samedi, octobre 14, 2006

Situation : diplômé, beur et sans emploi

Amélie Verreydt

La Belgique, comme les autres pays d’Europe, connaît de gros problèmes dans l’intégration des allochtones. Ceux-ci sont très fréquemment victimes de discriminations de toutes sortes. Parmi elles, la discrimination à l’embauche qui a souvent tendance à être banalisée. Des études prouvent pourtant la gravité de la situation. À qualification égale, les chercheurs d’emploi issus de l’immigration sont plus souvent refusés que les Belges. Un constat navrant. Beaucoup d’entre eux se retrouvent alors au chômage tout en étant bardés de diplômes.

Surqualifiés

En Belgique, un candidat belge d’origine immigrée sur trois est victime de la discrimination à l’embauche. Les indicateurs de chômage le montrent: les pays européens ont de grandes difficultés à intégrer leurs nouveaux citoyens à la vie sociale et professionnelle.
Les différents centres qui tentent de lutter contre la discrimination à l’embauche reçoivent chaque année plus de plaintes. Elles proviennent autant des hommes que des femmes.

Pour un même emploi, un citoyen belge d’origine étrangère devra être beaucoup plus qualifié qu’un autre Belge. Pour trouver une place, il devra souvent accepter un emploi en deçà de son niveau de qualification alors que le Belge n’accepte un emploi que si celui-ci correspond à ses exigences et compétences. Ceux qui n’ont aucun diplôme n’ont que très peu de chance de trouver un emploi. Pas étonnant dès lors que le taux de chômage des Belges d’origine maghrébine soit tellement élevé. Certains vont parfois jusqu’à prétendre qu’ils profitent du système, mais peut-être en sont-ils les victimes.

« Vous ne correspondez pas à la culture de l’entreprise »

Face à ces pratiques discriminatoires, il y a des solutions. « Dans la majorité des cas et en fonction de la gravité, explique Michel Vanderkam, conseiller au Centre pour l'Égalité des chances, nous tentons la médiation. Nous prenons contact avec l’entreprise impliquée afin de connaître les motifs du refus d’embauche ». Les patrons pris en faute sont passibles de peines civiles et pénales. Cependant, il n’est pas facile de prouver le caractère discriminatoire de l’attitude d’un patron. Celle-ci est le plus souvent masquée et vicieuse: « vous ne correspondez pas à la culture de l’entreprise », entend-t-on souvent. Des juristes constituent alors un dossier avec une analyse en profondeur de la situation. Ils tentent d’identifier le fait qui soulignera le caractère raciste de cette discrimination et ce, en regard des cas repris par la loi. Il y a donc des actions en justice, mais jusqu’à présent aucune condamnation n’a eu lieu.

Pas égaux devant l’emploi

Cependant, une étude du Bureau International du Travail (BIT) démontre qu’en Belgique, les différentes catégories de travailleurs et de chômeurs n’ont pas les mêmes chances d’accéder à l’emploi ni à l’emploi le meilleur. Ainsi, les travailleurs turcs ou marocains se regroupent souvent dans certains secteurs particuliers de l’emploi tels que le bâtiment, le nettoyage ou l’horeca. Au contraire, très peu occupent des postes hautement rémunérés. L’étude montre également que les ressortissants des autres pays d’Afrique sont plus favorisés que les Marocains et les Turcs. Viennent ensuite les travailleurs d’origine italienne et des autres pays du Sud. Quant aux ressortissants des pays limitrophes de la Belgique, ils n’ont pas plus de difficultés qu’un Belge à trouver du travail.

Autre fait marquant de cette étude, l’acquisition de la nationalité belge n’a pratiquement aucun impact sur la répartition des emplois. Certains tentent alors de changer leur nom en un patronyme plus occidental. Des travailleurs surqualifiés au chômage, vous parlez de gâchis.

liens
http://www.ihecs.be/regards/discriminationsembauche.htm

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