, agiraient pour renverser le régime islamique et que cela n'avait rien à voir avec la question nucléaire".

Téhéran n'a montré aucun signe de céder aux exigences de l'ONU d'arrêter l'enrichissement d'uranium. "Cette résolution était mort-née et même s'ils en émettent 10 autres cela n'affectera pas l'économie et la politique de l'Iran", a déclaré hier M. Ahmadinejad dans un discours télévisé.

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http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/Anne_Penketh/
Israel_Iran_conflit_220107.htm

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vendredi, janvier 12, 2007

Israël "a un plan pour une attaque nucléaire contre l'Iran"

Par Marie Woolf, Rédactrice en chef Politique
The Independent, le 7 janvier 2007
article original :
"Israel 'has plan for nuclear strike on Iran'"

Israël a élaboré des plans secrets pour utiliser des armes nucléaires à faible rendement[1] afin de mettre hors service les installations iraniennes d'enrichissement d'uranium, a-t-il été prétendu hier soir.

Selon un rapport paru dans le Sunday Times, deux escadres de l'armée de l'air d'Israël s'entraînent à utiliser des bombes nucléaires "anti-bunkers" pour démolir le programme d'enrichissement iranien lourdement gardé. On dit que les commandants militaires israéliens pensent que des frappes conventionnelles pourraient ne pas être suffisantes pour raser les installations iraniennes d'enrichissement, dont certaines d'entre elles sont construites sous une chape de 20 mètres de béton et de roche.

Selon ces plans, des bombes conventionnelles à guidage laser ouvriraient des tunnels dans les cibles et, ensuite, des mini bombes nucléaires seraient tirées, explosant profondément dans le sol. Ces bombes à tête nucléaire anti-bunkers ne seraient utilisées que si une attaque conventionnelle s'avérait inefficace ou si les Etats-Unis, qui veulent aussi mettre fin au programme nucléaire iranien, refusaient d'agir. La fuite de ces "plans" pourrait bien être destinée à faire pression sur les Etats-Unis.

Israël a déjà fait savoir qu'il ne veut pas permettre à l'Iran de développer des armes nucléaires. Israël craint pour sa propre sécurité après que le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré : "Israël doit être rayé de la carte".[2]

On dit qu'Israël a identifié trois cibles principales au sud de Téhéran, y compris Natanz, où des équipements sont installés pour l'enrichissement sous terre de l'uranium. On pense que des pilotes israéliens se sont envolés dernièrement vers Gibraltar pour s'entraîner pour le voyage de 3.200 km vers l'Iran.

Un porte-parole de l'ambassade d'Israël à Londres a déclaré hier soir qu'Israël préférait user de moyens diplomatiques pour mettre fin au programme d'enrichissement nucléaire de l'Iran. "Notre position politique est inchangée en ce qui concerne la question nucléaire iranienne. Israël préfère que cette question soit résolue par des canaux diplomatiques", a-t-elle déclaré. "Nous ne pouvons faire de commentaires sur aucun autre scénario."

Note :
[1] On relira avec intérêt l'article de Robert Fisk : "Le Mystère de la bombe secrète à l'uranium d'Israël"

[2] Si le Président iranien a bien parlé de rayer Israël de la carte, ce dernier prétend qu'il s'agit seulement de mettre fin au régime sioniste. A cet effet, on relira le discours d'Ahmadinejad devant la 61ème Assemblée Générale des Nations-Unies, le 19 septembre 2006.

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http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/
Mary_Woolf/Israel_attaque_nucleaire_Iran_070107.htm

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Saddam Hussein : Un dictateur créé puis détruit par l'Amérique


Par Robert Fisk
publié dans The Independent, le 30 décembre 2006
article original :
"A dictator created then destroyed by America"

Saddam à la potence. Facile à dire ! Qui d'autre pourrait mériter le plus cette dernière marche vers l'échafaud — ce cou qui se rompt au bout de la corde — que la Brute de Bagdad, le Hitler du Tigre, l'homme qui a assassiné des centaines de milliers d'Irakiens innocents tout en répandant des armes chimiques sur ses ennemis ? Dans quelques heures, nos maîtres nous diront que c'est un "grand jour" pour les Irakiens et ils espèreront que le monde musulman oubliera que cette sentence de mort a été signée — par le "gouvernement" irakien, mais pour le compte des Américains — la veille exacte de l'Aïd el-Kebir, la Fête du Sacrifice, le moment du plus grand pardon dans le monde arabe.

Mais l'histoire retiendra que les Arabes et autres Musulmans et, vraiment, des millions et des millions de personnes en Occident, poseront une autre question ce week-end, une question que les autres journaux occidentaux ne poseront pas, parce que ce n'est pas le récit qui nous a été concocté par nos présidents et premiers ministres — sans parler des autres coupables !

Non, Tony Blair n'est pas Saddam. Nous ne gazons pas nos ennemis. George W. Bush n'est pas Saddam. Il n'a pas envahi l'Iran ou le Koweït. Il a seulement envahi l'Irak. Mais des centaines de milliers de civils irakiens sont morts — et des milliers de soldats occidentaux sont morts — parce que MM. Bush et Blair et le Premier ministre espagnol et le Premier ministre italien et le Premier ministre australien sont partis en guerre en 2003 sur un monceau de bobards et de mensonges et, vu les armes que nous avons utilisées, dans une très grande brutalité.

Dans le sillage des crimes internationaux contre l'humanité de 2001, nous avons torturé, nous avons assassiné, nous avons brutalisé et tué des innocents — nous avons même ajouté notre propre honte à Abou Ghraib à celle de Saddam — et, pourtant, nous sommes censés oublier ces crimes terribles tandis que nous applaudissons au corps du dictateur que nous avons créé et qui se balance à son gibet.

Qui a encouragé Saddam à envahir l'Iran en 1980 ? Ce fut son plus grand crime de guerre puisque cela conduisit à la mort d'un million et demi d'êtres humains. Et qui lui a vendu les composants pour fabriquer les armes chimiques avec lesquelles il a aspergé l'Iran et les Kurdes ? C'est nous. Il ne faut pas s'étonner que les Américains, qui contrôlaient l'étrange procès de Saddam, en ont interdit toute mention, de son obscénité la plus atroce, dans les accusations retenues contre lui. N'aurait-il pu être remis aux Iraniens pour être condamné pour son crime de guerre massif ? Bien sûr que non ! Parce que cela aurait aussi exposé notre propre culpabilité.

Et les tueries de masse que nous avons perpétrées en 2003 avec nos obus à l'uranium appauvri et nos bombes "anti-bunkers" et notre phosphore ? Et les sièges meurtriers post-invasion de Falloujah et de Nadjaf, ainsi que le désastre infernal de l'anarchie que nous avons libérée sur la population irakienne à la suite de notre "victoire" — notre "mission accomplie" — qui sera reconnu coupable de cela ? Une telle expiation arrivera, comme l'on peut s'y attendre, sans aucun doute, dans les mémoires intéressées de Blair et de Bush, écrites dans leur riche et confortable retraite.

Des heures avant la condamnation à mort de Saddam, sa famille — sa première femme, Sajida, la fille de Saddam et d'autres parents — avait renoncé à tout espoir.

"Tout ce qui pouvait être fait a été fait — nous ne pouvons qu'attendre que le temps fasse son œuvre", a dit l'un d'eux la nuit dernière. Mais Saddam savait et il avait déjà annoncé son propre "martyre" : il était encore le président de l'Irak et il mourrait pour l'Irak.[1] Tous les condamnés se retrouvent face à une décision : mourir avec un dernier appel obséquieux à la clémence ou mourir dans toute la dignité dont ils peuvent se draper dans leurs dernières heures sur terre. Sa dernière apparition à son procès — ce sourire blême qui s'est étalé sur le visage du meurtrier de masse — nous a montré quel chemin Saddam avait l'intention de prendre jusqu'à la potence.

J'ai dressé la liste de ses crimes monstrueux au fil des ans. J'ai parlé aux survivants kurdes d'Halabja[2] et aux Chiites qui se soulevèrent contre le dictateur à notre demande en 1991 et que nous avons trahis — et dont les compagnons d'armes, par dizaines de milliers, en compagnie de leurs femmes, furent pendus comme des grives par les bourreaux de Saddam.

Je fais le tour des chambres d'exécution d'Abou Ghraib — seulement quelques mois, est-il apparu plus tard, après que nous avons utilisé cette même prison pour quelques tortures et assassinats de notre propre facture — et j'ai observé les Irakiens sortir des milliers de leurs parents décédés des charniers de Hilla. L'un d'eux avait une hanche artificielle fraîchement implantée et un numéro d'identification médicale au bras. Il avait été directement emmené de l'hôpital jusqu'à son lieu d'exécution. Comme Donald Rumsfeld, j'ai serré la main molle et moite du dictateur. Pourtant le vieux criminel de guerre a fini ses jours au pouvoir en écrivant des romans d'amour.

Ce fut mon collègue, Thomas Friedman — à présent le journaliste messianique du New York Times — qui avait parfaitement saisi le caractère de Saddam juste avant l'invasion de 2003 : Saddam était, écrivait-il, "à moitié Don Corleone et à moitié Donald Duck". Et, en une seule définition, Friedman avait saisi l'horreur de tous les dictateurs : leur attirance sadique et la nature grotesque et incroyable de leur barbarie.

Mais ce n'est pas ainsi que le monde arabe le verra. D'abord, ceux qui ont souffert de la cruauté de Saddam accueilleront favorablement son exécution. Des centaines voulaient tirer le levier de la trappe du pendu. De même, de nombreux autres Kurdes et Chiites, à l'extérieur de l'Irak, se réjouiront de cette fin. Mais eux — et des millions d'autres Musulmans — se souviendront comment il a été informé de sa condamnation à mort le soir de la fête de l'Aïd el-Kebir, qui commémore le prétendu sacrifice par Abraham de son fils, une commémoration que même l'horrible Saddam avait l'habitude de célébrer cyniquement en libérant des prisonniers de ses prisons. Peut-être qu'avant sa mort, il a été "remis aux autorités irakiennes". Mais on se souviendra — à juste titre — de son exécution comme d'une affaire américaine et le temps ajoutera son lustre faux mais persistant à tout cela — que l'Occident a détruit un dirigeant arabe qui n'obéissait plus à Washington, que, pour tout ce qu'il a fait de mal (et cela sera la réussite terrible pour les historiens arabes, de faire table rase de ses crimes) Saddam est mort en "martyr" selon la volonté des nouveaux "Croisés".

Lorsqu'il fut capturé en novembre 2003, l'insurrection contre les soldats américains s'est accru en férocité. Après sa mort, elle redoublera à nouveau d'intensité. Libérés de toute possibilité de retour de Saddam à cause de son exécution, les ennemis de l'Occident en Irak n'ont aucune raison de craindre le retour d'un régime baasiste. Oussama ben Laden se réjouira certainement, de même que Bush et Blair. Et il y a une pensée. Tant de crimes vengés. Mais nous, nous nous en tirerons !

Notes :
[1] Lire : Saddam envoie des messages à ses supporters alors qu'il se prépare à mourir

[2] La version du gazage des Kurdes d'Halabja a été contestée. Il est possible que les choses ne soient pas passées comme elles ont été rapportées par les médias occidentaux. Lire l'enquête de Jude Wanniski : Saddam Hussein n'a pas perpétré de génocide

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http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/
Robert_Fisk/Saddam_Hussein_execution_301206.htm

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