Un bombardement israélien tue quatre observateurs de l'Onu

lefigaro.fr (avec AFP). Publié le 26 juillet 2006
Actualisé le 26 juillet 2006 : 09h06

Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, s’est déclaré «choqué» par «le bombardement des forces israéliennes visant apparemment délibérément une position d'observateurs de l'Onu». Les quatre victimes seraient de nationalité autrichienne, canadienne, finlandaise et chinoise.

Kofi Annan est «choqué». Et pour cause, quatre observateurs de l'Onu au Liban ont été tués mardi dans un bombardement israélien. Un raid qui a «apparemment délibérément» visé la position de Khiam, près de la frontière israélo-libanaise, selon le secrétaire général des Nations unies. Immédiatement, le ministère israélien des Affaires étrangères a exprimé ses «profonds regrets». Le premier ministre Ehoud Olmert a renchéri, dans la matinée de mercredi, en exprimant personnellement ses «regrets».

Selon une source des services de sécurité libanais, les quatre observateurs tués dans le raid seraient de nationalité autrichienne, canadienne, finlandaise et chinoise. Pékin a confirmé la mort d'un Chinois et «fermement condamné» le bombardement. Le corps de l’un d’entre eux serait encore sous les décombres, selon une source des services de sécurité libanais.

Dans le même temps, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah a haussé le ton sur al-Manar, la télévision du parti chiite. Il a annoncé que ses combattants allaient tirer des roquettes «au-delà» de Haïfa, et que le conflit avec Israël était entré dans une nouvelle phase. Enfin, à quelques heures de la réunion internationale sur le Liban prévue à Rome dans la journée, le mouvement chiite libanais a déclaré refuser toute condition «humiliante» à un cessez-le-feu et annoncé le lancement d'une «guérilla» contre les troupes israéliennes entrées en territoire libanais.

Au moins 444 morts en quinze jours

«Nous condamnons ce bombardement d'une position de la Finul», a déclaré à New-York l'ambassadeur français à l'Onu, Jean-Marc de La Sablière, qui préside le Conseil de sécurité ce mois-ci. Les Etats-Unis ont également déploré ces morts et tentent de vérifier ce qui s'est exactement produit, a indiqué pour sa part un haut responsable américain sous couvert d'anonymat.

Dimanche déjà, un observateur avait été grièvement blessé au Sud-Liban par des tirs du Hezbollah, lors d'affrontements opposant ses combattants aux troupes israéliennes.

«Israël est déterminé à continuer de se battre contre le Hezbollah», a déclaré mardi le premier ministre israélien Ehud Olmert, alors que son ministre de la Défense, Amir Peretz, indiquait qu'Israël envisageait l'établissement d'une zone de sécurité au Sud-Liban si aucune force multinationale n'y était déployée.

Côté libanais, 401 personnes, dont 337 civils, sont mortes depuis le début de l’offensive, le 12 juillet. Côté israélien, 43 personnes (18 civils, 25 militaires) ont trouvé la mort. Les affrontements autour de Bint Jbeil, dans le sud du pays, ont repris mercredi matin, tuant notamment un soldat israélien et en blessant cinq autres.

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