mardi, décembre 12, 2006

COURRIER : Terreur fasciste pro-Israël en France

Monsieur le Président de la République,

Le 22 juin dernier, les magistrats de la dixième chambre du tribunal correctionnel de Paris ont condamné M. Raphaël Schoemann à la peine – constructive. .. – de 10 mois de prison avec sursis: pour avoir envoyé à une série de personnalités jugées par lui «pro-palestiniennes », dont une avocate du barreau de Paris, plusieurs intellectuels et journalistes, et le gaulliste historique (qui ne vous est pas étranger) Lucien Bitterlin, connu pour son engagement contre l’OAS, des lettres de menaces de mort, accompagnées de balles de calibre 22,serties du commentaire : « la prochaine n’arrivera pas par la poste ».

L’intéressé n’a pas nié les faits. La police judiciaire, à l’issue d’une enquête exemplaire, avait découvert à son domicile un arsenal militaire impressionnant: fusils, carabines, armes de poing, et même un fusil d’assaut suisse de grande marque, le tout avec une grande abondance de munitions, et les accessoires indispensables : réducteur de son, lunette de visée nocturne, etc. Il s’était procuré les adresses personnelles de ses cibles. Proche, selon son propre avocat, de la communauté juive du Raincy (93), dont vous connaissez bien un des élus, M. Eric Raoult (UMP) - très engagé en faveur du régime aujourd’hui représenté, et dirigé, par la coalition du parti Kadima, du regretté Ariel Sharon, des travaillistes (socialistes) , et du parti fasciste Israël Beitenou d’Avigdor Liebermann - il a prétendu avoir agi en solitaire, et s’être procuré, par ses propres moyens, les coordonnées personnelles de chacune de ses « cibles ».

Il a aussi précisé qu’il s’amusait à chasser les « nuisibles ».

Sans critiquer une décision de justice, des observateurs avisés se sont inquiétés d’une décision plus que tolérante, et de nature à ne pas décourager ce personnage, ou d’éventuels émules, de recommencer.

C’est aujourd’hui chose faite.
Mais il ne s’agit plus de mots.
Il ne s’agit plus de « menaces ».


"Le mercredi 25 octobre à 17h45, raconte Ginette Skandrani, une journaliste quinquagénaire, fondatrice historique des « Verts » et de l’association « La Pierre et l’Olivier » (soutien à la Palestine), figurant sur la liste des envois de Raphaël Schoemann, et partie-civile au procès de ce Monsieur, « lorsque j’ai ouvert ma porte, croyant que c’était ma petite-fille qui rentrait à la maison, je me suis trouvée devant deux jeunes mecs tout de noir vêtus avec des casques à la main. J’ai essayé de repousser la porte, mais ils se sont précipités sur moi en me cognant avec les casques et en me donnant des coups de pied. Mes lunettes sont tombées et se sont brisées, et j’ai été aveuglée par le sang qui pissait à travers ma paupière éclatée. J’ai crié tant que j’ai pu, mais ils ont continué à frapper pendant cinq minutes en me jetant par terre et en renversant un banc et une chaise. Ils étaient d’une extrême violence et je ne pensais pas m’en sortir vivante. Il y avait du sang partout car j’étais également blessée à la tête, suite à un coup de casque. J’ai tout de suite pensé au BETAR (groupe paramilitaire juif) ou à la Ligue de défense juive, car ils sont coutumiers de ce genre d’agressions, soit dans les manifestations de solidarité avec les Palestiniens, soit dans les salles de réunion ou dans les couloirs des tribunaux. (…). D’ailleurs l’un des deux a crié : « Tu sais pourquoi on est là ». Ils se sont enfuis car des portes commençaient à s’ouvrir suite à mes cris. La concierge à appelé la police. (...). J’ai appris par la police judiciaire, que selon la concierge, ils étaient quatre, deux qui sont rentrés derrière elle en lui proposant de porter ses courses et deux autres qui sont restés en faction dans le couloir extérieur, entre le portal d’entrée et la porte vitrée intérieure. Ils savaient où je logeais car ils sont immédiatement montés à mon étage en courant. J’ai pu les décrire à la police : environ 25 à 28 ans, assez grands, des cheveux noirs courts, portant des blousons de cuir noir, de type européen mais de peau un peu hâlée. Et ressemblant à des séfarades de Belleville. La police a pris des empreintes digitales sur la porte et dans l’appartement. Elle a (...) prévenu les pompiers qui m’ont amené à l’hôpital Saint-Antoine. J’ai eu des points de suture sur la paupière gauche, ainsi qu’à l’arrière du crâne. Mon oeil était complètement fermé et j’ai des contusions sur tout le corps. (...)Des policiers m’ont emmené à la 2è DPJ où j’ai porté plainte contre X pour violences volontaires en réunion et avec arme par destination et violation de domicile. La procédure a été enregistrée sous le n° 2006/J/ 1510, par M. Bruno Jacquel, capitaine de police de la 2è DPJ. (...) Le dossier médico-légal (...) porte le n° 0627830. J’ai été convoquée à la permanence criminelle, groupe " GESSET " de la 2è DPJ le lendemain, 26.10 à 16 heures par M. l’officier de Police judiciaire Tanchon qui m’a auditionnée pendant plus de deux heures et a réenregistré ma plainte, sous le n° de dossier 200. J’attends la suite (..)."

Monsieur le Président,

L’objet de notre démarche est simple. Nous souhaitons que la France demeure un pays où la liberté d’expression de chacun est respectée, comme doit l’être la sécurité d’une grand-mère, fût-elle une amie déclarée de la Palestine, à son domicile.

Nous souhaitons que ne s’y établisse pas la loi de Lynch, source de cycles sans fin de violences, représailles et contre-représailles. Vous n’êtes pas George Bush, nous ne sommes pas au Texas…

Amis, nous mêmes, de la Palestine, et donc, de la démocratie et de la paix civile, nous souhaitons ne pas avoir à prendre, pour notre propre sécurité et celle de nos proches, des mesures que la morale tolère, et que la loi peut, éventuellement, réprouver. Républicains, nous ne sommes pas des moutons, bêlant, passifs, en direction de l’abattoir.

Dans le plus strict respect de l’indépendance de la justice, à laquelle, nous le savons, vous êtes, personnellement, et par fonction, vous-même très attaché, nous souhaitons que des instructions soient données au parquet pour que M. Raphaël Schoemann soit interpellé sans délai, placé en garde à vue, et prié de donner des explications enfin complètes et sincères sur ses activités, ses donneurs d’ordre, et ses complices : et cela, dans le cadre d’une information judiciaire pour “terrorisme en bande organisée”. S’il s’appelait Omar, Rachid ou Mohammed, et Madame Skandrani Ginette Olin, Halphen, Albeniz, Guedj, ou Veil, ce serait fait depuis longtemps.

Mais nous ne saurions trop encourager aussi votre, et notre, ministre de la Justice, de suggérer aux magistrats du parquet placés sous son autorité de requérir d’autres investigations - notamment auprès de votre ministre de l’Intérieur et ami Nicolas Sarkozy, dont la photo, chandelier à sept branches en main, figure depuis plusieurs mois en bonne place sur le site de l’organisation extrémiste la Ligue de Défense Juive (LDJ), mise en cause dans diverses exactions de la même eau, dont l’éventration, à coups de poignard, d’un courageux commissaire des RG, qui tenait de s’opposer au lynchage en pleine rue, de jeunes Arabes, au cours d’une manifestation “de soutien à Israël”, sur une grande place de Paris.

Ces « groupies » de votre actuel ministre de l’Intérieur constituent la filiale «française» d’une organisation américaine, ou israélo-américaine, portant le même nom, le même sigle, et les mêmes maillots de corps (« T-shirt ») de couleur jaune, organisation considérée aux Etats-Unis comme « terroriste », et interdite.

Sans nous ingérer, bien entendu, dans la question institutionnelle ô combien complexe des relations entre Présidence de la République et Ministère de l’Intérieur, nous formons le vœu citoyen de voir M. Sarkozy s’expliquer sur ses relations avec ce groupuscule souvent décrit comme raciste et fasciste - et faire le point, avec vous, sur les enquêtes en cours (du moins, nous l’espérons) à propos de l’attentat contre le commissaire des RG, et de la « ratonnade » infecte, commise au domicile de Madame Skandrani.

Avec nos salutations respectueuses et républicaines,

Paris, le 2 décembre 2006

Premiers signataires:
Assur ABOU ASSUR

Sakina Arnaud, amie de la Palestine, Bordeaux

Aïcha-Alice Brahim

Christian Brosio. Paris

Isabelle Coutant Peyre, Avocat
215 bis Bd Saint Germain 75007 Paris

Jean-Paul Cruse, journaliste, écrivain, coordinateur technique du site internet Le Monde Réel http://www.lemonder eel.fr/

Xavière Jardez

Behnam Keryo

Georges Labica, universitaire

Jean-Paul Ledheux, ami de la Palestine, militant syndical dans la presse, Paris

Bagdad Maata, médecin, président du Mouvement pour la Justice et la Dignité (MJD), Paris

Makhlouq, éditorialiste Islamiya.info, Paris

Gilles Munier, secrétaire général des Amitiés franco-Irakiennes (A.F.I.)

Jean-François Poirier – philosophe. Paris

Maria Poumier - universitaire

Mireille Rumeau, amie de la Palestine, Bordeaux.

Didier TERRIERE. Délégué Régional des Ligues des Droits de l'Homme d'Aquitaine
Jean-Loup Thébaud – philosophe. Paris.

Pour savoir plus sur l’affaire Raphaël Schoemann :

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