jeudi, août 03, 2006

Jean-Marie Colombani, le président du Monde s’exprime sur le conflit au Proche-Orient

Avec mesure, dans un éditorial du 01.08.2006, Jean-Marie Colombani, président du Monde, que l’on de peut taxer ni de « sioniste dégénéré », ni de « juif avide de sang » (cf. certains commentaires sur le blog), critique la politique des Etats-Unis, et montre une certaine indulgence pour la position d’Israël. En voici des extraits…

Les extraits de l’éditorial sont en italiques.

« Une suspension des bombardements aériens, à défaut du cessez-le-feu qu'attend la communauté internationale et qui devrait d'urgence s'imposer : le drame injustifiable de Cana, au Liban, a au moins permis à celle-ci de commencer de se faire entendre. Le triptyque proposé dans ces colonnes par Jacques Chirac - cessez-le feu, négociation d'un règlement politique, force multinationale d'interposition - n'en apparaît que plus souhaitable, tant il semble correspondre en effet à l'énoncé du bon sens, selon l'expression du président de la République. Pourtant sa mise en oeuvre relèverait de l'exploit dans un contexte qui se révèle plus compliqué et plus dangereux que jamais, non seulement pour la région, mais pour la communauté internationale elle-même. »

Jean-Marie Colombani poursuit par une critique sans concession de la politique des USA aux Proche et Moyen Orients, et de don objectif de "remodelage" de la région.

« Au Liban, donc, mais aussi en Israël, à Gaza, en Irak, c'est la guerre. Avec, comme dans presque tous les conflits armés aujourd'hui, une majorité de victimes civiles.

Ce n'est évidemment pas ce que George Bush nous avait promis lors de l'arrivée des troupes américaines à Bagdad, en mars 2003, prélude à l'avènement d'un grand Moyen-Orient démocratique…

Trois ans plus tard, la région est à la veille d'un nouveau et vaste conflit si la guerre opposant Israël au parti chiite libanais Hezbollah finit par impliquer la Syrie et l'Iran. Passé les élections [en Irak], le chaos a gagné toute la région : le Liban, désormais prisonnier du Hezbollah ; la Palestine des territoires, qui a confié son destin aux extrémistes du Hamas ; l'Irak, où les scrutins ont confirmé l'éclatement de fait, chaque ethnie ou religion votant pour les siens. »

Jean-Marie Colombani reproche à George Bush de s’être désengagé du conflit israélo-palestinien. en collant à la politique d'Israël, et d’avoir renoncé aux processus de paix, « sans cesse relancés par les présidents américains - de Bush père à Bill Clinton - ils avaient au moins la fonction de combler un vide, que la violence a aussitôt occupé, dès lors qu'il n'y avait plus de "processus" ».

En Irak, il reproche à George Bush de n’avoir rien prévu pour l’après-Saddam. « Menée au nom de la lutte contre l'extrémisme sunnite de Ben Laden, l'opération américaine en Irak a donc abouti à un renforcement de l'extrémisme chiite, sans avoir réduit le premier, et en faisant dépendre le sort de l'Irak chiite du bon vouloir de l'Iran !

Or le fiasco américain en Irak limite la marge de manoeuvre pour contenir l'Iran d'Ahmadinedjad…

Et, par milices chiites interposées, l'Iran s'est doté d'un redoutable moyen de pression, comme le montre la situation au Liban. »

Jean-Marie Colombani passe ensuite à Israël avec compréhension.
« Ce qui devrait conduire, malgré le drame de Cana, à plus de retenue dans la condamnation quasi unanime d'Israël par les opinions publiques européennes.
Car la mesure de la crise est celle-ci, et elle n'a de précédent que dans la crise des missiles soviétiques installés à Cuba en 1962 : en laissant l'Iran et la Syrie installer, via le Hezbollah, de douze mille à dix-sept mille missiles, le Liban a placé Israël à la portée de l'Iran. Pas de n'importe quel Iran : il s'agit de celui d'Ahmadinedjad, dont les propos sur l'existence de l'Etat d'Israël sont sans ambiguïté. Il ne peut donc y avoir aucun doute sur la réalité de la menace qui pèse sur l'Etat juif. C'est pourquoi, de l'Europe à l'Arabie saoudite, en passant par Washington et Le Caire, la plupart des gouvernements ont souhaité le succès de l'offensive israélienne contre le Hezbollah. Aujourd'hui, ces mêmes gouvernements reprochent à Israël son échec, et les opinions lui font grief de tuer des civils. »
Il trouve la stratégie militaire d’Israël inadaptée : « Israël est devenu une sorte de Silicon Valley et se trouve naturellement porté à la guerre technologique qui, face à une guérilla, n'a guère d'efficacité. »

« Israël n'imposera pas aux Palestiniens, ni aux Libanais, une solution israélienne ; mais Israël, plus que jamais, doit être garanti par ceux-là mêmes, Européens et Américains, qui sont visés à travers lui.
Le reproche fait à Israël est d'être coupable d'une réaction "disproportionnée" : le problème est qu'Israël doit sa survie en partie à sa capacité à réagir de façon disproportionnée. »

(Source : Jean-Marie Colombani, Le Monde du 01.08.2006)

liens
http://www.jakouiller.com/index.php/2006/08/01/
415-jean-marie-colombani-sexprime-sur-le-conflit-au-proche-orient


Un des lecteurs de ce blog (Fred) a laissé le commentaire suivant :

J’aime beaucoup le passage « Pas de n'importe quel Iran : il s'agit de celui d'Ahmadinedjad, dont les propos sur l'existence de l'Etat d'Israël sont sans ambiguïté. »

Je n’ai aucune sympathie particulière pour l’Iran et son président, mais M Colomabni continue sa propagande classique.

Déjà dans le Monde daté du vendredi 28 octobre 2005, critiquait Ahmadinedjad en lui attribuant des propos visant la destruction d’Israël en sa basant sur une dépêche de l’agence Reuters :

« Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré mercredi qu’Israël devait être rayé de la carte, a rapporté l’agence de presse officielle IRNA, décevant les espoirs que l’Iran tempère son hostilité à l’égard de l’État juif. Le soutien à la cause palestinienne est un pilier central de la République islamique qui refuse officiellement de reconnaître le droit d’exister d’Israël. "Israël doit être rayé de la carte," a déclaré Ahmadinejad lors d’une conférence intitulée "Le monde sans sionisme" à laquelle participaient 3 000 étudiants conservateurs qui scandaient "Mort à Israël" et "Mort à l’Amérique". »

Sans bien sur allez directement vérifier au près de l’agence IRNA (source soit disant de Reuters) qui ne site pas les propos imputés au président Ahmadinejad.
Et pour cause, une lecture (traduite car je ne lis pas le Perse) du discours prononcé ce jour là permet de se rendre compte que les propos attribués au président Iranien ne sont pas ceux prononcés.

Mais vérifier une source est un travaille de journaliste, M Colombani est bien au dessus de ce genre de chose, il préfère utiliser tout se qu’il peut pour sa propagande.

1 Comments:

At 23 août, 2006 13:14, Anonymous Anonyme said...

Dans le jeu de dupes (qui ne dupe plus personne en fait désormais) entre coalisés de l'alliance atlantico-sioniste c'est à dire entre les USA (+consors anglo-saxons) et l'état d'Israël, force est de constater que c'est Israël qui mène la danse (macabre)et ce depuis la promotion officielle de sa doctrine - le sionisme - par son premier porte voix patenté M. Theodor Herzl dès 1880 environ. Depuis le même film macabre se poursuit : terrorisme tout court des premiers colons israéliens et massacre de villages entiers avec la complicité politique de la GB(accord Balfour 1917) puis avec la complicité relais des USA à partir de 1948 jusqu'à nos jours. En définitive, tous les gouvernements cités changent mais le projet sioniste avec ses moyens détestables de défis internationaux permanents et de massacres de populations civiles en toute impunité se poursuit et même s'accentue ; avec également la spoliation toujours plus manifeste de territoires entiers avec une politique systématique de terreur auprès des populations autochtones non juives. C'est donc bel et bien l'état scélérat d'Israël qui conduit ce bal (maudit) et non les USA ; lesquels apparaissent clairement comme des supplétifs dans ce moyen orient arabe et musulman. Ainsi, si c'est la paix qui est recherchée dans cette région, la seule solution est de mettre au pas le trublion israélien qui a d'ores et déjà obtenu beaucoup plus que la partition d'origine de 1948 (la reconnaissance par l'OLP et par les pays arabes des frontières de 1967 (plan de paix arabe de 2002)). Mais très visiblement, cela ne suffit pas aux appétits sionistes qui non seulement veulent davantage encore (la totalité de la palestine) et ne veulent rien entendre du droit au retour et au dédommagement des populations injustement spoliées et/ou massacrées depuis 1948 ; et pour cause ! le projet sioniste est clairement explicite : un état racial exclusivement réservé aux personnes relevant d'une descendance juive à grand renfort de discriminations et de terreur permanente. Cela s'appelle une volonté et des actes de purification ethnique (finalité déclarée) et a minima, de l'apartheid (moyen actuel intermédiaire). Comble de l'infâmie, cet état honni sème la guerre et les massacres de populations civiles tout autour de lui - soit directement (Palestine et Liban) soit via ses supplétifs USA et GB essentiellement (Afghanistan, Irak, bientôt Syrie et/ou Iran). Nul n'a plus le droit d'être dupe aujourd'hui ; à moins de cautionner et d'adhérer à cette politique totalement barbare et inhumaine, cynique et perfide. M. Colombani ne peut pas ignorer les réalités de cette analyse unanimement partagée par les quelques 4 milliards d'habitants non sionistes de notre monde actuel (et donc un nombre considérables de juifs qui n'adhèrent pas au projet sioniste et à ses avatars). Aussi, M. Colombani comme MM. BH Levy, Finkielkraut, Kouchner, Val, El Kabbach, et tant d'autres d'autant plus minoritaires qu'ils sont davantage visibles et tonitruants sur des médias totalement à la solde désormais, sont des partisans et militants déclarés de la politique sioniste qui embrase le moyen orient aujourd'hui ; au risque froid et cynique d'embraser le monde entier demain.
Dabeldi.

 

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