jeudi, octobre 19, 2006

Un avenir iraquien pour les « Arabes » sous la protection du criminel usaméricain ? ou : le massacre quotidien contre un grand et valeureux peuple !

Traduit par Ahmed Manaï et révisé par Fausto Giudice

Note du Traducteur

Au mois de Muharrem (Mars) de l’an de grâce 656 de l’Hégire/1258 après J.C, les Tatars occupèrent Bagdad. Ce fut la fin de la dynastie Abbasside. Le chroniqueur Ibn Kathir écrivit dans son livre Al Bidaya Wa Nihaya- Le début et la fin :

"Les avis se partagèrent sur le nombre des morts parmi les musulmans durant la prise de Bagdad. Certains disent 800 000 personnes, d’autres disent 1 800 000, d’autres estiment encore que leur nombre avait atteint 2 millions d’âmes. Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons. Les Tatars sont entrés dans la ville à la fin du mois de Muharrem et l’épée a égorgé ses habitants pendant 40 jours. Et, à l’issue de cette période, quand les crieurs annoncèrent l’Aman (la grâce) à la population, les survivants sortirent de sous terre, des caves, des cimetières et des canaux, tels des morts déterrés...Une grande épidémie finit par décimer les survivants et les envoya rejoindre ceux qui les avaient précédés dans la mort."

Les nouveaux Tatars ont fait pire et ont envoyé à la mort lente, pendant 12 ans, sûrement deux millions d’Irakiens. Mais Bagdad survivra et la guerre ne fait que commencer.

Ahmed Manaï, 11 avril 2003

Le chiffre effroyable des victimes de l’occupation usaméricaine de l’Iraq, ne semble avoir ému personne, ni au Machrek arabe ni au Maghreb : plus de 650.000 morts iraquiens au cours des 40 mois d’occupation, sans compter les destructions hallucinantes, le démantèlement de l’entité politique du pays, l’effondrement de ses frontières, la scission des Kurdes et la guerre civile qui s’installe entre les « Arabes » au pays de la Mésopotamie.

Plus de 650.000 morts, victimes des raids aériens, des explosions, des voitures piégées, des massacres interconfessionnels et intercommunautaires, des opérations d’incursion et de poursuite quotidiennes, dont la plupart, des jeunes de 16 à 40 ans, représentant une partie de l’espoir de l’Iraq dans son avenir…tout cela par le fait de l’occupation usaméricaine, avec la bénédiction et le soutien du président usaméricain à l prétendue marche de l’Iraq sur la voie de la stabilité !

Malgré tout cela, personne, dans le monde arabe, ne s’est manifesté pour dénoncer, protester ou condamner et aucune manifestation n’a eu lieu pour exprimer la colère et la solidarité avec les victimes ou appeler à réagir contre le responsable de ce massacre permanent qui détruit le présent et l’avenir de l’Iraq et, nécessairement aussi, le présent et l’avenir des pays voisins.

Aucun responsable arabe n’a élevé la voix et aucun gouvernement arabe n’a pris la peine d’interpeller l’administration usaméricaine ou de protester auprès d’elle contre ce massacre permanent qui menace leurs pays respectifs, proches ou lointains.

L’on comprend bien qu’aucun gouvernement arabe ne puisse bouger, parce qu’ils sont tous privés de leur pouvoir de décision et qu’aucun d’entre eux n’ose exprimer la moindre opposition à la politique usaméricaine vis-à-vis de l’ensemble desArabes et du droit à la vie des Iraquiens tout particulièrement et, par voie de conséquence, à l’alliance inamovible usaméricaine avec Israël, aux dépens du sang palestinien et dans ses tentatives permanentes pour abattre l’expérience démocratique dans les territoires palestiniens.


Reconstruction de l'Iraq, par J.Bosco, Brésil, 6 septembre 2006. Source : irancartoon

Mais que dire alors de la réaction des masses arabes à l’annonce de ce crime contre l’humanité, commis par les Usaméricains à l’encontre de l’Iraq et des Iraquiens : indifférentes, n’exprimant face à l’événement aucun intérêt, ni colère, ni tristesse, toujours soumises à la propagande de leurs régimes qui les bercent de l’illusion que les Usaméricains sont occupés à assurer aux Palestiniens un État sur une partie de leurs terres, qu’ils agissent pour garantir aux Libanais leur paix civile et aux Égyptiens leur prospérité et, qu’ils sont préoccupés de garantir la sécurité aux pays du Golfe et une position de leadership à l’Arabie Saoudite.

Que, partout où ils se trouvent, les Arabes continuent à mener leur petit train de vie comme si l’Iraq, l’État et son unité territoriale, ne les intéresse pas, que les incitations à la violence des uns contre les autres et le bain de sang qui s’en suit, ne peuvent avoir d’effet sur leur propre vie, dans leurs pays respectifs, proches et lointains, a de quoi inquiéter sur leurs chances d’avoir un avenir plus stable et plus prospère que leur présent. Un présent habité par une multitude de peurs : la peur de leurs dirigeants, la peur des uns des autres après avoir sacrifié leur destin commun et s’être retranchés derrière leurs intérêts nationaux, la peur d’Israël, la peur des Usaméricains et, pour céder à un effet de mode, la peur de l’Iran.

L’étude de terrain effectuée par deux universités de médecine respectables, l’Université Johns Hopkins, en premier, puis par l’Université iraqienne Al Moustansiria, et qui a concerné 1849 familles, réparties dans 16 gouvernorats du pays et comprenant 12 801 personnes, constituant 47 échantillons, révèle l’étendue du scandale arabe autant que l’horreur du crime usaméricain.

Les Arabes sont encore assommés par le terrorisme, à cause de l’opération impardonnable, exécutée à New York, par des jeunes extrémistes aveuglés par la haine, sous la conduite de Oussama Ben Laden.

Mais quel rapport donc, entre un crime, dont la responsabilité incombe au seul groupe extrémiste qui l’a exécuté et le massacre usaméricain permanent en Iraq (ainsi que celui d’Israël en Palestine) perpétré sous la protection et avec la participation directe des troupes d’occupation usaméricaines ?

Il s’agit d’un massacre au quotidien, contre un grand et valeureux peuple, l’un des premiers bâtisseurs de la civilisation humaine et celui qui l’exécute est un criminel contre l’humanité…Il ne sert à rien que le président usaméricain, Georges Bush, baisse le nombre des victimes et le réduise à 30.000 seulement !

Malgré tout, les Arabes tournent le dos à leur présent pour se préoccuper de la discorde entre les éléments constitutifs de leur identité et de leur histoire, et se désintéressent de leur avenir par peur de leurs tortionnaires.

Les tensions d’ordre confessionnel et communautaire que nous observons à Beyrouth, ne sont-elles pas en fait, une fuite du terrain de la véritable confrontation contre l’ennemi réel et une entreprise d’usure dans une lutte avec soi-même, qui ne peut profiter qu’à ceux qui font couler le sang de la Oumma toute entière, qu’ils soient un tyran au pouvoir ou un occupant étranger, l’un et l’autre bafouant la volonté et confisquant le présent et l’avenir.

Il est clair que l’avenir des Arabes se situe dans les modèles libanais, palestinien et iraquien ou dans un mélange des trois, tant qu’ils ne défendront pas leur terre par leur sang et défendront leur sang en s’attaquant à ceux qui le font couler et non pas en fuyant la confrontation avec eux.

Assafir (Journal Libanais)

Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï et révisé par Fausto Giudice, membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traductione st en Copyleft : elle est libre de reproduction à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.

Liens
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=1351&lg=fr

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