27/10/2006 : Bilin : manifestants attaqués par les Forces d'Occupation Israélienne

Ibrahim Ghazi Beit-Ilo, 12 ans, a été atteint au cou par un fragment de balle suite à la marche pacifique organisée aujourd'hui contre le Mur d'Apartheid à Bilin. Il a été transféré à l'hopital du gouvernement à Ramallah où le fragment de balle a été enlevé.
16 autres personnes ont été blessées suite aux tirs de bombes assourdissantes et de gaz lacrymogène ou aux coups de matraques distribuées par les Forces d'Occupation Israélienne.

Les 600 manifestants, Palestiniens, Israéliens et internationaux, ont marché derrière leurs responsables politiques et religieux, en brandissant des drapeaux palestiniens.

Les membres du Conseil Législatif Palestiniens, Kayes Abu-Leila et Mohib Awad, les députés israéliens, Mohamed Barakeh et Dov Hanin, un chef religieux Musulman, Taysir Tamimi, et des chefs de village marchaient en tête de la manifestation qui était partie de la mosquée de Bilin pour se rendre jusqu'aux fortifications massives de fils barbelés qui séparent le village de ses terres agricoles.

Quand ils sont arrivés, ils ont été "accueillis" par les soldats israéliens entièrement armés et revêtus de leur costume anti-émeutes et la police des frontières.

L'objectif central de la manifestation était de créer une brèche symbolique dand le Mur en plaçant deux échelles sur la première barrière de fils barbelés.

En utilisant les échelles comme pont, un groupe de manifestants a pu entrer dans la seconde rangée de fortifications du mur.
Pendant qu'ils passaient de l'autre côté, ils ont été attaqués à l'aide de bombes de gaz lacrymogène et de bombes assourdissantes.

L'armée s'est retournée contre les manifestants qui scandaient : "NON AU MUR !"
Les soldats ont tiré du gaz lacrymogène et des bombes assourdissantes sur la foule, qui a commencé à battre en retraite.

Alors que les manifestants rentraient au village, les soldats ont pénétré dans les oliveraies du village, en tirant du gaz lacrymogène.
Une boîte métallique de gaz a été tirée sur une ambulance qui était garée sur une colline éloignée du mur et les soldats ont pénétré dans le village où une autre boîte métallique de gaz lacrymogène a été tirée dans une maison, blessant une grand-mère, Intisar Burnat.

Les villageois de Bilin ont perdu plus de 50% de leurs terres agricoles pour la construction du Mur d'Apartheid. Le gouvernement israélien a illégalement exproprié leurs terres sans leur offrir de compensations.

Bien que la saisie des terres ait été faite au nom de la sécurité, en fait, une enquête a découvert que les services d'aménagement corrompus de l'armée ont facilité le transfert de la terre de Bilin à un promoteur milliardaire russe qui appartient au Lubavitcher Hassidim. Les terres de Bilin font partie maintenant de la colonie illégale de Modin Illit.

Liste des blessés :
Adeeb Abu Rahma, frappé à la jambe
Basem Ahmad Issa, une balle de caoutchouc dans le dos
Zohdiya Ali Al khatib, intoxiqué par le gaz lacrymogène
Mohammad Al khatib, frappé et blessé à la jambe
Naser Abu Rahma, touché à la main par un fragment de bombe assourdissante
Ahmad Mohammad Hassan, touché par une balle de caoutchouc à la jambe
Oz Marinov, touché à la cheville par une bombe assourdissante
Amir Sidi, touché au front par un fragment de bombe assourdissante
R., coupé au pied par des fils barbelés
G. et L., frappés à coups de matraques

Bil'in est un village de Palestine qui veut continuer à exister, qui lutte pour sauvegarder sa terre, ses oliviers, ses ressources, sa liberté.

En annexant près de 60% des terres de Bil'in pour y construire le mur de séparation, l'état d'Israël étouffe le village, le détruit chaque jour un peu plus en emmurant ses habitants dans une prison à ciel ouvert.

Soutenus par des activistes israéliens et internationaux, les habitants de Bil'in manifestent pacifiquement tous les vendredis devant le chantier de la honte. Et tous les vendredis l'armée donne pour seule réponse la violence, aussi bien physique que morale.