Un Américain détenu pendant 55 jours en Irak poursuit l'armée et Rumsfeld.
AFP 08.07.06 04h20
Un cinéaste américain, détenu pendant 55 jours l'année dernière en Irak par l'armée de son pays, a engagé des poursuites au civil contre des responsables militaires et le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld notamment, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Dans une plainte déposée en son nom au tribunal fédéral de Los Angeles par l'association American Civil Liberties Union (ACLU), Cyrus Kar affirme que sa détention entre mai et juillet 2005 a constitué une violation de ses droits et de la Convention de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre.
M. Kar, 45 ans, est né en Iran, mais a acquis la nationalité américaine après avoir émigré en 1966 aux Etats-Unis, pays où il s'est engagé dans la Marine avant de devenir professeur d'université.
M. Kar, 45 ans, est né en Iran, mais a acquis la nationalité américaine après avoir émigré en 1966 aux Etats-Unis, pays où il s'est engagé dans la Marine avant de devenir professeur d'université.
Passionné d'histoire, il se trouvait en Irak pour mettre une dernière main à un documentaire sur l'empereur Cyrus le Grand (576-529 avant JC), fondateur de l'empire perse, lorsque son taxi a été intercepté à un barrage routier au nord de Bagdad, le 17 mai 2005.
M. Kar et son caméraman iranien ont été arrêtés après la découverte de minuteurs, des pièces pouvant entrer dans la composition de bombes artisanales, dans le coffre du véhicule.
Lors de sa détention dans les geôles américaines en Irak, qui n'a pris fin que début juillet 2005 après que l'ACLU eut alerté la presse et déposé une première plainte, M. Kar affirme avoir été brutalisé, notamment en étant laissé en plein soleil aux heures les plus brûlantes de la journée.
Il assure aussi qu'un soldat américain lui a frappé la tête contre un mur dans la prison d'Abou Ghraib, près de Bagdad, où il était détenu.
Le texte de la plainte, qui réclame que l'armée reconnaisse ses torts et verse des dommages et intérêts, fait valoir que M. Kar a été maintenu en détention même après avoir accepté de se soumettre à un test de détecteur de mensonge et que son appartement de Los Angeles avit été fouillé.
Bien que le FBI (police fédérale) l'ait blanchi de tout soupçon, sa libération a encore pris du temps, accuse la plainte, qui vise notamment le commandant des troupes de la coalition en Irak, le général George Casey, ainsi que M. Rumsfeld.
M. Kar avait raconté son "cauchemar" fin juillet 2005 aux journaux Los Angeles Times et New York Times, évoquant des séances d'interrogatoire lors desquelles il avait été accusé d'être "le prochain John Walter Lindh".
Lindh est un jeune Américain capturé à l'automne 2001 en Afghanistan, Après avoir plaidé coupable d'avoir combattu aux côtés des talibans, il purge une peine de 20 ans de prison.
Le cinéaste avait aussi affirmé que lorsqu'il avait demandé à faire appel à un défenseur, les soldats lui avaient répondu qu'aucun avocat n'était disponible. Et un des agents lui avait confié, selon lui que la dernière personne qui avait voulu faire jouer son doit à se taire, garanti par la loi américaine, était "au trou en Afghanistan depuis deux ans".
Cité à l'époque par le New York Times, un haut responsable américain en Irak avait indiqué que M. Kar avait été traité de façon juste et selon "des procédures bien établies".
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