Le "Paris de l'Orient" sous les bombes

19 juil. 2006

Grand reporter britannique et illustre chroniqueur pour The Independent, Robert Fisk n'a de cesse de couvrir l'actualité du Proche-Orient et notamment le conflit israélo-palestinien, qu'il commente d'un point de vue que certains qualifient de proarabe. Beyrouthin d'adoption, il vit dans la capitale libanaise depuis trente ans. Après une semaine de bombardements intensifs du Liban par l'armée israélienne, Fisk ne peut que déplorer les destructions et la mort de civils dans ce pays qui a beaucoup souffert et qu'il chérit. Beyrouth, ce "Paris de l'Orient", est à nouveau sous les bombes. "En trente ans, j'ai vu cette ville mourir et renaître de ses cendres, puis mourir encore, ses immeubles d'habitation criblés par tant de balles qu'ils ressemblent à de la dentelle, sa population se déchirant", note Fisk.

Et de témoigner des "quinze années de guerre civile qui ont fauché 150 000 personnes, [des] deux invasions israéliennes et [des] années de bombardements par Israël qui ont coûté la vie à plus de 20 000 autres personnes. Je les ai vues sans bras, sans jambes, sans tête, transpercées, bombardées et explosées sur les murs des maisons. Pourtant, ce sont des gens agréables, instruits et bons, dont la générosité surprend chaque étranger, dont la gentillesse ferait honte à n'importe quel Occidental et dont nous ignorons constamment la souffrance."


De son autorité de journaliste hors pair, Robert Fisk donne de la voix et exprime sa rage devant l'inaction de la communauté internationale. "La chose la plus ignoble est que nous abandonnons les Libanais à leur sort comme un peuple de pestiférés et passons notre temps à évacuer nos précieux ressortissants tout en désapprouvant la réaction 'disproportionnée' d'Israël à la capture de ses soldats."

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