dimanche, août 20, 2006

Crimes de guerre au Liban

par Kahina Hammoudi

Après la proclamation du cessez-le-feu, le retrait de l’armée israélienne et le déploiement des forces internationales dans le sud du Liban, la stabilité du peuple libanais n’est pas près de se rétablir de sitôt. au Liban, Kahina Hammoudi Sous une tente, des femmes et des hommes au centre du village d’Aïnata, jadis sans cesse pilonné par l’aviation israélienne.

Ce sont les membres d’une même famille ou simplement des citoyens venus pour jeter un dernier regard sur les martyrs de la résistance. «Hier déjà, nous avons enterré dix-huit personnes», raconte, désespérée, une dame venue d’un village voisin.

Des funérailles qui concernaient tous les présents. Car, parmi les victimes, deux familles, Khanafir et Baïte Fadjel El-Allah, qui ont fui les bombardements d’Aïta Roune jusqu’à ce village : six de leurs enfants ont été victimes de ce génocide perpétré par l’armée sioniste.

Cet enterrement est celui aussi de Nadjib Ghanem, âgé de vingt-deux ans. Un autre chahid de la résistance. «On n’a pu inhumer nos martyrs que maintenant à cause des bombardements. C’est une fierté pour nous d’avoir des enfants qui faisaient partie des martyrs de la résistance.

C’est une fête pour nous, pas un deuil», déclare le frère de Nadjib. Pas loin de nous, sa maman pleure. D’Aïnata, nous repartons vers la frontière libano-israélienne. C’est le spectre d’un village que nous retrouvons. Maroune Aras est devenu un gigantesque champ de ruines.Dehors, il n’y a pas l’ombre d’une personne.

Sauf Mustapha Fares, un vieil homme, qui a préféré rester et assister, malgré lui, à la destruction de la ville. «Il n’a pas voulu quitter la maison, il a attendu ici, à l’intérieur. C’est un vrai miracle de le retrouver vivant. Je suis arrivée aujourd’hui.

Franchement, je me suis préparée à le retrouver mort», nous dit sa fille. Au même moment, un char de l’armée israélienne s’arrête à notre niveau, puis poursuit son chemin, sans doute pour quitter le territoire libanais. C’était un vrai moment de frayeur.

En entrant dans les quelques maisons encore debout, nous avons retrouvé des boîtes de conserve de fabrication israélienne, témoins du passage de l’armée israélienne. Que des souvenirs de vies brisées nous avons vus sur les quelques photos de famille.

Ce sont des crimes de guerre. En redescendant vers Tabenine, trois voitures filent en trombe vers l’hôpital avec, à leur bord, trois personnes blessées par les bombes à retardement larguées par Tsahal. Deux jeunes hommes et une femme ont été témoins des horreurs commises par les Israéliens.

Les trois blessés de la famille Badib du village de Chakra avaient justement essayé de manipuler l’une de ces bombes. «Mon fils est rentré avec cette bombe à la maison. Lorsque je lui ai demandé de la poser, il m’a répondu qu’un soldat des Nations unies l’avait assuré qu’elle a déjà explosé», nous raconte la mère.

Bizarre ! «Franchement, je trouve cette histoire louche : les soldats des Nation unies ne savent-ils pas détecter une bombe ou cela est-il prémédité ?» demande un citoyen. Le peuple libanais n’a pas eu le temps de faire son deuil qu’une nouvelle psychose s’installe.

Celle des bombes à retardement. Les Libanais ne sont pas encore au bout de leur guerre. Ils ne sont sans doute pas encore prêts à faire leur deuil. Car les traces des affreux crimes de guerre de l’armée d’Olmert sont encore visibles.

Cette logique de guerre meurtrière, dévastatrice et criminelle suscitera toujours l’indignation et la colère de ce peuple meurtri. K. H.

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