lundi, août 02, 2010

DÉCHÉANCE DE LA NATIONALITÉ FRANÇAISE POUR CERTAINES CATÉGORIES DE PERSONNES : Les amalgames odieux de sarkozy

«Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit; je n’étais pas communiste. Quand ils ont jeté en prison les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit; je n’étais pas social-démocrate. Quand ils sont venus chercher des catholiques, je n’ai pas protesté; je n’étais pas catholique. Quand ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester.»

Pasteur Martin Niemöller déporté (1892-1984)

Le discours sécuritaire de Grenoble du président Sarkozy a secoué le landerneau en France en provoquant un tollé pour certains et une approbation militante pour d’autres. De quoi s’agit-il? Pour la première fois, il est fait appel à la notion de déchéance de la nationalité, non pas à des Français, d’une façon indifférenciée, mais pour certaines catégories de Français d’origine immigrés. Cette distinction ouvre le débat sur la notion d’identité française acquise d’une façon provisoire ou définitive. Il est vrai que cette dichotomie du refus de ces éléments allogènes au corps social a toujours existé sous les différents gouvernements. N’est-ce pas en effet, le général de Gaulle qui s’écriait: «(...) Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante?» N’est ce pas aussi le président Mitterrand qui parlait du seuil de tolérance? Jacques Chirac, lui, parle de bruit et d’odeur pendant que Jean-Pierre Chevènement traite les jeunes beurs de sauvageons comme aux plus belles heures du mythe des races supérieures cher à Jules Ferry, et du langage zoologique dont parle si bien Frantz Fanon.


Un article pertinent du Journal Le Monde analyse les points forts du discours de Grenoble: (...) Lutte contre la délinquance, encore et toujours. (...) Après un train d’annonces répressives concernant les gens du voyage et les Roms, ce sont cette fois les jeunes délinquants qui sont dans le collimateur du chef de l’Etat, mais aussi l’immigration. «Le Parlement examinera la possibilité d’étendre les peines plancher aux auteurs de violences aggravées.» (...) La nouveauté serait ici de les mettre en application dès la première condamnation, ce qui correspond à une revendication des syndicats policiers. La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme. On se souvient du provocateur «la France, tu l’aimes ou tu la quittes», lancé par Nicolas Sarkozy en 2006. Avec cette proposition de retrait de nationalité en cas d’agression sur un policier, le chef de l’Etat ne fait que reprendre une idée évoquée dans le programme de 2007 du Front National.(...) «Je souhaite que l’acquisition de la Nationalité française par un mineur délinquant au moment de sa majorité ne soit plus automatique.» (...) «Je souhaite que l’on évalue les droits et prestations auxquelles ont accès les étrangers en situation irrégulière. Une situation irrégulière ne peut conférer plus de droit qu’une situation régulière et légale.» Nicolas Sarkozy renoue ici avec une vieille thématique, aussi utilisée par l’extrême droite. (...) «Réforme profonde du droit pénal appliqué aux mineurs et saisine immédiate du tribunal pour enfants.» «Les parents manifestement négligents pourront voir leur responsabilité engagée sur le plan pénal.»(1)

La République mise à mal
Pour rappel, selon l’article 1er de la Constitution française «La République assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion». Du point de vue du droit, pour Le professeur Guy Carcassonne, toute déchéance qui laisserait un individu apatride ou qui serait basée sur le mode d’acquisition de la nationalité serait inconstitutionnelle! M.Sarkozy s’attaque ainsi à deux principes juridiques considérés comme intangibles depuis la Libération: le droit à la nationalité et le refus de toute distinction entre les Français «de souche» et ceux ayant acquis récemment la nationalité. Les réactions sont vives à Gauche «Le président de la République a pris la lourde responsabilité de faire des étrangers et des personnes d’origine étrangère ceux et celles qui seraient responsables de l’insécurité», déclare la Ligue des droits de l’homme dans un communiqué. «Ce qui est en cause, ce n’est plus le débat légitime en démocratie sur la manière d’assurer la sécurité républicaine, c’est l’expression d’une xénophobie avérée. Quelle que soit la légitimité que confère l’élection, aucun responsable politique ne détient le mandat de fouler aux pieds les principes les plus élémentaires de la République, et de désigner à la vindicte des millions de personnes. Le président de la République et son gouvernement mettent ainsi en oeuvre une stratégie de la tension, en espérant sans doute retrouver un électorat perdu, au risque de mettre en péril la paix civile. (...)Le Parti socialiste comme les Verts ont insisté sur "l’échec" de la politique de sécurité du président. (...) Pour Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), la nationalité acquise ne doit pas être remise en cause pour des raisons de droit commun sauf à créer une catégorie nouvelle de sous-Français conditionnels. (...)»(2)


A Droite, le discours ultra-sécuritaire de Grenoble est salué par la «droite populaire», un collectif de députés UMP qui assume vouloir reconquérir l’électorat FN. Ils revendiquent des valeurs très ancrées à droite: travail, famille, patriotisme, nation, sécurité, liberté d’entrepren-dre...Il s’agit, selon le député Lionnel Luca (Alpes-Maritimes), qui est l’un des initiateurs de ce rassemblement, de «revenir aux fondamentaux» du sarkozysme. Ce même Lionel Lucas, émigré de la deuxième génération, dont le père est roumain, avait défrayé la chronique en s’associant dans sa tentative de diaboliser le film de Bouchareb à deux autres personnalités, le député Emile Aboud d’origine libanaise et le secrétaire d’Etat aux anciens combattants Hubert Falco d’origine italienne qui, on l’aura compris, ne sont pourtant pas français de souche! Mystère! à moins de faire appel à un autre paramètre, la culture et surtout, le culte qui berce l’imaginaire de chacun même en terre de laïcité.


François Sergent résume l’importance du message du président Sarkozy: «Ce sont, dit-il, des mots pour faire mal, des mots pour discriminer. Après sa sortie sur le "comportement des gens du voyage et des Roms", le président s’attaque aux étrangers et aux fils et filles d’étrangers. Ce président qui se dit féru d’histoire revient aux mesures pratiquées aux heures les plus honteuses du passé français: la déchéance de la nationalité, pour la dernière fois utilisée par le régime de Vichy contre les Juifs. Il veut ainsi créer deux catégories de Français, ceux de souche, aussi vaine que soit cette définition, et ceux de naturalisation récente, donc suspecte et suspensive. Dans un amalgame odieux, il assimile ainsi la délinquance à l’immigration. (...) On ne saurait mieux ratisser sur les terres de l’extrême droite. Mais, ce n’est pas de l’angélisme de dire que la force et la répression ne peuvent résoudre la délinquance et le mal-vivre dans les quartiers. Il existe des solutions républicaines, mélange de prévention, d’éducation et de maintien de l’ordre et de la loi.»(3)


Il reste cependant, à lever une ambigüité comme l’écrit Julien Martin: «Le chef de l’Etat veut déchoir de leur nationalité les délinquants d’origine étrangère. En 2006, il refusait toute forme de double peine. (...)Nicolas Sarkozy semble bien éloigné de l’égalité républicaine...et de son ancienne «conviction». Une «conviction» pourtant couchée noir sur blanc lorsque, après deux années passées au ministère de l’Intérieur, il écrit en 2004: «La réforme de la double peine a procédé de la même conviction: à chaque délit, à chaque crime, il doit y avoir une réponse pénale ferme. Mais celle-ci ne peut varier selon que l’on est, sur sa carte d’identité, Français ou non. Lorsqu’il a passé toute son enfance en France ou qu’il y a fondé une famille, le second n’a pas à subir une seconde sanction en étant expulsé dans son pays de nationalité et coupé de sa famille.» Si le chef de l’Etat s’éloigne aujourd’hui de cette position, il se rapproche en revanche du programme du Front national.(4).


Sur quelle vision de l’histoire doit reposer l’identité nationale? Celle d’une France gauloise, continuée par les rois, accomplie définitivement avec la République? Ou celle d’une France métissée, faite de diversités culturelles et ethniques, ouverte sur l’avenir? Qu’est-ce qu’être français au XXIe siècle? Doit-on comme le réduit le débat actuel, tenir à distance le musulman au point qu’à la 4e génération on parle encore de l’origine des beurs? Qu’est-ce qu’un Français de souche? (5) Dans un de ses discours, le président Sarkozy déclarait: «(...) Mais je veux leur dire aussi que, dans notre pays, où la civilisation chrétienne a laissé une trace profonde, où les valeurs de la République sont partie intégrante de notre identité nationale, tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à l’échec l’instauration si nécessaire d’un Islam de France [...]» Les musulmans doivent-ils comprendre, explique Evariste, que «la France, tu l’aimes chrétienne ou tu la quittes»? (...) Ce serait oublier que la République s’est construite en rupture avec la France chrétienne, (...) qu’il aura fallu qu’un sang impur abreuve nos sillons (que le sang bleu des forces monarchistes et cléricales soit versé).(6)

L’immigré Sarkozy
Nous donnons la parole à Jean Baubérot qui répond magistralement et avec humour au président Sarkozy: «Tu as écrit une tribune dans Le Monde (9 décembre) qui a retenu toute mon attention. En effet, tu t’adresses à tes "compatriotes musulmans", et c’est mon cas, moi Mouloud Baubérot, frère siamois de celui qui tient ce blog. Avant, par politesse, il faut que je me présente très brièvement. Ma famille provient de Constantine,. Nous sommes donc d’anciens Français. D’autres nous ont rejoint peu de temps après et sont devenus Français, en 1860, tels les Niçois et les Savoyards. Et au siècle suivant, d’autres sont encore venus. Certains de l’Europe centrale, bien différente de notre civilisation méditerranéenne. Mais, comme tu l’écris très bien, nous sommes très "accueillants", nous autres. Alors nous avons donc accueilli parmi eux, un certain Paul Sarkozy de Nagy-Bosca, qui fuyait l’avancée de l’Armée rouge en 1944. Nous sommes tellement "accueillants" que nous avons fait de son fils, ton frère siamois, immigré de la seconde génération, un Président de notre belle République. Comment être plus accueillants? Mais faudrait quand même pas tout confondre: entre lui et moi vois-tu, c’est moi qui accueille, et lui qui est accueilli. Je suis d’accord, moi Mouloud qui t’accueille, je dois te faire "l’offre de partager (mon) héritage, (mon) histoire (ma) civilisation), (mon) art de vivre". Tiens, je t’invite volontiers à venir manger un couscous avec moi. (...)»(7)


Contrairement à moi, puisque tu n’es en France que depuis une seule génération, tu as encore beaucoup de choses à apprendre quant aux «valeurs de la République (qui) sont partie intégrante de notre identité nationale». (...) D’abord, la laïcité, ce n’est nullement «la séparation du temporel et du spirituel» comme tu l’écris. Le «spirituel» et le «temporel», ce sont des notions théologiques, et cela connotait des pouvoirs. (...) Pour être concret, je vais te raconter l’histoire de France en la reliant à ma propre histoire d’ancien Français, du temps où toi, tu ne l’étais pas encore. Pendant la guerre 1914-1918, mon arrière-grand-père est mort au front, comme, malheureusement, beaucoup de Français, de diverses régions: Algérie, Savoie, ou Limousin,...car nous avons été environ 100.000, oui cent mille, musulmans à mourir au combat pour la France. Nous étions déjà tellement «arrivés» en France, que nous y sommes morts! Ces combats avaient lieu dans cette partie de la France appelée «métropole». Ma famille y était venue, à cette occasion, et elle y est restée. A Paris, précisément. Comme nous commencions à être assez nombreux, et provenant, outre la France, de différents pays, la République laïque a eu une très bonne idée: construire une mosquée, avec un beau minaret bien sûr. Elle avait décidé, en 1905, de «garantir le libre exercice du culte». «Garantir», c’est plus que respecter. (...) De plus, et je vais t’étonner Nicolas, les laïques, ils aimaient bien les minarets. Quand on a posé la 1ère pierre de la mosquée, le maréchal Lyautey a fait un très beau discours. Il a déclaré: «Quand s’érigera le minaret que vous allez construire, il montera vers le beau ciel de l’Ile de France qu’une prière de plus dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront point jalouses.»(7)


Un feu mal éteint! C’est ainsi que l’on peut qualifier les combats incessants et récurrents post-révolution algérienne du pouvoir français actuel à l’endroit des Algériens toutes générations confondues. Le tsunami dans les consciences suite à l’invasion du 5 Juillet 1830 par l’armée d’Afrique continue d’avoir des répliques près de 180 ans plus tard sans qu’il y ait de solde de tout comptes. Les beurs, à leur corps défendant, continueront à servir de variable d’ajustement - rhétorique connue dans les périodes difficiles. Souvenons-nous des attaques contre les Italiens coupables de manger le pain des Français, dans les années 20 du siècle dernier. Comme précédemment avec le concept «d’immigration choisie», on assiste à une dérive vers une société d’apartheid où la naissance, le privilège, la bonne fortune, la distinction de classe est tout, la citoyenneté, rien! Dans ce discours, une catégorie d’humains est supérieure aux autres. Celle des Français de souche par rapport aux étrangers devenus français le temps d’une NDD- Nationalité à Durée Déterminée- qui peut se transformer au bout d’un temps long en NDI, si le citoyen du deuxième collège se tient à carreau avec toujours l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Mutatis mutandis la citation du pasteur Niemöller peut s’appliquer à la situation actuelle; les Français épris de justice qui refusent les amalgames pourraient méditer les prémisses de situation analogue comme l’écrit un internaute:
«Ils sont venus chercher les jeunes de banlieue: j’ai approuvé ce sont des voyous. Ils sont venus chercher les gens du voyage: normal ce sont des voleurs de poule. Ils sont venus chercher mon voisin: normal ses parents sont nés au Mali. Ils sont venus chercher le copain de ma fille: normal ses grands-parents sont nés en Algérie. Ce matin on a tapé à ma porte.Je ne me souviens plus du lieu de naissance de mes grands-parents.» Dont acte!

(*) Ecole nationale polytechnique

1.S.Laurent: Délinquance, immigration: Sarkozy poursuit son virage. Le Monde 30. 07.2010
2.Vives réactions après les propos de Nicolas Sarkozy sur la sécurité. Le Monde.fr 30 07 2010
3.François Sergent Suspect. Libération 31/07/2010
4.Julien Martin: Déchéance de la nationalité: Sarkozy contredit Nicolas Rue89 30/07/2010
5.Chems Eddine Chitour: Comment être français au XXIe siècle. Site Alterinfo 18 12 2009
6.Évariste: Nicolas Sarkozy et la boîte de Pandore. Respublica n°630. 13 décembre 2009
7.Lettre de Mouloud Baubérot à Nicolas Sarkozy: Site Oumma.com 14 décembre 2009

Pr Chems Eddine CHITOUR

Liens:
http://www.lexpressiondz.com/article/8/2010-08-02/79140.html

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jeudi, novembre 15, 2007

Sarkozy et les musulmans

L’histoire se raconte dans les chancelleries européennes. Nicolas Sarkozy, recevant le Premier ministre irlandais, Bertie Ahern, le 21 septembre, puis suédois, Fredrik Reinfeldt, le 3 octobre, se serait livré à une véritable diatribe anti-musulmane devant ses invités. Selon mes sources, le chef de l’Etat s’est lancé dans une diatribe confuse d’une vingtaine de minutes, « dans un langage très dur, très familier, choquant pour tout dire », contre le « trop grand nombre de musulmans présents en Europe » et leurs difficultés d’intégration. Il a aussi décrit de façon apocalyptique le « choc de civilisation » qui oppose les musulmans à l’occident. Le tout, manifestement, pour justifier son opposition à l’adhésion de la Turquie à l’Union. Mais ses interlocuteurs, qui n’en sont toujours pas revenus, ne sont même pas sûrs de l’avoir bien compris, tant le discours était décousu et surtout hors de propos avec l'objet de ces rencontres, la préparation du Sommet de Lisbonne des 18 et 19 octobre. Ils en ont, en tout cas, retiré la désagréable sensation que Sarkozy, non seulement avait un sérieux problème avec les musulmans, mais avait du mal à maîtriser ses nerfs.

Cette idée du "choc des civilisations" a déjà été développée, de façon plus policée, par le chef de l'Etat, dans une indifférence assez étonnante, le 27 août dernier, dans son discours aux ambassadeurs. Il avait alors expliqué que le "premier défi, sans doute l'un des plus importants" auquel doit faire face la France est : "comment prévenir une confrontation entre l'Islam et l'Occident? Ce n'est pas la peine d'employer la langue de bois : cette confrontation est voulue par les groupes extrémistes tels qu'Al Qaeda qui rêvent d'instaurer, de l'Indonésie au Nigéria, un khalifat rejetant toute ouverture, toute modernité, toute idée même de diversité. Si ces forces devaient atteindre leur sinistre objectif, nul doute que le XXIe siècle serait pire encore que le précédent, pourtant marqué par un affrontement sans merci entre les idéologies". Pour Sarkozy, "nous aurions tort de sous estimer la possibilité" "d'une confrontation, entre l'Islam et l'Occident": "l'affaire des caricatures en a été un signe avant-coureur". Dès lors, la surprise de Bertie Ahern et de Fredrik Reinfeldt s'explique: ils n'avaient sans doute pas lu ces quelques lignes.

Links
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2007/11/sarkozy-et-les-.html

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vendredi, avril 27, 2007

En 2 mots - Nicolas Sarkozy - (04/03/07)

Partie I


Partie II


Partie III

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dimanche, avril 22, 2007

Sarkozy... quel ... !


Cette vidéo pourrait bien couter l'élection à Sarkozy.

Le quotidien Marianne a confirmé l'authenticité de la video. C'est une association de production video de Grigny réputée (www.grignywood.com) qui en est l'auteur.

Ils ont clandestinement enregistré l'entretien avec un magnetophone, d'où l'image fixe, juste là pour "décorer".

Oui il y a 3 ou 4 coupures, car ces 5 minutes sont extraites d'une heure de discussion. Ce sont des "morceaux choisis", mais chaque passage est suffisament long pour ne pas etre sorti de son contexte, puisque les questions sont egalement presentes.

Ceux qui ne trouvent rien de choquant a cette video feraient tout aussi bien de voter Le Pen. Non, vraiment.

Si le fait d'insulter et stigmatiser les turcs, les noirs, les musulmans, l'auditoire de l'emission de TF1 (les guguss, l'homosexuel et l'harpie), Jacques Chirac, Rachida Dati, les membres de son propre parti, et j'en passe, ne revèle pas pour vous une nature instable et une vision communautariste et étriquée de la société, je pense que vous devriez, tant qu'a faire, votez pour Le Pen.

Si vous etes pret a mettre votre enfant de 2 ans sur le divan d'un psy au pretexte qu'il a tiré les cheveux de sa voisine de maternelle ou qu'il a écrasé une fourmie, c'est vous qui devez consulter. Ou alors, relisez Freud et Dolto. Car pour Sarko, ce seront les premiers signes d'un gêne de la délinquance. Cela s'appelle l'eugénisme, tout simplement, dont le premier porte-parole était Hitler.

Bref, si rien ne vous choque, soit vous etes de mauvaise foi, soit vous partagez la même vision de la société que Le Pen, mais n'avez pas le courage de l'admettre, vous refugiant dans le vote pseudo-républicain qu'incarne Sarkozy.

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NICOLAS SARKOZY, UNE HEURE A LA CITE BEAUVAL

Le site http://www.latelelibre.fr/index.php/2007/04/nicolas-sarkozy-une-heure-a-la-cite-beauval/ :



Il fallait absolument que Nicolas Sarkozy fasse un saut en banlieue avant le premier tour. C’est fait, mais ça a failli ne pas se faire. Le vendredi 13 avril 2007, entre 18h30 et 19h30, il s’est rendu une heure à la cité Beauval dans la ville de Meaux pour y rencontrer des associations de jeunes. La rumeur de sa venue circulait depuis de nombreux jours, le canard enchainé avait même fait une brève dans son édition du 11 avril dernier. Un mystérieux informateur se revendiquant être un membre déçu du QG de Nicolas Sarkozy nous avait même envoyé un mail le 12 avril nous demandant de nous rendre là-bas à 15 heures, le vendredi 13, pour assister à la préparation. La venue de Nicolas Sarkozy étant programmée pour 17 heures. Il faut savoir que le candidat de l’UMP avait un meeting avec Jean-François Copé, dans cette même ville de Meaux à 18h30. Nous nous y sommes donc rendus à l’heure dite et effectivement, au regard du nombre de policiers, de tireurs d’élité et d’officiels présents, il se tramait quelque chose.

Notre arrivée sur les lieux a surpris. Nicolas Sarkozy désirait sans doute faire une visite, préparée par Rachida Dati, loin des caméras, tout dérapage pouvant entrainer des conséquences éléctorales difficiles à évaluer. Mais c’était raté. Du coup, personne ne confirmait son éventuelle venue. Certains membres des associations invitées nous indiquait même vers 17 heures 30, que Nicolas Sarkozy avait décidé de faire marche arrière pour des raisons de sécurité et en raison de la présence de journalistes. A 17 heures, l’AFP avait été avertie. Finalement, fasse à la pression des associations, notament celles de Karim Zéribi, le Président du Parlement des banlieues, et des conséquences d’une reculade, Nicolas Sarkozy est finalement arrivé, visiblement tendu, à 18h30 dans le local des jeunes pour un débat mouvementé d’une heure devant les caméras de latelelibre.fr et de Dimanche+ ( le journaliste avait été averti par des sources locales). Les autres médias étaient à un kilomètre de là et ils ne sont jamais venus.

Nous vous proposons le récit complet de cet après-midi pas comme les autres dans la cité Beauval de Meaux. C’est une exclusivité de LaTeleLibre.

Un reportage réalisé par Allan Rothschild, Ludovic Tourte, Bruno Martin et Julie Lalande.

CI-DESSOUS, LE MÊME ÉVÈNEMENT VU PAR NSTV, LA TÉLÉ DE NICOLAS SARKOZY. UN REPORTAGE DIGNE DES SERVICES DE PROPAGANDE DE RÉGIMES QU’ON ESPERAIT RÉVOLUS…

Comme Il est ... ce Sarko

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vendredi, avril 20, 2007

LE VRAI SARKOZY

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Ce que les grands médias n’osent pas ou ne veulent pas dévoiler

de Jean-Francois Kahn, avec Serge Maury, Philippe Cohen, Laurence Dequay et le service France de "Marianne"

Glaçant ! Il a dit glaçant. Mais s’il ne l’avait pas dit ?

Car enfin, sept jours avant que François Bayrou ne laisse tomber ce glacial jugement, le généticien Axel Kahn avait déjà, dans Marianne, agité le grelot. Ainsi Nicolas Sarkozy, qui, déjà (ceci explique cela), voulait faire repérer chez les marmots de 2 ans les bourgeons de la délinquance, avait pu, dans Philosophie Magazine, déclarer que, selon lui, la pédophilie et le suicide des adolescents étaient d’origine génétique, qu’on était en quelque sorte biologiquement programmé pour la déviance ou l’autodestruction, que l’action éducative ou sociale n’y pouvait rien, le rachat ou la miséricorde divine non plus - retour terrifiant du concept eugéniste du gène du crime - sans que, pendant dix jours, aucun journal quotidien ou hebdomadaire, aucune radio ou télévision réagisse.

Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, avant la riposte bayrouiste, notre confrère le Monde, que des dérapages de Le Pen qui allaient beaucoup moins loin faisaient immédiatement monter au créneau, n’avait même pas consacré 10 lignes réprobatrices à cette stupéfiante rémanence de l’idéologie socio-biologique de l’extrême droite païenne. Comme s’il était beaucoup plus dangereux de tacler le patron de l’UMP que de stigmatiser le leader du Front national.

Comme si Sarkozy faisait peur.

Or cette sortie intervenait après l’annonce de la création, en cas de victoire de la droite, d’un « ministère de l’intégration et de l’identité nationale », annonce qui avait littéralement sidéré, et pour cause, la presse allemande, et dont même l’extrême droite autrichienne de Jôrg Haider avait tenu à dénoncer les « nauséeux relents ». Et, surtout, après la série de furieuses philippiques, telles qu’on n’en avait plus entendu depuis quarante ans, inimaginables dans quelque pays européen civilisé que ce soit, relents de propagande stalinienne des années 50 et de rhétorique fascisante d’avant-guerre, qui revenaient à décrire les concurrents du leader UMP, qu’ils fussent centristes ou sociaux-démocrates, comme les candidats protégeant les délinquants, le vol et la fraude, donc du crime, les suppôts des voyous, les représentants du parti des malhonnêtes gens et de la dégénérescence morale, l’anti-France enfin, c’est-à-dire l’incarnation de la haute trahison. Or, cela n’avait nullement empêché que Jean-Louis Borloo, même malheureux comme les pierres, s’aplatisse ; que Simone Veil, fût-ce de la plus mauvaise grâce possible, assure la claque et, dans un premier temps au moins, que les médias, presque tous les grands médias, s’écrasent.
Tant le personnage fait peur.

SES MOTS POUR LE DIRE

Pourquoi ? Parce que ses entreprises de séduction envoûtent. Parce qu’il dispose, partout, et surtout dans les médias, d’amis dans la place et très haut placés ? Ou parce qu’on redoute la brutalité de ses réactions ?

La preuve par l’affaire Azouz Begag. La scène se passe en 2006 : le ministre délégué à l’Egalité des chances, interpellé à propos de quelques fortes saillies du ministre de l’Intérieur, s’excuse : « Je ne m’appelle pas Azouz Sarkozy. » En guise d’agression, on a connu plus destructeur ! Aussitôt, explosion de fureur de Sarkozy qui menace « de casser la gueule de l’insolent » et lui hurle, par saccades rageusement répétitives, qu’il est « un connard, un salaud, qu’il ne veut plus jamais le voir sur son chemin ». On imagine, un instant, Malek Boutih racontant, dans un livre, que Ségolène Royal lui a aboyé à la figure que François Hollande allait « lui casser la gueule » parce qu’il aurait osé murmurer : « Je ne m’appelle pas Malek Royal. » Aussitôt, invitation sur tous les médias à raconter l’histoire, comme l’ex-socialiste Eric Besson. Là, service minimum. C’est Sarkozy qui a obtenu, comme toujours, le temps de parole. Pour expliquer que ce d était là qu’infâme menterie. D’ailleurs, a-t-il expliqué sur iTélé, il « croit n’avoir jamais rencontré Azouz Begag ». Surréaliste ! Depuis deux ans, ils font partie du même gouvernement. On imagine ce que signifierait le fait qu’effectivement, bien que siégeant sur les mêmes bancs et participant aux mêmes conseils, Sarkozy ait refusé de voir Begag !

Pour une fois, cependant, le démenti sarkozyen fait flop. Tout le monde sait, en effet, que les mots que rapporte Azouz Begag sont les siens et pas les pires ; que ces derniers jours, par exemple, il n’a cessé de traiter de « connards » ses propres conseillers et animateurs de campagne, accusés d’être responsables de la moindre difficulté de campagne. Un article qui le défrise dans Libération ? Il téléphone au propriétaire, qui est un ami : « Vous êtes un journal de merde ! Avec des journalistes de merde ! » Il refuse, contrairement à Royal et à Bayrou, pourtant très maltraité par Libé, de se rendre dans ce journal pour un entretien avec la rédaction : « Libé n’a qu’à se déplacer ! ». Il considère qu’il n’a pas été reçu à France 3 national avec les honneurs qui lui sont dus. A l’adresse de la direction il hurle : « Si je suis élu, je vous ferai tous virer ! »

INSULTES...

C’est d’ « enculés » que se font traiter les confrères d’une radio qui lui ont apparemment tapé sur les nerfs... qu’il a sensibles. Il soupçonne un journaliste d’être favorable à François Bayrou. « Ils couchent ensemble », commente-t-il. Evoquant certains de ses adversaires, il prévient, carnassier : « je vais tous les piquer. Les niquer ! » Plus macho, tu ouvres un harem. Parlant de Michèle Alliot-Marie, qu’il soupçonnait, à tort, d’avoir joué un rôle trouble dans l’affaire Clearstream, ne l’appelle-t-il pas « la salope » ? L’économiste et expert financier Patrick Artus critique certaines propositions du candidat UMP Il reçoit aussitôt un mail de son chef de cabinet « On s’en souviendra ! » Même expérience rapportée par un industriel qui eut le malheur de déplaire « On se retrouvera. On est pour moi ou contre moi ! » « Je n’ai jamais été confronté, raconte ce patron, à un entourage aussi agressif, aussi belliqueux. » Pourquoi le préfet Dubois, responsable des relations presse de la Préfecture de police, est-il débarqué du jour au lendemain : parce qu’il aurait ricané des ennuis conjugaux du ministre !

Une enquête télé avait été réalisée dans les Hauts-de-Seine. Elle montrait l’incroyable pesanteur des pressions (avec carotte et bâton, promesses et chantage) qui se sont exercées sur les élus UDF de ce « Sarkoland » pour qu’ils lâchent Bayrou. V enquête en question a été « trappée », comme on dit, sur ordre de la direction. Elle aurait déplu ! Sur une radio, interdiction a été faite à un confrère de rappeler, statistiques à l’appui, que le bilan du ministre en matière de sécurité n’est pas bon. Ça eût dérangé !

IL N’A PLUS BESOIN D’INTERVENIR

Or, comme on ne prête qu’aux riches, on soupçonne systématiquement Sarkozy d’être intervenu. Mais, le plus souvent, ce n’est pas le cas. Ce n’est pas la peine. Il n’a même pas besoin. Quand Paris Match avait publié un reportage sur les amours new-yorkaises de Cécilia et de son chevalier servant, il avait, effectivement, proclamé à la cantonade qu’il aurait la peau du directeur de la rédaction, Alain Genestar. Mais il en resta là. Mieux il obligea Arnaud Lagardère à attendre plusieurs mois avant de le virer. Au Journal du dimanche, mieux encore : parce qu’il avait appris qu’on s’apprêtait à virer le directeur de la rédaction du journal, soi-disant pour lui complaire, il n’intervint cette fois, après avoir reçu et sans doute retourné le confrère, que pour exiger qu’il reste en place. Il a même tenu à donner son avis sur la journaliste politique que devrait embaucher une radio et sur le directeur que ne devrait pas engager Libération ! Ne prend-il pas un malin plaisir à lancer aux journalistes qui lui font cortège : « je connais très bien votre patron. Je sais ce qui se passe dans votre rédaction. »

On s’interroge donc : outre ses très fortes accointances avec les grands patrons des groupes de médias, est-ce la crainte qu’il suscite, la peur des représailles s’il est élu, qui expliquent cette relative impunité dont bénéficie Sarkozy quand il tient des propos ou prend des initiatives qui, venant de Le Pen ou de Ségolène Royal, provoqueraient une irruption réprobatrice dans le landernau ?

Pourquoi toutes ces angoisses affichées en privé, peut-être excessives, mais qui ne s’expriment jamais en public : cette star de la télévision évoque, en cas de victoire du candidat UMP, « un risque de contrôle quasi totalitaire des médias » ; cette consœur de LCI se dit « terrorisée à l’idée d’une présidence sarkozyste » ; cette journaliste du Figaro, qui connaît bien le candidat, et livre une description effectivement assez dantesque de son caractère. Mais pas question de se dévoiler. Il fait peur. « Ma rupture avec lui, confie Jean-François Probst, ex-secrétaire général adjoint du RPR des Hauts-de-Seine et collaborateur de Charles Pasqua, c’est le gaullisme. Je voulais, j’espérais qu’il serait l’homme de rassemblement. Or, il ne cesse de semer la division. Et j’ai passé l’âge de me laisser impressionner par un Hortefeux hystérique. » Mais les autres ?

LES CONFRÈRES ETRANGERS OSENT, EUX !

Les confrères étrangers, eux, n’ont évidemment pas ces pudeurs. Le correspondant à Paris d’une radio suédoise interroge tout de go : « Sarkozy ne représente-t-il pas un risque de dictature ? » Un journaliste de la télévision croate qui a suivi le candidat dans ses pérégrinations en dresse un portrait, d’ailleurs exagéré, à faire dresser les cheveux sur la tête. Le Süddeutsche Zeitung Munich dépeint « un macho sans scrupule et brutal qui joue avec la peur des gens ». Le Frankfurter Allgemeine Zeitunglui décerne le prix de « l’homme politique le plus ambitieux et plus impitoyable d’Europe qui n’a pas de vraie conviction, mais s’aligne sur l’humeur du peuple ». Le quotidien espagnol El Pais voit en lui un héritier populiste des « régénérationnistes de la droite espagnole de la fin du XIX> siècle ». Le Tageszeitung de Berlin (de gauche, il est vrai) décrit un George Bush tricolore qui veut imposer en France l’idéologie de la droite néoconservatrice américaine. La presse italienne insiste sur sa proximité avec la droite postfasciste de la péninsule (qui s’est, avec Gianfranco Fini, ouverte à la modernité). Si la presse conservatrice britannique identifie volontiers, avec admiration, Sarkozy à Mme Thatcher, la plupart des journaux européens, en particulier scandinaves, l’assimilent plutôt à un aventurier néobonapartiste qui représenterait une grave menace pour la démocratie.

LA PEUR DE LA TRAPPE

En France, en revanche, tout se passe comme si ce type d’analyse était indicible. On n’ose pas. On a peur. De quoi ? Des représailles si Petit César l’emporte ? De la trappe qui s’ouvrira aussitôt ?

Celle qui s’est ouverte, par exemple, sous les pieds de la députée UMP Nadine Morano. Elue de Lorraine, fervente sarkozyste, talentueuse femme de tempérament, n ayant pas froid aux yeux, elle faisait partie de la task force du candidat. Et, soudain, à la trappe ! Officiellement, parce qu’un reportage diffusé sur France 3 lui a attribué un rôle un peu ridicule. Mais il se trouve qu’étant l’une des rares à oser s’adresser avec franchise à son héros elle lui avait fait remarquer que, entouré d’une nuée de courtisans qui passaient leur temps à chanter ses louanges et sa gloire, il était devenu allergique à la moindre remarque critique. Elle s’était en outre inquiétée de sa tendance à s’immerger compulsivement dans les sondages qui lui renvoyaient constamment sa propre image. Résultat : out ! « Cramée », disent les « bonnes camarades » de la pécheresse. Il fait peur.

Eh bien, il est temps de soulever cette chape de plomb. De braver cette conspiration du silence.

CATHERINE NAY ENTRE LES LIGNES

Il y a quelques mois, Guillaume Durand consacrait deux heures de son émission « Esprits libres », au livre plutôt hagiographique de Catherine Nay consacré à Nicolas Sarkozy. Les livres hostiles au candidat UMP, assez nombreux, n’ont jamais eu cette chance. Or la lecture de cet ouvrage, honnête malgré tout, laisse une impression étrange. Certes il est censé vanter les qualités du « grand homme » ; mais, en même temps, et au second degré, il en dresse un portrait psychologique extraordinairement préoccupant : celui d’un homme dont l’unique véritable sujet de préoccupation est lui-même, sa propre saga et sa quête obsessionnelle du pouvoir. L’histoire qui le fascine, c’est la sienne ; de l’humanité, il ne retient que sa part ; son ascension, à quoi se réduit son seul idéal, débouche sur l’arrivée au sommet qui constitue son seul rêve. Il ne lit qu’un livre, celui dont son ambition constitue la trame. N’écoute qu’une seule musique, celle qui lui permet sans répit de chanter son épopée. Aucune ouverture sur une autre perspective que celle dont sa personne dessine l’horizon, sur un autre monde que celui dont il occupe le centre.

Analyse-t-il les changements qui se produisent autour de lui, dans la société ? Non... Mais, sans cesse, il revient sur le seul changement qui l’obsède et rythme ses discours : son propre changement, dont il fait comme un ressort. « C’est vrai, explique-t-il à Catherine Nay, j’étais égoïste, dépourvu de toute humanité, inattentif aux autres, dur, brutal... Mais j’ai changé ! » Sans cesse ensuite, au grand désarroi de ceux qui l’idolâtraient quand il était, à l’en croire, si mauvais, il fera l’aveu de tout ce que lui reprochent ses adversaires pour mieux magnifier l’ampleur des métamorphoses par quoi il se transcende. Quitte à se révéler, à l’usage, plus égotique et plus brutal encore. Au philosophe Michel Onfray il déclare, dans Philosophie Magazine : « Je vais peut-être vous consterner, mais je suis en train de comprendre la gravité des choix que j’ai faits. Jusqu’à présent, je n’avais pas mesuré. »

IL N’A PAS LE DROIT DE LE DIRE

Finalement, le livre de Catherine Nay, bien que non suspect de malveillance, ne révèle-t-il pas une certaine folie et des pulsions autocratiques chez cet homme qu’elle qualifie elle-même de « bonapartiste » ? L hypothèse formulée suscite, aussitôt, une levée de boucliers indignée sur le plateau de l’émission. On n’a pas le droit de dire ça ! Verboten ! Le directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert, siffle le hors-jeu. Lequel Giesbert, pourtant, ne se gêne nullement pour déclarer Dominique de Villepin passible de l’asile d’aliénés. Un talentueux éditorialiste de droite convient, en coulisse, qu’il y a « un vrai problème ! ». Halte là ! On n’a pas le droit de dire ça ! C’est tabou !

Pourtant, sur toutes les ondes. Eric Besson, l’ex-responsable socialiste, a pu expliquer que Ségolène Royal, Bécassine dangereusement allumée, déjà comparée par Brice Hortefeux à Pol Pot, au fasciste Doriot et à Staline, représente un mixte du maréchal Pétain et du général Franco.

Concernant Chirac, Villepin, Le Pen ou José Bové, on peut également tout oser. Ce n’est qu’à propos de Nicolas Sarkozy qu’on n’aurait « pas le droit de dire ça ! ». Mais qu’en revanche il serait loisible, comme Paris Match la semaine dernière, de lui consacrer, sur des pages et des pages, des dithyrambes grotesques dignes de Ceausescu, certains journalistes de ce magazine dussent-ils nous avouer qu’ils en auraient « pleuré de honte », mais qu’on ne peut rien contre un ordre d’en haut ! (L’Express a même fait, sur deux pages, ce titre ubuesque : « Sarkozy : il gardera son calme. »)

ET, POURTANT, EN PRIVE, ILS LE DISENT

Tous les journalistes politiques savent, même s’ils s’interdisent (ou si on leur interdit) d’en faire état, qu’au sein même du camp dont Sarkozy se réclame on ne cesse de murmurer, de décliner, de conjuguer. Quoi ? Ça ! Lui confier le pouvoir, c’est, déclara Jacques Chirac à ses proches, « comme organiser une barbecue partie en plein été dans l’Estérel ». Claude Chirac a, elle, lâché cette phrase : « J’aurais préféré Juppé. Lui, au moins, c’est un homme d’Etat. » Le ministre libéral François Goulard ne le dissimule pas : « Son égotisme, son obsession du moi lui tient lieu de pensée. La critique équivaut pour lui à une déclaration de guerre qui ne peut se terminer que par la reddition, l’achat ou la mort l’adversaire. » Sa principale faiblesse ? Son manque total d’humanisme. « Chirac, lui, a le souci des autres, de l’homme. Sarko écrase tout sur son passage. Si les Français savaient vraiment qui il est, il n’y en a pas 5 % qui voteraient pour lui. »

Un des plus importants hiérarques l’UMP, officiellement soutien fervent d candidat (comment faire autrement ?) renchérit : « Sarkozy, c’est le contraire l’apaisement. Chirac, vous verrez, on regrettera. Lui, il n’a jamais eu de mots violents. » « Attention, met en garde le minis de l’Agriculture, Dominique Bussereau, on va très vite à la révolte aujourd’hui. « La France, c’est du cristal », dit, inquiet Jean-Pierre Raffarin.

Dominique de Villepin a mis sa langue dans sa poche. Il n’en pense pas moins... que Sarko « a loupé sa cristallisation » ; que « sa violence intérieure, son déséquilibre personnel, l’empêchent d’atteindre à hauteur de la présidence ». Les chiraquiens du premier cercle, Henri Cuq (ministre délégué aux Relations avec le Parlement) ou Jérôme Monod, le conseiller, ne veulent pas déroger à la consigne du silence. Mais, en petit comité, les mêmes mots reviennent : « Ce garçon n’est pas mûr. Il n’est pas fini. Il a un compte à régler avec la vie qui le pousse à créer de l’affrontement partout, et non à rassembler. » D’autres brodent « C’est un enfant qui n’atteindra jamais l’âge adulte. » A quoi Roselyne Bachelot réplique : « Mais tous les hommes sont immatures ! » On ne parle plus, on n’ose plus parler, comme hier - du moins tout fort -, de « malfrat » ou de « petit voyou » (pourtant, ce qu’on l’a entendu !). Mais, dans les coulisses de l’Elysée, on laisse simplement tomber : « On fait confiance au peuple français ! » Et, justement, il y a encore trois semaines, on se communiquait, en jubilant, les sondages qui indiquaient une montée en puissance de François Bayrou. Non point qu’on l’aime, celui-là, ce « démocrate-chrétien jésuitique » mais, enfin, on ne va pas « laisser la France tomber entre les mains de Catilina », dangereux aventurier populiste romain dénoncé par Cicéron.

COMME UNE BANDE DES « CITES »

Un député UMP spécialiste des problèmes juridiques, eut le malheur de s’opposer au ministre de l’Intérieur à propos des « peines plancher ». Il est, et reste, sarkozyste. Pourtant, il fait part de son effarement. Cette simple prise de distance lui valut d’être désigné du doigt, menacé de représailles, ostracisé parle clan avec une violence « digne d’une bande des cités ». C’est d’ailleurs un ex-haut responsable du RPR qui raconte : « En septembre 1994, aux journées parlementaires de Colmar, alors que Balladur était donné gagnant par tous les sondages, on eut affaire à la garde rapprochée de Sarkozy.

Elle respirait l’arrogance, elle y allait de toutes les menaces. On disait aux députés restés fidèles à Chirac qu’il allait "leur en cuire" »L’ancien vice-président du RPR des Hauts-de-Seine Jean-François Probst confirme : « Sarkozy croit toujours, comme en 1995, qu’il peut intimider les gens. Quand je l’ai rencontré, dans les années 80, il avait déjà ses qualités - énergie, ténacité -, et ses défauts, dont j’imaginais qu’il les corrigerait. Je pensais, notamment, qu’il comblerait son inculture. Bernique ! Il n’a fait que courir d’une lumière l’autre. Il est fasciné par ce qui brille, les nouveaux riches, le show off, les copains à gourmettes même s’ils trichotent avec les règles communes, Tom Cruise qu’il reçoit à Bercy, ébloui, et fait raccompagner en vaporetto. »

Bien sûr, si les chiraquiens maintenus, les derniers villepinistes, les ultimes vrais gaullistes, quelques libéraux ou ex-centristes ralliés à l’UMP confient, à qui veut les entendre (mais les journalistes qui les entendent n’en rapportent rien), que l’hypothèse d’une présidence Sarkozy les terrifie ; qu’il y a « de la graine de dictateur chez cet homme-là » ; que, constamment, « il pète les plombs », de très nombreux élus UMP, les plus nombreux, sont devenus des groupies enthousiastes de l’homme qui seul peut les faire gagner et dont personne ne nie les formidables qualités de battant. Et le courage. Mais même eux n’étouffent pas totalement leur inquiétude et soulignent volontiers sa violence. « Oui, c’est vrai, reconnaît l’un d’eux, il antagonise, il clive, il joue les uns contre les autres avec la plus extrême cruauté. » « Il n’est vraiment totalement humain, confie un autre, que quand il s’agit de lui-même. » « Il a un problème de nerfs, de paranoïa, admettent-ils tous, mais il s’arrange, il mûrit, il se densifie. » Voire...

UN LOURD SECRET

Donc, il y aurait, s’agissant du caractère de Sarkozy et de son rapport à la démocratie, comme un lourd secret qui, au mieux, préoccupe ses amis, au pis, angoisse ou affole ceux qui savent, un terrible non-dit dont bruissent les milieux politico-journalistiques, mais que les médias s’interdisent, ou se voient interdire, de dévoiler. Il fait peur ! La gauche elle-même participe de cette occultation. Sans doute s’attaque-t-elle à Sarkozy, parfois même avec outrance et mauvaise foi. Mais que lui reproche-t-elle ? D’être de droite, ou même, stigmatisation suprême, une sorte de « néoconservateur américain à passeport français », comme le clamait Eric Besson avant de retourner sa veste. Est-ce un crime ? La diabolisation de la différence est aussi contestable venant d’un bord que de l’autre. Le débat démocratique implique qu’il y ait une gauche, un centre, une droite, cette dernière n’étant pas moins légitime que ses concurrents. De même qu’une partie de l’opinion reproche au PS d’avoir trahi l’idéal socialiste ; de même une autre partie, importante, estime que Jacques Chirac a blousé son électorat en menant une vague politique de « centre gauche » et exige un fort coup de barre à droite.

C’est cette aspiration « à droite toute » que Sarkozy incarne avec énergie et talent. Le combattre n’exige nullement qu’on criminalise a priori cette incarnation.

IL EST DE DROITE, ET APRES ?

Oui, Sarkozy, en son tréfonds - et même si on l’a convaincu de ne plus rien en laisser paraître -, est « atlantiste » et entend rompre avec la politique gaulliste d’« orgueilleuse » prise de distance à l’égard des Etats-Unis. Oui, il se réclama de George Bush à l’époque où celui-ci triomphait ; oui, il est le candidat quasi unanimement soutenu par le CAC 40, le pouvoir financier et la très haute bourgeoisie ; oui, ses convictions en matière économique et sociale en font plus le disciple de Mme Thatcher que de Philippe Séguin ; oui, il se sent beaucoup plus proche du modèle néolibéral anglo-saxon que du modèle français mixte tel que l’ont façonné les gaullistes, les sociaux-démocrates et les démocrates-chrétiens. Le publicitaire Thierry Saussez, qui lui est tout acquis, explique que « sa manière de faire de la politique renvoie à ce que les patrons et les salariés vivent dans leurs entreprises ». Tout est business.

Mais, finalement, en tout cela, il ne se distingue guère des droites européennes qui, comme lui, veulent démanteler l’Etat providence et approuvèrent la guerre de George Bush en Irak.

Au demeurant, son pragmatisme, son cynisme même, son « populisme » de tonalité bonapartiste, son intelligence instinctive, ne permettent nullement de le décrire en ultralibéral ou en idéologue illuminé. Enfin, même si sa proximité avec la droite néofranquiste espagnole ou berlusconienne italienne n’en fait effectivement pas un « modéré », loin de là, et même si la rhétorique agressivement extrémiste qu’il déroule, depuis quelques semaines, le déporte loin du centre, le qualifier de « facho » ou de « raciste », comme s’y risque l’extrême gauche, est une stupidité.

Pourquoi faudrait-il (à condition de ne pas abuser des camouflages logomachiques comme le fait le champion UMP quand il cite jean Jaurès ou multiplie les envolées « ouvriéristes ») que se situer à droite constitue, en soi, un délit ? On accuse également Sarkozy, ici de soutenir « l’Église de Scientologie », et là d’avoir promis à Chirac une amnistie contre son soutien. Mais il n’existe aucune preuve. Donc, on ne retient pas.

CETTE VERITE INTERDITE

Le problème Sarkozy, vérité interdite, est ailleurs. Ce que même la gauche étouffe, pour rester sagement confinée dans la confortable bipolarité d’un débat hémiplégique, c’est ce constat indicible : cet homme, quelque part, est fou ! Et aussi fragile. Et la nature même de sa folie est de celle qui servit de carburant, dans le passé, à bien des apprentis dictateurs.

Oh, évidemment, cela se murmure, au point même de faire déjà, au sein de la couche supérieure de la France qui sait, et au fond des souterrains de la France qui s’en doute, un boucan d’enfer. Les médiateurs savent, les décideurs le pressentent. Mais les uns et les autres ont comme signé un engagement : on ne doit pas, on ne doit sous aucun prétexte, le dire.

Etrange atmosphère que celle qui fait que, dans cette campagne électorale, ce qui se dit obsède peu, mais ce qui obsède énormément ne se dit pas ; que ce dont on parle au sein des médias et chez les politiques, les médias, précisément, et les politiques n’en parlent pas !

« Fou », entendons-nous : cela ne rature ni l’intelligence, ni l’intuition, ni l’énergie, ni les talents du personnage. « Fou » au sens, où, peut-être, de considérables personnages historiques le furent ou le sont, pour le meilleur mais, le plus souvent, pour le pire. Ecoutons ce que nous confie ce député UMP, issu de l’UDF, officiellement intégré à la meute « de Sarkozy » : « On dit qu’il est narcissique, égotiste. Les mots sont faibles.

Jamais je n’ai rencontré une telle capacité à effacer spontanément du paysage tout, absolument tout, ce qui ne renvoie pas à lui-même. Sarko est une sorte d’aveugle au monde extérieur dont le seul regard possible serait tourné vers son monde intérieur Il se voit, il se voit même constamment, mais il ne voit plus que ça. »

PLUS FORT QUE LUI...

Au fond, où est le mystère ? Sarkozy, c’est peut-être une qualité, est transparent. Aux autres et à lui-même. Moins il regarde, plus il se montre, s’affiche, se livre. D’autant, comme le reconnaît un publicitaire qui a travaillé pour lui, qu’il ne sait pas se réfréner, se contraindre. « Il est tellement fort, ajoute-t-il drôlement, qu’il est plus fort que lui. » La raison ne parvient jamais à censurer son tempérament. Prompt à interdire, il ne sait pas s’interdire. Quelque chose en lui, d’irrépressible, toujours, l’entraîne au-delà. « Sur un vélo, rapporte Michel Drucker qui a souvent pédalé à ses côtés, même quand il s’agit d’une promenade, il se défonce comme s’il devait constamment battre un record. »

Tous ses proches emploient spontanément la même expression : « Il ne peut pas s’empêcher » Par exemple, de dire du mal de Chirac, même quand la prudence exigerait qu’il s’en abstienne. Ainsi, en 1994, cette salve : « L’électroencéphalogramme de la Chiraquie est plat. Ce n’est plus l’Hôtel de Ville, c’est l’antichambre de la morgue. Chirac est mort, il ne manque plus que les trois dernières pelletées de terre. » Il ne peut pas s’empêcher, non plus, de se livrer à un jubilatoire jeu de massacre en direction de ceux, de son propre camp, qui ne sont pas de sa bande ou de sa tribu. « Jamais, peut-être, un leader politique n’avait aussi systématiquement pris son pied- dixit une de ses victimes au sein de l’UMP-à assassiner, les unes après les autres, les personnalités de son propre camp pour, après le carnage, rester seul entouré de ses chaouches. »

Après la défaite de 1995, ne s’est-il pas livré, dans le journal les Echos, sous pseudonyme, à une descente en flammes de ses propres comparses : François Fillon ? « Un nul qui n’a aucune idée. » Michel Barnier ? « Le vide fait homme. » Philippe Douste-Blazy ? « La lâcheté faite politicien. » Alain Juppé ? « Un dogmatique rigide. Fabius en pire. » Quant à Villepin, il s’est plu, si l’on en croit Franz-Olivier Giesbert, à lui promettre de finir « pendu au croc d’un boucher ». Vis-à-vis des autres, fussent-ils des amis politiques, aucune tendresse ! Jamais !

IL SUFFIT DE L’ÉCOUTER

Sarkozy, il suffit, au demeurant, de le lire ou de l’écouter. De quoi parle-t-il ? De lui. Toujours. Compulsivement. Psychanalytiquement. Que raconte-t-il ? Lui ! Qui prend-il comme témoin ? Lui ! Qui donne-t-il en exemple ? Lui ! Il est, jusqu’au délire parfois, sa propre préférence. Jamais hors « je ». Ce « je » qui, à l’entendre, est forcément « le seul qui », « le premier à », « l’unique capable de », « le meilleur pour ». Comme si l’univers tout entier était devenu un miroir qui ne lui renvoie plus que son reflet, quitte à entretenir constamment chez lui l’angoisse que le miroir lui dise un jour, comme à la marâtre de Blanche Neige, qu’il n est « plus la plus belle ».

C’est pourquoi, d’ailleurs - et même ses proches s’en effarent-, il vit constamment immergé dans les enquêtes d’opinion, qui, plusieurs fois par jour, ont pour objet de le rassurer sur l’évolution de son image. Un argument ne passe pas ? On y renonce. Un mot fait tilt ? On le répète à satiété. Une peur s’exprime ? On la caresse dans le sens du poil. Le public veut des expressions de gauche ? On lui en servira. Une musique d’extrême droite ? On la lui jouera. Il a même été jusqu’à faire l’éloge de la violence sociale... des marins pêcheurs.

Il commande tellement de sondages qu’il est devenu le meilleur client de certains instituts, qui, du coup, ont quelques scrupules à ne pas satisfaire son contentement de soi. Il a même réussi à inspirer à l’Ifop des sondages, publiés dans le Figaro, dont les questions quasiment rédigées par son entourage (sur l’affaire de Cachan ou la polémique avec les juges) ne permettaient pas d’autres réponses que celles qui le plébiscitaient.

IL EST « LE SEUL QUI... »

Etrangement, si, constamment confronté à son reflet, il ne cesse d’intervenir pour en corriger les ombres, sa capacité d’écoute (ou de lecture) est extrêmement faible. Invite-t-il des intellectuels médiatiques à déjeuner au ministère de l’Intérieur que l’un d’eux, Pascal Bruckner (qui pourtant le soutient), explique que, loin de s’imprégner de leurs analyses, il a pratiquement parlé tout seul. Reçue par lui, la démographe Michèle Tribalat lui écrit « J’ai pu apprécier votre conception du débat. Vous n’imaginez pas qu’un autre point de vue (que le vôtre) présente un quelconque intérêt. » D’ailleurs, il refuse les débats. Lors de ses prestations télévisées, on s’arrange pour qu’il n’ait jamais de vrais contradicteurs pouvant exercer un droit de suite. Le plus souvent, il choisit, d’ailleurs, lui-même les autres intervenants.

Cette abyssale hypertrophie du moi, à l’évidence, entretient chez Sarkozy cette hargne de conquête, de contrôle, cette boulimie de pouvoir exclusif, le conduit à éradiquer toutes les concurrences potentielles et à neutraliser, à étouffer contestations et critiques. Il suffit, d’ailleurs, de l’écouter, mais aussi de le regarder « être » et « faire ». Jamais il ne se résout à n’être qu’un membre, fût-ce le premier, d’un collectif. Forcément l’unique, le soleil autour duquel tournent des affidés. D’où sa prédilection pour un entourage de groupies de grandes qualités et de grands talents, à la vie à la mort, « une garde rapprochée » comme on dit, mais aussi de porte-serviettes et de porte-flingues, de personnages troubles encombrés de casseroles et de transfuges. Avec eux, peu de risques !

DOUBLE DISCOURS

Il y a, chez Sarkozy, une incroyable dichotomie du discours (ou plutôt du double discours). Seul peut l’expliquer le fait que le rapport à lui-même est, chez lui, à ce point central que cette centralité de l’ego épuise en elle-même, et donc en lui-même, toute contradiction. Ainsi, au lendemain de ses brutales tentatives de criminalisation de ses concurrents, Bayrou l’ayant épinglé sur l’affaire du déterminisme génétique, il déclare benoîtement « Un candidat devrait s’abstenir de toute attaque contre ses adversaires ! » Le jour même où il décide de jouer à fond, contre les candidats qui lui sont opposés - et avec quelle violence ! -, la stratégie guerrière de l’affrontement manichéen, il présente un opuscule dans lequel il explique (sous la rubrique « J’ai changé ») qu’il eut, certes, sa phase brutale, mais qu’il est désormais totalement zen et apaisé. Azouz Begag, dans son récit, rapporte que, lorsqu’il osa critiquer l’emploi du mot « racaille », le ministre de l’Intérieur hurla qu’il s’agissait d’un scandaleux manque de solidarité gouvernementale, qu’il était inconcevable qu’un ministre critique un collègue. Or, depuis des mois, il avait lui-même déclenché un tir nourri contre Chirac et Villepin, son président de la République et son Premier ministre.

D’une façon générale, il en appelle volontiers à une solidarité sans faille des siens, tout son camp devant se mettre à sa disposition, mais, pendant la crise du CPE, alors qu’il avait lui-même, le premier, préconisé ce type de contrat de travail, non seulement il en pointa soudain l’inanité et exigea son retrait, mais, en outre, il incita l’un des leaders de la révolte estudiantine à « tenir bon ». Il s’agissait, évidemment, d’achever Villepin.

COMME ON ASSASSINE TOUS LES CONCURRENTS...

A entendre les chiraquiens, même ceux qui se sont ralliés à son panache, c’est lui, Sarkozy, qui, ministre du Budget de Balladur, lança la justice sur la piste du scandale des HLM de Paris après que, dans l’espoir d’un étouffement, l’industriel Poullain, le patron d’une société de revêtement, e emmené le dossier à son lieutenant, Brice Hortefeux. Objectif ? Abattre Chirac ! C’est lui encore, prétendent-ils, qui aurait fait révéler, au Canard enchaîné, l’affaire d l’appartement d’Hervé Gaymard, en qui voyait un adversaire.

C’est lui encore q fit distiller, dans la presse, de quoi faire continuellement rebondir le feuilleton du scandale Clearstream transformé e machine à broyer et achever Dominique de Villepin. Quand, dans un grand meeting parisien, il lança que la victoire d oui au référendum européen permettrait de sortir, enfin, du modèle social fiançai n’était-il pas conscient qu’il favorisait de sorte le camp du non et, par voie de conséquence, plombait le pauvre Jean-Pierre Raffarin ? Autrement dit, soyez avec moi qui ai profité de toutes les occasions pour être contre vous. En fait Sarkozy vit ses contradictions comme une cohérente unicité de parcours dès lors que c’est lui, l’unique, le point central, qui porte et justifie cette cohérence. Ainsi, lorsqu’il accuse ses concurrents, de gauche ou centristes, d’être les candidats de la fraude, de la voyoucratie et de la dégénérescence morale, c’est le jour où Tapie, l’un des rares affairistes qui lui manquait encore, se rallie à lui.

FAILLITE MORALE, DIT-IL

Quelle capacité d’auto-amnistie cela révèle !

Car, enfin, se faire, fût-ce en partie, offrir un luxueux appartement aménagé par le promoteur qu’on a systématiquement favorisé en tant que maire, et dans l’espace dont on a, toujours comme maire, financé l’aménagement, est-ce un exemple d’attitude hautement morale ? Permettre, après qu’on fut devenu ministre, à son ancien cabinet d’avocats, en partie spécialisé dans les expulsions de locataires après vente à la découpe, de continuer à porter son nom - société Arnault Claude Nicolas Sarkozy-, ce qui s’avère d’autant plus intéressant qu’on continue à détenir un gros paquet d’actions et à toucher des dividendes -, est-ce le modèle même du comportement impitoyablement moral ? Publier un livre consacré à l’ancien ministre Georges Mandel qui se révèle, pour partie au moins, être un plagiat coupé-collé de la thèse universitaire de Bertrand Favreau, certaines erreurs comprises, est-ce la quintessence du moralisme intégral ?

Est-ce une moralité sans faille qui permit à Thierry Gaubert d’organiser son vaste système de gestion arnaqueuse du 1 % logement dans les Hauts-de-Seine à l’ombre des réseaux sarkozystes dont il fut, un temps, l’un des principaux rouages ? Est-ce sous le drapeau de la moralité qu’on envoya de gros clients très évasifs au banquier suisse Jacques Heyer qui, d’ailleurs, consuma leur fortune (celle de Didier Schuller en particulier) ? Les rapports d’affaires (ou de tentatives d’affaires) avec l’intermédiaire saoudien Takieddine étaient-ils placés sous le signe de l’intégrisme moral ? Le soutien constant apporté aux intérêts du groupe Barrière dans les casinos et les machines à sous ne fut-il dicté que par des considérations moralistes ? Pourquoi, enfin, avoir promis de rendre public son patrimoine et être le seul à s’en être abstenu ?

UN SYSTEME CLANIQUE

Sarkozy n’est pas du tout un malhonnête homme. Simplement il est, fût-ce à son corps défendant, le pur produit d’un système, celui du RPR des Hauts-de-Seine, dont Florence d’Harcourt, l’ex-députée gaulliste de Neuilly, a crûment décrit l’irrépressible mafiosisation, renforcée par le déferlement des flux financiers immobiliers générés par le développement du quartier de la Défense, dont Sarkozy tint d’ailleurs à présider l’établissement public.

Son suppléant, en tant que parlementaire, fut d’ailleurs le maire de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud, puis sa fille qui, bien qu’adjointe à la mairie de Puteaux, bénéficia en même temps d’un emploi fictif à la mairie de Neuilly. Quand Sarkozy voulu récupérer son siège de député, hop ! , on la nomma au Conseil économique et social. Devenu, à tort ou à raison, le symbole d’une certaine « ripouïsation » d’un demi-monde de politiciens locaux, Ceccaldi-Raynaud, petit dirigeant socialiste en Algérie française, dû regagner précipitamment la métropole à la suite des graves accusations dont il était l’objet, y compris d’avoir toléré des mauvais traitements dans un camp de prisonniers dont il était responsable. En France, élu de la gauche SFIO à Puteaux, il passa à droite et, lors de l’une de ses premières campagnes électorales, ses gros bras tuèrent un militant socialiste et en blessèrent d’autres.

Ensuite, il traîna derrière lui tellement de casseroles (dernière affaire : il est mis en examen dans une affaire de marché truqué de chauffage urbain) qu’il devint une sorte de mythe. Sarkozy, ce qui plaide peut-être en faveur de son sens de la fidélité, ne l’a jamais lâché, même quand, ministre des Finances, il aurait pu ou dû. Quand la fille Ceccaldi-Raynaud, députée-maire à son tour, mécontente des critiques d’un journaliste blogueur, laisse publier sur le site de la mairie une lettre laissant supposer une inclinaison infamante, Sarkozy ne moufte toujours pas. Il resta pareillement fidèle à son grand ami le député-maire de Levallois Patrick Balkany.

Quand ce dernier, archétype lui aussi du roi de la magouille affairisto-municipale, employeur à son seul profit du personnel de la mairie, accablé par la justice et accusé, en prime, de se livrer à des fellations sur menace de revolver, écarté du RPR, est défié par un gaulliste clean, Olivier de Chazeaux, qui soutint Sarkozy ? Patrick Balkany. C’est-à-dire le délinquant. Notons que les Levalloisiens, par suite d’une gestion que soutient Sarkozy, supportent une dette de 4 000 à 6 000 € par habitant. C’est, d’ailleurs, le cabinet d’avocats Sarkozy qui défend, en autres, la mairie de Levallois, laquelle accumule les contentieux.

QUI SONT SES SOUTIENS ?

Faut-il rappeler que ses principaux et premiers supporteurs dans le monde politique ne furent et ne sont pas spécialement vêtus de probité candide Alain Carignon, Gérard Longuet, Thierry Mariani, Manuel Aeschlimann (150 procédures, 600 000 € de frais d’avocats par an) et même Christian Estrosi n’ont pas précisément défrayé la chronique à cause de la blancheur immaculée de leur curriculum vitae. Il paraît même que Pierre Bédier en pince désormais pour lui.

Quant à son fan-club, qui prétendra qu’il n’est constitué que de parangons de vertu : Doc Gyneco, chargé comme un sherpa, Johnny Hallyday qui répudie la France pour ne plus payer d’impôts, comme Jean-Michel Goudard, l’un de ses principaux conseillers en communication, Antoine Zacharias, le Napoléon des stock-options ?

Certes, à l’image de Simone Veil ou de l’écrivain Yasmina Reza, de très nombreuses personnalités de grande qualité, représentant tous les milieux et toutes les professions, soutiennent également Sarkozy, y compris certaines en provenance d’une haute intelligentsia réputée de gauche, mais droitisée par leur soutien à la guerre d’Irak. Reste que le profil de ses partisans les plus enthousiastes et les plus engagés, y compris les plus faisandés des ex-petits marquis mitterrandolâtres, ne font pas nécessairement de Sarkozy (dont il n’est pas question de mettre en doute l’intégrité ou l’allergie à la déviance) le mieux placé pour dépeindre l’ensemble de ses adversaires en défenseurs de la fraude, de la délinquance et de la décadence morale.

« L’IDENTITÉ NATIONALE », PARLONS-EN...

Est-il, en revanche, fondé à se proclamer seul défenseur de « l’identité nationale » ? Mais qui se déclarait « fier d’être surnommé Sarkozy l’Américain » ?

Qui affirma, aux Etats-Unis, qu’il s sentait souvent « un étranger dans son propre pays » ?

Qui regretta que la France ait bran son droit de veto pour s’opposer à la guerre d’Irak ?

Qui stigmatisa, depuis l’Amérique « l’arrogance » dont aurait fait preuve Dominique de Villepin lors de son fameux discours devant le Conseil de sécurité de l’ONU ?

Qui, avant de confier au chiracoséguiniste Henri Guaino le soin de rédiger ses interventions, opposa sans cesse le ringardisme du « modèle français » à la modernité du modèle anglo-saxon ?

Nicolas Sarkozy pourrait d’ailleurs largement figurer dans la rubrique « Ils ont osé le dire », tant ses propos, depuis quinze ans, illustrent éloquemment tout ce qui précède, c’est-à-dire une dichotomie rhétorique qui se cristallise dans l’unicité de son exaltation du moi !

Citons, presque au hasard : « Il y en a combien qui peuvent se permettre d’aller à La Courneuve ? Je suis le seul [toujours le seul !] à être toléré dans ces quartiers. Je suis le seul ! » « J’irai systématiquement, toutes les semaines, dans les quartiers les plus difficiles et j y resterai le temps nécessaire » (2005).

« Kärcher en septembre, 200 000 adhérents [à l’UMP] en novembre. » « Racaille, le vocable était sans doute un peu faible. »

« Vous savez pourquoi je suis tellement populaire ? Parce que je parle comme les gens » (avril 2004).

« Maintenant, dans les réunions publiques, c’est moi qui fais les questions et les réponses et, à la sortie, les gens ont l’impression qu’on s’est vraiment parlé » (le Figaro, mai 2005).

« Les gens qui habitent Neuilly sont ceux qui se sont battus pour prendre plus de responsabilités, pour travailler plus que les autres. »

« Si je ne faisais pas attention, tous les jours je serais à la télévision jusqu’à ce que les téléspectateurs en aient la nausée » (1995).

« Le rôle du politique est de tout faire pour ne pas exacerber les tensions. Plus la société est fragile, moins le discours doit être brutal. La meilleure façon de faire avancer la société, c’est de la rassurer, non de l’inquiéter La réforme doit être comprise comme un ciment, non comme une rupture » (juillet 2006 dans Témoignages).

« Je n’aime pas étaler ce qui, finalement, appartient à ma vie privée. »

« La France souffre de l’égalitarisme et d’un état de nivellement. »

« Dans un monde où la déloyauté est la règle, vous me permettrez d’afficher, de manière peut-être provocante, ma loyauté envers Jacques Chirac » (juin 1992).

« Je refuse tout ce qui est artifice pour façonner à tout prix une image, les photos avec femme et enfants, la success-story, vouloir se faire aimer, poser en tenue décontractée. »

On nous dira, ensuite : il faut lui faire confiance, il faut le croire. Mais où est le filet de sécurité ?

LE VRAI DANGER

On évoque obsessionnellement le danger Le Pen. Il existe un risque, en effet. Un terrible risque que, comme en 2002, le leader de l’extrême droite déjoue tout les pronostics et porte ainsi un nouveau coup à notre système démocratique. Mais tout le monde sait que Le Pen, lui, ne sera pas élu président de la République. Heureusement, il ne dispose, lui, contrairement à son adversaire - concurrent de droite (à l’égard duquel il fait preuve d’une certaine indulgence), ni du pouvoir médiatique, ni du pouvoir économique, ni du pouvoir financier. Pouvoirs qui, en revanche, si Sarkozy était élu - et il peut l’être -, ainsi que le pouvoir policier et militaire, seraient concentrés, en même temps que les pouvoirs exécutif et législatif, entre les mêmes mains, lesquelles disposeront, en outre, d’une majorité au Conseil constitutionnel, au CSA et au sein de la plupart des institutions du pays.

Hier, le journal la Tribune trappait un sondage parce qu’il n’était pas favorable à Sarkozy ; une publicité pour Télérama était interdite dans le métro parce qu’elle était ironique à l’égard de Sarkozy ; un livre était envoyé au rebut, le patron d’un grand magazine également, parce qu’ils avaient importuné Sarkozy ; Yannick Noah était censuré, parce que ses propos déplaisaient à Sarkozy. Aucun journal, fût-il officiellement de gauche, n’a échappé aux efficaces pressions de Sarkozy.

Voter Sarkozy n’est pas un crime. C’est même un droit. Nous ne dirons pas, nous, que ce candidat représente la fraude, la délinquance, l’anti-France et la faillite morale.

Nous voudrions simplement qu’on se souvienne plus tard - quitte, ensuite, à nous en demander compte - que nous avons écrit qu’il représente pour la conception que nous nous faisons de la démocratie et de la République un formidable danger.

S’il est élu, nous savons que nous pourrions en payer le prix. Nous l’acceptons !

14 au 20 avril 2007 / Marianne

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http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=46470

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jeudi, avril 05, 2007

Nicolas Sarkozy ou l'art du mensonge

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Thomas Njijol face à SarKozy...


Bravo!!!

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Balkani... Un Marsien de l'UMP

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Un Bilan catastrophique pour Sarkozy


Merci à Sudotone pour la vidéo, un super boulot...

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mercredi, avril 04, 2007

Zappping RACISME

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lundi, mars 19, 2007

La France d'aprés... avec Sarkozy


SANS COMMENTAIRE... SANS MONTAGE

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jeudi, mars 08, 2007

Présidentielle Française : Un candidat à la poste.

Par Caroll Azoulay pour Guysen Israël News.

Au lendemain d’une conférence de presse donnée à Paris par Nicolas Sarkozy au cours de laquelle il exprimait sa vision de la politique extérieure française, Guysen Israël News apprenait qu’un timbre israélien à l’effigie du candidat UMP avait été créé par son comité de soutien en Israël.

À l’origine de cette initiative originale, Sylvain Semhoun délégué élu UMP Israël, et conseiller élu à l’assemblée des Français de l’étranger.

"Il s’agit d’un petit geste symbolique destiné à resserrer les liens qui unissent les Français d’Israël à Nicolas Sarkozy. Nous avons pris comme prétexte l’anniversaire de N.Sarkozy, le 28 janvier, pour éditer ce timbre que l’on peut désormais trouver dans les postes israéliennes" indique S.Semhoun.

Selon S.Semhoun, la tendance de vote des Français en Israël penche largement en faveur du candidat UMP.

"Au Consulat, nous avons assisté à une inscription en masse des Français qui souhaitent exprimer leur vote pour ces présidentielles, lesquelles semblent mobiliser tout particulièrement l’électorat français à l’étranger, et notamment celui présent en Israël. Les gens nous disent clairement qu’ils souhaitent s’inscrire au Consulat pour pouvoir voter en faveur de Sarkozy".

"Le comité de soutien à la candidature de N.Sarkozy est ouvert à tous et a pour objectif de fédérer les Français vivant en Israël qui se retrouvent dans les valeurs véhiculées par celui que nous espérons voir prochainement élu à la tête de la France" précise S.Semhoun qui revendique par ailleurs être celui qui représente officiellement Sarkozy en Israël.

À l’hôtel Méridien-Montparnasse, le 28 février, N.Sarkozy indiquait en préambule de sa conférence de presse que "la politique étrangère de la France ne peut plus se concevoir dans le seul secret des chancelleries et des cabinets" en précisant que "la perspective d’un nouveau quinquennat représente l’opportunité de procéder à un diagnostic de notre politique étrangère".

Rappelant sa position sans faille concernant le droit à la sécurité d’Israël, il a parallèlement évoqué son engagement en faveur du Liban en appelant la Syrie à bien vouloir "considérer que le Liban est un pays libre".

N.Sarkozy a également exprimé le souhait que le Hezbollah "redevienne une organisation politique, accepte d’être désarmé et modifie ses relations avec son partenaire iranien". Il n’a d’ailleurs pas mâché ses mots concernant ce fameux 'partenaire iranien' en appelant notamment Téhéran à "choisir entre les sanctions et la coopération avec la communauté internationale".

Quelques jours après son entrevue avec Benyamin Natanyaou, au cours de laquelle le chef israélien de l’opposition rappelait au candidat UMP les dangers représentés par la menace nucléaire iranienne, le candidat UMP, N.Sarkozy semblait plus décidé que jamais à manifester son opposition aux prétentions nucléaires de Mohamed Ahmadinedjad. Laisser l’Iran posséder l’arme nucléaire "ouvrirait la voie à une course aux armements dans la région et deviendrait une menace constante pour l’existence d’Israël et le sud-est de l’Europe" a t-il effet indiqué.

Une position de nature à encourager son comité de soutien en Israël.
"Nous faisons confiance à N.Sarkozy pour mener une politique étrangère équilibrée au Proche et Moyen Orient et les déclarations qu’il a prononcé le 28 février semblent nous donner raison" a indiqué S.Semhoun.

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vendredi, mars 02, 2007

Madame la Présidente de la République Française

par Nicolas Cadène
vendredi 2 mars 2007


Alors que nous assistons depuis désormais quatre mois à un traitement médiatique plutôt défavorable à MmeRoyal, je m’essaye ici à une toute autre analyse de la première femme à avoir une chance assez sérieuse d’accéder à la présidence de la République française.

Cette publication est d’autant plus utile que nous avons parfois l’impression d’assister à la fin des enquêtes et reportages[1], à la fin des débats contradictoires, à la substitution de l’expertise des journalistes spécialisés et des études approfondies émanant de spécialistes divers par les sondages souvent manipulés[2].

L’esprit politisé de cet article risque de le décrédibiliser d’emblée. Cependant, l’argumentation ne tenant pas sur la seule idéologie partisane, il serait sans doute excessif d’effacer d’un revers de main la vision exposée.

Ségolène Royal est avant tout une femme à l’écoute de la population. Comment le nier? C’est elle qui, en premier, a compris l’importance du fossé qui existait entre le politique et les citoyens, c’est-à-dire la crise de la démocratie représentative. C’est pourquoi elle a voulu développer la méthode participative dont son co-directeur de campagne Jean-Louis Bianco est d’ailleurs un fin connaisseur pour en être un des précurseurs en France[3].

MmeRoyal a compris qu’un nouveau «contrat social» devait s’établir entre le politique et la société, contrat qui passe par l’institutionnalisation des pratiques de concertation, de la démocratie participative car le politique apparaît pour bon nombre d’entre nous comme un monde à part, perverti par les logiques de pouvoirs et intérêts personnels, qui se détourne des préoccupations et angoisses quotidiennes de tout un chacun.

Le besoin de contrôle du politique est aujourd’hui prégnant, les scènes de concertation offrent une solution afin de regagner confiance dans la politique, au sens noble du terme. Seule MmeRoyal a décelé cette crise et ce besoin d’un nouveau «contrat social», à l’avant-garde de ses homologues politiques qui s’en moquaient.

En effet, ces adversaires disaient que MmeRoyal n’avait aucune idée et que ces débats participatifs étaient là pour retarder l’échéance ou pour tenter de trouver des idées qui lui faisaient défaut. Mais depuis le 11 février et son discours de Villepinte, on lui reproche d’avoir trop d’idées, qui coûteraient trop cher. Nous verrons cela plus bas.

MmeRoyal est une femme politique mais son sexe ne saurait être un argument tant pour ses détracteurs de droite que pour ses défenseurs.

Cependant, pourquoi dissimuler l’envie de tant de Français de voir accéder à la magistrature suprême une femme? Comme Michelle Bachelet au Chili[4] ou Angela Merkel en Allemagne[5], Ségolène Royal permettrait l’entrée de la France dans la modernité au moins sociétale.

Car comment oublier à quel point la France est en retard quant à l’égalité homme - femme? Le droit de vote des femmes n’a été acquis qu’en 1944[6], soitcinquante et un ans après les Néo-zélandaises et quatorze ans après les Turques; les droits d’ouvrir un compte bancaire et de présenter un examen sans l’autorisation de son époux n’ont été obtenus qu’en1938[7]. Aujourd’hui, à travail égal, une femme gagne en moyenne 20 % de moins qu’un homme[8]. Le milieu politique était quant à lui quasi-exclusivement masculin avant la loi sur la parité proposée par le gouvernement de Lionel Jospin en 2000[9]. Aujourd’hui encore, les femmes politiques d’envergure sont rares et l’UMP a préféré payeren 2002, 4,26 millions d’euros d’amendes plutôt que de respecter la parité dans le choix de ses candidats aux élections législatives (114 femmes pour 466 hommes, soit seulement 19%). D’ailleurs, proportionnellement, l’UDF de M.Bayrou ne faisait pas mieux, avec 667076 euros d’amendes pour 226 parlementaireset 19,9% de femmes seulement, quand le PS atteignait les 36%. Au mieux, l’UMP investira en 2007 180 femmes sur les 570 circonscriptions, soit moins de 30%[10].

Pour ces rares femmes désignées candidates par le parti présidé par Nicolas Sarkozy, elles auront droit aux circonscriptions les plus délicates[11] (notamment celles où il n’y a pas de candidat sortant) pour laisser aux «éléphants» UMP, pourtant déjà trop souvent aux responsabilités, les batailles les plus aisées.

Le Parti Socialiste n’étant pas tout à fait exempt de critique en la matière, Ségolène Royal dût en1988 faire preuve de détermination pour s’imposer dans une circonscription historiquement ancrée à droite. Commentant son succès, MmeRoyal aurait déclaré: «Pour un parachutage, l’atterrissage est réussi». Elle y sera réélue à chaque échéance, en 1993, 1997 et 2002.

C’est avec la même ténacité qu’elle a pu prendre la région du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin en 2004. D’ailleurs, ce dernier a lui-même avoué récemment les «qualités» et le «caractère» de sa successeur[12].

Le fait pour le candidat de l’UMP et ministre de l’Intérieur d’avoir désigné des femmes dans son équipe de campagne ne camoufle guère ses pratiques des plus conservatrices voire machistes. Rappelons pour exemple son interdiction violente formulée à l’encontre de Nadine Morano, sa porte-parole, d’accéder aux médias, parce que jugée «incontrôlable»[13].

Si le seul fait d’être une femme ne peut suffire ni même ne doit suffire à accéder au Palais de l’Elysée, il est important de considérer l’évolution que cela représente dans les mentalités françaises, mais aussi de constater le fossé entre l’évolution mondiale des mœurs et le conservatisme rétrograde du parti aux responsabilités depuis cinq années, l’UMP.

MmeRoyal est bien plus qu’une femme. Il serait d’ailleurs absurde de la réduire à cette qualité et d’en conclure qu’elle en est victime. La victimisation n’est pas une stratégie gagnante et elle le sait. C’est une femme politique, autant combative que l’est un homme politique. En réalité, sans doute bien plus, tant le milieu est encore fermé au soi-disant «sexe faible».

C’est aussi une personnalité ayant un sens aigu de l’Etat. Elle le sert, jamais ne s’en sert. Remettre à l’ordre du jour une police politique[14], soustraire un ennemi à un contrôle fiscal[15], rendre caduque toute limitation de crédits pour son service personnel[16], détourner l’argent public, se servir de ses fonctions pour censurer les médias[17] et inquiéter la nécessaire indépendance de la justice[18] ne font pas partie de son programme, mais semble-t-il de celui de Nicolas Sarkozy.

Ses actions lorsqu’elle était ministre de l’Environnement (3 avril 1992 - 29 mars 1993), ministre délégué à l’Enseignement scolaire (4 juin 1997 - 27 mars 2000), ministre délégué à la famille et à l’enfance (27 mars 2000 - 27 mars 2001), ministre déléguée à la Famille, à l’Enfance et aux Personnes handicapées (28 mars 2001 - 5 mai 2002) ont été considérées comme des succès et régulièrement salués alors même que ses marges de manœuvre étaient particulièrement étroites (ses budgets étaient très restreints, ses prérogatives souvent déléguées).

C’est elle qui est ainsi à l’origine de la loi sur le traitement et le recyclage des déchets, de la loi-cadre contre le bruit, de la loi sur la reconquête sur le paysage, de la relance des zones d’éducations prioritaires (ZEP), de la création des fonds sociaux pour les élèves, de la création des heures de soutien scolaire, du renforcement de la défense des droits de l’enfant et de la lutte contre la violence à l’école, de la revalorisation du rôle des infirmières scolaires, de la distribution gratuite de la «pilule du lendemain» dans les lycées, du congé de paternité, de la réforme de la loi sur l’autorité parentale[19], du plan Handiscol pour permettre à tous les enfants et adolescents handicapés de suivre une scolarité normale ou adaptée, de l’instauration de la garde alternée de l’enfant dans le cadre d’une médiation familiale efficace.

Celle que ses adversaires jugent un peu vite comme étant «incompétente» a en réalité un excellent bilan. Et si les diplômes ne veulent «rien dire», notons tout de même qu’elle est diplômée de Sciences économiques, de Sciences-Po Paris et de l’ENA, alors que M.Sarkozy intégra Sciences Po Paris mais ne parvint pas à en sortir diplômé.

D’ailleurs, de son côté, son principal adversaire tente au contraire et par tous les moyens, de faire oublier son bilan proprement catastrophique. Lors du mensonge d’Etat sur la catastrophe de Tchernobyl, il était le conseiller en communication du gouvernement[20] (ce que les médias ont «oublié» de rappeler lors des commémorations pour les 20 ans de la catastrophe); après son passage au ministère de l’Economie, le pouvoir d’achat a stagné[21], la croissance a marqué le pas[22] et le déficit public a «explosé» (comme en 1993 lorsqu’il était ministre du budget[23]) ; enfin, les violences contre les personnes n’ont jamais cesser de s’accroître (+40,3% sur la période 2001-2006) alors qu’il était (est toujours) ministre de l’Intérieur.

M. Bayrou, lui qui se veut «au-dessus des clivages», oublie également de rappeler ses fonctions gouvernementales passées. «L’insurgé» du parti démocrate-chrétien qui s’attaque aux médias est-il crédible? En 1995, ce n’est pas si vieux, M.Bayrou ne fustigeait ni TF1, ni «le mur de l’argent» mais menait campagne de concert avec le groupe Bouygues en faveur de M.Balladur et aussi d’un certain Nicolas Sarkozy appelé à devenir Premier ministre en cas de victoire. L’adversaire de l’époque s’appelait Jacques Chirac et son programme contre «la fracture sociale». Ministre de l’Education, M.Bayrou avait tenté de réformer la loi Falloux au profit de l’école privée et défendait le «SMIC jeune».

Refusant une France dirigée par une seule élite financière, industrielle et politique, Ségolène Royal propose une réforme profonde de l’Etat. Notamment de ses Institutions avec une réforme du Sénat qui le rendrait plus représentatif de la population française, dans le but de favoriser l’adoption de lois plus légitimes. Les pouvoirs du Parlement seraient renforcés face au pouvoir exécutif, la procédure guère démocratique découlant de l’article 49-3 de la Constitution serait supprimée. L’Assemblée nationale comme la «Haute Assemblée» ne seraient plus de simples «Chambres d’enregistrements».

Pour prouver sa volonté d’ouverture et de ne pas enfermer le pouvoir dans les mains d’une seule idéologie, elle souhaite donner la présidence de la Commission des Finances à un membre de l’opposition[24]. Cela constitue plus qu’un signe fort, c’est une concession volontaire remarquable qui n’a pas été reprise par ses adversaires.

Pour rendre l’Etat plus efficace et plus accessible, Mme Royal ambitionne de le réformer: «un euro dépensé doit être un euro utile», la décentralisation serait relancée avec une péréquation garantie, les services publics seraient équitablement répartis sur le territoire et tout à fait accessible par Internet, les logiciels libres seraient généralisés dans l’administration, ce qui aurait pour conséquence des économies substantielles.

Pour refuser une France où l’on opposerait chaque communauté à une autre, pour refuser la réhabilitation d’un discours dangereux des années 1930-1940 tant usé par Nicolas Sarkozy, MmeRoyal parle d’une France qui doit « s’accepte[r] telle qu’elle est devenue et qui [doit] consid[érer] que c’est une chance d’être désormais ainsi: riche d’histoires diverses, colorée, métissée. MmeRoyal veut d’«une France qui reconnaisse comme ses enfants légitimes tous ceux dont les familles sont venues d’ailleurs et qui sont aujourd’hui des Français à part entière et dont les parents et les grands parents ont donné leur vie pour nos libertés.MmeRoyal, avec raison, ne veut «plus entendre parler de deuxième, troisième ou quatrième génération pour certains enfants d’immigrés alors qu’on ne le fait jamais pour ceux dont les familles sont originaires d’Europe.»[25]

C’est par cette même volonté de ne pas opposer les Français entre eux, que la candidate socialiste souhaite instaurer un système «gagnant-gagnant» entre les chefs d’entreprises et les employés et salariés.

Elle veut ainsi conditionner les aides publiques aux entreprises à l’engagement de ne pas licencier quand l’entreprise dégage des profits importants et obtenir le remboursement en cas de délocalisation (on constate aujourd’hui que Nicolas Sarkozy reprend en partie cette idée[26], comme il a déjà repris de MmeRoyal l’idée de relancer une police de proximité[27]... Est-il dénué de propositionspersonnelles? Est-il honnête?).

MmeRoyal propose ensuite de moduler les aides aux entreprises et les exonérations de cotisations sociales, en fonction de la nature des contrats de travail, et supprimer le «contrat nouvelle embauche» (CNE) dont le bilan est mauvais[28], pour faire du CDI la règle.

Si elle est élue, il faudra développer la négociation collective à tous les niveaux et sur tous les thèmes, notamment sur les questions d’organisation du travail, de conditions de travail, d’aménagement du temps de travail, de pénibilité, de temps partiel subi. Sur les 35heures, Ségolène Royal propose l’ouverture de négociations pour déterminer comment on peut consolider cet acquis et réduire ses effets négatifs pour les ouvriers et les employés.

Ces propositions sont tirés de son Pacte présidentiel et ne sont qu’un simple aperçu. Il est donc aisé de «tordre le coup» aux critiques formulées sur l’absence de propositions concrètes de la part de la candidate socialiste. Concrètement, c’est finalement elle qui en a fait le plus grand nombre[29], et ce, sans tomber dans la déclaration de promesses démagogiques et non crédibles. Notons que M.Sarkozy n’a toujours pas proposé de programme clair et que M.Bayrou a révélé un projet sans ambition et reprenant nombre des propositions injustes et inefficaces de l’UMP (sur la fiscalité des entreprises, les impôts, le CNE, etc.).

Il était étonnant de constater à quel point les médias furent exigeants quant au fond de MmeRoyal et silencieux quant à celui de M. Sarkozy ou de M.Bayrou. Ce dernier a commencé seulement à la fin du mois de février à parler de son programme bien morne, pourtant, on moquait un soi-disant «retard» du projet de MmeRoyal. Celui du ministre de l’Intérieur n’existe pas vraiment, change chaque jour selon les personnes à qui ils s’adressent et n’est toujours pas disponible. Mais aucune remarque ou presque sur ce manque de rigueur, sur cette absence critique de propositions, si ce n’est la baisse des impôts qu’on ne pourrait d’ailleurs pas financer.

Concentrons nous maintenant sur le chiffrage. C’est en effet un domaine flagrant de traitement médiatique différent. En France, la droite (au sens large, idéologique) essaye d’imposer l’idée selon laquelle ses partis (l’UMP ou l’UDF) gèrent mieux l’argent public et l’économie que la gauche en particulier le parti socialiste. Pourtant, les faits nous prouvent l’inverse. Ces quinze dernières années, c’est bien la gauche, avec le gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 2002, qui a augmenté la richesse par habitant[30], créé une croissance supérieure à plus de 3%[31]
soit plus que la moyenne européenne-, baissé la dette pour la première fois depuis des années[32], créé le plus grand nombre d’emplois depuis 1969 en une année (300000 créations d’emplois dans le secteur marchand en 1998), relancé le commerce extérieur alors qu’il est aujourd’hui déficitaire de 30 milliards d’euros, c’est-à-dire l’équivalent d’un million d’emplois perdu.

Le lundi 19 février, MmeRoyal est intervenu sur TF1, à l’émission «J’ai une question à vous poser», après le passage de Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Le Pen, Olivier Besancenot, Marie-George Buffet et Philippe de Villiers, et avant François Bayrou qui est intervenu le 26. Bien que cette émission soit très contestable dans sa formulation, Ségolène Royal a enfin pu prouver directement sa capacité à répondre sur des sujets extrêmement variés avec une vision large et crédible de la société française et européenne. Les médias n’ont pas véritablement pu, cette fois-ci, déformer la force de son propos ni se concentrer sur des aspects mineurs, comme ils l’avaient pourtant fait suite à ces discours à la Halle Carpentier à Paris puis à Villepinte.

La désinformation était rendue difficile puisque près de 9 millions de téléspectateurs ont pu regarder Ségolène Royal s’exprimer. Un pic de plus 10 millions a même été atteint. Un tel record d’audience pour une émission politique n’avait pas eu lieu depuis 15 ans.

Nicolas Sarkozy qui n’avait rassemblé «que» 8,2 millions de téléspectateurs fut salué pour sa performance par la grande majorité des médias. Ces derniers n’ayant rien eu à redire sur les très nombreuses «gaffes» du candidat UMP. On a ainsi pu entendre un «Monsieur Hitler» (quel honneur), le lapsus «Je veux mettre au service de l’injusticeplus de moyens», le mensonge «Il n’y a eu aucune bavure depuis que je suis ministre de l’Intérieur», une grossière erreur «Le SMIC, c’est la moitié de Français» (en réalité, 17% de la population est au SMIC), une ineptie «Le problème en France, c’est que les gens héritent trop tard». Et bien entendu, aucune indication sur le chiffrage de ses promesses faites à chacun de ses interlocuteurs ne lui avait été demandée.

Au lendemain de la prestation de MmeRoyal, qui fut plus réussie, du moins si l’on en croit la presse étrangère qui est sans doute plus objective[33] (notons d’ailleurs que cette même presse étrangère demande la démission de M. Sarkozy de son ministère), on ne tarda pas à lui reprocher: «où sont les financements?». Question récurrente donc, que l’on oubli de poser à tout candidat de droite, en particulier à Nicolas Sarkozy qui pourtant dirige un parti politique endetté. L’UMP traîne en effet un passif de plus de 13 millions d’euros. Cela ne semble ni déranger les médias, ni le candidat puisque sa fonction de ministre lui permet de financer en partie sa campagne (nombreux déplacements en avion Falcon ou hélicoptère Super Puma payés par le contribuable)[34].

Malgré cette différence de traitement, MmeRoyal accède aux demandes journalistiques et explique de façon tout à fait honnête le financement de son programme[35]. Tout l’inverse du parti majoritaire qui se «chamaille» sur le coût de leur projet qui oscille entre 30[36] et 118 milliards d’euros[37].

Alors pour se défendre, la droite déclare qu’avec 2% de croissance, les propositions de MmeRoyal ne sont pas réalisables. C’est étonnant, parce qu’en disant cela, la droite admet que leur 2% de croissance, ce n’est pas brillant... Appréciez l’astuce, comme le remarque Nicole Avril dans Le Monde daté du 21 février, on s’appuie sur les mauvais chiffres présents pour démolir l’avenir.

MmeSégolène Royal étonne, c’est vrai. Son projet surprend parce qu’il privilégie l’action dans la durée et les réformes en profondeur. Elle refuse le «tape-à-l’œil» de la droite, l’inefficacité de ses politiques à court terme et si souvent démagogiques et dénuées de cohérence.

Alors oui, MmeRoyal doit gagner en 2007. Comme le souligne encore Nicole Avril,«têtue comme elle est, elle tiendra ses promesses», et nous pourrons enfin apprécier la photo d’un visage féminin dans nos lieux officiels, celui de Madame la Présidente de la République.


[1] «Le journalisme dans le décor», Télérama, 14 février 2007.

[2] «Sondages présidentiels : au service de l’UMP ?», Nicolas Cadène, Agoravox, 14 février 2007.

[3] Voir la «Circulaire Bianco» du 15 décembre 1992 qui prévoit une procédure de concertation sur l’opportunité des grands projets d’infrastructures dès la conception des projets.

[4] De sensibilité socialiste, elle avait été soutenue par Ségolène Royal lors de la campagne électorale. Elle a été élue Présidente de la République chilienne le 11 mars 2006.

[5] Elue Chancelière de la République fédérale d’Allemagne le 22 novembre 2005 pour diriger une coalition entre les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates.

[6] Accordé par le Gouvernement provisoire le 21 avril 1944, confirmé par l’ordonnance du 5 octobre, utilisé pour la première fois le 29 avril 1945 pour les élections municipales. En Algérie, les femmes devront attendre 1956.

[7] Loi de février 1938.

[8] Insee, données 2001. Toutes horaires confondus (prise en compte du temps partiel), l’écart est de 37%.

[9] Promulguée le 6 juin 2000.

[10] Statistiques de l’Observatoire sur la parité.

[11] Statistiques de l’Observatoire des inégalités, ou de l’Observatoire sur la parité.

[12] «Attaquer la personne de MmeRoyal, c’est probablement du machisme, c’est aussi souvent une erreur, parce que moi, je la connais bien. C’est quelqu’un qui a des qualités, qui a un caractère», France Inter/iTélé, mardi 6 février 2007.

[13] «La rupture n’est pas si tranquille chez Sarko», Le Canard Enchaîné, mercredi 14 février 2007.

[14] Affaire des renseignements généraux (RG) utilisés par Nicolas Sarkozy pour espionner des proches de Ségolène Royal et la situation patrimoniale de la candidate elle-même ainsi que de son compagnon, Le Canard Enchaîné, 24 janvier 2007.

[15] La maison d’édition (Fayard, Vent d’Ouest-Glénat) de la bande dessinée virulente envers Nicolas Sarkozy écrite et dessinée par Cohen, Malka et Riss «La face Karchée de Sarkozy» a subi dernièrement un contrôle fiscal. D’autres contrôles à l’encontre de personnes s’étant opposés à M.Sarkozy, sont soupçonnés d’avoir été diligentés par le candidat UMP, notamment lorsqu’il était ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie en 2004.

[16] Note adressée au sous-directeur de la logistique du ministère des Financesselon laquelle «toute demande de Cécilia Sarkozy devait être honorée et qu’il ne soit jamais fait référence aux problèmes de coût ou de disponibilité de crédits», révélée par Le Canard Enchaîné, le 5 mai 2004.

[17] Censure du livre de Valérie Domain «Entre le cœur et la raison» qui n’agréait pas à Nicolas Sarkozy, licenciement d’Alain Genestar de Paris Match suite à la publication de photos «compromettantes» de Cécilia Sarkozy, Le Monde, 17 novembre 2006. Voir aussi mon précédent article: « Une campagne médiatique aux ordres de Nicolas Sarkozy ? »

[18] Cf. les réflexions de Nicolas Sarkozy comme celle du printemps 2005 expliquant que «les magistrats qui ont commis une faute doivent payer», celle de septembre 2006 accusant les magistrats de «démission». Cf. les mensonges de M.Sarkozy devant les médias quant aux faits à reprocher à certains suspects, avant même la fin des enquêtes préliminaires.

[19] Loi-cadre de 1992, Lois de juillet 1992, de janvier 1993, de juin 1998 et circulaire de 1997 notamment.

[20] Il est chargé de mission en 1987 pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au sein du ministère de l’Intérieur.

[21] +1,1% en 2005 contre +2,2% en 2004 («Portrait social», INSEE, novembre 2006).

[22] Elle est à son départ 6 fois moins élevée qu’à son arrivée.

[23] La dette avait explosé, passant de 45,3% à 54,6% en deux ans, tandis que les prélèvements obligatoires n’avaient cessé de progresser: 43,6% du PIB en 1995 contre 42,9% en 1993 (INSEE).

[24] Discours de Villepinte, 14 février 2007.

[25] Discours de Villepinte, 14 février 2007.

[26] Dépêche AFP du 22 février 2007.

[27] Dépêche AP du 26 février 2007.

[28] Etude du ministère de l’emploi et de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale, révélée par Les Echos, 14 juin 2006; et Rapport de la Dares du 20 février 2007.

[29] La comparaison des programmes des principaux candidats permet de constater objectivement le travail plus important mené par le parti socialiste et sa candidate : le Pacte présidentiel. L’UMP n’a toujours pas rendu disponible le programme de son candidat. Le seul document disponible est le programme de législature, le pendant du projet socialiste. Du côté de l’UDF, seules certaines propositions sont disponibles. Le programme-livre du candidat de centre-droit annoncé pour fin février n’est toujours pas disponible.

[30] Le PIB par habitant en standard de pouvoir d’achat a augmenté de 1,9 point sous le gouvernement Jospin, et a baissé de 6,1 point sous l’actuelle législature.

[31] Plus de 3% de croissance en moyenne entre 1997 et 2002 (Insee), aujourd’hui, la croissance est à peine à2%, c’est une des plus faibles de la Zone Euro.

[32] De 59,3% en 1997 à 56,8% fin 2001. Aujourd’hui, elle culmine à plus de 65%.

[33] Pour exemples, quelques articles émanant de journaux de sensibilité de droite et de gauche: «Royal vence la batalla televisiva», El Pais, 20 février 2007; «Ségolène Royal en mère de la nation», The Independent, 20 février 2007; «Sarkozy must go», Financial Times.

[34] Le Canard Enchaîné, 20 décembre 2006.

[35] Présenté à la presse le 21 février 2007. Le coût net est évalué à 35 milliards d’euros (50 milliards bruts de dépenses).

[36] Communiqué de l’UMP paru dans Les Echos, 14 février 2007.

[37] Addition des 68 milliards d’euros que coûterait la baisse de 4 points des prélèvements obligatoires selon Nicolas Sarkozy lui-même (La Tribune,22 janvier 2007) et des 50 milliards d’euros que coûterait les propositions de l’UMP, chiffrés par le groupe indépendant Débat2007. Selon l’évaluation du PS, le coût monte à 124 milliards d’euros.

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http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=20090

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