lundi, mars 26, 2007

Réseau Franc Maçon


Court extrait d'une émission française où Eric de Montgolfier parle du pouvoir occulte de la Franc-Maçonnerie.

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Sabra et Shatila


SANS COMMENTAIRE

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La face cachée des libérateurs...

La face cachée des libérateurs americains et anglais, les viols perpetré par les americains pendant la guerre 39-45...
ça me rappelle ce qui se passe en IRAQ... C'EST DEGOUTANT.

Partie 1


Partie 2



Partie 3



Partie 4



Partie 5



Partie 6

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vendredi, mars 23, 2007

Fête des mères à Naplouse

Nadia Ben Dhifallah a écrit :
Naplouse le 21/03/07
Fête des mères


Comme chaque matin, j'allume ma radio. Ici on écoute la radio pour les infos ou la météo, comme partout ailleurs mais surtout pour se renseigner sur les checkpoints. Sont-ils fermes, ouverts? Y a t'il beaucoup de monde? Laisse-t-on passer facilement? etc..

Aujourd'hui, c'est un jour particulier, c'est la fête des mères. Plusieurs personnes appellent les stations de radio et laissent des messages pour leurs mères.

Une femme appelle et raconte qu'elle n'a pas vu sa mère depuis 8 ans. Elle a la gorge nouée et laisse un message a sa mère, en lui disant qu'elle pense fort a elle, qu'elle lui manque terriblement. En fait, cette femme habite hors de Palestine et ne peut pas se rendre dans son pays comme bon lui semble, et comme énormément de palestiniens, elle ne peut voir sa famille.

Une autre, qui réside en Palestine, n'a pas vu sa mère depuis plusieurs années et pourtant sa mère aussi réside en Palestine, mais en Palestine on ne peut se déplacer comme on le veut et l'occupation et le mur ont sépare bon nombre de familles.

Je m'arrête pour écouter ces messages et suis émue par ces voix et ces histoires. Je me dis que ma journée commence déjà avec émotion.

Avec quelques membres de mon équipe nous décidons de rendre visite a des femmes handicapées et a des orphelins. Nous achetons des confiseries et nous rendons dans un institut qui héberge une vingtaine de femmes. La majorité est sur une chaise roulante, certaines sont handicapées moteurs, d'autres mentales et d'autres les 2. Ce sont pour la plupart des femmes seules, veuves ou loin de leurs familles. Elles ont l'air de comprendre qu'aujourd'hui, ce n'est pas un jour comme les autres, elles nous accueillent avec ce brillant dans les yeux et ce sourire qui me va droit au coeur. Je les salue toutes, une par une, et l'une d'elle prend ma main et l'embrasse, je me baisse alors pour l'embrasser et la elle me pose un baiser sur le front. Je lui explique que c'est a moi de l'embrasser, car aujourd'hui c'est un jour pour elle. On me dit qu'elle est muette, mais rien que son regard en dit long.

Dur de ne pas succomber à l'émotion et de retenir ses larmes. Je me ressaisit, parle avec elles, leur caresse le visage et les mains pour montrer ma profonde amitié.

On me présente un petit garçon, Safwan, handicape moteur. Il a 5 ans et est orphelin. Il m'embrasse, je lui tends un chocolat. Il prend un chocolat dans la boite et me le tend a son tour.

Je sors, les larmes coulent sans que je puisse les retenir, aujourd'hui, pour la 1ere fois, la fête des mères a un sens.

Nadia

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lundi, mars 19, 2007

La France d'aprés... avec Sarkozy


SANS COMMENTAIRE... SANS MONTAGE

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dimanche, mars 18, 2007

Action Discrète - White MCA soutient Frêche


La bande de Sébastien Thoen va s'incruster au procès de Georges Frêche à Montpellier (concernant ses propos sur les harkis) en tant que membres des White MCA, pour le soutenir et protester contre le manque de représentation des blancs dans certains corps de métier (videurs, éboueurs, zoukers, marabouts) ! Ils finissent logiquement par aller au Conseil Régional, puis à la Mairie.

Séquence "Action Discrète" du 06/12/2006 du Grand Journal

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Ultra Luxe


Le monde compte de plus en plus de millionnaires. Pour les satisfaire, les grandes marques proposent des produits ultra-luxe.

Comprenez utra rares, ultra-inutiles et... ultra chers.

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Speciale Pirates

Partie I



Au début, en 85, il y eut un livre: "TAZ" (Temporary Autonomous Zone = Zone Autonome Temporaire). C'était la première apparition d'Hakim Bey. Le premier à avoir cru en ce brûlot, c'est Jim Flemming, fondateur d'autonomedia, une maison d'édition indépendante de Brooklyn. Depuis sa première parution en 85, TAZ a été traduit dans une douzaine de langues et s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires. Sans compter la myriade d'éditions pirates distribuées sur le net, parce que tous les écrits d’Hakim Bey sont libres de droits. Soufisme, utopies pirates, anarchisme, terrorisme poétique: Bey le prolifique a publié des dizaines d’essais.

Hakim Bey vit à l'abri des medias. Et pour se protéger, il fixe ses propres règles à ceux qui veulent l'approcher. C'est par téléphone à la dernière minute qu'il nous fixe le lieu du rendez vous. L'interview se fera chez lui. New-yorkais d'origine, l'écrivain habite depuis 6 ans une petite ville bien tranquille à 200 kilomètres de Big Apple dont nous ne dévoilerons pas le nom. Suivant ses instructions, l'équipe pose sa caméra sur la table du salon et saisit parfois sa main au passage.

Le A31, ou 31 août 2004, des dizaines de groupes multiplient les actions éclairs et partent à l'abordage des symboles du pouvoir, comme Carlyle, fournisseurs de l'armement en Irak ou Fox News, la télé à la botte des Républicains. Autant de TAZ, de Temporary Autonomous Zone ou Zone Autonome Temporaire qui vont bloquer à leur manière chaque déplacement des délégués de la Convention Républicaine.

Partie II


Il y a trois siècles, dans les Caraïbes et l'Océan Indien, les pirates font de leurs bases de repli des mondes où cohabitent toutes les couleurs de peau, toutes les religions, et où est abolie la propriété privée. Ces utopies pirates n'ont laissé d'autres traces que ces tombes siglées du Jolly Roger, la tête de mort inscrite sur les drapeaux noirs. La plus fameuse de ces communautés est Libertalia, qui aurait tenu plusieurs dizaines d'années au large de Madagascar avant d'être écrasée par la marine anglaise. Mythe ou réalité, c'est elle qui inspire ici les studios Disney. Les pirates, décidément, ne sont pas des gens fréquentables!

Ces communautés inventées par les pirates, nous dit Hakim Bey, n'étaient pas faites pour durer. Un siècle avant la Révolution Française, elles se moquaient des frontières, mais se savaient condamnées. Les pirates étaient mobiles, et disparaissaient comme ils étaient venus. Un mode d'action appliqué au pied de la lettre par les forbans modernes, comme ceux de Burning Man qui se donnent quinze jours au milieu d'un lac salé en Arizona pour vivre au delà des limites en toute liberté. C'est aussi le modèle des free-parties et des raves dans le monde entier.

Et surtout, les zones autonomes temporaires investissent, comme il y a trois siècles les territoires pour lesquels il n'existe pas encore de carte, pas de gouvernement ni de police. Tous ces rêves devenus réalité ne sont pas uniquement festifs. A Taos au Nouveau-Mexique, les artisans du projet Earthship voient loin, jusqu'à la création de villes autosuffisantes, même sans permis de construire.

Le premier hacker c’est John Draper. Dans les années 70, bien avant le net, il a écumé les lignes téléphoniques américaines, sans jamais payer de facture. On appelait ça le phone-phreaking. Son Surnom, Captain Crunch est une référence à ce paquet de céréales qui contenait un petit sifflet en plastique. Sa fréquence, 2600 hertz, lui permettait de pirater le système. Avec la Blue Box du Captain Crunch on pouvait telephoner sans limite dans l’illegalité totale. Ses premiers admirateurs sont aussi ses premiers employeurs, les patrons d'Apple. Ses héritiers reprennent le flambeau. 2600 est le titre d'un fanzine culte qui croit aux promesses de l'informatique naissante. Parmi ces pionniers les Masters of Deception, une bande menée par Phiber Optic. En 1992 il tombe pour phone phreaking. Le plus notoire des pirates informatiques est Kevin Mitnick. Fugitif, ciblé par le FBI, il laisse sa carte de visite partout. Le jour de noël 95, il pénètre l’ordinateur personnel du cybercop qui le traque, Shimomura. Mitnick écope de cinq ans de prison. Aujourd'hui, les banques s'arrachent ses services.

Malgré la répression, les pirates poursuivent leurs activités. La Defcon, à Las Vegas, est la plus grand convention de casseurs de codes au monde. Sur les 6000 hackers qui y participent, 20% sont des policiers. Petit à petit, l'Etat quadrille et verrouille le net. La fin de la liberté pour le Web? Des derniers îlots résistent. On les appelle les Warez zones. Sur ces plates-formes illégales, on peut télécharger et cracker des centaines de logiciels. Lorsque les cyber-flics repèrent l'adresse du site émetteur, un programme le fait basculer immédiatement sur une nouvelle adresse à l'autre bout du monde.

Partie III

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samedi, mars 17, 2007

L'Islam en France


Journal de France 2 du 02/01/2007.

L'Islam s'est installé et affirmé comme deuxième religion de France. Grâce à ce reportage, vous allez entrer dans le quotidien d'une famille musulmane pratiquante, française et fière de l'être. Une famille tout à la fois très pieuse et attachée à la République.

http://wanzea.free.fr/

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Islam denonce terrorisme


Ce film présente la réponse des musulmans au terrorisme et leur dénonciation de ce méfait. Commençant par l'événement de 11 septembre, ce film explique que tout acte de violence contre les civils est un crime contre l'humanité et un péché en termes religieux. Il souligne également que le terrorisme est une caractéristique inhérente aux idéologies séculières telles que le communisme, le fascisme et le racisme. Au contraire les trois religions divines – l'Islam, le Christianisme et le Judaïsme – sont opposées au terrorisme et leur objectif ultime est d'apporter la paix et la fraternité à l'humanité.

Cette video est issue du site http://www.harunyahya.com

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vendredi, mars 16, 2007

Le Dessous Des Cartes - Liban

Partie I


Partie II

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jeudi, mars 08, 2007

Présidentielle Française : Un candidat à la poste.

Par Caroll Azoulay pour Guysen Israël News.

Au lendemain d’une conférence de presse donnée à Paris par Nicolas Sarkozy au cours de laquelle il exprimait sa vision de la politique extérieure française, Guysen Israël News apprenait qu’un timbre israélien à l’effigie du candidat UMP avait été créé par son comité de soutien en Israël.

À l’origine de cette initiative originale, Sylvain Semhoun délégué élu UMP Israël, et conseiller élu à l’assemblée des Français de l’étranger.

"Il s’agit d’un petit geste symbolique destiné à resserrer les liens qui unissent les Français d’Israël à Nicolas Sarkozy. Nous avons pris comme prétexte l’anniversaire de N.Sarkozy, le 28 janvier, pour éditer ce timbre que l’on peut désormais trouver dans les postes israéliennes" indique S.Semhoun.

Selon S.Semhoun, la tendance de vote des Français en Israël penche largement en faveur du candidat UMP.

"Au Consulat, nous avons assisté à une inscription en masse des Français qui souhaitent exprimer leur vote pour ces présidentielles, lesquelles semblent mobiliser tout particulièrement l’électorat français à l’étranger, et notamment celui présent en Israël. Les gens nous disent clairement qu’ils souhaitent s’inscrire au Consulat pour pouvoir voter en faveur de Sarkozy".

"Le comité de soutien à la candidature de N.Sarkozy est ouvert à tous et a pour objectif de fédérer les Français vivant en Israël qui se retrouvent dans les valeurs véhiculées par celui que nous espérons voir prochainement élu à la tête de la France" précise S.Semhoun qui revendique par ailleurs être celui qui représente officiellement Sarkozy en Israël.

À l’hôtel Méridien-Montparnasse, le 28 février, N.Sarkozy indiquait en préambule de sa conférence de presse que "la politique étrangère de la France ne peut plus se concevoir dans le seul secret des chancelleries et des cabinets" en précisant que "la perspective d’un nouveau quinquennat représente l’opportunité de procéder à un diagnostic de notre politique étrangère".

Rappelant sa position sans faille concernant le droit à la sécurité d’Israël, il a parallèlement évoqué son engagement en faveur du Liban en appelant la Syrie à bien vouloir "considérer que le Liban est un pays libre".

N.Sarkozy a également exprimé le souhait que le Hezbollah "redevienne une organisation politique, accepte d’être désarmé et modifie ses relations avec son partenaire iranien". Il n’a d’ailleurs pas mâché ses mots concernant ce fameux 'partenaire iranien' en appelant notamment Téhéran à "choisir entre les sanctions et la coopération avec la communauté internationale".

Quelques jours après son entrevue avec Benyamin Natanyaou, au cours de laquelle le chef israélien de l’opposition rappelait au candidat UMP les dangers représentés par la menace nucléaire iranienne, le candidat UMP, N.Sarkozy semblait plus décidé que jamais à manifester son opposition aux prétentions nucléaires de Mohamed Ahmadinedjad. Laisser l’Iran posséder l’arme nucléaire "ouvrirait la voie à une course aux armements dans la région et deviendrait une menace constante pour l’existence d’Israël et le sud-est de l’Europe" a t-il effet indiqué.

Une position de nature à encourager son comité de soutien en Israël.
"Nous faisons confiance à N.Sarkozy pour mener une politique étrangère équilibrée au Proche et Moyen Orient et les déclarations qu’il a prononcé le 28 février semblent nous donner raison" a indiqué S.Semhoun.

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Contre les fausses évidences

mercredi 7 mars 2007, par Phoenix

Les Etats-Unis font monter la pression sur l’Iran depuis plusieurs mois, efficacement relayés par les médias occidentaux. Un article paru dans Le Monde du 24.02.07, "L’Iran continue de défier la communauté internationale", a servi de base à celui-ci ; toutes les citations en sont issues.

Il est toujours fascinant d’analyser avec précision les mots utilisés et le contenu réel d’un article. On n’en prend que très rarement le temps - après tout, ce n’est pas le but - mais ici, l’exercice amène à se poser plusieurs questions :

« L’Iran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme nucléaire. » Soupçonné par qui ? Les Etats-Unis ?

« Cette usine, destinée à produire de l’uranium enrichi à l’échelle industrielle, a été construite dans un bunker souterrain, "sans doute conçu pour résister à un bombardement", affirme un expert de l’AIEA. » Sans doute ? De quelle sorte de preuves s’agit-il ici, de celle qui s’auto justifie par une formulation qui laisse croire qu’elle est fondée par un ‘sans doute’ formulé par ‘un expert’ ? Qui est cet expert ? Quelle est sa nationalité ? Quelle preuve a-t-on de son objectivité ? Comment le lecteur peut-il se faire une idée ce qu’on nomme ici un bunker ? Toute installation nucléaire ne se doit-elle pas d’être confinée ?

« Selon les experts, les 3 000 centrifugeuses pourraient toutefois, en quelques mois, produire la quantité d’uranium hautement enrichi (à environ 90 %) nécessaire à la production d’une bombe nucléaire. » Encore une fois, quels experts ? Il est facile de trouver sur Internet d’autres experts dire que la montée en puissance nucléaire de l’Iran prendra plusieurs années, un consensus s’établissant même entre cinq et dix ans. A quel horizon se trouve véritablement le danger agité devant nos yeux quotidiennement ?

Connaître la provenance d’une telle quantité de machines a priori très techniques pourrait aussi s’avérer riche d’enseignement car, qui semble mieux placé que la Russie et la Chine, alliés de Téhéran, en tant que fournisseurs privilégiés ? Savoir que les vendeurs du matériel sont signataires de la résolution dont le but est d’en interdire l’utilisation relèverait de l’hypocrisie sans états d’âme ou, comme disent les milieux d’affaires, du conflit d’intérêts.

« L’Iran s’en tient à une coopération limitée avec l’AIEA et refuse, notamment, l’installation de caméras de surveillance dans l’usine de Natanz » En quoi la coopération limitée n’est-elle pas suffisante ? L’installation de caméras est-elle une mesure vexatoire spécifique au contexte actuel en Iran, ou bien est-ce une mesure habituelle que tous les pays signataires du TNP adoptent ? Les réponses à ces questions sont cruciales pour qualifier la réaction iranienne : bravade ou légitimité ?

L’article montre clairement la position transparente des Etats-Unis dans le dossier iranien. La citation de l’ambassadeur de Russie à l’ONU résume ainsi parfaitement les orientations des cinq pays impliqués face à la politique étrangère de la première puissance mondiale : « l’objectif n’est pas (...) d’imposer des sanctions, mais de trouver une issue" » A la lumière de cette simple déclaration, il est possible de formuler une autre hypothèse à propos des vues des Etats-Unis : l’objectif n’est pas de trouver une issue, mais d’imposer des sanctions. L’objectif de tous est de sortir de la crise, celui des Etats-Unis est l’escalade.

Soyons très clair, l’Iran n’a certainement rien fait pour apporter plus de transparence à ses intentions ou assouplir les relations avec l’AIEA. Mais pourquoi serait-il incongru de se poser des questions sur les intentions des Etats-Unis ? Pourquoi devrait-on être plus confiant en ce que nous dit un pays qui a envahi l’Irak, sous le prétexte d’armes de destruction massive qui n’ont jamais existé, avec les résultats dramatiques que chacun peut aujourd’hui constater ?

Une démocratie comme la nôtre ou celle des Etats-Unis, qui défend avec bien plus d’acharnement la liberté d’expression, devrait accueillir sainement ce genre de questionnement car il est la preuve qu’elle fonctionne. Il permet aussi de contrebalancer la profusion d’articles qui nous assaillent au quotidien, répétant inlassablement le même message, et qui fait penser à une action qu’on exercerait sur l’opinion pour l’amener à avoir certaines idées, et soutenir une certaine politique. Ce qui est la définition de la propagande.

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http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=2868

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dimanche, mars 04, 2007

La Palestine Vit et Vivra

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L'Art de la Guerre (Palestine Graffiti)

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vendredi, mars 02, 2007

Madame la Présidente de la République Française

par Nicolas Cadène
vendredi 2 mars 2007


Alors que nous assistons depuis désormais quatre mois à un traitement médiatique plutôt défavorable à MmeRoyal, je m’essaye ici à une toute autre analyse de la première femme à avoir une chance assez sérieuse d’accéder à la présidence de la République française.

Cette publication est d’autant plus utile que nous avons parfois l’impression d’assister à la fin des enquêtes et reportages[1], à la fin des débats contradictoires, à la substitution de l’expertise des journalistes spécialisés et des études approfondies émanant de spécialistes divers par les sondages souvent manipulés[2].

L’esprit politisé de cet article risque de le décrédibiliser d’emblée. Cependant, l’argumentation ne tenant pas sur la seule idéologie partisane, il serait sans doute excessif d’effacer d’un revers de main la vision exposée.

Ségolène Royal est avant tout une femme à l’écoute de la population. Comment le nier? C’est elle qui, en premier, a compris l’importance du fossé qui existait entre le politique et les citoyens, c’est-à-dire la crise de la démocratie représentative. C’est pourquoi elle a voulu développer la méthode participative dont son co-directeur de campagne Jean-Louis Bianco est d’ailleurs un fin connaisseur pour en être un des précurseurs en France[3].

MmeRoyal a compris qu’un nouveau «contrat social» devait s’établir entre le politique et la société, contrat qui passe par l’institutionnalisation des pratiques de concertation, de la démocratie participative car le politique apparaît pour bon nombre d’entre nous comme un monde à part, perverti par les logiques de pouvoirs et intérêts personnels, qui se détourne des préoccupations et angoisses quotidiennes de tout un chacun.

Le besoin de contrôle du politique est aujourd’hui prégnant, les scènes de concertation offrent une solution afin de regagner confiance dans la politique, au sens noble du terme. Seule MmeRoyal a décelé cette crise et ce besoin d’un nouveau «contrat social», à l’avant-garde de ses homologues politiques qui s’en moquaient.

En effet, ces adversaires disaient que MmeRoyal n’avait aucune idée et que ces débats participatifs étaient là pour retarder l’échéance ou pour tenter de trouver des idées qui lui faisaient défaut. Mais depuis le 11 février et son discours de Villepinte, on lui reproche d’avoir trop d’idées, qui coûteraient trop cher. Nous verrons cela plus bas.

MmeRoyal est une femme politique mais son sexe ne saurait être un argument tant pour ses détracteurs de droite que pour ses défenseurs.

Cependant, pourquoi dissimuler l’envie de tant de Français de voir accéder à la magistrature suprême une femme? Comme Michelle Bachelet au Chili[4] ou Angela Merkel en Allemagne[5], Ségolène Royal permettrait l’entrée de la France dans la modernité au moins sociétale.

Car comment oublier à quel point la France est en retard quant à l’égalité homme - femme? Le droit de vote des femmes n’a été acquis qu’en 1944[6], soitcinquante et un ans après les Néo-zélandaises et quatorze ans après les Turques; les droits d’ouvrir un compte bancaire et de présenter un examen sans l’autorisation de son époux n’ont été obtenus qu’en1938[7]. Aujourd’hui, à travail égal, une femme gagne en moyenne 20 % de moins qu’un homme[8]. Le milieu politique était quant à lui quasi-exclusivement masculin avant la loi sur la parité proposée par le gouvernement de Lionel Jospin en 2000[9]. Aujourd’hui encore, les femmes politiques d’envergure sont rares et l’UMP a préféré payeren 2002, 4,26 millions d’euros d’amendes plutôt que de respecter la parité dans le choix de ses candidats aux élections législatives (114 femmes pour 466 hommes, soit seulement 19%). D’ailleurs, proportionnellement, l’UDF de M.Bayrou ne faisait pas mieux, avec 667076 euros d’amendes pour 226 parlementaireset 19,9% de femmes seulement, quand le PS atteignait les 36%. Au mieux, l’UMP investira en 2007 180 femmes sur les 570 circonscriptions, soit moins de 30%[10].

Pour ces rares femmes désignées candidates par le parti présidé par Nicolas Sarkozy, elles auront droit aux circonscriptions les plus délicates[11] (notamment celles où il n’y a pas de candidat sortant) pour laisser aux «éléphants» UMP, pourtant déjà trop souvent aux responsabilités, les batailles les plus aisées.

Le Parti Socialiste n’étant pas tout à fait exempt de critique en la matière, Ségolène Royal dût en1988 faire preuve de détermination pour s’imposer dans une circonscription historiquement ancrée à droite. Commentant son succès, MmeRoyal aurait déclaré: «Pour un parachutage, l’atterrissage est réussi». Elle y sera réélue à chaque échéance, en 1993, 1997 et 2002.

C’est avec la même ténacité qu’elle a pu prendre la région du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin en 2004. D’ailleurs, ce dernier a lui-même avoué récemment les «qualités» et le «caractère» de sa successeur[12].

Le fait pour le candidat de l’UMP et ministre de l’Intérieur d’avoir désigné des femmes dans son équipe de campagne ne camoufle guère ses pratiques des plus conservatrices voire machistes. Rappelons pour exemple son interdiction violente formulée à l’encontre de Nadine Morano, sa porte-parole, d’accéder aux médias, parce que jugée «incontrôlable»[13].

Si le seul fait d’être une femme ne peut suffire ni même ne doit suffire à accéder au Palais de l’Elysée, il est important de considérer l’évolution que cela représente dans les mentalités françaises, mais aussi de constater le fossé entre l’évolution mondiale des mœurs et le conservatisme rétrograde du parti aux responsabilités depuis cinq années, l’UMP.

MmeRoyal est bien plus qu’une femme. Il serait d’ailleurs absurde de la réduire à cette qualité et d’en conclure qu’elle en est victime. La victimisation n’est pas une stratégie gagnante et elle le sait. C’est une femme politique, autant combative que l’est un homme politique. En réalité, sans doute bien plus, tant le milieu est encore fermé au soi-disant «sexe faible».

C’est aussi une personnalité ayant un sens aigu de l’Etat. Elle le sert, jamais ne s’en sert. Remettre à l’ordre du jour une police politique[14], soustraire un ennemi à un contrôle fiscal[15], rendre caduque toute limitation de crédits pour son service personnel[16], détourner l’argent public, se servir de ses fonctions pour censurer les médias[17] et inquiéter la nécessaire indépendance de la justice[18] ne font pas partie de son programme, mais semble-t-il de celui de Nicolas Sarkozy.

Ses actions lorsqu’elle était ministre de l’Environnement (3 avril 1992 - 29 mars 1993), ministre délégué à l’Enseignement scolaire (4 juin 1997 - 27 mars 2000), ministre délégué à la famille et à l’enfance (27 mars 2000 - 27 mars 2001), ministre déléguée à la Famille, à l’Enfance et aux Personnes handicapées (28 mars 2001 - 5 mai 2002) ont été considérées comme des succès et régulièrement salués alors même que ses marges de manœuvre étaient particulièrement étroites (ses budgets étaient très restreints, ses prérogatives souvent déléguées).

C’est elle qui est ainsi à l’origine de la loi sur le traitement et le recyclage des déchets, de la loi-cadre contre le bruit, de la loi sur la reconquête sur le paysage, de la relance des zones d’éducations prioritaires (ZEP), de la création des fonds sociaux pour les élèves, de la création des heures de soutien scolaire, du renforcement de la défense des droits de l’enfant et de la lutte contre la violence à l’école, de la revalorisation du rôle des infirmières scolaires, de la distribution gratuite de la «pilule du lendemain» dans les lycées, du congé de paternité, de la réforme de la loi sur l’autorité parentale[19], du plan Handiscol pour permettre à tous les enfants et adolescents handicapés de suivre une scolarité normale ou adaptée, de l’instauration de la garde alternée de l’enfant dans le cadre d’une médiation familiale efficace.

Celle que ses adversaires jugent un peu vite comme étant «incompétente» a en réalité un excellent bilan. Et si les diplômes ne veulent «rien dire», notons tout de même qu’elle est diplômée de Sciences économiques, de Sciences-Po Paris et de l’ENA, alors que M.Sarkozy intégra Sciences Po Paris mais ne parvint pas à en sortir diplômé.

D’ailleurs, de son côté, son principal adversaire tente au contraire et par tous les moyens, de faire oublier son bilan proprement catastrophique. Lors du mensonge d’Etat sur la catastrophe de Tchernobyl, il était le conseiller en communication du gouvernement[20] (ce que les médias ont «oublié» de rappeler lors des commémorations pour les 20 ans de la catastrophe); après son passage au ministère de l’Economie, le pouvoir d’achat a stagné[21], la croissance a marqué le pas[22] et le déficit public a «explosé» (comme en 1993 lorsqu’il était ministre du budget[23]) ; enfin, les violences contre les personnes n’ont jamais cesser de s’accroître (+40,3% sur la période 2001-2006) alors qu’il était (est toujours) ministre de l’Intérieur.

M. Bayrou, lui qui se veut «au-dessus des clivages», oublie également de rappeler ses fonctions gouvernementales passées. «L’insurgé» du parti démocrate-chrétien qui s’attaque aux médias est-il crédible? En 1995, ce n’est pas si vieux, M.Bayrou ne fustigeait ni TF1, ni «le mur de l’argent» mais menait campagne de concert avec le groupe Bouygues en faveur de M.Balladur et aussi d’un certain Nicolas Sarkozy appelé à devenir Premier ministre en cas de victoire. L’adversaire de l’époque s’appelait Jacques Chirac et son programme contre «la fracture sociale». Ministre de l’Education, M.Bayrou avait tenté de réformer la loi Falloux au profit de l’école privée et défendait le «SMIC jeune».

Refusant une France dirigée par une seule élite financière, industrielle et politique, Ségolène Royal propose une réforme profonde de l’Etat. Notamment de ses Institutions avec une réforme du Sénat qui le rendrait plus représentatif de la population française, dans le but de favoriser l’adoption de lois plus légitimes. Les pouvoirs du Parlement seraient renforcés face au pouvoir exécutif, la procédure guère démocratique découlant de l’article 49-3 de la Constitution serait supprimée. L’Assemblée nationale comme la «Haute Assemblée» ne seraient plus de simples «Chambres d’enregistrements».

Pour prouver sa volonté d’ouverture et de ne pas enfermer le pouvoir dans les mains d’une seule idéologie, elle souhaite donner la présidence de la Commission des Finances à un membre de l’opposition[24]. Cela constitue plus qu’un signe fort, c’est une concession volontaire remarquable qui n’a pas été reprise par ses adversaires.

Pour rendre l’Etat plus efficace et plus accessible, Mme Royal ambitionne de le réformer: «un euro dépensé doit être un euro utile», la décentralisation serait relancée avec une péréquation garantie, les services publics seraient équitablement répartis sur le territoire et tout à fait accessible par Internet, les logiciels libres seraient généralisés dans l’administration, ce qui aurait pour conséquence des économies substantielles.

Pour refuser une France où l’on opposerait chaque communauté à une autre, pour refuser la réhabilitation d’un discours dangereux des années 1930-1940 tant usé par Nicolas Sarkozy, MmeRoyal parle d’une France qui doit « s’accepte[r] telle qu’elle est devenue et qui [doit] consid[érer] que c’est une chance d’être désormais ainsi: riche d’histoires diverses, colorée, métissée. MmeRoyal veut d’«une France qui reconnaisse comme ses enfants légitimes tous ceux dont les familles sont venues d’ailleurs et qui sont aujourd’hui des Français à part entière et dont les parents et les grands parents ont donné leur vie pour nos libertés.MmeRoyal, avec raison, ne veut «plus entendre parler de deuxième, troisième ou quatrième génération pour certains enfants d’immigrés alors qu’on ne le fait jamais pour ceux dont les familles sont originaires d’Europe.»[25]

C’est par cette même volonté de ne pas opposer les Français entre eux, que la candidate socialiste souhaite instaurer un système «gagnant-gagnant» entre les chefs d’entreprises et les employés et salariés.

Elle veut ainsi conditionner les aides publiques aux entreprises à l’engagement de ne pas licencier quand l’entreprise dégage des profits importants et obtenir le remboursement en cas de délocalisation (on constate aujourd’hui que Nicolas Sarkozy reprend en partie cette idée[26], comme il a déjà repris de MmeRoyal l’idée de relancer une police de proximité[27]... Est-il dénué de propositionspersonnelles? Est-il honnête?).

MmeRoyal propose ensuite de moduler les aides aux entreprises et les exonérations de cotisations sociales, en fonction de la nature des contrats de travail, et supprimer le «contrat nouvelle embauche» (CNE) dont le bilan est mauvais[28], pour faire du CDI la règle.

Si elle est élue, il faudra développer la négociation collective à tous les niveaux et sur tous les thèmes, notamment sur les questions d’organisation du travail, de conditions de travail, d’aménagement du temps de travail, de pénibilité, de temps partiel subi. Sur les 35heures, Ségolène Royal propose l’ouverture de négociations pour déterminer comment on peut consolider cet acquis et réduire ses effets négatifs pour les ouvriers et les employés.

Ces propositions sont tirés de son Pacte présidentiel et ne sont qu’un simple aperçu. Il est donc aisé de «tordre le coup» aux critiques formulées sur l’absence de propositions concrètes de la part de la candidate socialiste. Concrètement, c’est finalement elle qui en a fait le plus grand nombre[29], et ce, sans tomber dans la déclaration de promesses démagogiques et non crédibles. Notons que M.Sarkozy n’a toujours pas proposé de programme clair et que M.Bayrou a révélé un projet sans ambition et reprenant nombre des propositions injustes et inefficaces de l’UMP (sur la fiscalité des entreprises, les impôts, le CNE, etc.).

Il était étonnant de constater à quel point les médias furent exigeants quant au fond de MmeRoyal et silencieux quant à celui de M. Sarkozy ou de M.Bayrou. Ce dernier a commencé seulement à la fin du mois de février à parler de son programme bien morne, pourtant, on moquait un soi-disant «retard» du projet de MmeRoyal. Celui du ministre de l’Intérieur n’existe pas vraiment, change chaque jour selon les personnes à qui ils s’adressent et n’est toujours pas disponible. Mais aucune remarque ou presque sur ce manque de rigueur, sur cette absence critique de propositions, si ce n’est la baisse des impôts qu’on ne pourrait d’ailleurs pas financer.

Concentrons nous maintenant sur le chiffrage. C’est en effet un domaine flagrant de traitement médiatique différent. En France, la droite (au sens large, idéologique) essaye d’imposer l’idée selon laquelle ses partis (l’UMP ou l’UDF) gèrent mieux l’argent public et l’économie que la gauche en particulier le parti socialiste. Pourtant, les faits nous prouvent l’inverse. Ces quinze dernières années, c’est bien la gauche, avec le gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 2002, qui a augmenté la richesse par habitant[30], créé une croissance supérieure à plus de 3%[31]
soit plus que la moyenne européenne-, baissé la dette pour la première fois depuis des années[32], créé le plus grand nombre d’emplois depuis 1969 en une année (300000 créations d’emplois dans le secteur marchand en 1998), relancé le commerce extérieur alors qu’il est aujourd’hui déficitaire de 30 milliards d’euros, c’est-à-dire l’équivalent d’un million d’emplois perdu.

Le lundi 19 février, MmeRoyal est intervenu sur TF1, à l’émission «J’ai une question à vous poser», après le passage de Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Le Pen, Olivier Besancenot, Marie-George Buffet et Philippe de Villiers, et avant François Bayrou qui est intervenu le 26. Bien que cette émission soit très contestable dans sa formulation, Ségolène Royal a enfin pu prouver directement sa capacité à répondre sur des sujets extrêmement variés avec une vision large et crédible de la société française et européenne. Les médias n’ont pas véritablement pu, cette fois-ci, déformer la force de son propos ni se concentrer sur des aspects mineurs, comme ils l’avaient pourtant fait suite à ces discours à la Halle Carpentier à Paris puis à Villepinte.

La désinformation était rendue difficile puisque près de 9 millions de téléspectateurs ont pu regarder Ségolène Royal s’exprimer. Un pic de plus 10 millions a même été atteint. Un tel record d’audience pour une émission politique n’avait pas eu lieu depuis 15 ans.

Nicolas Sarkozy qui n’avait rassemblé «que» 8,2 millions de téléspectateurs fut salué pour sa performance par la grande majorité des médias. Ces derniers n’ayant rien eu à redire sur les très nombreuses «gaffes» du candidat UMP. On a ainsi pu entendre un «Monsieur Hitler» (quel honneur), le lapsus «Je veux mettre au service de l’injusticeplus de moyens», le mensonge «Il n’y a eu aucune bavure depuis que je suis ministre de l’Intérieur», une grossière erreur «Le SMIC, c’est la moitié de Français» (en réalité, 17% de la population est au SMIC), une ineptie «Le problème en France, c’est que les gens héritent trop tard». Et bien entendu, aucune indication sur le chiffrage de ses promesses faites à chacun de ses interlocuteurs ne lui avait été demandée.

Au lendemain de la prestation de MmeRoyal, qui fut plus réussie, du moins si l’on en croit la presse étrangère qui est sans doute plus objective[33] (notons d’ailleurs que cette même presse étrangère demande la démission de M. Sarkozy de son ministère), on ne tarda pas à lui reprocher: «où sont les financements?». Question récurrente donc, que l’on oubli de poser à tout candidat de droite, en particulier à Nicolas Sarkozy qui pourtant dirige un parti politique endetté. L’UMP traîne en effet un passif de plus de 13 millions d’euros. Cela ne semble ni déranger les médias, ni le candidat puisque sa fonction de ministre lui permet de financer en partie sa campagne (nombreux déplacements en avion Falcon ou hélicoptère Super Puma payés par le contribuable)[34].

Malgré cette différence de traitement, MmeRoyal accède aux demandes journalistiques et explique de façon tout à fait honnête le financement de son programme[35]. Tout l’inverse du parti majoritaire qui se «chamaille» sur le coût de leur projet qui oscille entre 30[36] et 118 milliards d’euros[37].

Alors pour se défendre, la droite déclare qu’avec 2% de croissance, les propositions de MmeRoyal ne sont pas réalisables. C’est étonnant, parce qu’en disant cela, la droite admet que leur 2% de croissance, ce n’est pas brillant... Appréciez l’astuce, comme le remarque Nicole Avril dans Le Monde daté du 21 février, on s’appuie sur les mauvais chiffres présents pour démolir l’avenir.

MmeSégolène Royal étonne, c’est vrai. Son projet surprend parce qu’il privilégie l’action dans la durée et les réformes en profondeur. Elle refuse le «tape-à-l’œil» de la droite, l’inefficacité de ses politiques à court terme et si souvent démagogiques et dénuées de cohérence.

Alors oui, MmeRoyal doit gagner en 2007. Comme le souligne encore Nicole Avril,«têtue comme elle est, elle tiendra ses promesses», et nous pourrons enfin apprécier la photo d’un visage féminin dans nos lieux officiels, celui de Madame la Présidente de la République.


[1] «Le journalisme dans le décor», Télérama, 14 février 2007.

[2] «Sondages présidentiels : au service de l’UMP ?», Nicolas Cadène, Agoravox, 14 février 2007.

[3] Voir la «Circulaire Bianco» du 15 décembre 1992 qui prévoit une procédure de concertation sur l’opportunité des grands projets d’infrastructures dès la conception des projets.

[4] De sensibilité socialiste, elle avait été soutenue par Ségolène Royal lors de la campagne électorale. Elle a été élue Présidente de la République chilienne le 11 mars 2006.

[5] Elue Chancelière de la République fédérale d’Allemagne le 22 novembre 2005 pour diriger une coalition entre les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates.

[6] Accordé par le Gouvernement provisoire le 21 avril 1944, confirmé par l’ordonnance du 5 octobre, utilisé pour la première fois le 29 avril 1945 pour les élections municipales. En Algérie, les femmes devront attendre 1956.

[7] Loi de février 1938.

[8] Insee, données 2001. Toutes horaires confondus (prise en compte du temps partiel), l’écart est de 37%.

[9] Promulguée le 6 juin 2000.

[10] Statistiques de l’Observatoire sur la parité.

[11] Statistiques de l’Observatoire des inégalités, ou de l’Observatoire sur la parité.

[12] «Attaquer la personne de MmeRoyal, c’est probablement du machisme, c’est aussi souvent une erreur, parce que moi, je la connais bien. C’est quelqu’un qui a des qualités, qui a un caractère», France Inter/iTélé, mardi 6 février 2007.

[13] «La rupture n’est pas si tranquille chez Sarko», Le Canard Enchaîné, mercredi 14 février 2007.

[14] Affaire des renseignements généraux (RG) utilisés par Nicolas Sarkozy pour espionner des proches de Ségolène Royal et la situation patrimoniale de la candidate elle-même ainsi que de son compagnon, Le Canard Enchaîné, 24 janvier 2007.

[15] La maison d’édition (Fayard, Vent d’Ouest-Glénat) de la bande dessinée virulente envers Nicolas Sarkozy écrite et dessinée par Cohen, Malka et Riss «La face Karchée de Sarkozy» a subi dernièrement un contrôle fiscal. D’autres contrôles à l’encontre de personnes s’étant opposés à M.Sarkozy, sont soupçonnés d’avoir été diligentés par le candidat UMP, notamment lorsqu’il était ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie en 2004.

[16] Note adressée au sous-directeur de la logistique du ministère des Financesselon laquelle «toute demande de Cécilia Sarkozy devait être honorée et qu’il ne soit jamais fait référence aux problèmes de coût ou de disponibilité de crédits», révélée par Le Canard Enchaîné, le 5 mai 2004.

[17] Censure du livre de Valérie Domain «Entre le cœur et la raison» qui n’agréait pas à Nicolas Sarkozy, licenciement d’Alain Genestar de Paris Match suite à la publication de photos «compromettantes» de Cécilia Sarkozy, Le Monde, 17 novembre 2006. Voir aussi mon précédent article: « Une campagne médiatique aux ordres de Nicolas Sarkozy ? »

[18] Cf. les réflexions de Nicolas Sarkozy comme celle du printemps 2005 expliquant que «les magistrats qui ont commis une faute doivent payer», celle de septembre 2006 accusant les magistrats de «démission». Cf. les mensonges de M.Sarkozy devant les médias quant aux faits à reprocher à certains suspects, avant même la fin des enquêtes préliminaires.

[19] Loi-cadre de 1992, Lois de juillet 1992, de janvier 1993, de juin 1998 et circulaire de 1997 notamment.

[20] Il est chargé de mission en 1987 pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au sein du ministère de l’Intérieur.

[21] +1,1% en 2005 contre +2,2% en 2004 («Portrait social», INSEE, novembre 2006).

[22] Elle est à son départ 6 fois moins élevée qu’à son arrivée.

[23] La dette avait explosé, passant de 45,3% à 54,6% en deux ans, tandis que les prélèvements obligatoires n’avaient cessé de progresser: 43,6% du PIB en 1995 contre 42,9% en 1993 (INSEE).

[24] Discours de Villepinte, 14 février 2007.

[25] Discours de Villepinte, 14 février 2007.

[26] Dépêche AFP du 22 février 2007.

[27] Dépêche AP du 26 février 2007.

[28] Etude du ministère de l’emploi et de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale, révélée par Les Echos, 14 juin 2006; et Rapport de la Dares du 20 février 2007.

[29] La comparaison des programmes des principaux candidats permet de constater objectivement le travail plus important mené par le parti socialiste et sa candidate : le Pacte présidentiel. L’UMP n’a toujours pas rendu disponible le programme de son candidat. Le seul document disponible est le programme de législature, le pendant du projet socialiste. Du côté de l’UDF, seules certaines propositions sont disponibles. Le programme-livre du candidat de centre-droit annoncé pour fin février n’est toujours pas disponible.

[30] Le PIB par habitant en standard de pouvoir d’achat a augmenté de 1,9 point sous le gouvernement Jospin, et a baissé de 6,1 point sous l’actuelle législature.

[31] Plus de 3% de croissance en moyenne entre 1997 et 2002 (Insee), aujourd’hui, la croissance est à peine à2%, c’est une des plus faibles de la Zone Euro.

[32] De 59,3% en 1997 à 56,8% fin 2001. Aujourd’hui, elle culmine à plus de 65%.

[33] Pour exemples, quelques articles émanant de journaux de sensibilité de droite et de gauche: «Royal vence la batalla televisiva», El Pais, 20 février 2007; «Ségolène Royal en mère de la nation», The Independent, 20 février 2007; «Sarkozy must go», Financial Times.

[34] Le Canard Enchaîné, 20 décembre 2006.

[35] Présenté à la presse le 21 février 2007. Le coût net est évalué à 35 milliards d’euros (50 milliards bruts de dépenses).

[36] Communiqué de l’UMP paru dans Les Echos, 14 février 2007.

[37] Addition des 68 milliards d’euros que coûterait la baisse de 4 points des prélèvements obligatoires selon Nicolas Sarkozy lui-même (La Tribune,22 janvier 2007) et des 50 milliards d’euros que coûterait les propositions de l’UMP, chiffrés par le groupe indépendant Débat2007. Selon l’évaluation du PS, le coût monte à 124 milliards d’euros.

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http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=20090

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Sondages présidentiels : au service de l’UMP ?

mercredi 14 février 2007
par Nicolas Cadène

La campagne présidentielle 2007 est l’occasion de multiples sondages qui semblent peu crédibles et parfois manipulés.

C’est étrange mais plus les instituts de sondages se trompent et plus les Français sont sondés. Faut-il rappeler les échecs passés lors d’élections françaises ? Trois mois avant le scrutin de 2002, les candidats Jacques Chirac et Lionel Jospin arrivaient en tête avec 23 % des intentions de vote, loin devant M. Jean-Pierre Chevènement, qui en obtenait 12 %, et M. Jean-Marie Le Pen, qui était gratifié de 8 % (Sofres, 4 février 2002)[1] ?

Faut-il rappeler les échecs plus récents qui sont intervenus en octobre dernier en Belgique (il avait été pronostiqué une nouvelle poussée de l’extrême droite flamande, en particulier à Anvers), au Brésil le même mois (nombreux voyaient le président Lula Ignacio da Silva l’emportait au premier tour), ou en Autriche (les sociaux-démocrates ont mieux maintenu leur position que la droite : les sondages pronostiquaient l’inverse) ?

La campagne de l’élection présidentielle 2007 connaît ainsi une multitude de sondages (portant même sur le second tour, ce qui n’a guère de sens), chaque semaine, alors même que tous donnent les mêmes tendances du moment. Comme ils sont publiés les uns après les autres, nous connaissons une répétition d’une seule et même information. Cela a d’ailleurs déjà été dit sur AgoraVox par Yann Riché[2].

Une seule et même information répétée et relayée par l’ensemble des médias alors même qu’elle peut s’avérer totalement erronée, tant les enquêtes peuvent être menées de façon artificielle ou sur un échantillon trop contestable.

Au-delà, comment accorder une crédibilité sans nuance à certains sondages comme ceux de l’Ifop dont la présidente n’est autre que Laurence Parisot, également présidente du Medef et proche du candidat UMP Nicolas Sarkozy ?

En réalité, les sondages parasitent le terrain et dans la plupart des cas ne retranscrivent pas la réalité. Le Monde diplomatique[3] relève un exemple probant : « Quand M. Nicolas Sarkozy ou son conseiller politique M. François Fillon ont pris des positions démagogiques en matière de répression des jeunes délinquants ou de remise en cause des « régimes spéciaux », un sondage a aussitôt été diligenté. Le 15 septembre dernier, par exemple, Aujourd’hui en France titra en Une : « Retraite, la fin des privilèges, les Français sont pour ». Et, en matière de sécurité, c’est au moment précis où un policier brutalisé témoignait des violences qu’il venait de subir que l’« enquête » intervint. »

L’ancien président de la Sofres, Pierre Weill fut « stupéfait » devant un enquête si biaisée : « On est stupéfait à la lecture des deux enquêtes, de voir à quel point les réponses sont dans les questions : au point qu’il est légitime de se demander si les résultats reflètent l’avis des sondés ou le pressentiment des sondeurs ! L’Ifop, par exemple, introduit ainsi le questionnaire de l’étude qu’il a réalisée pour le Figaro et LCI : « A propos de la récente agression de deux CRS à Corbeil-Essonnes et plus généralement au sujet de la délinquance, êtes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas d’accord du tout avec les affirmations suivantes ? » Difficile, lorsqu’on vous apostrophe ainsi, de ne pas donner dans la surenchère répressive, sauf à se sentir d’une lâcheté coupable envers les deux CRS victimes d’agresseurs ignobles »[4].

En comparaison, ce qui est tout à fait étonnant, c’est l’absence de sondages après la rencontre de M. Sarkozy avec le président des Etats-Unis Georges W. Bush, après ses déclarations condamnant en territoire étranger la politique étrangère du gouvernement auquel il appartient, ou après son déplacement raté en Corse : aucune enquête d’opinion ne nous a instruits de ce que les Français en pensaient dans un pays qui produit pourtant deux sondages par jour en moyenne.

Alors les sondages sont-ils un outil pour servir certains candidats ? Et en particulier (uniquement ?), celui de l’UMP ?

On peut légitimement se poser la question. En ce sens, soulignons l’étrange manœuvre ayant eu lieu autour du discours de Mme Royal, le dimanche 11 février 2007 à Villepinte :

- Tout d’abord, l’ensemble des médias a focalisé la population sur cette intervention en affirmant qu’il s’agissait d’une étape essentielle voire « vitale » pour la campagne de la candidate socialiste.

- Le discours ayant été particulièrement bien reçu par l’ensemble des présents et des commentateurs, on a assisté à un réajustement du positionnement des médias qui se sont montrés plus impartiaux pour nombre d’entre eux.

- Pour autant, très vite, alors que l’ensemble des médias appelait à plus de propositions la veille du discours, ce contenu a été tout simplement ignoré, bien que très abondamment traité par la candidate pendant près de deux heures.

- Dès le lendemain, été rendu public et relayé un sondage donnant une nouvelle fois Ségolène Royal perdante, alors même qu’il était tout à fait obsolète et ne prenait pas en compte la prestation de cette dernière.

- Le même jour et comme chacun s’en doutait, nous avons assisté à une médiatisation abusive sur le financement des mesures, alors même que cela n’avait jamais été demandé à Nicolas Sarkozy, sous-entendant, -ce qui a bien entendu été infirmé depuis, mais trop tard- que le programme de Mme Royal était un « gouffre financier irresponsable ».

- Etrangement, le mardi 13 février, la population prend connaissance d’un sondage réalisé par l’Ifop, dont la présidente Laurence Parisot est proche du candidat UMP.

- Précisément, ce sondage donne une avance encore plus large de M. Sarkozy sur Mme Royal que précédemment au discours de cette dernière. Le rapport est alors de 54 % contre 46 % au second tour.

On saisit alors aisément la volonté de « casser » la dynamique de Ségolène Royal suite à son discours reconnu comme de très haute tenue. Volonté de l’UMP relayée par un institut de sondage « ami ».

Il faut préciser que ce sondage a été commandé par Paris Match, propriété d’Arnaud Lagardère, ami intime du président de l’UMP.

Il a été effectué le lundi 12 février 2007 auprès de seulement 879 personnes et alors que la population n’avait pas eu le temps de prendre en compte le discours prononcé la veille par Mme Royal. Mais aucune nuance n’est apportée au sondage de l’Ifop et il est bien précisé : « sondage réalisé après le discours de Ségolène Royal ».

Mais sur ce point, Jean-Christophe Cambadélis a justement réagit. Il s’est ainsi plaint d’une enquête « sauvage car trop rapide ». « Combien de Français ont vu le discours (à la télévision) ? Combien ont eu le programme entre les mains ? », s’est-il demandé. « En moins de 24 heures, vous voudriez que l’ensemble de la France soit au courant des propositions ! ». « Laissez infuser le discours de Ségolène Royal, et laissez-nous (le) diffuser », a-t-il lancé. « Quand les Français verront réellement les propositions et feront la comparaison avec le programme de Nicolas Sarkozy, je n’ai aucune crainte ». Enfin, il a estimé qu’ « Il y [avait] un vrai souci : la rapidité de l’espace médiatique qui ne correspond pas à la manière dont nos concitoyens abordent le débat politique ».

Comment les médias peuvent citer en boucle des sondages donnant un rapport de 51 % à 49 % ou de 52 % à 48 % alors même qu’un résultat aussi serré n’a aucune valeur statistique du fait de la marge d’erreur (plus ou moins 3 %).

Cela explique peut-être le fait que depuis peu, certains sondages sont ainsi un peu plus large avec un rapport de 53 % à 47 % ou 54 % à 46 % (celui de l’Ifop) : pour se rendre plus crédibles ?

Notons aussi le rappel important fait le 6 février dernier par la Commission des Sondages mais relayé par aucun média :

« Ayant constaté une certaine tendance des commentateurs des sondages portant sur la prochaine élection présidentielle à présenter les pourcentages d’intentions de vote comme permettant un classement des candidats selon la préférence des électeurs, la Commission croit utile de rappeler que l’interprétation de tels sondages doit se faire compte tenu de la marge d’incertitude qui les affecte.

La taille et les modalités de constitution des échantillons ont notamment pour effet que les résultats obtenus par les candidats réalisant, dans les intentions de vote, un score qui n’excède pas, après redressement, un pourcentage de quelques points ainsi que les écarts de cet ordre qui séparent deux candidats ne sont pas véritablement significatifs. La Commission demande donc aux instituts ainsi qu’aux organes de presse qui assurent la publication ou la diffusion des sondages d’alerter l’opinion publique sur la prudence avec laquelle ces résultats doivent être interprétés. »

Il n’y a en fait que peu d’ « alertes » sur la faible crédibilité des sondages, et ces derniers continuent d’affluer.

Pourtant, il ne s’agit pas de satisfaire une quelconque ferveur des Français pour les sondages : ces derniers sont assez impopulaires.

A l’inverse des sondeurs français, ceux américains l’admettent clairement : « Nous, les sondeurs, aimerions penser que le public nous aime. Mais, au mieux, le public tolère les sondeurs. Au pis, il pense que nous sommes à vendre au plus offrant »[5].

Qui dit hostilité, dit refus de répondre : c’est pourquoi une dizaine d’appels téléphoniques est désormais nécessaire avant d’enregistrer un questionnaire, et le taux de réponse diminue depuis plus de vingt ans : « Pour une profession complètement dépendante de la gentillesse d’étrangers, précise M. Witt, c’est, en effet, une mauvaise nouvelle. »

Comme l’a aussi révélé Le Canard Enchaîné[6] dès 2002, en 1998, des chercheurs de Sciences-Po ont décortiqué les réponses utilisées par la Sofres pour un sondage. Ils y ont découvert que les diplômés du supérieur apparaissaient en surnombre dans l’échantillon utilisé (18 % des sondés contre 8 % dans la réalité), tandis que les « non-diplômés » se trouvaient sous-représentés (7,8 % contre 20 %).

Or les électeurs du Front national sont nombreux dans cette catégorie modeste. D’autres catégories - habitants des quartiers difficiles, ouvriers, chômeurs - sont pareillement négligées. Interviewé par « Envoyé spécial » le 29 mars 2002 sur France 2, un enquêteur de terrain confessait que les bidonnages étaient courants sur ces « éléments de quotas » manquants.

Pourquoi connaissons-nous de telles dérives dans le choix des échantillons qui servent de base aux enquêtes ? Parce que comme on l’a vu plus haut, de plus en plus de personnes refusent de répondre aux « météorologues de l’opinion ». Soumis aux mêmes impératifs de temps qu’auparavant, les instituts livrent des travaux effectués à partir d’échantillons de plus en plus maigres. Ainsi, on ne peut porter de véritable crédibilité aux sondages. Finalement, le sondage est au mieux une indication sur une tendance ... au mieux.

Alors, il y a peut-être un premier intérêt à la prolifération des sondages. C’est, pour les médias, celui de surestimer ou de sous-estimer un ou une candidat(e) et de procéder à un classement (comme le confirme le rappel de la Commission des Sondages, cité plus haut) : nous avons ainsi l’organisation d’un suspense qui ne peut que rendre les débats plus animés et les médias plus sollicités, plus écoutés, plus lus, plus regardés.

Actuellement, on peut penser que c’est le cas pour François Bayrou et Jean-Marie Le Pen. En effet, François Bayrou qui est crédité autour de 14 % des voix et de plus en plus classé comme étant « le troisième homme », connaît également le taux de personnes incertaines de leur choix le plus fort.

Un second intérêt peut être de « disqualifier » certains candidats à la présidentielle. Certains se voyant trop bas auront tendance à se retirer, de peur de ne pas parvenir au 5 % permettant le remboursement des frais de campagne. En 2002, le candidat écologiste investi, M. Alain Lipietz, avait dû laisser la place car maltraité dans les journaux et ne décollant pas dans les sondages.

Pour Alain Garrigou[7], professeur de science politique à l’université Paris-X-Nanterre, les raisons de la prolifération d’« enquêtes électorales » sont finalement très élémentaires : « Leur publication est stimulée par les mécanismes de fixation des tarifs publicitaires de la presse, établis à partir des tirages et des citations des « supports ». Quand un périodique commande un sondage et qu’il est cité dans d’autres journaux ou revues de presse, ce périodique se fait de la publicité. Cité lui aussi, l’institut ayant réalisé l’étude s’en fait tout autant. Or la notoriété est vitale pour des organismes qui réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires avec le marketing commercial, mais dont les sondages politiques, ne représentant que 5 % à 10 % du chiffre d’affaires, sont les vitrines. En somme, grâce à la notoriété accumulée en politique, les sondeurs peuvent plus facilement obtenir des contrats pour interroger sur la consommation, les désirs et les marques de cosmétiques, par exemple. Ils ont en outre acquis un statut quasi officiel en se substituant au ministère de l’intérieur depuis qu’ils assurent la logistique des médias audiovisuels lors des soirées électorales[8]. Les sondés potentiels se laisseront plus aisément convaincre, et les commanditaires apprécient la célébrité de prestataires qui « passent à la télé ». »

Le Canard Enchaîné avait également révélé cette recette simple au coût modique : Pour un prix avoisinant les 5000 euros, « on espère donner un coup de fouet aux ventes grâce aux multiples citations dans la presse que favorisent ces scrutins en miniature. Et l’on remplit à peu de frais des pages de chiffres et d’éditos savants. L’opération, d’une efficacité désarmante, se déroule en trois temps : dépêche de l’AFP la veille, parution de l’enquête, reprises par les confrères écrits et audiovisuels le jour même, nouvelles exégèses et digressions le lendemain. Le bénéfice est double, car les régies publicitaires de ces journaux ont l’œil fixé sur le nombre de ces reprises et en tiennent compte pour augmenter leurs tarifs de réclame. Par ailleurs, certains de ces mêmes sondeurs mesurent l’audience et la diffusion de ces médias ainsi que leur « taux de pénétration » dans les différentes catégories de public. Et ils en tirent des indications précieuses pour les annonceurs (publicitaires). Le mélange des genres règne donc gaiement. Pas question, pour les journalistes, de trop insister sur les bavures passées des sondeurs, sur leurs contradictions hebdomadaires, sur l’importance de leurs marges d’erreur ou sur l’insuffisance de leurs échantillons. »[9]

Le vrai problème est que cette relation d’intérêt ne fonctionnerait pas avec autant de fluidité si les sondeurs et les responsables médiatiques ne s’entendaient aussi bien. Les directeurs des « instituts » de sondages et les patrons des canaux de diffusion de l’information ont en effet la même façon de percevoir le monde et la politique. Et ces derniers, on le sait, sont tous des proches de Nicolas Sarkozy (voir mon article précédent[10]).

D’ailleurs, notons que ce sont les propres sondeurs qui commentent abondamment les sondages dans les médias, ce qui ne permet aucunement de relativiser des résultats.

On le comprend donc aisément, les sondages des grands instituts constituent aujourd’hui un outil au service du candidat et président de l’UMP, Nicolas Sarkozy. Paranoïa ?

Les sondages peuvent agir sur la réalité. Ce ne sont pas les sondés mais les sondeurs et les décideurs médiatiques qui influencent sur la sélection des candidats.

C’est la participation des sondages dans la sélection des candidats et dans leur médiatisation, la collusion des intérêts avec les médias, qui entraînent le fait que les candidats consacrent l’essentiel de leur temps à promouvoir leur image plutôt que des idées. En l’espèce, la palme revient à Nicolas Sarkozy.

Pour conclure, un exemple concret : le 8 juin 2006, un sondage BVA-Le Figaro-LCI donnait ce titre du quotidien : « Pour 56 % des Français, Sarkozy fait les bons choix ». L’article n’évoquait pas d’autres résultats bien moins conformes à ce satisfecit, comme par exemple le fait que 81 % des sondés attribuaient l’insécurité à la dégradation des conditions de vie et à la pauvreté, que les médias créaient le sentiment d’insécurité pour 73 %, etc.

Résumons : celui qui commande, celui qui paye et qui fait publier peut faire dire ce qu’il veut aux sondages. Ceux qui commandent, qui payent, qui publient sont tous ou presque des proches du candidat UMP ...

Nous ne savons pas ce qui va se passer dans les prochaines semaines mais espérons que nous nous souviendrons une bonne foi pour toutes que les sondages se trompent toujours et que parfois, comme nous l’avons vécu en 2002, ce qui sort des urnes est l’expression malade d’une manipulation médiatique qui dégénère.


[1] Les résultats : M. Chirac : 19,88 % ; M. Le Pen : 16,86 % ; M. Jospin : 16,18 % ; M. Chevènement arrivait en sixième position avec 5,33 %.
[2] «
L’écho des sondages résonne dans les médias », Yann Riché, AgoraVox, 7 février 2007.
[3] « Sondages : de qui se moque-t-on ? », Le Monde diplomatique, 11 octobre 2006.
[4] Propos repris dans le même article.
[5] Evans Witt, Public Perspective, université du Connecticut, juillet-août 2001, repris dans Le Monde diplomatique, juin 2006.
[6] Le Canard Enchaîné, 3 avril 2002.
[7] « Infernal manège des sondages », Le Monde diplomatique, Alain Garrigou, juin 2006.
[8] Jusqu’aux années 1970, les soirées électorales de la télévision et de la radio étaient organisées en direct avec le ministère de l’intérieur (qui centralisait les résultats officiels).
[9] Le Canard Enchaîné, 3 avril 2002.
[10] «
Une campagne médiatique aux ordres de Nicolas Sarkozy », Nicolas Cadène, AgoraVox, 7 février 2007.

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http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=19226

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Mondialisation, quand le FMI fabrique la misère

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Partie 2


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Le procès des proches occidentaux de Saddam


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jeudi, mars 01, 2007

Jeunesse dorée et dérive : LES NAPPY

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Pour le président de l’UMP, la colonisation est un acte de « civilisation »

par Vincent Geisser
lundi 19 février 2007


On connaît le dicton français : « Un train peut en cacher un autre ». Dans la France sarkozyenne de ce début du XXIe siècle, il faudrait probablement le réactualiser dans le style : « Un seul bélier peut cacher tout un troupeau de moutons ».

En effet, après ses exploits islamophobes sur TF1, le 5 février, à peine deux jours plus tard, le 7 février, Nicolas Bugeaud-Sarko a récidivé. Au meeting enflammé de Toulon (une flamme BBR bien sûr, car il sait très bien que Toulon est une ancienne ville du FN !), le leader de l’UMP, candidat permanent à la présidence de la République, outre qu’il persistait dans ses histoires de mouton, d’excision, de polygamie, d’habillement des femmes…, non conformes aux « vraies » valeurs françaises, choisissait de se lancer dans une véritable réhabilitation de la colonisation française en Afrique du Nord, vantant l’œuvre de « civilisation » (sic) des petits colons.

Aucun bruit dans la presse. Aucune critique parmi les intellectuels républicains éclairés, donneurs de leçons. Aucune attaque de la part de ses concurrents de droite et de gauche, y compris ceux de cette gauche « anti-libérale » qui, décidemment, semble complètement décalée par rapport à la France urbaine.

Le révisionnisme historique sarkozyen est donc passé comme une lettre à la poste coloniale avec, en prime, un beau timbre exotique (une négresse aux seins nues, une fatma au regard de braise, un chibani dans son burnous blanc…), que les petits enfants français pourront coller dans leur album philatélique multicolore, offert gracieusement par les services marketing de l’UMP (l’Union des Musulmans Passifs).

Il est vrai, que Nicolas Bugeaud-Sarko avait bien choisi son lieu pour lancer sa campagne électorale : ancienne ville « brune » (l’ombre du FN plane toujours), ancienne capitale de la mafia politico-affairiste (le fantôme du parrain Maurice Arreckx continue à hanter le département), Toulon est aussi une cité d’accueil pour de nombreux rapatriés pieds noirs radicaux, nostalgiques du bon vieux temps des colonies. Ici, on casse du « bicot », du « bougnoule » et du « gris », comme on boit du Pastis ou de l’anisette ! C’est une mode régionale, mieux encore, c’est un sport électoral qui vous propulse directement à la mairie, au Conseil général ou encore plus haut, à la présidence de la République [coloniale] !

A cours de son meeting enflammé (BBR), Nicolas Bugeaud-Sarko en est allé de son petit couplet désormais classique qui devient une sorte de refrain de campagne, venant même concurrencer notre belle « Marseillaise » (le pauvre Rouget de Lisle, auteur de notre hymne national, a du se retourner dans sa tombe) :
« Je souhaite qu’on ne puisse pas vivre en France sans respecter sa culture et ses valeurs. Je souhaite qu’on ne puisse pas s’installer durablement en France sans se donner la peine d’écrire et de parler le Français. Et à ceux qui veulent soumettre leur femme, à ceux qui veulent pratiquer la polygamie, l’excision ou le mariage forcé, à ceux qui veulent imposer à leurs sœurs la loi des grands frères, à ceux qui ne veulent pas que leur femme s’habille comme elle le souhaite je dis qu’ils ne sont pas les bienvenus sur le territoire de la République française. A ceux qui haïssent la France et son histoire, à ceux qui n’éprouvent envers elle que de la rancœur et du mépris, je dis aussi qu’ils ne sont pas les bienvenus » (N. Sarkozy, Toulon)[1].

Imaginez ce même couplet sarkozyen sur l’air de « La Marseillaise », c’est émouvant, non ? Allez chantons :
Allons enfants de la Patrie,
Le jour de Sarko est arrivé
Contre nous la polygamie
L’étendard UMP est levé, (bis)
Entendez-vous dans vos banlieues
Mugir ces féroces imams
Ils viennent jusque dans vos immeubles
Egorger vos moutons et voiler vos femmes


Mais à Toulon, contexte régional oblige, la Marseillaise islamophobe ne suffit plus à mobiliser les militants et les électeurs, car ici les « Musulmans », on les a pratiqués pendant deux siècles, d’abord comme sujets indigènes, puis comme bougnoules immigrés et aujourd’hui comme Beurgnoules, ces banlieusards à peine francisés.

Pour cela, Nicolas Bugreaud-Sarko sait y faire : jouer sur la corde émotionnelle de la mémoire familiale de ces milliers de rapatriés européens qui ont été injustement chassés de leurs terres par ces horribles musulmans qui osaient revendiqué leur « indépendance » (Istiqlal !, un gros mot dans cette France du XXIe siècle !). A ces victimes de l’histoire incomprises par les politiques (De Gaulle en premier), Nicolas Bugeaud-Sarko, leur propose un remède simple, le « révisionnisme historique », prescrit sans ordonnance et, en plus, remboursé directement par la « sécurité nationale » :

« Le rêve européen a besoin du rêve méditerranéen. Il s’est rétréci quand s’est brisé le rêve qui jeta jadis les chevaliers de toute l’Europe sur les routes de l’Orient, le rêve qui attira vers le sud tant d’empereurs du Saint Empire et tant de rois de France, le rêve qui fut le rêve de Bonaparte en Egypte, de Napoléon III en Algérie, de Lyautey au Maroc. Ce rêve qui ne fut pas tant un rêve de conquête qu’un rêve de civilisation » (N. Sarkozy, Toulon)[2].

En effet, pour Nicolas Bugeaud-Sarko, la colonisation n’est pas seulement un idéal du passé, elle est aussi une idée d’avenir pour résister à la mondialisation. Sarko, le nouveau « José Bové » de la droite civilisatrice ? A Toulon, devant des rapatriés nostalgiques, le héros républicain du président de l’UMP n’est plus Jean Jaurès mais Jules Ferry, le génie de la colonisation française :

« Faire une politique de civilisation comme le voulaient les philosophes des Lumières, comme essayaient de le faire les Républicains du temps de Jules Ferry. Faire une politique de civilisation pour répondre à la crise d’identité, à la crise morale, au désarroi face à la mondialisation. Faire une politique de civilisation, voilà à quoi nous incite la Méditerranée où tout fut toujours grand, les passions aussi bien que les crimes, où rien ne fut jamais médiocre, où même les Républiques marchandes brillèrent dans le ciel de l’art et de la pensée, où le génie humain s’éleva si haut qu’il est impossible de se résigner à croire que la source en est définitivement tarie. La source n’est pas tarie. Il suffit d’unir nos forces et tout recommencera ». (N. Sarkozy, Toulon)[3].

Nicolas Bugeaud-Sarko a au moins le mérite de la clarté. Il dit en substance à ces « pauvres rapatriés », vous n’étiez pas des colonisateurs mais des civilisateurs ! Avant votre débarquement, l’Afrique du Nord n’était qu’une région de friches, de terres incultes et de peuplades arriérées. En deux mots : une sorte de « jungle maghrébine » peuplée de tribus sauvages et de barbares belliqueux ! Et à ceux qui, comme ces « historiens trous du cul » (l’expression est de Georges Frêche)[4], oseraient se livrer à une critique scientifique de la colonisation française, le candidat permanent à la présidence de la République leur répond, avec une pointe de démagogie :

« Cessons de noircir le passé. L’Occident longtemps pécha par arrogance et par ignorance. Beaucoup de crimes et d’injustices furent commis. Mais la plupart de ceux qui partirent vers le Sud n’étaient ni des monstres ni des exploiteurs. Beaucoup mirent leur énergie à construire des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux. Beaucoup s’épuisèrent à cultiver un bout de terre ingrat que nul avant n’eux n’avait cultivé. Beaucoup ne partirent que pour soigner, pour enseigner. On peut désapprouver la colonisation avec les valeurs qui sont les nôtres aujourd’hui. Mais on doit respecter les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont pensé de bonne foi œuvrer utilement pour un idéal de civilisation auquel ils croyaient. Il faut respecter ces milliers d’hommes et de femmes qui toute leur vie se sont donné du mal pour gagner par eux-mêmes de quoi élever leurs enfants sans jamais exploiter personne et qui ont tout perdu parce qu’on les a chassés d’une terre où ils avaient acquis par leur travail le droit de vivre en paix, une terre qu’ils aimaient, parmi une population à laquelle les unissait un lien fraternel. Je veux le dire à tous les adeptes de la repentance qui refont l’histoire et qui jugent les hommes d’hier sans se soucier des conditions dans lesquelles ils vivaient, ni de ce qu’ils éprouvaient. Je veux leur dire : de quel droit les jugez-vous ? » (N. Sarkozy, Toulon)[5].

Nicolas Bugeaud-Sarko a raison.

De quel droit jugez-vous ces petits colons, ces grands civilisateurs qui ont apporté leur lumière à cette Afrique du Nord plongée dans les ténèbres de la tradition, de l’obscurantisme et de la barbarie ?

Vous, les grands frères oppresseurs des filles de quartiers, exciseurs professionnels, polygames patentés, égorgeurs rituels du mouton, qui forçaient vos femmes et vos soeurs à porter le tchadri ou la bourqa, de quel droit les jugez-vous ?

Vous les intellectuels islamo-gauchistes qui écrivez des articles et des ouvrages critiques sur cette superbe œuvre humanitaire qui s’appelle « La colonisation française », de quel droit les jugez-vous ? Les colons ne furent-ils pas les précurseurs de Médecins du Monde (MDM), de Médecins sans frontières (MSF) ou, mieux encore, des Restos du Cœur pour les immigrés ?

Vous les « Musulmans déçus du sarkozysme » qui osez dénoncer l’œuvre civilisatrice de votre ministre de l’Intérieur (le CFCM ou le Conseil Français pour Civiliser les Musulmans), de quel droit les jugez-vous ?

Allez, soyez bons joueurs ! Rejoignez l’UMP, l’Union des Musulmans Passifs !

En ce moment, la carte de l’UMP est à 20 euros et à 35 euros pour un couple[6] (et sans supplément si vous êtes polygame).

Et puis, si vous n’y trouvez pas votre compte, vous pourrez toujours vous mettre à boire du Pastis ou de l’anisette pour oublier…, ou tout simplement rentrer chez vous en sifflotant gaiement notre nouvel hymne national, « La Marseillaise sarkozyenne » :
Allons enfants de la Patrie,
Le jour de Sarko est arrivé
Contre nous la polygamie
L’étendard UMP est levé, (bis)
Entendez-vous dans vos banlieues
Mugir ces féroces imams
Ils viennent jusque dans vos immeubles
Egorger vos moutons et voiler vos femmes…


(*) Vincent Geisser est co-auteur avec Aziz Zemouri de Marianne & Allah. Les politiques français face à la question musulmane, La Découverte, sortie officielle : le 15 mars 2007.

[1] Discours de Nicolas SARKOZY, meeting, Toulon (Var), le 7 février 2007.
[2] Discours de Nicolas SARKOZY, meeting, Toulon (Var), le 7 février 2007.
[3] Discours de Nicolas SARKOZY, meeting, Toulon (Var), le 7 février 2007.
[4] Cité par Vincent GEISSER et Aziz ZEMOURI, Marianne et Allah. Les politiques français face à la question musulmane, Paris, La Découverte, 15 mars 2007.
[5] Discours de Nicolas SARKOZY, meeting, Toulon (Var), le 7 février 2007.
[6] Selon le site www.cybermilitant.com.

Vincent Geisser : Politologue, chercheur à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (CNRS), enseigne à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence. )

liens
http://www.oumma.com/spip.php?page=imprimer&
id_article=2350#_ftnref1

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