jeudi, août 31, 2006

La fin du droit international ?

de Alain Gresh

On l’a souligné, depuis le 11-Septembre, un débat agite les responsables politiques : dans la guerre contre le terrorisme, dans l’affrontement entre « la civilisation » et « la barbarie », le droit international, le droit humanitaire, peuvent-ils s’appliquer ? Le président George W. Bush a instauré une nouvelle catégorie, celle d’« ennemis combattants », qui ne sont pas justifiables des procédures légales, et que l’on peut enfermer à Guantanamo, voire torturer, au nom de la défense de « la civilisation ». La sixième guerre israélo-arabe, qui se déroule au Liban, et qui est (provisoirement ?) suspendue, a fourni une nouvelle occasion aux partisans de ces théories de défendre leur point de vue.

John Podhoretz, un des théoriciens néoconservateurs américains, s’interroge dans un article du New York Post du 25 juillet : « Est-ce que les démocraties libérales n’ont pas évolué à un point où elles ne peuvent plus mener de guerres efficaces à cause du niveau de leurs préoccupations humanitaires pour les autres… ? » Et il poursuit : « Et si notre erreur tactique en Irak était que nous n’avions pas tué assez de sunnites au début de notre intervention pour les intimider et leur faire tellement peur de nous qu’ils accepteraient n’importe quoi ? Est-ce que ce n’est pas la survie des hommes sunnites entre 15 et 35 ans qui est la raison de l’insurrection et la cause fondamentale de la violence confessionnelle actuelle ? » Tuer tous les hommes entre 15 et 35 ans, c’est ce que les milices serbes ont fait à Srebrenica…

Podhoretz de poursuivre : « Qu’en serait-il si Israël avait toutes les capacités d’atteindre ses objectifs, mais ne pouvait se déployer sans contrainte contre un ennemi plus dangereux, avec moins de scrupules et de principes, plus barbare même que les monstrueux leaders de l’Intifada… »

Et il conclut : « Est-ce que c’est un terrifiant paradoxe de l’art de la guerre au XXIe siècle ? Si Israël et les Etats-Unis ne peuvent être défaits militairement au sens conventionnel, est-ce que nos ennemis ont découvert un nouveau moyen de gagner ? Est-ce qu’ils ne cherchent pas la victoire à travers notre démoralisation seulement, en nous mettant au défi d’atteindre leur niveau de barbarie et en sachant que nous ne le ferons pas ? (…) Serait-il possible que la grandeur morale de notre civilisation – son étonnante attention à la valeur de l’individu – ne mette pas en cause aussi l’avenir de notre civilisation ? »

Ce raisonnement terrifiant, on aurait tort de le croire confiné à quelques cercles isolés. Certes, il est avant tout porté aux Etats-Unis par le courant néoconservateur. Ainsi, le professeur de droit à Harvard Alan Dershowitz, un défenseur acharné de toute action israélienne, explique-t-il que « le droit international et ceux qui l’administrent devraient comprendre que les vieilles règles » ne s’appliquent pas à cette guerre sans précédent contre un ennemi brutal et fanatique et que « les lois de la guerre et les règles de morale doivent s’adapter à ces réalités » [1].

Par ailleurs, Michael Rubin appelle tranquillement le gouvernement américain à revoir sa politique de refus d’assassinat des dirigeants politiques [2]. Voici bien longtemps qu’Israël n’existerait plus s’il ne réagissait pas avec démesure, affirme Claude Lanzmann, dans Le Monde du 4 août, reprenant l’argument développé par Bernard-Henri Lévy (voir « Droit humanitaire »).

Tous les deux semblent ignorer que même les « guerres justes » sont contraintes par des lois internationales. Ou plutôt, ils ne l’ignorent pas, mais pensent qu’elles ne peuvent s’appliquer qu’aux « civilisés ». On retrouve là l’argumentation qui prévalait à l’époque de la colonisation triomphante. En 1898, Heinrich von Treischke, un expert en sciences politiques, soutenait ce qui, pour nombre de ses contemporains, apparaissait comme une banalité : « Le droit international ne devient que des phrases si l’on veut également en appliquer les principes aux peuples barbares. Pour punir une tribu nègre, il faut brûler ses villages, on n’accomplira rien sans faire d’exemple de la sorte. Si, dans des cas semblables, l’empire allemand appliquait le droit international, ce ne serait pas de l’humanité ou de la justice, mais une faiblesse honteuse [3]. » La balle dum-dum fut inventée à la fin du XIXe siècle ; elle causait des blessures particulièrement graves. En 1897, la convention internationale de La Haye adoptée par les Etats « civilisés » la bannissait ; elle fut réservée à « la chasse au gros gibier et aux guerres coloniales ». Pour les « barbares » d’aujourd’hui, pour l’essentiel des Arabes, on peut user de bombardements massifs, indiscriminés, de bombes à fragmentation, ils ne comprennent pas un autre langage…

Ces visions d’un droit international qui ne s’appliquerait que de manière sélective ne sont pas simplement une extraordinaire régression de la pensée et de la morale. Elles discréditent tout le discours sur les droits humains dont l’Occident prétend se faire le champion et renforce ceux-là même que nous prétendons combattre… Il est donc important de ne pas laisser les crimes commis au Liban impunis, et l’appel de Jean-Claude Lefort, député (PCF), et de Jean Paul Boré, vice-président (PCF) du conseil régional Languedoc-Roussillon, à porter ces crimes devant la Cour pénale internationale, devrait recevoir un large écho [4].

Notes
[1] Cité par Norman Finkelstein, « Should Alan Dershowitz Target Himself for Assassination ? », Counterpunch, 12-13 août 2006.

[2] « Why the US government should consider assassination », National Review, 11 août 2006.

[3] Sven Lindqvist, Exterminez toutes ces brutes, Le Serpent à plumes, 1998

[4] L’Humanité, 14 août 2006.

liens
http://blog.mondediplo.net/2006-08-16-La-fin-du-droit-international

Même fermer son magasin est un acte terroriste

Ci-dessous, un communiqué d’une organisation turque nommée la "Fédération pour les Droits Fondamentaux" faisant état d’une série d’arrestations parmi des commerçants stambouliotes solidaires des peuples palestiniens et libanais.

Date : Le 23 août 2006 Communiqué n° 159

La police de l’AKP attaque des commerçants solidaires du Liban et de la Palestine

Traduit par Bahar Kimyongür

Depuis quelques jours, à l’appel du Front pour les Droits et les Libertés (HÖC), , des milliers d’établissements commerciaux situés dans plusieurs arrondissements d’Istanbul ferment les portes de 13 à 17h et ce, afin de protester contre les massacres commis par l’Etat d’Israël au Liban et en Palestine.

Loin d’apprécier ce genre d’actes de solidarité, le gouvernement AKP n’a pas tardé à lancer la police sur les participants à cette action.

En effet, le 22 août dernier, la police a brutalisé plusieurs commerçants dans les quartiers stambouliotes de Gazi, Bagcýlar, Okmeydani, Ikitelli, Ümraniye, Esenler, Kartal, Nurtepe et Gebze. A Gazi, 16 personnes, à Bagcilar 5, à Okmeydani 5 et à Gebze 1 personnes ont été arrêtées avec violence.

Les policiers avaient commencé par menacer les commerçants solidaires puis, voyant que leurs tentatives d’intimidation demeraient infructueuses, recoururent aux gaz lacrymogènes. Ils firent ensuite appel aux panzers et bloquèrent les quartiers, armes automatiques au poing.

La terreur policière ne s’arrêta pas là pour autant.

Assistés par des agents en civil, les policiers en vinrent aux mains pour forcer les gérants des magasins à maintenir les rideaux métalliques de leurs boutiques ouverts. Ne parvenant toujours pas à casser l’action, ils finirent par tirer en l’air et se mirent à arrêter les commerçants puis à pointer leurs armes sur la population massée autour d’eux.

Ainsi, tandis qu’Israël pointe ses armes sur les peuples libanais et palestinien, l’Etat turc s’en prend à ses propres citoyens.

Qui plus est, on compte plusieurs dizaines de manifestants anti-sionistes arrêtés ses derniers jours au cours de divers rassemblements pro-libanais et pro-palestiniens.

En toute évidence, le gouvernement AKP a beau se démarquer des crimes commis par les impérialistes et les Sionistes, en pratique, il soutient les Etats assassins en persécutant leurs détracteurs.

Pour des régimes comme celui qui sévit en Turquie, tout est permis tant qu’il s’agit de briser la fraternité entre les peuples.

Dans le souci de protéger ses intérêts stratégiques et ceux de l’impérialisme, l’Etat turc s’apprête d’une part à envoyer des troupes au Liban, d’autre part, il empêche tout acte solidarité que les peuples de Turquie tentent d’exprimer à l’adresse des peuples libanais et palestinien.

Manifestement, même une fermeture de magasin est considérée comme un intolérable acte « terroriste ».

Face à cette terreur policière, notre seule chance d’acquérir nos droits et libertés et de suivre la voie de la résistance empruntée par les peuples du Moyen Orient.

Aussi, nous réclamons la libération immédiate de tous les manifestants arrêtés en clamant haut et fort :

Nous sommes tous Palestiniens et Libanais ! Impérialisme, tire-toi du Moyen-Orient !

FEDERATION POUR LES DROITS FONDAMENTAUX

TEMEL HAKLAR FEDERASYONU

Site web : http://www.temelhaklar.org/

Adresse :

Fulya Mah. Büyükdere Cad. No : 30 Sema Apt. Kat : 5

Þiþli/Ýstanbul l

Tel : 00 90 (0 212) 212 44 21 Fax : (0 212) 212 44 24

E-mail : federasyon1@yahoo.com.tr

De : Bahar Kimyongür
samedi 26 août 2006

liens
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=32968

L'histoire indicible du massacre de Marjayoun en fait porter la responsabilité par les deux côtés de la frontière.

Par Robert Fisk
publié dans
The Independent, le 23 août 2006,article original : 'Untold story of the massacre of Marjayoun leaves blame on both sides of the border'

Sur la route, où des missiles ont frappé les innocents de Marjayoun, ont peut encore en voir les traces. Mais, ce qui reste, est le souvenir de ce qui s'est arrivé, après la tombée de la nuit du 11 août, dans la foulée de l'attaque aérienne du convoi de 3.000 personnes par les Israéliens : Une jeune chrétienne de 16 ans hurlant "Je veux mon papa !" alors que le corps mutilé de son père était étendu à quelques mètres d'elle ; Le moukhtar de la ville découvrant sa femme, Colette, décapitée par l'un des missiles israéliens ; Ce volontaire de la Croix-Rouge libanaise qui est allé porter, dans les ténèbres de la guerre du Liban, de l'eau et des sandwiches aux réfugiés et qui a été fauché par un autre missile et, que ses amis n'ont pas pu atteindre pour lui sauver la vie.

Il y a ceux qui fondent en larmes lorsqu'ils racontent le massacre de Joub Jannine - et il y a les Israéliens qui ont donné la permission aux réfugiés de quitter Marjayoun, spécifiant la route qu'ils pouvaient emprunter, et qui les ont ensuite attaqués avec des drones sans pilote tirant des missiles. Hier soir, cinq jours après leur avoir demandé de rendre compte de cette tragédie, ils ne s'étaient toujours pas donnés la peine d'expliquer comment ils ont tué au moins sept réfugiés et blessé 36 autres, juste trois jours avant que le cessez-le-feu onusien n'entre en vigueur.

C'est l'une des histoires indicibles de la guerre israélo-Hezbollah ; il y en a d'autres - infiniment plus sanglante - mais l'ultime tragédie de ces réfugiés majoritairement chrétiens a impliqué un tas d'officiers et de ministres libanais, le Premier ministre du Liban, l'ambassadeur des Etats-Unis et le Ministère de la Défense d'Israël.

Tout cela a commencé le 10 août, lorsque les Israéliens ont mis en scène une petite offensive terrestre à l'intérieur du Liban, après un mois de bombardements massifs des villages du sud libanais. Le Général Daoud, commandant une force mixte de 350 libanais, police paramilitaire et soldats [de l'armée régulière], dans la caserne de la jolie ville de Marjayoun, a trouvé, à 9 heures du matin, un homme à la porte. C'était un officier israélien, disant s'appeler le Colonel Ashaya. Le Général Daoud, dont les hommes ne combattaient pas les Israéliens, a appelé au téléphone le ministre de l'intérieur libanais, Ahmed Fatfat, qui "a donné son aval" - ce sont les propres mots de Fatfat - à la décision de le laisser entrer [dans la caserne]. "Ashaya" a passé quatre heures à regarder dans tous les coins pour s'assurer qu'il n'y avait pas de membres du Hezbollah. Puis il est parti et Daoud a placé un drapeau blanc sur le poste de garde.

Mais à 4 heures, cet après-midi-là, une unité de chars israéliens s'est approchée de la caserne et a commencé à tirer dans sa direction. Fatfat a de nouveau dit à Daoud de laisser entrer les Israéliens, qui, selon Daoud, lui avaient signifié : "Nous sommes les occupants et c'est nous qui commandons". Un officier israélien a ensuite enfermé Daoud à double-tour dans une pièce.

Les milliers de Chrétiens de Marjayoun craignaient désormais pour leurs vies. Selon plusieurs travailleurs humanitaires, le Hezbollah tirait des roquettes de derrière l'hôpital de la ville, qui a été immédiatement abandonné par la Croix-Rouge. Les habitants croyaient, avec raison, que les missiles du Hezbollah recevraient une riposte d'Israël sur Marjayoun elle-même, à présent que la ville avait été prise par les soldats et les chars israéliens.

Enfermé dans sa pièce, Daoud rappela alors encore une fois Fatfat et Fatfat appela le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, qui, par chance, était en train de parler à l'ambassadeur étasunien à Beyrouth, Jeffrey Feltman. Feltman a demandé à ses diplomates - soit par l'intermédiaire du Département d'Etat ou directement à l'ambassade étasunienne à Tel Aviv - d'appeler le Ministère de la Défense d'Israël. Ils répondirent dans la foulée qu'il ne devrait pas y avoir de soldats israéliens dans la caserne de Daoud. Mais, à Marjayoun, les Israéliens refusèrent de croire ce que Daoud leur disait.

Les habitants de Marjayoun commençaient toutefois à paniquer et Daoud rappela Fatfat à 7 heures du soir pour organiser un convoi de réfugiés, [qui ferait route] vers le nord, de Marjayoun en direction de Beyrouth. Selon Fatfat, le lendemain, soit le 11 août, le gouvernement libanais a appelé à 5 heures du matin le commandement des Nations-Unies au sud-Liban [la FINUL] pour obtenir l'autorisation des Israéliens de permettre aux milliers de réfugiés de partir en convoi vers le nord. À la suite de quoi, l'Onu, selon le gouvernement à Beyrouth, a notifié au Général Abdulrahman Chaiti, l'adjoint du chef du renseignement militaire libanais, que ce convoi avait reçu la permission des Israéliens pour se mettre en route.

Deux véhicules blindés de l'Onu, conduits par des soldats indiens, sont donc arrivés à Marjayoun où ils ont retrouvé au moins 3.000 personnes, dont des Musulmans chiites des villages dévastés des environs, qui attendaient pour partir. "Nous avions un accord total d'Alain Pellegrini [le commandant de la FINUL] pour qu'ils sortent de la Vallée de la Bekaa", déclare Fatfat. "Le parcours, lui aussi, avait été accepté". Mais il y a eu des délais. Une partie de la route avait été lourdement bombardée et nécessitait d'être réparée. Le convoi n'est pas parti avant 4 heures de l'après-midi, sortant lentement de Marjayoun, avec les 350 soldats de Daoud à sa tête. Les véhicules de l'Onu abandonnèrent le convoi à Hasbaya - limite nord des opérations de l'Onu - laissant les réfugiés dangereusement exposés. L'Onu avait déjà mis en garde les autorités libanaises qu'il était tard pour que le convoi se mette en route.

"Ils ont progressé si lentement que cela m'a mis en colère", se souvient un travailleur humanitaire. "Les gens des villages amis sortaient et donnaient de l'eau et de la nourriture aux réfugiés. Ils voulaient leur parler et les gens s'arrêtaient pour dire bonjour à de vieux amis comme s'ils faisaient du tourisme. Le convoi ne progressait qu'à 8 km/h. Il commençait à faire nuit". Les 3.000 réfugiés cheminaient maintenant la Bekaa, après la tombée de la nuit, et approchaient des anciens vignobles de Kifraya, à Joub Jannine, lorsque le désastre les a frappés à 8 heures du soir.

"La première bombe a frappé la deuxième voiture [du convoi]", a déclaré Karamallah Dagher, un journaliste de [l'agence] Reuter. "Je remontais la route, à mi-chemin, et mon ami Elie Salami se tenait là, me demandant si j'avais un peu d'essence en rab. C'est à ce moment-là que le second missile a frappé ; et, la tête et les épaules d'Elie furent arrachées. Sa fille Sally, qui a 16 ans, a sauté de la voiture et s'est mise à hurler : 'Je veux mon papa ! Je veux mon papa !'. Mais il n'était plus". Hier, alors qu'il parlait de ces tueries, Dagher a fondu en larmes. Il essayait de faire sortir sa mère arthritique de sa propre voiture, mais elle se plaignit qu'il lui faisait mal. Il l'a replaça donc sur le siège du passager et s'assit à côté d'elle, s'attendant à une mort violence qui, Dieu merci, n'est pas arrivée. Mais elle est arrivée pour Colette Makdissi al-Rashed, la femme du moukhtar, qui a été décapitée dans sa jeep Cherokee ; elle est aussi arrivée pour un soldat libanais et pour Mikhael Jbaili, le volontaire de 35 ans de la Croix-Rouge, de Zahle, qui a sauté en l'air lorsqu'une roquette a explosé derrière lui.

"Ce fut la panique", a raconté Fouad Hamra, le maire de Marjayoun. "De nombreuses personnes se sont enfuies en voiture. Ils avaient une autorisation ; tout aurait dû bien se passer. Si le Hezbollah était supposé transporter des armes la nuit, ils auraient voyagé en direction opposée !"

Qui pilotait les drones ? Un soldat israélien ou les forces d'invasion ? Un officier anonyme au Ministère de Défense à Tel Aviv ? Les Israéliens savaient qu'un convoi de civils était sur cette route. Pourtant ils ont envoyé leurs machines sans pilote pour l'attaquer. Pourquoi ? La nuit dernière, le Ministère Israélien de la Défense n'avait toujours pas répondu aux questions des journalistes qui attendaient une réponse vendredi dernier.

liens
http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/Robert_Fisk/
massacre_de_Marjayoun_230806.htm

mercredi, août 30, 2006

La bloquiste Mourani accuse Israël de crimes de guerre.

Hélène Buzzetti
Édition du mercredi 30 août 2006


Ottawa -- La députée bloquiste Maria Mourani, qui a participé à une délégation parlementaire canadienne d'observation au Moyen-Orient, revient de son voyage avec la conviction qu'Israël a commis au Liban des crimes de guerre. Elle raconte aussi avoir senti un changement d'attitude des populations envers le drapeau canadien et exhorte le premier ministre Stephen Harper à rectifier le tir avant que la réputation du pays à l'étranger ne soit définitivement ternie.

Maria Mourani revient troublée par la destruction dont elle a été témoin pendant les trois jours qu'elle est restée au Liban. «Le Liban est détruit du nord au sud. Et quand je dis destruction, je ne parle par juste des infrastructures comme les ponts et les centrales électriques, mais aussi des maisons et des commerces.» Elle décrit les plages polluées et l'écume jaune de la mer. De retour au pays depuis jeudi, elle rédige maintenant son rapport d'observation destiné à ses collègues du caucus du Bloc, consignant photos et témoignages. Ce rapport façonnera ensuite la lecture bloquiste de la situation.

Selon Mme Mourani, qui s'appuie sur ses propres observations et sur les constats de groupes neutres, Israël s'est montré coupable de crimes de guerre lors de son offensive contre le Hezbollah en territoire libanais. «Je n'ai pas encore remis mon rapport. C'est clair que moi, ce que j'ai vu, ce que Amnesty International a vu, ce que Louise Arbour [la haute-commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme] a vu, c'est qu'il y a eu des crimes de guerre au Liban. Alors, il va y avoir un débat qui va se faire au caucus.» Quand on lui demande de préciser par qui ces crimes ont été commis, elle ajoute : «Les Israéliens.»

Mme Mourani a été marquée par les nombreuses bombes à fragmentation qu'elle a vues dans les zones civiles, des bombes qui, une fois dispersées, jouent à peu près le même rôle que des mines antipersonnel. Les États-Unis ont d'ailleurs annoncé il y a quelques jours l'ouverture d'une enquête sur l'utilisation alléguée de ces dispositifs fournis par eux à l'État hébreu et dont l'usage en zone civile est en principe interdit par le droit international.
Les observations de Mme Mourani ne se limitent toutefois pas à ces bombes. Elle cite aussi le pilonnage «délibéré» de zones civiles. «Ils ont ciblé des structures civiles vitales comme l'eau, l'électricité, les points de ralliement de nourriture. Ça aussi, ce sont des crimes de guerre, selon le droit international.» Elle relate l'histoire de cet homme qui lui a raconté qu'à son retour du marché, où il était allé acheter du pain, sa maison avait été anéantie. Sous les décombres se trouvaient sa femme et ses enfants.

Elle doute aussi de la bonne foi israélienne dans le bombardement accidentel du village de Cana. «Ils avaient dit que Cana avait été bombardé parce qu'ils avaient vu des camions avec des armes qui rentraient dans une espèce de garage. Je n'en ai même pas vu ! J'ai fouillé, j'ai cherché le fameux garage. Il n'y avait que de petites maisons les unes à côté des autres avec des basses-cours.»

Libanaise d'origine elle-même, Mme Mourani n'avait aucun souvenir de son pays. Il faut dire qu'étant une enfant de la diaspora, elle a vu le jour en Côte d'Ivoire. «Je suis comme tous ces enfants de la guerre civile qui sont nés à l'extérieur. J'ai toujours vécu avec un passeport libanais sans avoir même mis les pieds au Liban.» Mme Mourani avait une fois auparavant foulé le sol de son pays d'origine, mais elle n'avait que deux ans et ne conservait aucun souvenir de ce voyage familial.
Drapeau mal en point

Maria Mourani a remarqué pendant son séjour que la réputation du Canada à l'étranger avait souffert des déclarations du premier ministre Stephen Harper, qui a qualifié en début de conflit que la riposte israélienne était «mesurée». La délégation parlementaire roulait avec un unifolié attaché sur le toit de la voiture et s'est fait à deux reprises désigner par des hommes qui pointaient le pouce vers le bas, dit-elle. D'autres, en apprenant que le trio siégeait au Parlement, leur disaient : «Merci, mais on ne remercie pas votre gouvernement.»

«Avant, quand j'appelais ma famille au Liban, raconte la députée, ils disaient : "Ah ! le Canada ! Ah, oui ! Les Canadiens, on les aime, ce sont des gens de la paix, des Casques bleus." Mais là, d'entendre ce discours, non pas de haine, mais de résignation face au Canada, j'ai trouvé cela triste en tant que parlementaire canadienne.» Elle croit que le sentiment négatif n'est pas «généralisé» ni même irréversible, mais enjoint au gouvernement de rectifier le tir. «Si cela se poursuit, le Canada sera associé aux États-Unis.»

Pas de langue de bois

Mme Mourani refuse de divulguer les grandes lignes du rapport qu'elle concocte par respect pour ses collègues députés, mais elle promet qu'elle ne se censurera pas. D'ailleurs, elle dit qu'elle le doit à tous les électeurs qui lui ont écrit pour la féliciter d'avoir participé à la mission.

«J'ai reçu beaucoup de courriels du reste du Canada -- j'ai trouvé cela cocasse -- qui me disent : "Bravo ! Merci d'être allée au Liban et de rapporter vraiment ce que vous avez vu." [Les gens me demandent] de ne pas avoir la langue de bois. De dire : oui, j'ai vu des actes qui à mon sens sont des crimes de guerre. De dire les vrais mots.»

Mme Mourani a participé à ce voyage d'une semaine à l'invitation du Conseil national des relations canado-arabes. Elle était accompagnée du député libéral Borys Wrzesnewskyj et de la néo-démocrate Peggy Nash. À eux trois, ils ont soulevé une tempête pendant le voyage en déclarant (Mme Mourani moins directement que les deux autres) que la communication devrait être rétablie avec le Hezbollah, tout groupe terroriste soit-il. M. Wrzesnewskyj a depuis démissionné de son poste de critique adjoint en matière d'affaires étrangères.

liens
http://www.ledevoir.com/2006/08/30/117066.html

Les photos sont d'une manifestation à Montréal pour le Liban

mardi, août 29, 2006

L'autre monde arabe ?

Il ya des informations qu'on ne trouve ni dans la presse de France et la presse outre-atlantique, et les réussites économiques remarquables du monde arabe et/ou musulman en font souvent partie.

On pourrait imaginer une ènième théorie du complot, mais c'est probablement plus les préjugés qui collent aux peuples et pays concernés qui font que toute réussite y apparaît surfaite, voire illégitime et éphèmère. Les Emirats Arabes Unis démontrent pourtant le contraire, à qui veut bien ouvrir les yeux. Avec une croissance à près de 10% par an depuis plusieurs années et une économie assez diversifiée, ce pays très musulman (la sharia islamiya est la source du droit constitutionnel et les Musulmans y semblent tous pratiquants) offre une image de tolérance et d'ouverture qui s'exprime particulièrement bien dans leur économie globalisée et en pleine expansion. Les préjugés dont nous avons parlé tout à l'heure feront dire aux mauvaises langues que ce n'est du qu'à une rente du pétrole et du gaz : c'est le prétendu aspect illégitime. Mais c'est en fait tellement réducteur que c'en est faux.

Tout d'abord, les industries pétrolières et gazières sont de vrais secteurs industriels qui, au même titre que l'automobile ou l'électronique, nécessitent technologies et plannifications, des investissements massifs, une infrastructure générale minimum et une bonne gestion ; du côté des ressources humaines, cela nécessite également cadres, ingénieurs, techniciens, etc. Rien à voir donc avec la véritable rente que sont le soleil et la plage en Californie ou à Acapulco par exemple. Passons.

Les Emirats ne sont pas un pays qui devrait sa croissance au seul prix du baril car près des trois quarts de leur économie se réalise en dehors du secteur des hydrocarbures. Les Emirats sont par exemple un pays qui importe et exporte énormément. Doubai est ainsi le premier port du Moyen-Orient et devrait bientôt devenir la première plaque aéro-portuaire de la région. Son dynamisme commercial, immobilier et industriel ont d'ailleurs permis à Doubai d'atteindre une croissance économique de 16,5 % en 2005, loin devant la Chine, alors que les hydrocarbures ne constituent que 5 à 6 % de son Produit Intérieur Brut annuel (CF Ministère de l'Economie émirien, 2006).

Les Emirats Arabes Unis sont aussi un pays à l'agriculture dynamique et exportatrice de produits et, phénomène récent, de technologie agricole. Or l'exportation de technologie est un des objectifs économique des Emirats Arabes Unis. Des sommes colossales sont investies chaque année dans l'enseignement supérieur et la recherche. En juillet dernier, les Emirats ont signé un accord avec de prestigieux centres universitaires internationaux pour développer le plus important centre de recherches appliquées sur les énergies renouvelables, la gestion durable de l'eau et l'enfouissement du carbonne. Nommée Initiative Masdar, ce projet publique-privé inclue des partenaires scientifiques comme le Tokyo Technological Institute, le Centre Aérospatial allemand, le Earth Insitute de l'Université Columbia, le laboratoire des énergies du futur de l'Imperial College of London, etc.

Du côté des industriels participants, on peut noter la présence de Rolls-Royce (pour la fabrication de moteurs et turbines), de la General Electric, de Mitsubishi, de Mitsui, etc.
Des projets de recherches appliquées ont déjà étés développés et les travaux devraient commencer dès que les bâtiments de la nouvelle université prévue à cet effet seront prêts, en plein coeur des 4 km2 de la zone franche que l'émirat d'Abou Dhabi a attribué gratuitement à cette vaste initiative scientifique. Le développement et l'exportation de technologies devraient se concrétiser dans les années à venir, démontrant que les leaders des Emirats Arabes Unis, comme ceux du Qatar d'ailleurs, sont proactifs politiquement et économiquement, et qu'ils prévoient bien à l'avance l'après-pétrole et l'après-gaz, en investissant fortement dans l'économie des connaissances.

On pourrait continuer longtemps la déconstruction du cliché de l'homme du Golfe riche et stupide qui, en bon nabab rentier sorti d'un château des milles et une nuit en plein désert, viendrait chaque année les poches pleines de pétrodollars claquer des fortunes dans les boutiques de luxe parisiennes, sans penser au lendemain.

On pourrait continuer longtemps aussi à vivre dans des clichés erronés mais confortables intellectuellement. On le pourrait et on le subirait si on ne cherchait qu'à voir un "monde arabo-musulman en crise", au lieu de voir qu'autre chose existe, peut être un nouveau monde arabo-musulman qui naît ? Ou bien, si un "monde arabo-musulman" doit forcemment être dépeint "en crise", existe-t-il alors un "autre monde arabe".

Laurent Lambert

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Texte reçu pae email.

L’ombre du « Figaro » plane sur le Hezbollah...

Cet été, la presse dominante occidentale, tout en critiquant parfois les « excès » de l’armée israélienne dans sa « riposte » contre le Hezbollah, a consacré de longs articles à une diabolisation du Hezbollah, présenté comme une milice islamiste, voire « fasciste » selon certains éditorialistes. Mais en dépit de cette présentation aussi peu flatteuse que réaliste, le Hezbollah a remporté son conflit contre Israël, infligeant à Tsahal des pertes militaires conséquentes, et Hassan Nasrallah, le secrétaire général du mouvement, est sans doute devenu aujourd’hui l’homme politique le plus populaire du monde arabe.

C’est dans ce contexte que, le 19 août 2006, cinq jours après le début du cessez-le-feu entre Israël et le Liban, le journaliste George Malbrunot écrivait un article dans le quotidien français Le Figaro présentant le Hezbollah comme un possible suspect dans l’assassinat de Rafic Hariri le 14 février 2005. Derrière un titre racoleur, « L’ombre du Hezbollah sur l’assassinat de Hariri », se cache pourtant un article qui aurait pu faire le bonheur de notre rubrique La presse de référence au stabilo. En effet, les seules sources de M. Malbrunot - anonymes - sont « un proche de Saad Hariri » et « une source proche des FSI [les services de renseignement libanais] à Beyrouth », sans plus de précisions. Pourtant, sans que cela ne puisse être attesté par quoi que ce soit, il affirme que désormais les enquêteurs internationaux qui travaillent sur l’assassinat de Rafic Hariri verraient dans la responsabilité du Hezbollah, une piste « sérieuse ». Le journaliste est pourtant bien obligé d’admettre qu’il n’a pu obtenir la moindre confirmation de l’équipe d’enquête dirigée par le juge Serge Brammertz.

L’article de M. Malbrunot a obtenu un certain écho en France du fait de la notoriété acquise par l’auteur lors de son enlèvement en Irak.

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http://www.voltairenet.org/article143218.html

Lettre suite à la profanation de la Mosquée de Paris.

11/08/2006
Lettre suite à la profanation de la Mosquée de Paris

Par M. Bertrand DELANOË


Monsieur le Recteur, Cher Ami,

J'apprends avec stupeur la souillure de la façade de la Mosquée de Paris par des croix gammées.
Cet acte inqualifiable fait suite à de nombreux appels à la haine sur des sites internet.

Plus particulièrement en ces temps troublés, cette profanation lâche et révoltante devra être très sévèrement punie.

Je tiens à vous faire part ainsi qu'à tous les Musulmans et plus généralement à tous les Parisiens attachés à la Mosquée de Paris et à ce qu'elle représente, de l'expression de ma solidarité et de ma détermination à lutter sans relâche contre l'intolérance d'où qu'elle vienne.

Je vous prie de croire, Monsieur le Recteur, Cher Ami, à l'assurance de ma considération distinguée.

Bertrand DELANOË

Docteur Dalil BOUBAKEUR
Recteur de l'Institut Musulman de la Mosquée de Paris
Président du Conseil Français du Culte Musulman
Mosquée de Paris
Place du Puits de l'Ermite
75005 PARIS

liens
http://www.edubourse.com/finance/actualites.php?idActus=28494

lundi, août 28, 2006

Vous reprendrez bien un peu de liberté !!!

Vu à la télé.
Quelqu'un se souvient-il encore des premiers jours de la guerre en Iraq ?
Je veux parler du dernier épisode. Celui qui dure depuis mars 2003.
Oui, la coproduction américano-britannique.
Pire que les épisodes de Dallas.
Ces derniers moments où Saddam Hussein était encore au pouvoir, où Collin Powels agitait un flacon de poudre de blanche devant les télés du monde entier, à la tribune des Nations-Unies ?
Où le grand Dominique, d'un geste du menton et de grandes phrases théâtrales défendait le droit ?
Où la terre entière gobait tous les mensonges américains : armes de destruction massive, armes chimiques, armes biologiques, paix, sécurité, axe du bien contre axe du mal, démocratie...
Sous un déluge de feu.
Des avions américains larguant des milliers de bombes sur les infrastructures iraqiennes, détruisant administrations, ponts, routes, immeubles résidentiels, etc.
Il a fallu d'interminables jours avant que l'armée de terre n'arrive à Baghdad et que la terreur s'installe.
Il y a, depuis mars 2003 à ce jour, plus de 250.000 morts (dont 2600 soldats américains) en Iraq et le compte est loin d'être clos.
Plus de 300 milliards de dollars dépensés.
Une moyenne de 1 million de $ par tué.

Vu à la télé.
Pareil au Liban.
34 jours de bombardements aériens sur des infrastructures civiles, sur les ambulances, les camions de vivres, de médicaments...
L'horreur de part et d'autre.
Pour montrer que les 11 milliards de dollars annuels des impôts des contribuables américains ont été judicieusement investis en bombinettes de tout genre.
1300 morts pour l'instant.
Ce sont les décors qui ont tout pris.

Vu à la télé.
Quant à la Palestine, c'est le pire qui puisse s'imaginer. Un Etat bantoustan, enclavé dans Israel, clos derrière un mur de béton de 8 mètres de haut, traversé par des routes goudronnées bordées de barbelés que seuls les israeliens sont autorisés à emprunter, et bombardé incessament depuis des années. Koh-Lanta en plus difficile.
Vous n'avez pas intérêt à croire à une blague téléphonique d'un Lafesse local.
Dans les cas les plus favorables, voici ce qui se passe (j'imagine):
Driiing ! Driiing !
- Allo ?
- Ici, le lieutenant xxxx, vous avez un quart d'heure pour faire vos bagages, la maison va être rasée.

La chasse au trésor.
Un quart d'heure plus tard, un hélicoptère, un avion ou un drone lance un missile qui rase l'immeuble.

Pas vu à la télé.
Il y a fort longtemps, Cicéron écrivait "Je préfère la plus injuste des paix à la plus juste des guerres".
Quand vous êtes victime d'une injustice, d'où quelle vienne, et que vous êtes dans un Etat de Droit, vous avez toujours un recours et l'espoir qu'une action en justice finisse par rétablir ce bon droit.
C'est parfois insupportablement long et périlleux, telles l'affaire Secznec ou plus tôt l'affaire Dreyfus mais l'espoir que le Droit prévaille est un moteur suffisant pour cimenter une société pacifiée et offrir une alternative à la violence.
Ca ne se passe donc pas à la télé.
Dans les pays qui nous sont servis tous les soirs au 20 heures, l'espoir du Droit n'existe pas.
Votre voisin peut vous tuer à tout moment.
Katioushas, bombes à fragmentation, chars, fusils ou autre.
Ad patres.
Allez donc exercer votre droit à titre posthume.

C'est donc l'escalade et, de violence en violence, la politique de la terre brûlée d'un côté et, de l'autre, finalement croire que la violence d'Etat sera le bras armé d'une justice populaire.
Pour sauver la voiture, les courses au supermarché, la télé à écran plat, le dernier ordinateur ou téléphone à la mode, les vacances en Ardèche et que sais-je encore ?
Pendant que des milliers de personnes se font tuer, l'Amérique entière a ainsi les yeux braqués sur le 11e rebondissement de l'assassinat d'une petite fille, il y a plus de 10 ans.
C'est la une des principaux médias.
90% de couverture.
C'est ce qu'ils ont envie de regarder.

Dans la plupart des pays occidentaux, les médias sont aux mains des pouvoirs en place : ici un gouvernement, là un industriel de l'armement, plus loin un banquier, là un pétrolier.
Les médias indépendants font figure d'exception et ne disposent que d'une audience réduite, alibi suffisant pour qu'ils ne représentent pas un danger pour l'information véhiculée par les canaux officiels.
Quels qu'ils soient.
L'accroissement du nombre de journalistes tués dans le monde montre bien combien il est difficile de faire ce métier avec courage.
La plupart des journalistes se sont donc complu à être réduits à retranscrire et à broder autour de dépêches auxquelles ils sont abonnés et qui arrivent sur leur ordinateur personnel.
Au mieux, il y a une dissertation sur le sujet : thèse, anti-thèse, synthèse.
En fonction du journaliste, de la ligne éditoriale, des campagnes publicitaires prévues de la maison,etc. l'information est présentée (ou pas) avec un degré de finesse relative.
Mais c'est toujours la même qui est à la source des différentes opinions.
C'est une seule voix qui chante une octave plus haut ou plus bas ou encore à la quinte.
La même voix. En canon.
Frère Jacques, Dormez-vous ?

Cette musique devrait finir par lasser.
Il n'en est rien, l'esprit paresseux aime la musique facile.
Celle qui n'interrroge pas, ne pose pas de question.
Ou du genre : super ou sans plomb ?
Magnifique perspective donc pour les journalistes qui voudraient réellement exercer leur métier : être grand reporter et risquer sa peau ou pigiste.
Nous avons oublié dans cet exercice (la démocratie) que l'information et son contrôle équivalent au contrôle de la population.
C'est le pouvoir du peuple exercé par l'intermédaire d'hommes et de femmes régulièrement élus.
Ce pouvoir passe désormais exclusivement par le filtre des canaux d'information qui sélectionneront quelles 30 secondes (montage compris) vous seront présentées.
C'est le format d'une pub.
Il est désormais impossible d'être élu si n'apparaît pas la magique étiquette "vu à la télé !".

Ces canaux d'information sont cependant contrôlés par des intérêts privés et partisans.
Il serait ridicule de reprocher à D. ou L. de vouloir que leurs journaux (donc les journalistes) ne portent pas ombrage à leur industrie.
Pour que le citoyen puisse glisser son bulletin de vote en pensant faire un choix éclairé, il est important qu'il ait la possibilité d'être honnêtement informé des alternatives.

Qu'un journaliste écrive des choses qui ne me plaisent pas n'est donc pas la question.
Il est important de connaître les limites dans lesquelles son champ d'expression agit.
Il est donc de notre intérêt que ce champ soit potentiellement infini et que seules sa compétence, sa curiosité et sa morale lui soient imposées comme limites.
Exercer son libre-arbitre.
Comparez avec notre presse nationale qui est inféodée aux banquiers et industriels de l'armement.
Il y a même des multinationales.
Comment s'étonner que leur objet principal - la publicité (ce qui inclut donc le service public) qui tourne en permanence - soit pour vendre les produits disponibles en magasin ?
Il n'y a donc de place qu'aux guerres, aux massacres, aux destructions (suivies de reconstructions), à la peur puis la haine de son voisin.
Comptant ou à crédit.
Sur plusieurs générations.
A des degrés divers, bien entendu.

En Europe, c'est devenu aujourd'hui plus ou moins virtuel.
Plus loin c'est la réalité.
Forcément, il faut bien sélectionner les studios pour tourner les saisissantes images dont on nous abreuve.
Tout en nous jurant qu'il n'y a pas d'autre solution que nos impôts payent les intérêts aux banques ou financent notre défense.
De temps en temps, quand le public se lasse, on délocalise le conflit dans un nouveau cadre.
Ca permet de prendre contact et de découvrir les différentes cultures qui nous entourent.
Une autre façon de montrer l'exposition coloniale.
Une vision bucolique du monde.

Règlement de la dette (et ses intérêts) et défense nationale sont les deux postes les plus importants de la dépense publique (nos impôts).
Et ce sont les bénéficiaires de ces mannes qui détiennent les robinets de l'information.
L'eau chaude et l'eau froide.
Et l'on s'étonne de la tiédeur des peuples.
Ils sont payés pour nous distraire pas pour nous informer et ils le font très bien.
Si on vous montre un distributeur automatique de liberté (la télé), vous devriez cherchez l'erreur !
Puis la corriger.

La liberté se prend. Elle ne se donne pas.
Je vais donc en (re)prendre un peu, au risque d'offusquer.

liens
http://blog.france2.fr/ricercar/index.php/2006/08/23/
35832-vous-reprendrez-bien-un-peu-de-liberte

dimanche, août 27, 2006

Un soldat britannique se suicide pour ne pas tuer «des enfants» irakiens.

Un soldat britannique de 19 ans, sur le point d¹être envoyé en Irak, s¹est suicidé car il ne supportait pas l¹idée de devoir «tirer sur des jeunes enfants», ont rapporté vendredi deux quotidiens britanniques.

«Je ne peux pas aller là-bas et tirer sur de jeunes enfants. Je ne peux vraiment pas aller en Irak. Peu importe de quel bord ils sont. Je ne peux pas faire ça», aurait déclaré Jason Chelsea à sa mère sur son lit de mort, selon The Independent.
D¹après sa mère, ses instructeurs lui auraient dit qu¹en Irak «des enfants de parfois deux ans portent des bombes» et que les soldats devraient peut-être tirer sur eux pour se défendre, rapporte le Guardian.

«Il n'y a pas eu de cas d¹attaques suicidaires commises par des enfants en Irak», reconnaît The Independent qui fait campagne contre la politique extérieure de Tony Blair et l¹engagement des troupes britanniques en Irak.
Le jeune homme originaire de la région de Manchester est décédé quatre jours après avoir absorbé 60 comprimés et s¹être tailladé le poignet le 10 août. Des problèmes avec l¹alcool, qui avait endommagé son foie, aurait précipité l¹effet des médicaments.

«J¹estime qu¹ils doivent repenser l¹entraînement qu¹ils donnent aux jeunes soldats avant qu¹ils aillent en Irak», a déclaré la mère du jeune homme.
Au total 1.541 soldats britanniques qui ont servi en Irak depuis 2003 souffrent de troubles psychiatriques, a récemment indiqué le ministère de la Défense.

liens
http://www.albayane.ma/Detail.asp?article_id=57742

Arabes et Musulmans moins bien payés depuis le 11 Septembre.

Les salaires des Arabes et des Musulmans travaillant aux Etats-Unis ont chuté d¹environ 10% au cours des années suivant les attentats du 11 Septembre, selon une nouvelle étude. La baisse des salaires a été la plus spectaculaire dans les zones qui ont signalé des taux élevés de crimes racistes, selon un rapport à paraître dans l'édition du printemps 2007 du Journal of Human Ressources.

L¹étude mesure les variations de salaires chez les immigrés de première et seconde générations arrivés entre septembre 1997 et septembre 2005 en provenance de pays dont les populations sont majoritairement arabes ou musulmanes. Elle les compare ensuite aux évolutions des salaires d¹immigrés avec des qualifications similaires venant d¹autres pays.

Le salaire moyen, qui avoisinait les 20 dollars de l¹heure avant le 11-Septembre, a baissé de deux dollars après les attentats, a précisé jeudi Robert Kaestner, co-auteur de l¹étude et professeur d¹économie à l¹Université de l¹Illinois à Chicago.
Cette diminution s¹est poursuivie en 2004 avant de ralentir en 2005, a-t-il ajouté.
Pour expliquer cette tendance, l¹étude note bon nombre d¹Arabes et de Musulmans ont dû se contenter d¹emplois dans des secteurs moins rémunérateurs qu¹avant le 11-Septembre.

Après les attentats, ils ont également eu 20% de chances de moins de déménager au sein de l¹Etat où ils travaillaient, ce qui pouvait affecter leur capacité à rechercher des postes mieux rémunérés.

Dans les régions où la proportion de crimes racistes était supérieure à la moyenne, les salaires ont reculé de 12 à 13% après le 11-Septembre, contre des baisses de 6 à 7% ailleurs, a précisé Kaestner.

L¹étude a porté sur 4.300 Arabes et Musulmans âgés de 21 à 54 ans dans les 20 Etats américains où vivent 85% de l¹ensemble des Américains arabes et musulmans.

liens
http://www.albayane.ma/Detail.asp?article_id=57745

samedi, août 26, 2006

Le dernier-né des délires de la droite canadienne.


Trois articles dans lesquels leurs auteurs répondent à l'article de Barbara Kay, publié le 9 août dernier dans le National Post, suite à la manifestation d’appui au Liban qui a eu lieu à Montréal.

Attachez votre turban avec de la broche, après Adolf Bouchard, voici Oussama ben Boisclair

Biz
Membre du groupe Loco Locass
Édition du mardi 15 août 2006


Ainsi si Céline est antisémite pis qu'icitte on est franco, Ipso facto, on se mérite le titre d'ostie de fachos. Tout ça m'irrite, surtout qu'on oublie vite qu'en Ontario, Les plages un jour furent interdites aux juifs, aux chiens pis aux négros. Dans l'ordre pis texto -- Loco Locass, La Censure pour l'échafaud

Lorsqu'ils perçoivent les spécificités culturelles québécoises (qui nous distinguent par-delà tout statut politique), les Canadiens les considèrent au mieux comme de gentilles curiosités qui égaient la fédération, au pire comme d'immondes anomalies à laminer. Le conflit au Liban révèle un exemple des abyssales différences entre Canadiens et Québécois. Selon les sondages, nous serions ici plus nombreux que dans le ROC à trouver que le gouvernement d'Israël exagère en bombardant des civils libanais pour éradiquer une organisation terroriste.

Cet écart de perception a fourni à la journaliste du National Post Barbara Kay l'occasion de tartiner son fiel sur le dos des Québécois. Dans un article intitulé «The rise of Quebecistan» , elle reproche aux chefs souverainistes Duceppe et Boisclair d'avoir participé à une marche pour la paix qui a rassemblé 15 000 personnes à Montréal le 6 août dernier. Puisqu'on y a aperçu quelques drapeaux du Hezbollah, elle déduit que cette manifestation était anti-israélienne et proterroriste.

En fait, pour la correspondante du Post, le réel est très simple : tous ceux qui n'appuient pas inconditionnellement les actions du gouvernement israélien sont antisémites et proterroristes. Et Mme Kay de conclure avec un sombre trémolo dans le clavier : «Would an independent Quebec be a friend to terrorists ?»

Discréditer l'indépendance

Les fédérés ne savent plus comment discréditer l'indépendance aux yeux des Québécois. La dernière flèche de leur carquois est aussi pathétique que minable : associer l'élite souverainiste aux idées les plus ignobles. Dans les journaux canadiens, le gène maléfique des souverainistes mute selon les époques. En 1976, Lévesque et sa bande étaient communistes. En 1995, Bouchard était un nazi. Onze ans plus tard, Duceppe et Boisclair soutiennent les terroristes.

L'ennemi évolue, mais c'est toujours la même logique d'épouvantail extrémiste. Mené par de tels chefs, que serait un Québec indépendant sinon un nouveau terreau à terroristes en terre d'Amérique ?

J'exagère ? L'original est encore mieux. «Think about what this would mean if Quebec ever were to become independent, and detached from the leadership of politicians who know the difference between a democracy and a gang of fanatical exterminationists.»

On se croirait dans Bon cop, bad cop, tellement la caricature est grossière.

Heureusement, les lumières canadiennes révèlent au grand jour l'émergence de ce sombre Quebecistan : «Complacent Canadians think it can't happen here. It won't if our political class takes its cue from the principled Stephen Harper rather than the shameless Quebec politicians who led that pro-terrorist rally.» Saint Stephen, délivrez-nous de nos démons !

Ce pourrait être drôle si Mme Kay était une illuminée engagée par un mensuel évangéliste albertain. Mais elle travaille pour un quotidien national, dont l'éditeur a défendu les propos en affirmant que le Québec avait une longue histoire antisémite. Parce qu'elles sont partagées plus ou moins tacitement par de nombreux Canadiens, les élucubrations de Kay (aussi farfelues soient-elles) méritent qu'on y réponde sérieusement.

La paix d'abord

Rappelons que la marche à laquelle ont participé Duceppe et Boisclair était en faveur de la paix au Moyen-Orient. Elle rassemblait des personnes de toutes allégeances : des Québécois juifs, des Québécois dits de souche, des Québécois arabes, des souverainistes et des fédéralistes (à moins que Denis Coderre n'ait viré son capot au cours de l'été).

Même s'ils ont été hués par une certaine partie de la foule, Duceppe et Boisclair ont clairement (et avec raison) rappelé le droit d'Israël à se défendre. À ma connaissance, aucun discours de ces deux hommes ne contient la moindre parcelle d'antisémitisme ou de racisme, et ce, tout simplement parce que les chefs souverainistes sont à l'image de l'immense majorité des Québécois : ouverts, pacifistes et respectueux des différences.

C'est tout de même curieux que la droite canadienne perçoive les Québécois comme des sympathisants islamistes radicaux alors qu'elle dénonce leur manque de tolérance religieuse au sujet du kirpan à l'école. Quoi qu'il en soit, il semble que les Québécois traînent le boulet d'un lourd passé antisémite, qui expliquerait notre sympathie envers les Arabes. Cela nous a tellement été répété qu'on a fini par le croire.

Dans une lettre ouverte au quotidien Le Devoir, l'historien Michel Gaudette imputait ce prétendu antisémitisme aux relents de catholicisme qui subsisterait dans notre inconscient collectif. Cela me semble un peu court. C'est oublier que les croisés catholiques ont aussi massacré des Arabes au nom de leur foi. Au Québec comme ailleurs, la religion catholique a souvent été intolérante envers l'autre.

Affaire de langue

Je ne suis pas historien, ni politologue, mais Montréalais depuis presque dix ans. C'est à ce titre que je vais tenter une hypothèse pour expliquer en partie les nuances qui distinguent les Québécois des autres Nord-Américains dans leur interprétation du contentieux arabo-israélien.

Au Québec, l'indigestion religieuse des années soixante nous a rendus allergiques à toute forme de foi dans la sphère publique, qu'elle soit catholique, juive ou musulmane. Je postule donc que ce n'est pas la religion qui influence nos positions mais la langue. À Montréal, tout le monde connaît au moins un Arabe. Que ce soit au restaurant, dans un taxi ou à l'épicerie, on peut discuter avec eux parce qu'ils parlent français. Et de quoi croyez-vous qu'on parle ces temps-ci ? Je ne dis pas qu'on nous lave le cerveau mais que nous sommes exposés à une autre vision.

La communauté juive a fait le choix de la discrétion et de l'anglophilie (hormis les Séfarades, qui sont francophones). C'est son droit le plus strict. Mais elle ne doit pas s'étonner que les Québécois comprennent mieux le point de vue des Arabes francophones. Pour exposer ses positions, la communauté juive doit faire un effort pour apparaître en français aux Québécois. Après tout, elle le réussit très bien en anglais avec les Canadiens.

Et puis, une fois pour toutes, ce n'est pas parce que les Québécois se montrent sensibles aux malheurs des civils libanais qu'ils sont antisémites. Ce n'est pas malsain de critiquer un gouvernement qui perd tout sens de la mesure, c'est un devoir. Un devoir qui incombait notamment au Canada du temps de Pearson et de Trudeau. Un devoir qui échoit maintenant au Québec, minuscule -- et désormais unique -- contrepoids à l'hégémonie de la pensée anglo-saxonne en Amérique.

Madame Kay, vous prétendez redouter l'émergence d'une république totalitaire et obscurantiste au Québec. N'ayez crainte, la nuance se porte très bien ici. Par contre, à votre place, je m'inquiéterais davantage de la vassalité inconditionnelle du Canada à l'Empire états-unien. C'est que le bigot W n'est pas réputé pour la subtilité de sa gouvernance.

Un conseil en terminant. Vous cherchez des terroristes ? Commencez donc par nettoyer votre cour. Aux dernières nouvelles, c'est à Toronto que se terrait la terreur.

liens
http://www.ledevoir.com/2006/08/15/115877.html

La SSJB porte plainte au Conseil de presse contre un article du National Post

MONTREAL (PC) - Après l'indépendantiste bien connu, Gilles Rhéaume, au tour de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal de déposer une plainte au Conseil de presse du Québec contre un article paru jeudi dans le National Post.

Selon le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Jean Dorion, l'article de la journaliste Barbara Kay est un cas de pure diffamation contre le peuple québécois.

L'article relie la manifestation pour la paix au Liban, dimanche dernier à Montréal, à l'antisémitisme qui a marqué, selon la journaliste, le discours intellectuel au Québec tout au long de son histoire.

Plus de 15 000 personnes ont participé à cette marche, dont des personnalités biens connues, telles le chanteur et cinéaste Dan Bigras, l'ancien ministre libéral Denis Coderre et le chef du Parti québécois André Boisclair.

Selon M. Dorion, le texte du National Post ne tient pas compte de la participation à la manifestation de personnes de confession juive, dont plusieurs très identifiables, et que la foule a vivement applaudies.

Dans une entrevue à NTR, M. Dorion a affirmé que l'article confond le sentiment de sympathie que les Québécois peuvent éprouver à l'endroit des Libanais, davantage que pour Israël dans le conflit actuel, à l'antisémitisme qui a déjà marqué notre société dans le passé. De plus, il lui reproche d'avoir omis de rapporter qu'il y a eu malheureusement de l'antisémitisme partout en occident et qu'il y en avait davantage au Canada anglais à la même époque.

Par ailleurs, M. Dorion soutient que la présence d'un nombre infime de drapeaux du Hezbollah lors de la manifestation de 15 000 personnes n'autorise pas Mme Kay à décrire les dirigeants québécois présents comme des politiciens sans scrupules à la tête d'un ralliement pro-terroriste. Il qualifie ces propos de totalement absurdes.

L'article prédit également qu'un Québec indépendant deviendrait immédiatement un repaire de terroristes.

Le président la Société Saint-Jean-Baptiste réclame que le National Post s'excuse d'avoir publié cet article qu'il juge diffamatoire et contre le peuple québécois.

liens
http://www.cp.org/english/online/full/FrMedia/
060811/Y081104AU.html



Lettres: Contre la guerre et contre Kay

Heather Smith
Burnaby, Colombie-Britannique, le 16 août 2006
Édition du mercredi 23 août 2006


Je suis née à Montréal et je suis fière d'être québécoise. Je suis aussi canadienne, et je veux dire qu'il y a beaucoup de Canadiens qui sont contre la guerre en Liban (ainsi qu'en Afghanistan et en Irak). Nous sommes aussi contre les idées de Mme Kay, la «journaliste» du National Post. J'ai lu ce qu'elle a écrit: parce que les Québécois sont pour la paix, ils sont antisémites et accueillent les terroristes. Je ne pouvais pas vraiment croire que des gens pensent comme ça. C'est choquant! Je suppose que je suis naïve.

Je suis contre la guerre parce que c'est illégal, parce que ça détruit des infrastructures libanaises et des vies. On ne doit pas punir des civils !

Je ne suis pas contre les Juifs; je suis contre des chefs militaires israéliens et américains qui emploient Israël pour contrôler le pétrole au Proche-Orient. Ils doivent le faire, car le dollar américain est basé sur le prix du pétrole : si le prix tombe, le dollar va tomber, ainsi que l'économie des États-Unis.

En conclusion, je suis fière que la plupart des Québécois et qu'une majorité de Canadiens soient pour la paix. Il est clair que le premier ministre Stephen Harper et son parti ne sont pas d'accord avec nous. Il apparaît qu'il y a une différence entre ce qu'ils ont dit et ce qu'ils font. Souvenons-nous-en aux prochaines élections.

liens
http://www.ledevoir.com/2006/08/23/116501.html?362

Malgré les dénonciations de plusieurs confrères chroniqueurs québécois et de celle du premier ministre Jean Charest qui a qualifié son propos de grossièreté, la commentatrice Barbara Kay répète dans un article publié le 17 août dans le National Post, que le Québec est menacé d’être un jour dirigé par des gens qui le transformeront en Quebecistan.

La réplique que la chroniqueuse montréalaise signe dans le «National Post» aujourd’hui irrite hautement le porte-parole de la Ligue Québécoise contre la francophobie canadienne, Gilles Rhéaume, qui porte plainte pour que Mme Kay et le journal écopent de sanctions criminelles.

Barbara Kay reproche de nouveau à des politiciens provinciaux et fédéraux d’avoir participé à une manifestation d’appui au peuple libanais, le 6 août dernier, dans laquelle ont surgi des drapeaux du Hezbollah.

Elle reconnaît que d’autres manifestations du genre ont eu lieu ailleurs au Canada, mais elle signale qu’il n’y a qu’à Montréal que des politiciens y ont participé.

Parmi eux, figuraient les leaders souverainistes André Boisclair et Gilles Duceppe, mais aussi le député libéral fédéral Denis Coderre.

Mme Kay soutient que l’imposante communauté juive de Montréal a été dévastée par la haute insensibilité de ces politiciens.

Elle conclut en écrivant que par leur comportement, des leaders politiques et syndicaux du Québec ont rendu encore plus légitime l’anti-sémitisme au Québec et que si le pouvoir politique leur était livré, il pourrait ainsi naître un Quebecistan.

Dans le recours qu’il envisage contre Mme Kay et le quotidien, Gilles Rhéaume invoque les articles 318 et 319 du code criminel canadien en signalant que ses textes constituent de la propagande haineuse contre les Québécois. À son avis, ils ternissent la réputation de tout un peuple qui ne le mérite pas.

Les scénarios de l'après-guerre

Simple trève entre deux conflits ou timide espoir d'une reprise des pourparlers de paix dans la région ? Ghassan Salamé* répond aux questions du « Nouvel Observateur »

Le Nouvel Observateur. - Croyez-vous à un cessez-le-feu durable au Liban?

Ghassan Salamé. - Le plus urgent, c'est d'arriver à coordonner sur le terrain quatre acteurs (l'armée libanaise, les Israéliens, le Hezbollah, et la force internationale) qui ont chacun naturellement une interprétation différente de la résolution qui a abouti à la cessation des hostilités. Comment faire coexister ces acteurs dans un territoire d'à peine deux mille kilomètres carrés, alors qu'il n'y a aucune confiance entre eux et qu'aucune victoire militaire décisive n'a été enregistrée ? Dès le 12 juillet, les grandes puissances ont considéré que l'armée israélienne allait vaincre. Le premier projet de résolution franco-américain se fondait donc sur une hypothèse fausse. Puis, pendant la dernière semaine de la guerre, on a fini par travailler sur une hypothèse plus réaliste, celle de l'impasse militaire. Mais la sortie de crise ne manque pas d'ambiguïté.

Il faut essayer de coordonner une armée israélienne qui n'a pas vaincu, qui ne veut pas lâcher mais qui ne veut pas non plus garder ses positions, parce qu'elle a gardé un souvenir cuisant de la période de l'occupation du Sud-Liban et parce qu'elle manque de fortifications dans une zone qui lui est absolument hostile. Un Hezbollah qui pense qu'il a gagné, qui ne voit pas pourquoi il rendrait les armes, et qui est très intégré à la population civile du sud dont est issue la majorité de ses membres. Une armée libanaise pas assez équipée et qui sera déployée dans une région qu'elle connaît mal pour en avoir été absente depuis plus de trente ans. Et une Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) recomposée, dont la mission est floue. Par exemple, la Finul doit « soutenir » l'armée libanaise, mais jusqu'où et comment ? Doit-elle pour cela participer au désarmement du Hezbollah ? Qui décide ? Cela n'est pas tranché. Du coup, les ministres de la Défense des pays contributeurs à la Finul hésitent. Et le déploiement total des troupes prendra des mois. Que va-t-il se passer pendant ce laps de temps ? Nous vivons aujourd'hui une transition, mais nous ne savons pas encore vers quoi.
N.O. - Quels sont les scénarios possibles?

G. Salamé. - Le premier cas de figure, qui est aujourd'hui dans toutes les têtes, serait de voir dans cette « paix » arrachée par l'ONU, une simple trêve entre deux guerres. C'est le scénario que redoute la population libanaise, qui est persuadée que cette guerre n'est qu'un des épisodes d'un conflit vieux de plusieurs décennies. Le deuxième scénario serait de voir la résolution 1701, qui a fait taire les armes, appliquée à moitié. Il n'y aurait, dans ce cas de figure, pas de conflagration majeure, mais des escarmouches, une instabilité endémique. Le troisième scénario serait celui d'une applica-tion hypocrite de la résolution, une cessation des hostilités, tandis que les soldats israéliens resteraient massés à la frontière et que le Hezbollah garderait ses armes. Enfin, un scénario idéal verrait l'application intégrale de la résolution, avec la création d'une zone de sécurité sans Israéliens ni hizbollahis armés...

Mais il existe un cinquième schéma, extrêmement optimiste, que je n'écarte pas complètement : et si le drame que vient de vivre le Liban poussait les parties en présence à reprendre le chemin des négociations ? Entre les jusqu'au-boutistes iraniens et syriens et le clan des revanchards israéliens, comme Netanyahou qui sonne déjà le tocsin de la prochaine guerre, il existe une troisième voie qui voudrait faire de cette guerre, la dernière des guerres israélo-arabes, et de cette fragile cessation des hostilités, un début de retour à la négociation, comme à Madrid en 1991.

N.O. - Qu'est-ce qui justifie votre optimisme?

G. Salamé. - En Israël, Ehoud Olmert et Tzipi Livni ont bien dû reconnaître les limites de la puissance militaire et des actions unilatérales. Le succès électoral du Hamas à Gaza, et le succès militaire du Hezbollah au Sud-Liban démontrent les effets pervers des retraits unilatéraux sans négociations qui renforcent les partis radicaux. D'autre part, les régimes arabes sont coincés. Car l'Iran dispose d'atouts considérables qui les effraient. D'abord, les Américains l'ont débarrassé de Saddam Hussein et des talibans. Ensuite, le Hezbollah, qui est une des composantes du régime des mollahs, vient de faire belle figure dans ce conflit. Et enfin, l'Iran dispose d'un programme nucléaire qui avance, et surtout d'une véritable arme de destruction massive : le prix du pétrole. Or le cours du baril, qui est déjà très élevé, peut doubler en cas de guerre régionale au Moyen-Orient et mettre à genoux l'économie internationale. Face à cette montée en puissance de l'Iran, les leaders arabes ressentent la même panique qu'après le 11 septembre... Et ils poussent déjà à un retour à la table des négociations sur la base de l'initiative de Beyrouth de mars 2002.

Bien sûr, de nombreux écueils fragilisent l'espoir qui pourrait naître sur les cendres du drame libanais. Le principal d'entre eux est un danger d'ordre conceptuel. Nous n'avons plus aucune lecture commune des événements. Car, pour beaucoup, nous sommes en train de vivre une nouvelle guerre froide, qui a lieu cette fois entre l'Occident et l'Islam. Cette fameuse « guerre des civilisations » que nous promettait Huntington, il y a dix ans. Les anciens abcès de fixation de la guerre froide (la Corée, le Vietnam, l'Angola, le Nicaragua) ont fait place aux nouveaux : la Tchétchénie, les zones tribales pakistanaises, Mindanao ou le Sud-Liban. Allons-nous réussir à nous extirper des schémas mentaux que cette nouvelle guerre froide planétaire à coloration religieuse nous impose ? C'est toute la question.

(*) Ancien ministre de la Culture du Liban, Ghassan Salamé est professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et auteur de « Quand l'Amérique refait le monde », Fayard, 2005, 568 p., 25 euros.

Sara Daniel

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http://www.nouvelobs.com/articles/p2181/a314282.html

vendredi, août 25, 2006

Irak et Liban. Pire qu’une faute. Une erreur !

Les amis des États-Unis les avaient prévenus des effets désastreux allant, probablement, découler de leur invasion de l’Irak. (Rappelez-vous l’historique discours de Villepin aux Nations-Unies, ce matin-là !))

Les amis d’Israël l’avaient prévenu des effets désastreux allant, probablement, découler de son invasion du Liban.

Mais les deux gouvernements ont préféré considérer les amis qui leur disaient cela comme des ennemis, plutôt que de les écouter. Les deux pays sont maintenant déchirés par la « découverte » et la dénonciation de l’incompétence de leurs dirigeants. De jeunes citoyens, forces vives de chacun des pays, se sont faits massacrer… pour rien… ou même pour pire !

De nombreuses voix internationales ont déclaré que ces invasions étaient, pour chacun des pays, une « faute ». Mais pour leurs citoyens, dans leur corps et dans leur tête, c’est pire qu’une faute… c’est une erreur ! Or les peuples ont tendance à ignorer ou pardonner les fautes, mais à sanctionner les erreurs.

A la suite de l’histoire du Watergate, Nixon a-t-il vraiment été sanctionné pour la faute commise contre l’éthique électorale, ou pour l’erreur d’avoir stupidement, et vainement, essayé de cacher cet « incident de parcours » ? Les régimes communistes ont-ils vraiment été rejetés à cause des fautes contre les libertés individuelles ou à cause des erreurs dans leur gestion figée de l’économie ? Comme leurs successeurs ont commis des erreurs encore pires que les anciens communistes, on a redonné, dans plusieurs pays de l’Est, le pouvoir à ces derniers, costumés en néo-socialistes. En Amérique du Sud, les colonels ont-ils été « remerciés » à cause de leur abus de pouvoir ou de leur incapacité à gérer les effets des débuts de la mondialisation ?

L’erreur ou la faute ? L’aile cassée de l’erreur ou la cuisse légère de la faute ? La moralité d’un dirigeant serait-elle moins importante que son efficacité ?

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http://www.matin.qc.ca/lafrance.php?article=20060823212641

Liban - Les déplacés rentrent, mais beaucoup restent sans abri.

Reuters
Édition
du vendredi 25 août 2006

Beyrouth -- La plupart des populations du Sud-Liban déplacées par la guerre entre Israël et le Hezbollah ont regagné leurs villages, mais nombre de ces familles n'ont plus de logements, détruits ou truffés de bombes qui n'ont pas encore explosé, a souligné hier le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Selon Beyrouth, 97 % des 900 000 à un million de Libanais ayant fui les combats sont de retour dans la zone, mais ce chiffre est loin de refléter la réalité dans les secteurs les plus dévastées.

«Seuls 60 à 70 % ont effectivement regagné leur domicile. Les autres se sont installés dans leur famille ou dans des villages voisins», a déclaré Reem Alsalem, porte-parole du HCR.

«Le principal problème, c'est que leurs maisons sont détruites ou trop dangereuses en raison des munitions qui ont fait long feu. Je ne vois pas comment la situation pourrait changer à court terme», déplore-t-elle.

Les équipes de déminage des Nations unies ont dénombré 249 sites touchés par les bombes à fragmentation de l'armée israélienne. Les engins qui n'ont pas explosé à l'impact ont déjà fait huit morts et 38 blessés depuis la fin des hostilités.

Human Rights Watch et Amnesty International accusent l'armée israélienne d'avoir violé le droit international en visant des zones civiles, ce que Tsahal dément, assurant qu'elle ne cherchait qu'à faire cessez les tirs de roquettes du Hezbollah.

L'état-major israélien a transmis à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) une carte localisant les sites susceptibles de receler des bombes ayant fait long feu. «Nous l'avons fait pour minimiser les pertes au sein de la population libanaise», a souligné un porte-parole militaire.

En ce qui concerne l'aide humanitaire proprement dite, le HCR a distribué 200 tentes, 2500 couvertures et bâches en plastique dans la seule localité de Siddikine, détruite en quasi-totalité. Aïta al-Chaab, rasée de 90 à 95 %, a reçu une aide équivalente.

Vingt-sept camions affrétés par les agences de l'ONU ont par ailleurs acheminé de l'eau et des vivres au Sud-Liban. Un navire français et deux avions en provenance d'Amman ont en outre livré une centaine de tonnes d'aide humanitaire et un convoi de dix camions parti de Syrie est attendu dans la journée.

Malgré cette aide, la menace d'une pénurie alimentaire semble se profiler, en plus de celle des bombes.

«D'importantes récoltes ont été perdues et ils n'ont pas pu stocker de nourriture. [...] Dans les mois qui viennent, en particulier à l'approche de l'hiver, nous allons fatalement avoir une crise alimentaire si nous ne continuons pas à distribuer de la nourriture», affirme Alsalem.

«Il y a également un grave problème d'argent. Les gens ne travaillent pas, ils ne peuvent donc pas acheter de nourriture, même s'il y en a dans les boutiques», ajoute la porte-parole du HCR.

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http://www.ledevoir.com/2006/08/25/116632.html

jeudi, août 24, 2006

Siniora critique l'appui du Canada à l'intervention israélienne.

Presse Canadienne
Montréal

Le premier ministre du Liban, Fouad Siniora, a critiqué le Canada pour son appui à l'offensive israélienne contre son pays au cours des dernières semaines, a indiqué Radio-Canada, lundi.

Alors qu'il rencontrait trois députés de la Chambre des communes de passage à Beyrouth, M. Siniora a particulièrement déploré le fait que son homologue canadien, Stephen Harper, ait déclaré que les opérations militaires de l'État hébreu au Liban étaient une réaction «mesurée».

«Le monde entier, y compris ceux qui appuient Israël, a dit que (la réponse israélienne aux attaques du Hezbollah) était une action disproportionnée, a déclaré M. Siniora, sur les ondes de Radio-Canada. Donc ce n'est pas une réponse mesurée du tout.»

M. Siniora a fait cette déclaration peu après sa rencontre avec les trois parlementaires canadiens, le libéral Borys Wrzesnewskyj, la bloquiste Maria Mourani et la néodémocrate Peggy Nash, qui étaient en visite au Liban depuis vendredi dernier.

Le chef du gouvernement libanais a affirmé qu'il allait devoir parler avec M. Harper.

«J'espère que lorsque vous rentrerez au Canada, vous saurez dire à Stephen Harper tout le dommage qui a été infligé au Liban», a-t-il ajouté.

M. Siniora a aussi déploré la position du Canada, qui considère le Hezbollah comme une organisation terroriste, qui compte plusieurs députés élus au parlement libanais de même que deux ministres au gouvernement, a rapporté Radio-Canada.

«Ces étiquettes ne sont pas utiles», a affirmé le premier ministre, qui a toutefois refusé de se prononcer sur le désarmement du Hezbollah, une des exigences posées par l'ONU pour mettre fin au conflit.

La délégation formée des trois parlementaires canadiens, qui ne compte pas de député conservateur, terminera son séjour au Caire cette semaine.

Le voyage, organisé par le Conseil national des relations canado-arabes, devait permettre aux députés de rencontrer des diplomates arabes et de constater les dommages causés par les bombardements israéliens au Liban.

Selon ce qu'a déclaré la semaine dernière le directeur de cet organisme, Mazen Chouaib, le député conservateur Dean Del Mastro lui a dit qu'il ne pouvait participer à ce voyage pour des raisons de sécurité.

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http://www.cyberpresse.ca/article/20060821/CPMONDE/60
821146/5032/CPACTUALITES1102%20708330&ei=y1vq
RPigNYvCwQGzh8X3BA

mercredi, août 23, 2006

Beyrouth 1966-2006

Ce clip a été publié le 07/juillet/2006... cinq jours avant la guerre israélienne contre le Liban...





VIVE LE LIBAN VIVE LE LIBAN VIVE LE LIBAN

Après son article critique d'Israël, Jostein Gaarder s'explique

Une condamnation d’israël par Jostein Gaarder, historien norvégien, auteur du bestseller "le Monde de Sophie", tirés à 26 millions d’exemplaires et traduit danbs 53 langues, qui revisite Amos, le prophète juif, pour souligner qu’Israël s’est éloigné depuis longtemps de ses préceptes. Merci à Carole Sandrel pour sa traduction et à Sirocco pour nous avoir signalé ce texte que les "presstitués" français se sont bien gardé de publier, malgré la célébrité de son auteur.

Le peuple élu de Dieu

"On ne revient pas en arrière. Il est temps d’apprendre une nouvelle leçon : nous ne reconnaissons plus l’Etat d’Israël. Nous n’avons pas reconnu le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud, et nous n’avons pas non plus reconnu le régime afghan des Talibans. Et beaucoup d’entre nous n’ont pas reconnu l’Irak de Saddam Hussein ou le nettoyage ethnique des Serbes. Nous devons maintenant nous habituer à cette idée : l’Etat d’Israël dans sa forme actuelle, c’est de l’histoire.

Nous ne croyons pas dans cette notion de peuple élu de dieu. Nous rions des inventions de ce peuple et pleurons de ses méfaits. Agir en tant que peuple élu de Dieu ce n’est pas seulement idiot et arrogant, c’est un crime contre l’humanité. Nous appelons cela racisme.

Les limites de la tolérance

Il y a des limites à notre patience et il y a des limites à notre tolérance. Nous ne croyons pas aux promesses divines pour justifier l’occupation et l’apartheid. Nous ne sommes plus au Moyen Age. Nous rions avec inquiétude de ceux qui croient encore que le Dieu de la flore, de la faune, et des galaxies a choisi un peuple particulier pour chouchou et lui a donné de drôles de tablettes de pierre, un buisson ardent et la permission de tuer.

Nous appelons les meurtriers d’enfants des « meurtriers d’enfants » et n’accepterons jamais que certains aient un mandat divin ou historique pour excuser leurs offenses.

L’art crapuleux de la guerre

Nous reconnaissons, et tenons compte de l’énorme responsabilité européenne dans le malheur des Juifs, dans leur honteux harcèlement, les pogroms et l’Holocauste. Il était historiquement et moralement nécessaire que les Juifs aient leur propre patrie. Mais l’état d’Israël avec son art de la guerre crapuleux et ses armes répugnantes, a lui-même saboté sa propre légitimité. Il s’est systématiquement joué de la loi Internationale, des conventions internationales sans compter les résolutions des nations unies, et il ne peut plus en attendre protection. Il a pilonné la reconnaissance du monde. Mais n’ayons crainte ! Le temps de la peine sera bientôt fini. Nous sommes maintenant à la ligne de partage des eaux. Il n’y a pas de retour en arrière. L’état d’Israël a violé la reconnaissance du monde et n’aura pas la paix qu’il n’ait déposé les armes.

Nous sommes maintenant à un tournant. A un point de non retour. L’état d’Israël a profané la reconnaissance mondiale et ne connaîtra pas la paix tant qu’il ne déposera pas les armes.

Sans défense, sans peau

Puissent l’intelligence et le verbe emporter les murs d’apartheid d’Israël. L’état d’Israël n’existe pas. Il est maintenant sans défense, sans peau. Puisse alors le monde être clément pour la population civile. Car ce n’est pas contre les civils que nous dirigeons nos paroles de condamnation.

Nous ne souhaitons que du bien au peuple d’Israël, rien que du bien, mais nous nous réservons le droit de ne pas manger d’oranges de Jaffa tant que leur goût sera odieux et venimeux. Il a été supportable de vivre des années sans les raisins bleus de l’apartheid.

Ils célèbrent leur triomphe

Nous ne pensons pas qu’Israël pleure quarante enfants libanais assassinés. Nous remarquons que bien des Israéliens célèbrent ces triomphes de la même manière qu’ils exaltaient jadis les fléaux de Dieu, « punitions appropriées » du peuple d’Egypte. (Dans ce récit, Dieu, le Dieu d’Israël, se montre en vrai sadique insatiable)). Nous nous demandons si l’ensemble des Israéliens croient qu’une seule vie israélienne vaut plus que 40 vies palestiniennes ou libanaises.

Car nous avons vu les images de ces petites filles israéliennes rédigeant leurs voeux haineux pour les bombes qui allaient être larguées sur la population civile du Liban et de Palestine. Les petites filles israéliennes ne sont nullement mignonnes quand elles se pavanent avec allégresse devant la mort et les tourments à travers les frontières.

Le châtiment de la vengeance par le sang

Nous ne reconnaissons pas la rhétorique de l’état d’Israël. Nous ne reconnaissons pas la spirale du châtiment de la vengeance par le sang selon le "oeil pour œil, dent pour dent". Nous ne reconnaissons pas le principe d’un seul ou d’un millier d’yeux arabes pour un seul œil israélien. Nous ne reconnaissons pas les punitions collectives ni les restrictions alimentaires contre toute une population en guise d’armes politiques. Deux mille ans ont passé depuis qu’un rabbin juif a critiqué l’antique doctrine du « œil pour œil, dent pour dent ».

Il a dit « Faites à autrui ce que vous voudriez qu’ils vous fassent ». Nous ne reconnaissons pas un état fondé sur des principes anti-humanistes et sur les ruines d’une archaïque religion nationale et guerrière. Ou bien comme Albert Schweitzer le disait : « l’Humanisme consiste à ne jamais sacrifier un être humain pour un objectif »

Compassion et pardon

Nous ne reconnaissons pas le vieux royaume de David comme modèle de la carte du Proche-Orient pour le XXIè siècle. Le rabbin juif a affirmé "il y a deux mille ans que le royaume de Dieu n’est pas la restauration guerrière du royaume de David, mais que le royaume de Dieu est en nous et parmi nous. Le royaume de Dieu est compassion et pardon.

Deux mille ans ont passé depuis que ce rabbin juif a démilitarisé et humanisé le vieux guerrier. Même en son temps, les premiers terroristes sionistes sévissaient.

Israël n’écoute pas

Pendant deux mille ans, nous avons répété la profession de foi de l’humanisme, mais Israël n’écoute pas. Ce n’est pas le Pharisien qui a aidé l’homme qui gisait sur le bord de la route, après avoir été la proie des voleurs. Ce fut un samaritain. Aujourd’hui nous parlerions d’un Palestinien. Car nous sommes des humains avant tout, chrétiens, musulmans ou juifs. Ou comme le disait le rabbin juif : « Et si vous n’accueillez que vos frères, que faites-vous de plus que les autres ? ». Nous n’acceptons pas le rapt de soldats. Mais nous n’acceptons pas la déportation de toutes les populations ou le rapt de parlementaires légalement élus et de ministres en activité.

Nous reconnaissons l’état d’Israël de 1948 mais pas celui de 1967. C’est l’état d’Israël qui échoue à reconnaître, respecter ou s’incliner devant l’état israélien internationalement reconnu de 1948. Israël veut davantage ; davantage d’eau et davantage de villages. Et pour les obtenir, il y a ceux qui veulent, avec l’aide de Dieu, une solution finale au problème palestinien. Les Palestiniens ont tellement d’autres pays, ont allégué certains hommes politiques d’Israël ; nous n’en avons qu’un seul.

Les USA ou le monde ?

Ou bien comme le plus grand protecteur de l’état d’Israël le déclare : « Puisse Dieu continuer à bénir l’Amérique ». Une petite fille avait remarqué ça. Elle s’est tournée vers sa mère et a dit : « Pourquoi le président termine-t-il toujours ses discours par « Dieu bénisse l’Amérique ? Et pourquoi pas « Dieu bénisse le monde ? »

Et il y a eu un poète norvégien qui a laissé échapper ce cri du coeur enfantin : « Humanité, pourquoi progresses-tu si lentement ?". C’est lui qui avait parlé de si belle façon des Juifs et des juives. Mais il avait rejeté la notion de peuple élu de Dieu. Il aimait personnellement à s’appeler Mohamad.

Calme et clémence

Nous ne reconnaissons pas l’état d’Israël. Pas aujourd’hui, pas comme celui de cet écrit, pas à l’heure du chagrin et de la colère. Si toute la nation israélienne succombait sous ses propres explosifs et qu’une part de sa population devait fuir des régions occupées vers une autre diaspora, alors nous disons « Puisse la région rester calme et leur témoigner clémence. C’est à jamais un crime absolu que de lever la main sur des réfugiés et sur un peuple sans état.

La paix et la libre circulation pour évacuer la population civile n’est plus protégé par un état. Ne tirez pas sur les fugitifs ! Ne les prenez pas pour cibles ! Ils sont vulnérables maintenant comme des escargots sans coquilles, vulnérables comme ces lentes caravanes de réfugiés palestiniens et libanais, sans défense comme les femmes, les enfants et les personnes âgées de Qana, Gaza, Sabra et Chatila. Donnez un abri aux réfugiés israéliens, donnez leur du lait et du miel !

Qu’aucun enfant israélien ne soit privé de sa vie. Bien trop d’enfants et de civils ont déjà été assassinés."

Jostein Gaarder

Publié par « Aftenposten » le 5 août 2006

*Gaarder, historien, spécialiste de l’histoire des idées, se dépeint lui-même comme un ami du peuple juif mais se demande si on peut en dire autant de l’Etat d’Israel.

Traduit par Carole SANDREL pour CAPJPO-EuroPalestine

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http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=2298

Dans le journal Le Monde j'ai lu :
En Norvège, en Allemagne et en Israël, M. Gaarder a été accusé d'antisémitisme et sa chronique qualifiée d' "irresponsable".

"Pour la première fois de ma vie, j'ai commencé à regarder derrière mon épaule", a depuis confié l'auteur, qui regrette "avoir offensé" des gens. Il se considère, dit-il, comme "un ami des juifs" qui a voulu "réveiller Israël" en dénonçant l'abus de la religion à des fins politique en Israël. Selon lui, beaucoup d'Israéliens "pensent que leur pays leur a été donné par Dieu. C'est naïf et dangereux".


Le 8 août, le Centre Simon Wiesenthal (CSW) a écrit une lettre ouverte à la Norvège en réponse à cet article. Il déplore la ''paranoïa judéophobe qui hante les cauchemars de l'auteur, peut-être devenu gravement malade, peut-être atteint de la maladie d'Alzheimer, son manque de cohérence, son recrutement par les forces de l'obscurité et sa faible connaissance de la Bible. Gaarder régurgite la vieille définition antisémite du Juif ''arrogant et dominateur''. Il est allé où aucun antisémite contemporain n'est allé auparavant ''.

Le CSW exhorte ''le peuple norvégien à rejeter le message de l'écrivain car il se rendra compte que le destin des Juifs est une alarme pour l'humanité. La Norvège ne cherche sûrement pas à être complice de cette reprise du ''Crépuscule des dieux'' ''.

Le 10 août, le quotidien norvégien a recueilli les réflexions du professeur Odd-Bjørn Fure, professeur d'histoire et directeur du Centre de la Shoah : ''Jostein Gaarder se conduit comme un homme de lettres qui ne comprend pas les mots qu'il utilise. Nous avons tous le droit de présenter des critiques des actions de l'Etat d'Israël. Dans le cas d'Israël, il y a une tendance particulière pour toutes les critiques de ces actions à glisser facilement vers une critique du droit à exister d'Israël. Une autre tendance est que la critique d'Israël devient liée à des caractéristiques négatives du peuple juif. Alors on tombe immédiatement dans l'antisémitisme''.

M. Fure a ajouté : "Mais le droit de se défendre ne donne pas le droit de mener n'importe quelle guerre. La guerre menée par Isra£el viole le droit international de plussieurs aspects - meurtre du personnel des Nations unies, attaques d'ambulances et de réfugiés - et les civils et infrastructures du Liban sont affectés de manière disproportionnée. Le Hezbollah a établi ses installations militaires parmi la population civile, ce qui est illégal et inacceptable. L'administration américaine ne parle pas avec les dirigeants syriens. La Syrie est en position clé pour pacifier le Hezbollah".

Des bombes à fragmentation sur 170 sites au Sud-Liban, dit l'Onu.

TYR, Liban (Reuters) - Israël a largué des bombes à fragmentation sur au moins 170 villages et autres sites du Sud-Liban lors de la guerre qui l'a opposé pendant 34 jours à la milice chiite du Hezbollah, a déclaré un haut responsable des opérations de déminage de l'Onu.

Les engins qui n'ont pas explosé à l'impact constituent à présent une menace mortelle pour les civils qui sont restés dans la région ou qui l'ont fuie mais sont en train de rentrer chez eux, et trouvent pour certains leur domicile ou leur lieu de travail en ruines.

Les bombes ont déjà tué huit personnes et fait au moins 25 blessés, dont plusieurs enfants, depuis l'entrée en vigueur de la trêve le 14 août, affirme Tekimiti Gilbert, chef des opérations du Centre de coordination de l'action contre les mines de l'Onu au Liban.

"A ce jour nous avons dénombré 170 tirs de bombes à fragmentation sur le Sud-Liban", a-t-il déclaré à Reuters dans un entretien accordé à Tyr.

"C'est un gros problème. Elles présentent des dangers évidents pour les enfants, les gens, les voitures. Les gens trébuchent dessus."

Gilbert dit n'avoir "aucun doute" sur le caractère délibéré du largage par Israël de ces bombes sur des zones habitées, en violation du droit international, qui stipule que de telles munitions ne doivent pas être utilisés dans les secteurs où se trouvent des civils.

"Ces bombes à fragmentation ont été larguées au milieu de villages", a-t-il dit.

Israël dément utiliser ces armes illégalement et accuse le Hezbollah d'avoir tiré des roquettes sur Israël depuis des secteurs peuplés par des civils.

Selon Gilbert, six équipes envoyées sur le terrain pour faire un état des lieux trouvent quotidiennement 30 nouveaux sites touchés par de telles bombes, notamment au sud du fleuve Litani, situé à une vingtaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Un grand nombre de bombes à fragmentation se sont écrasées plus au nord, près de Nabatieh et de Hasbaya.

UN MILLIER DE BOMBES NEUTRALISEES EN SIX JOURS

Selon ce responsable de l'Onu, il faudra "douze mois ou plus" pour débarrasser le sud du pays de ces munitions, dont certaines sont faites pour percer les chars, et d'autres pour blesser ou tuer sur un grand périmètre.

Certaines sont petites, noires et cylindriques, et on peut facilement ne pas remarquer leur présence et, en les touchant, les déclencher. D'autres sont rondes et peuvent ressembler à des rochers recouverts de poussière.

Selon Gilbert, quatre équipes de démineurs du Mines Advisory Group (MAG), une ONG britannique, ont déjà trouvé et neutralisé un millier de bombes à fragmentation au cours des six derniers jours. Plutôt que de les désamorcer, ils procèdent en général à des explosions contrôlées.

Treize autres équipes de déminage fournies par MAG et par une entreprise britannique vont bientôt se mettre au travail, ainsi que deux autres venues de Suède. Des hommes de l'armée libanaise s'attellent également à la tâche, ainsi que des membres du Hezbollah, selon Gilbert.

"Le Hezbollah a ramassé un grand nombre de ces bombes et les a mises dans des boîtes pour les éloigner des enfants", a-t-il dit.

"Ce n'est pas la méthode recommandée, mais le risque est tel que si l'on ne fait rien, des gens vont mourir", a-t-il ajouté.

"On ne peut pas le leur reprocher, ils risquent leur vie", a-t-il souligné, précisant que si ce genre de ramassage spontané des bombes permettait de se débarrasser des engins les plus visibles, il rendrait aussi plus difficile la localisation de celles qui sont cachées.

Comparant le recours à ce type de munitions avec l'usage qui en a été fait dans d'autres conflits, Gilbert a jugé leur utilisation au Liban plus problématique, l'Irak et l'Afghanistan, du fait de leur taille, ayant vu la plupart des engins tomber sur des déserts ou des secteurs non habités.

"Mais le Liban est petit et le Sud encore plus. Larguer des bombes à fragmentation dans des espaces aussi petits et confinés, dans des proportions aussi importantes, est mortel."

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http://fr.news.yahoo.com/22082006/290/des-bombes-a-frag
mentation-sur-170-sites-au-sud-liban.html

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