dimanche, mars 18, 2007

Speciale Pirates

Partie I



Au début, en 85, il y eut un livre: "TAZ" (Temporary Autonomous Zone = Zone Autonome Temporaire). C'était la première apparition d'Hakim Bey. Le premier à avoir cru en ce brûlot, c'est Jim Flemming, fondateur d'autonomedia, une maison d'édition indépendante de Brooklyn. Depuis sa première parution en 85, TAZ a été traduit dans une douzaine de langues et s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires. Sans compter la myriade d'éditions pirates distribuées sur le net, parce que tous les écrits d’Hakim Bey sont libres de droits. Soufisme, utopies pirates, anarchisme, terrorisme poétique: Bey le prolifique a publié des dizaines d’essais.

Hakim Bey vit à l'abri des medias. Et pour se protéger, il fixe ses propres règles à ceux qui veulent l'approcher. C'est par téléphone à la dernière minute qu'il nous fixe le lieu du rendez vous. L'interview se fera chez lui. New-yorkais d'origine, l'écrivain habite depuis 6 ans une petite ville bien tranquille à 200 kilomètres de Big Apple dont nous ne dévoilerons pas le nom. Suivant ses instructions, l'équipe pose sa caméra sur la table du salon et saisit parfois sa main au passage.

Le A31, ou 31 août 2004, des dizaines de groupes multiplient les actions éclairs et partent à l'abordage des symboles du pouvoir, comme Carlyle, fournisseurs de l'armement en Irak ou Fox News, la télé à la botte des Républicains. Autant de TAZ, de Temporary Autonomous Zone ou Zone Autonome Temporaire qui vont bloquer à leur manière chaque déplacement des délégués de la Convention Républicaine.

Partie II


Il y a trois siècles, dans les Caraïbes et l'Océan Indien, les pirates font de leurs bases de repli des mondes où cohabitent toutes les couleurs de peau, toutes les religions, et où est abolie la propriété privée. Ces utopies pirates n'ont laissé d'autres traces que ces tombes siglées du Jolly Roger, la tête de mort inscrite sur les drapeaux noirs. La plus fameuse de ces communautés est Libertalia, qui aurait tenu plusieurs dizaines d'années au large de Madagascar avant d'être écrasée par la marine anglaise. Mythe ou réalité, c'est elle qui inspire ici les studios Disney. Les pirates, décidément, ne sont pas des gens fréquentables!

Ces communautés inventées par les pirates, nous dit Hakim Bey, n'étaient pas faites pour durer. Un siècle avant la Révolution Française, elles se moquaient des frontières, mais se savaient condamnées. Les pirates étaient mobiles, et disparaissaient comme ils étaient venus. Un mode d'action appliqué au pied de la lettre par les forbans modernes, comme ceux de Burning Man qui se donnent quinze jours au milieu d'un lac salé en Arizona pour vivre au delà des limites en toute liberté. C'est aussi le modèle des free-parties et des raves dans le monde entier.

Et surtout, les zones autonomes temporaires investissent, comme il y a trois siècles les territoires pour lesquels il n'existe pas encore de carte, pas de gouvernement ni de police. Tous ces rêves devenus réalité ne sont pas uniquement festifs. A Taos au Nouveau-Mexique, les artisans du projet Earthship voient loin, jusqu'à la création de villes autosuffisantes, même sans permis de construire.

Le premier hacker c’est John Draper. Dans les années 70, bien avant le net, il a écumé les lignes téléphoniques américaines, sans jamais payer de facture. On appelait ça le phone-phreaking. Son Surnom, Captain Crunch est une référence à ce paquet de céréales qui contenait un petit sifflet en plastique. Sa fréquence, 2600 hertz, lui permettait de pirater le système. Avec la Blue Box du Captain Crunch on pouvait telephoner sans limite dans l’illegalité totale. Ses premiers admirateurs sont aussi ses premiers employeurs, les patrons d'Apple. Ses héritiers reprennent le flambeau. 2600 est le titre d'un fanzine culte qui croit aux promesses de l'informatique naissante. Parmi ces pionniers les Masters of Deception, une bande menée par Phiber Optic. En 1992 il tombe pour phone phreaking. Le plus notoire des pirates informatiques est Kevin Mitnick. Fugitif, ciblé par le FBI, il laisse sa carte de visite partout. Le jour de noël 95, il pénètre l’ordinateur personnel du cybercop qui le traque, Shimomura. Mitnick écope de cinq ans de prison. Aujourd'hui, les banques s'arrachent ses services.

Malgré la répression, les pirates poursuivent leurs activités. La Defcon, à Las Vegas, est la plus grand convention de casseurs de codes au monde. Sur les 6000 hackers qui y participent, 20% sont des policiers. Petit à petit, l'Etat quadrille et verrouille le net. La fin de la liberté pour le Web? Des derniers îlots résistent. On les appelle les Warez zones. Sur ces plates-formes illégales, on peut télécharger et cracker des centaines de logiciels. Lorsque les cyber-flics repèrent l'adresse du site émetteur, un programme le fait basculer immédiatement sur une nouvelle adresse à l'autre bout du monde.

Partie III

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