De la responsabilité et du courage pour sauver le Liban
Le Liban ou la paix rebelle. Rebelle parce que depuis des millénaires, la paix au Pays du cèdre ne se laisse pas faire. Jusqu’aux Accords de Tayef. Mais, au fil des années, ces accords, issus de difficiles tractations, ont porté en leur sein le germe de futures rébellions. Autrement dit, ils sont plus proches d’une trêve que d’un accord de paix et de bonne entente.
Aujourd’hui, toutes les forces politiques libanaises ont franchi le Rubicon et le pays se retrouve encore une fois au bord d’une guerre civile, dont les retombées seront plus désastreuses que les secousses qui avaient, dans le passé, éclaboussé ce beau petit pays, car intervenant au moment d’une gestation d’un nouveau Moyen-Orient.
Pendant quelques jours, les protagonistes - tout comme les observateurs - avaient tablé sur la réussite du dialogue national. Mais ses assises s’apparentaient plus à une réunion de « parrains » qu’à un débat entre hommes responsables de toute une nation. La pause dont nous ont informés tous les journaux du monde, il y a quelques semaines, m’a rappelé la dernière table ronde entre les cinq familles mafieuses de la légendaire fiction de Francis Ford Coppola, Le Parrain. Les Corleone, Tessio, Tattaglia et cie avaient, tous, les mains ensanglantées. Parmi eux, des pions. D’autres tiraient les ficelles du jeu dangereux. Mais autour de cette table siégeait un homme de principe, susceptible de mettre un terme à l’hémorragie.
Sur l’échiquier libanais, on cherche, justement, cet homme à même de mettre comme du baume au cœur à tout Libanais avide de paix et de sérénité.
Sauf que dans cette agitation, on voit mal, on juge mal, comme l’écrivit Alain.
La démission des cinq ministres chiites du gouvernement et le discours de la haine « professée » ici et là laisse augurer un difficile avenir. Entre monologues et farces, c’est tout le Liban qui se sent hypothéqué. Au gré d’intentions et de fins politiques hargneuses. Ce qui choque plus d’un, c’est que la rue libanaise dans son ensemble s’attendait à ce que l’invasion israélienne du pays devienne un argument de taille pour que la présidence de la République, le gouvernement et la majorité parlementaire, main dans la main, reprennent un vrai et solide débat, fondé sur la responsabilité politique et sur le courage, avec en ligne de mire la reconstruction du pays et la fin de l’impunité, ne serait-ce que par un passage public aux aveux.
Paradoxalement, la toute récente guerre n’a fait qu’attiser les tensions. Le tocsin a été sonné, pourtant. Mais les choses vont de mal en pis. Et les acteurs principaux font preuve de malhonnêteté intellectuelle et politique.
Le contexte régional de l’actuelle crise au Liban ne facilite pas la tâche des forces vives libanaises, qui tentent désespérément d’apporter quelque bien dans ce tohu-bohu.
Mais ce qui échappe, malheureusement, à une grande partie de l’opinion mondiale, c’est que tout l’échiquier mondial fait preuve, là, de faillite, sur la case Liban.
Car on y voit toutes les mains.
Et l’assassinat de Pierre Gemayel ne vient qu’ajouter de la morosité à ce tableau déjà funeste.
liens
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=15895
Aujourd’hui, toutes les forces politiques libanaises ont franchi le Rubicon et le pays se retrouve encore une fois au bord d’une guerre civile, dont les retombées seront plus désastreuses que les secousses qui avaient, dans le passé, éclaboussé ce beau petit pays, car intervenant au moment d’une gestation d’un nouveau Moyen-Orient.
Pendant quelques jours, les protagonistes - tout comme les observateurs - avaient tablé sur la réussite du dialogue national. Mais ses assises s’apparentaient plus à une réunion de « parrains » qu’à un débat entre hommes responsables de toute une nation. La pause dont nous ont informés tous les journaux du monde, il y a quelques semaines, m’a rappelé la dernière table ronde entre les cinq familles mafieuses de la légendaire fiction de Francis Ford Coppola, Le Parrain. Les Corleone, Tessio, Tattaglia et cie avaient, tous, les mains ensanglantées. Parmi eux, des pions. D’autres tiraient les ficelles du jeu dangereux. Mais autour de cette table siégeait un homme de principe, susceptible de mettre un terme à l’hémorragie.
Sur l’échiquier libanais, on cherche, justement, cet homme à même de mettre comme du baume au cœur à tout Libanais avide de paix et de sérénité.
Sauf que dans cette agitation, on voit mal, on juge mal, comme l’écrivit Alain.
La démission des cinq ministres chiites du gouvernement et le discours de la haine « professée » ici et là laisse augurer un difficile avenir. Entre monologues et farces, c’est tout le Liban qui se sent hypothéqué. Au gré d’intentions et de fins politiques hargneuses. Ce qui choque plus d’un, c’est que la rue libanaise dans son ensemble s’attendait à ce que l’invasion israélienne du pays devienne un argument de taille pour que la présidence de la République, le gouvernement et la majorité parlementaire, main dans la main, reprennent un vrai et solide débat, fondé sur la responsabilité politique et sur le courage, avec en ligne de mire la reconstruction du pays et la fin de l’impunité, ne serait-ce que par un passage public aux aveux.
Paradoxalement, la toute récente guerre n’a fait qu’attiser les tensions. Le tocsin a été sonné, pourtant. Mais les choses vont de mal en pis. Et les acteurs principaux font preuve de malhonnêteté intellectuelle et politique.
Le contexte régional de l’actuelle crise au Liban ne facilite pas la tâche des forces vives libanaises, qui tentent désespérément d’apporter quelque bien dans ce tohu-bohu.
Mais ce qui échappe, malheureusement, à une grande partie de l’opinion mondiale, c’est que tout l’échiquier mondial fait preuve, là, de faillite, sur la case Liban.
Car on y voit toutes les mains.
Et l’assassinat de Pierre Gemayel ne vient qu’ajouter de la morosité à ce tableau déjà funeste.
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